Dehlynah a écrit :J’ai aussi fait cette supposition : l'autre ne comprend pas lui -même, ne sait pas ce qu'il ressent, d'où ce silence ( perplexe) - pour ma part mes sentiments peuvent être aussi très confus mais j'exprime cette confusion, ça part dans tous les sens, et je pense que ça peut effectivement déborder l'autre...Je vois aussi une sorte d'incohérence totale dans des réponses, associées à des non -réponses - à un moment mon interlocuteur a essayé de répondre, je l'ai senti mal à l'aise, gêné et désolé à la fois ( du coup je culpabilisais de le mettre en situation de demander des comptes), ce ne sont donc peut- être pas des manipulateurs, juste des personnes "perdues"? j'oscille...Mais ne sachant pas, je préfère me retirer du " jeu" , c'est trop inconfortable et prise de tête…
Oups, oui désolé j’ai lu un peu en diagonale.
Ca correspond à mon ressenti, et en effet je ferais le lien avec l’alexithymie, ou ce que la psyk appelle « psychose blanche » je crois, où la personne n’a rien à dire car elle n'est semble-t-il cérébralement pas apte à mentaliser notamment les émotions
.
Le site psychisme.org en parle en tant que « psychose distanciée »
https://psychisme.org/Clinique/Distancie.html :
Psychisme.org a écrit :Le rationalisme se traduit par un discours coupé du vécu et manquant de bon sens, une pensée magique par correspondances symbolistes. Les erreurs de jugement produisent des idées fausses tant sur le monde que sur soi-même. Il s’ensuit des conduites désadaptées et à certains moments contraires aux intérêts du sujet. Parfois on remarque des actes bizarres : rituels domestiques ou sur le lieu de travail, cadeaux intempestifs, démonstrations gymniques, etc. Il s’agit de conduites à finalité diverses (renouer la communication, protester, se mettre en valeur, exprimer son amour) mais d’une grande maladresse.
C’est intéressant ce sujet parce que j’ai eu une obsession sur une nana mais mon explication est différente, alors soit je me plante, soit c’est un processus effectivement différent.
Bon déjà je ne pense pas avoir un TSA, plutôt zèbre/hypersensible/TDA comme le dit ma signature.
Mais pour moi, cette obsession est venue du fait que mon chemin de vie a fait qu’une quantité démesurée d’émotions s’est concentrée sur cette rencontre, je m’explique :
Comme le dit ma signature donc, je pense être (ou avoir une grosse tendance) zèbre/hypersensible/TDA, et que c’est présent également dans le reste de la famille de façon plus ou moins fort chez chaque individu.
Père : TDA (sans H) mais impulsif, voire autisme, tendance borderline. Semble très alexithymique, zéro capacité d’introspection.
Mère : Plutôt hyperactive, semble plus ou moins alexithymique
Soeur : TDA tendance impulsive, donne un tableau type hystérique (complexée, toujours en quête du « grand amour » mais ne fait rien de réellement concret pour avancer, etc)
Mon petit frère s’en sort le mieux.
J’en vois aussi des signes dans la famille élargie dans les deux lignées.
Bref, du coup, avec mon inné atypique (probablement un cerveau asynchrone entre intellect et émotionnel) et une famille en apparence fonctionnelle mais en fait pas tant que ça (homme enfant mais mère soumise, bibi qui endosse malgré moi une sorte de rôle d’homme stable de la famille) j’ai semble-t-il vécu un blocage des processus de l’adolescence, et une parentification, aboutissant sur un faux-self de 15 ans.
Quand mon développement émotionnel a reprise en rencontrant cette nana, c’est toutes les émotions bloquées, et les processus de l’adolescence (modèle d’identification, 1er amour, 1ère personne avec qui je voulais créer du lien, et donc personne dont la rencontre a mis un terme au faux-self) qui se sont concentrées sur elle.
Je me dis aussi que quantitativement il peut y avoir une hyperconcentration : Pour un individu neurotypique, donc non asynchrone, avec un développement social « normal », l’investissement va se faire petit à petit, dès les petites classes (anniversaires, etc) jusqu’à la fin de l’adolescence (en passant donc par toutes les étapes, boumes, 1ères amours, bande de potes), c’est autant de personnes, autant de lieux qui seront investis progressivement. Du CP à la terminale ça fait 12 années, et beaucoup de personnes, si on ajoute encore les rencontres extra-scolaires, les cousins/cousines.
Dans mon cas rien, jusqu’à ce coup de coeur j’avais eu des copains (au sens amis) mais je pense que ces relations amicales n’étaient pas réellement investies, donc d'une certaine manière j'aurais du mal à en parler comme des amitiés.
