Lilymilou a écrit : ↑lundi 19 août 2019 à 19:47
Bonjour,
Je me permets d'envoyer un message sur cette conversation, car j'ai remarqué que vos messages sont assez récents et entrent en résonance avec mes réflexions actuelles.
Il y a quelques jours, j'ai commencé à m'intéresser à l'autisme Asperger suite à une remarque lancée par une connaissance à mon propos. Si je me suis toujours sentie en très grand décalage avec les autres, je n'avais par contre jamais pris le temps de creuser la question de l'autisme. Après avoir lu de nombreux textes, vu de nombreuses vidéos et fait plusieurs tests en ligne, il me semble que je n'ai pas tort de me poser la question.
J'hésite à me faire "diagnostiquer" auprès d'un professionnel. J'ai peur d'être déçue du résultat, de me sentir encore plus seule et incomprise s'il s'avère que non, je ne suis pas Asperger. Mes raisonnements sont les mêmes quant au "diagnostic" du haut potentiel... Néanmoins, je sais qu'en réussissant à mettre des mots sur tout ce que j'ai toujours vécu, j'en serai intensément soulagée.
J'ai souhaité intervenir dans cette conversation, car j'ai des troubles alimentaires depuis mes 11 ans (j'en ai aujourd'hui 20). J'ai enchaîné l'orthorexie (obsession de manger sain -pour ma part, elle s'est manifestée par une alimentation très sélective et une suppression de nombreuses catégories d'aliments-), l'anorexie (désir absolu d'avoir le contrôle de mon alimentation et de mon poids, toute perte de contrôle ou prise de poids -aussi infime soit-elle- suscitait en moi une angoisse intense), l'hyperphagie (en réaction aux situations sociales qui me demandaient beaucoup trop d'énergie, il fallait que je décompresse) et la boulimie (quand j'ai commencé à prendre trop de poids, je me suis mise à me faire vomir).
Aujourd'hui, depuis près de trois ans, j'alterne les phases d'anorexie et de boulimie, d'hyperphagie et d'anorexie atypique (le fait de tout faire pour pouvoir garder son poids idéal). Pour moi, le lien entre les relations sociales et les troubles alimentaires est évident. De même que le lien est à faire avec le syndrome du caméléon et le désir de contrôle.
Pour ma part, j'ai toujours été très exigeante et perfectionniste. A partir de mes 12 ans, j'ai commencé à vouloir m'intégrer et adopter cette stratégie du caméléon. Entre mes 17 et 20 ans, j'ai connu une période de "dépression" (aucun diagnostic n'a été posé, et moi-même je ne suis pas sûre que le terme soit adéquat). Il s'agissait surtout d'une grosse remise en question de mon identité, car à force de porter des masques et de vouloir à tout prix imiter mon entourage pour me sentir acceptée, j'ai fini par me perdre, au point que je décide de couper les ponts avec tout le monde et de m'isoler, car il me semblait que c'était la seule solution afin de pouvoir me retrouver, me remettre de toute cette agitation et guérir de mes TCA.
Quant à la question des intérêts spécifiques, j'ai tout perdu également. Vous n'imaginez pas le vide que j'ai vécu à ce moment-là.
Je pourrais encore beaucoup écrire, mais je vais m'abstenir. Si certains d'entre vous sont prêts à discuter, à me donner des réponses ou vous-mêmes à la recherche de réponses au sujet des TCA, n'hésitez pas.
Un tout grand merci d'avance !