Aujourd'hui je vous présente le volet professionnel.
Après m'être séparée de mon conjoint, j'ai commencé a chercher un emploi. Été employée trois fois en grande/moyenne surface et magasinier.
Je n'étais pas particulièrement stressée par ces postes et félicitée pour mon travail minutieux mais tout autant coaché pour ma lenteur qui m'a valu d'être renvoyée de ces postes faciles mais nécessitant un rythme soutenu.
J'ai trouvé cette expérience enrichissante par ce qu'avant de postuler, je doutais qu'on veuille m'employer. Mais cela m'a également permis de mieux cerner mes limites. Je savais déjà que je mettais plus de temps que d'autres a effectuer des tâches simples mais après cette expérience, je sais d'avance qu'il me faudra éviter un rythme de travail même ordinaire.
L'essentiel, ce que je retiens, c'est que j'ai fait peu d'erreurs.
Je me suis également aperçue que je met des obstacles sur mon chemin professionnel !
J'ai écrit plusieurs histoires pour tout petits que je compte illustrer.
Mais : Confier a un correcteur, une maison d'édition etc me bloque.
Alors que je sais pertinemment que ni mon niveau d'orthographe ni mon niveau financier ne me permettent l'auto édition qui demeure comme une bouteille à la mer, même chez les auteurs accomplis.
J'ai une sorte d'utopie ou je pourrais tout réaliser de moi-même dans le domaine professionnel pour lequel j'opterai alors que je n'ignore pas que la vie est un travail d'équipe de loin ou de près et que toute réalisation est un fruit collectif..
C'est par dessus tout le coté "paperasse administrative" formalités.. que je vois comme un mur alors que d'autres les comprennent à la première lecture.
Mon envie d'activités artistiques polyvalentes se heurte a ce que pour chaque type d'art, les régimes et formalités ne sont pas les mêmes.
Alors je vois comme un dédale ce qui n'est certainement pas si complexe, il faudra que je démarre pour que passe ce mur virtuel mais bien présent que j'ai construit.

Le regard des autres a été ambivalent.
Certains proches ayant appris que j'avais travaillé ont manifesté leur surprise ( alors qu'ils faisaient partie de ceux qui disaient ne pas voir en moi quelque un de différent )
Pensants que jamais je ne songerai le chemin de l'emploi.
J'ai été blâmée par d'autres pour avoir réalisé une sorte de documentaire ou j'avais obtenu l'accord des participants pour exposer leurs propos et images ( mais en ayant omis de recueillir leurs signatures pour ce faire! )
J'ai tout de même reconnu qu'il s'agissait d'une faille saillante et "bête" et donc abandonné ce projet ( non commercial ) Je suis tout de même assez satisfaite de ce travail qui m'a procuré matière à penser, à m'organiser, a savoir ce que je peux faire, a entreprendre.
Mon ex conjoint qui s'occupait de ma fille pendant mes heures a été le plus objectif.
Il est le seul qui n'ait pas été surpris de ma démarche vers l'emploi et aussi le seul a ne pas avoir été surpris de mes échecs, me disant même qu'ils étaient prévisibles !
C'est moi qui étais surprise de sa perspicacité car pour une fois quelque un y voyait plus clair que moi me concernant.
Il m'a aussi suggéré de pratiquer des activités qui renforceront ma vigilance et mes réflexes
malgré mon renvoi de ces postes faciles et accessibles a tous ou presque.
J'ai trouvé plaisant son honnêteté sur son pressentiment et qu'il me dise que bien que j'ai perdu mes emplois, ce n'est pas un échec et qu'il faut toujours prendre en compte qu'en travaillant après une longue absence professionnelle, chacun ou presque est "rouillé" qu'il soit ou non particulier.
C'est aussi lui qui m'a dit que jamais je ne devais me forcer a travailler et que l'idée que je bénéficie un jour d'une allocation handicap plutôt que d'un salaire ne dérange pas.
J'y ai pensé, du moins le temps que je me fixe un nouvel objectif professionnel, toutefois je bute sur cette allocation dont je craindrais qu'elle me vaille des soucis avec ma condition de parent entre autres.
J'ai aussi réalisé que je pouvais apprendre le code, même si j'hésite pour la conduite. Je suis convaincue que même si une personne manque des réflexes, de repères spatiaux et de la réactivité nécessaires pour un jour espérer être conducteur, il est nécessaire d'apprendre à toute personne capable de se diriger. Il est possible qu'on ait besoin de ces acquis dans une situation exceptionnelle, malgré les nombreux transports en commun. Et il y a aussi ceux qui seront des conducteurs comme les autres mais qui en doutent encore.
Aujourd'hui, alors que quelques contraintes du quotidien m'ont fait ranger l'option emploi, c'est ma fille autiste qui m'a rappelée vers l'emploi et a mon -pourquoi? elle m'a répondu avec spontanéité -Pour que tu m'achete ce qui me manque, parfois je m'ennuie.
Alors je me suis rappelée de tous les projets que j'espérais voir un jour réalisés et en même temps des conceptions de mon esprit qui m'empêchent de les démarrer.
Aussi, je crois que le foisonnement d'idées et le savoir que seules certaines se réaliseront m'est aussi un obstacle! Alors que d'autres arriveront à faire une sélection de leurs projets.
Je me demande si cela fait aussi partie des caractéristiques de l'autisme/asperger.
J'ai aussi été conseillée pour la future orientation de ma fille. A l'école on m'a suggéré l'im pro.
Je trouve bien que l'apprentissage des autistes soit favorisé dans les im pro. Mais il est regrettable que les choix y soient si limités ou inadaptés ( contact clients etc ) et je pense qu'il est toujours possible de dénicher une activité qui se rapproche des goûts, intérêts et capacités de chaque personne qui souhaite travailler et en a la capacité. ( même assistée )
L'essentiel c'est de se rapprocher ce a quoi on aspire, qu'on ait ou non un métier.
Que ceux qui souhaitant travailler disposent du soutien nécessaire. Que ceux qui ont des capacités évidentes ne soient pas blâmés s'ils ne travaillent pas car souvent ils rencontrent des difficultés invisibles.