message posté sur youtube, en attente de réponse de la part de l'auteur de la vidéo a écrit :
Votre vidéo soulève des questions intéressantes. Je souhaiterais revenir sur deux points évoqués.
1. Concernant la spécificité du diagnostic de TSA au regard des critères retenus dans les DSM-V.
Sur la nature (trop peu) restrictive des critères retenus dans le cadre du DSM-V, un article de Patrick Bruderlein (Troubles du spectre autistique : enjeux et implications du nouveau diagnostic de l’autisme, 2013) note un constat qui semble aller à rebours de votre analyse introductive. Il y est notamment précisé que :
- Le diagnostic de TSA exclut les troubles envahissants du développement non-spécifiés présents dans le DSM-IV. La notion de TSA ne couvre donc pas l'ensemble des diagnostics représentés dans les TED auparavant (je ne sais pas si vous visiez ces troubles là en introduction, notamment, à 2:44).
- Toutes choses étant égales, McPartland J.C., et collab. (2012) estiment qu'une application stricte des critères retenus dans le DSM-V engendrerait une diminution de 20 à 40% du taux de prévalence des TSA (essentiellement du fait de l'exclusion des précédents TED-NS présents dans le DSM-IV, ainsi qu'une partie de la population jusqu'alors diagnostiquée avec le syndrôme d'Asperger).
Pensez-vous que ces écarts d'appréciation sur la spécificité des critères retenus dans le DSM-V puissent être dus à des écarts dans la pratique clinique du diagnostic (et notamment dans la pratique des différents diagnostics différentiels pour des troubles où le tableau clinique est proche de celui retenu dans le cadre du TSA) ? Le DSM-V est-il vraiment trop large dans son appréciation du TSA ? Quel crédit accorder aux considérations portées dans les études ci-dessus ? Certains éléments de méthode des études pré-citées m'échappent certainement.
2. Sur les méthodes de diagnostic du TSA :
Lorsque vous évoquez qu'il n'est pas nécessaire d'utiliser systématiquement les instruments de mesure, que considérez vous nécessaire pour conduire un diagnostic de qualité ? Les échelles standardisées (j'imagine que vous faites écho aux tests passés en CRA) ne se révèlent-elles nécessaires que pour les diagnostics les plus difficiles à poser ? Quels éléments de pratique pourraient permettre la conduite de diagnostics différentiels de qualité avec les autres problématiques connexes que vous identifiées (TAG, TDAH ...) ?
Merci pour les contenus très intéressants que vous proposez au demeurant.
Sources :
- Patrick Bruderlein, Troubles du spectre autistique : enjeux et implications du nouveau diagnostic de l’autisme, Revue suisse de pédagogie spécialisée, 2013.
[
https://www.csps.ch/bausteine.net/f/508 ... 3.pdf?fd=3 ]
- McPartland JC, Reichlow B, Volkmar FR., Sensivity and specificit of proposed DSM-5 diagnostic criteria for autism spectrum disorder, Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, 2012.
En complément des études mentionnées ci-dessus, une autre publication plus récente semble aller dans le même sens (je n'avais pas réussi à la retrouver lors de la publication de mon premier commentaire) : Kulage et collab., 2019, How has DSM-5 Affected Autism Diagnosis? A 5-Year Follow-Up Systematic Literature Review and Meta-analysis.