Petitepetite a écrit : ↑jeudi 29 novembre 2018 à 15:19
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A."
Bonjour à tous,
Je constate que sur le plan de la compréhension des émotions des autres, les définitions du SA et du HPI (haut potentiel intellectuel) sont contraires :
- SA : difficultés à voir les émotions des autres, à les ressentir, à les comprendre, et à y répondre de manière "socialement acceptable".
- HPI : très grande facilité à voir les émotions des autres, à les ressentir, à les comprendre. On est envahit par ces émotions, d'où une tendance à "en faire trop", à vouloir "sauver" les gens.
Parmi ceux d'entre vous qui sont autistes asperger avec hpi, quel est votre rapport aux émotions des autres ?
Personnellement, j'ai un HPI, et je vais bientôt effectuer un pré-diagnostic du syndrome d'asperger. Tous les aspects de la définition du SA me correspondent, sauf un : la réciprocité émotionnelle. La tristesse des gens et des animaux me bouleverse au plus haut point, et je crois être en mesure de reconnaître facilement la tristesse chez les autres (peut-être que je me trompe...). Le regard a également une grande importance pour moi, je pense arriver assez bien à voir les sentiments des autres dans leur regard. Je ne sais pas trop quoi penser...
Bon, je ne suis pas diagnostiquée mais ce post me rejoint particulièrement. De tous les traits autistiques, je pense que le manque de reconnaissance des émotions est celui qui me fait douter le plus de mon auto-diagnostic.
Voici ce qui se passe dans mon cas : je discute avec une personne et soudain, je vois l’émotion passer sur son visage (un pincement des lèvres, un serrement de mâchoire) et je me dis (exemple) Ah tiens, mon commentaire l’a irrité, ou bien il vient de me dire un mensonge ou bien wow, cette personne me déteste et je ne sais pas pourquoi. Tout cela se passe en une fraction de seconde. Quand l’émotion que j’ai vue est en ma défaveur, je ne peux arrêter d’y penser. Mon cœur bat plus vite, mes mains deviennent moites, et tout ce que je veux, c’est fuir l’interaction (fight or flight). Ce que je fais, en rougissant et en bafouillant.
Ce n’est cependant pas infaillible. Par exemple, l’autre jour, j’ai fait signe à un automobiliste de passer alors que j’allais m’engager sur le passage piétonnier. (Il y avait beaucoup circulation piétonnière et le pauvre attendait depuis longtemps. Je lui faisais donc une faveur) Il est passé en me regardant et j’ai été incapable de reconnaître son expression parce que ce n’était ni un sourire, ni un froncement de sourcil qui pourrait indiquer de la colère. J’ai aussi beaucoup de difficulté à choisir les bons emojis dans mes textos. Il faut vraiment que j’y réfléchisse, à un point tel que souvent j’abandonne.
Je suis également hyper émotive. Je ne peux regarder certains commerciaux sans avoir les larmes aux yeux. Les vidéos youtube qui mettent en vedette l’entraide entre les humains me touchent particulièrement. Certains films sont gravés à jamais dans ma mémoire à cause de la souffrance vécue par les personnages.
Dans son livre Musique autiste, Antoine Ouellette attribue directement son hyper émotivité à son côté HPI (Si je retrouve le passage je le citerai dans un autre post). C’est d’ailleurs la lecture de ce livre qui m’a incité à étudier le sujet du HPI pour savoir si je pourrais l’être. Beaucoup de personnes sont diagnostiquées à la fois autiste et HPI. Il est normal que ces personnes présentent un mélange de caractéristiques des 2 conditions et pas nécessairement dans les mêmes proportions.
Soupçon TSA et/ou HPI, cherche le courage et la motivation pour amorcer les démarches de diagnostic