Et donc sur cette nana semble s'être concentré autant d'émotions que sur 10, 20, 50, 100 personnes en 12 ans dans une vie de neurotypique…
C’est une hypothèse hein, c’est peut-être simplement que mon cerveau a sécrété une chiée de neurotransmetteurs générant les sentiments, lui donnant une importance démesurée, et une souffrance proportionnelle…
Le problème, c’est qu’elle n’était pas de la région, qu’elle était également alexithymique (décidément), voire TDA/aspie, genre psychose blanche, et que même si on avait repris contact par le net, c’est complètement parti en vrille car elle est partie en vrille toute seule dans sa tête.
Mais j’ai vraiment le sentiment que si j’avais pu la côtoyer, même sans sortir avec, ma vie aurait été complètement différente.
Ce dont j’ai vraiment l’impression en fait c’est qu’avant cette rencontre je vivais en observateur de la vie, du monde social, en spectateur de ma vie, et que c’est cette rencontre qui m’a donné envie d’investir la vie, de rencontrer des gens, de devenir acteur de ma vie.
Sauf que tout à foiré donc et que je suis à nouveau dans un rôle d’observateur passif (je dois tant bien que mal trouver un boulot, déménager, etc, bref réessayer d’être acteur de ma vie).
En fait j’ai l’impression de vivre en décalage, qu’à cause du cerveau asynchrone, de la distance relationnelle et de l’incompréhension sociale qui en découlent (notamment à l’adolescence) il n’y a pas eu « d’investissement émotionnel/affectif » de la vie comme ça s’est fait chez les autres. Ma ville ça fait plus de 30 ans que j’y suis et pourtant je n’y suis pas attaché outre-mesure, je n’y ai pas de souvenir fun ou particulièrement cher à raconter.
Et ce que je ressens c’est que si cette nana avait été du coin, que j’avais pu la côtoyer, il y aurait eu cet investissement de la vie, il y aurait eu ce feeling qui fait se dire « oui, je me sens bien ici, j’y ai des amis, j’ai envie de m’y investir, d’y avoir une maison », tout ça. Et quand je regarde la TV et qu’on voit quelqu’un bien ancré dans sa vie, sa région, je ressens que j’ai envie de ça, que j’ai envie d’avoir ça mais comme le champ des possibles est tellement énorme quand tout est à faire, que je ne sais pas par où commencer.
L’impression que mes difficultés (cerveau asynchrone, hypersensible, décalage, distance relationnelle, problèmes familiaux) m’ont constamment éloigné du « monde réel », alors que j’étais en fait très terre-à-terre. Et c’est cette rencontre, malheureusement partie en vrille qui m’a ramené à mon vrai moi.
C’était en 2012-2013 et ça me travaille encore. Elle habite à 400km, j’y suis allé 4 fois (aller-retour dans la journée), dans sa ville je veux dire, par pour l’espionner, simplement voir la ville, visiter, pour essayer de faire le deuil impossible de cette rencontre et de tout ce qui aurait pu se mettre en place, et qui s’est évaporé du jour au lendemain quand elle m’a blacklisté en pétant un câble toute seule.
Avant ça j’avais déjà eu une obsession sur une nana au lycée, même processus, un coup de coeur sorti de nulle part pour une nana que je ne connaissais pas. A l’époque je pense que l’aspect asynchrone de mon développement avait déjà bloqué mes émotions, j’étais trop immature, trop timide, j’avais passé les 3 ans de lycée à penser à elle (et encore un après) sans jamais oser lui parler, entre temps c’était parti en vrille dans ma famille, la parentification/faux-self s’étaient mis en place etc, le mal était fait.
Et quand je lis vos récits, je me demande s’il est possible qu’il y ait un fonctionnement similaire, avec une issue différente, une variation en cours de processus dans le cas de l’autisme VS ce que je décris pour le hpi/tda.
Par exemple dans le cas de l’autisme le processus se mettrait en route comme chez moi (processus d’obsession sur une personne) mais n’atteindrait pas l’étape suivante « d’investissement concret » du monde (quand je parle de processus, je parle de fonctionnement neuronal, tel processus devrait « normalement » activer tel autre, mais ça ne se ferait pas), d’où ces obsessions à répétition.
Enfin c’est simplement une hypothèse.
Ou alors Matou (puisque j’écris aussi ça en réaction à ton message, puisque moi aussi j’aimerais reprendre contact avec cette nana), t’es peut-être pas autiste, mais t’es comme moi
(ou alors je suis autiste :p)