Asperger et sorties.

[Mahili]

Bonsoir à tous,

Je me posais une question.
J’ai pris l’habitude, dans la petite ville où j’habite, de sortir souvent le soir pour boire un verre (haha je reste seule et concentré sur un bouquin ou mon téléphone, mais les gens sont habitués maintenant, ils me connaissent et me laissent tranquille sauf quand je suis encline à échanger (souvent, je suis un peu saoule)).

Mon copain travaille dans un bar ce qui rend la chose un peu plus facile, bien que si le monde arrive je ne me sens vraiment pas à l’aise. Je déteste que les gens viennent me parler alors que je suis sur mon iPhone par exemple, et mon copain me répond que c’est la tout l’intérêt d’un bar, en fait, et que la plupart du temps, une fille qui est seule au bar sur son téléphone attend en fait qu’on vienne lui parler.

Oui, mais pas moi.

Cependant, quand j’ai un peu bu j’avoue me sentir plus à l’aise ( ou alors ce n’est qu’une impression ?). Les gens tiquent moins parce que eux aussi sont saouls, et j’arrive à me lâcher un peu. Sauf que je regrette amèrement le lendemain (a qui ça n’est jamais arrivé ?). Surtout quand je propose à untel de l’aider sur un projet ou de le ou la revoir pour discuter d’un sujet.

La plupart du temps, ils oublient mais j’ai déjà été confrontée au cas contraire et là je ne peux qu’annuler honteusement parce que... non !

J’ai l’impression d’apprécier être dans cette ambiance avec eux, mais ne pas vouloir en faire partie, ce qui m’a valu d’être prise pour une fille hautaine, prétentieuse, etc...
j’aime, au même titre que lorsque j’étais enfant, m’asseoir au bord du terrain de balle au prisonnier, et regarder les autres jouer sans moi. En observatrice.

Ça vous arrive quelques fois ? J’ai pris l’exemple d’un bar mais c’est déclinable à volonté ^^

[freeshost]

Tu sais, l'alcool désinhibe en général.

Moi non plus, au bar ou dans la rue, je n'attends pas qu'on vienne me parler. Au bar, c'est pour découvrir le bar ou pour attendre le train (ou en attendant une personne avec qui rendez-vous était fixé). Quand je marche, c'est pour aller vers ma destination (la gare, le marché, le magasin, l'arrêt de bus, le sommet de la colline, etc.), pas pour faire des rencontres fortuites et inattendues où l'on se perd en palabres "small-talkatives".

Pour éviter de telles déconvenues, je fais attention à ne pas m'engager (pied-dans-porte, engagement). Je ne m'engage pas avec des personnes que je connais à peine. Je fais tout au plus du small talk, mais sans révéler trop d'informations sur moi (domicile, numéro de téléphone, etc.) et sans m'engager. Le plus simple alors de trinquer mon verre tout en m'occupant seul (smartphone, ordinateur portable, sudoku, journal, photos, etc.).

Veux-tu rencontrer d'autres personnes spectro-autistes ?

[olivierfh]

Sauf que je regrette amèrement le lendemain (a qui ça n’est jamais arrivé ?). Surtout quand je propose à untel de l’aider sur un projet ou de le ou la revoir pour discuter d’un sujet.
La plupart du temps, ils oublient mais j’ai déjà été confrontée au cas contraire et là je ne peux qu’annuler honteusement parce que... non !

Je ne comprends pas ce "parce que": pour moi si on promet il faut tenir sa parole, et non ça ne m'arrive pas (peut-être parce que je ne bois que peu d'alcool, car justement je n'aime pas me retrouver dans un état où je vois les choses moins clairement - déjà qu'elles ne sont pas toujours claires avec les gens).

[EnHans]

Les rapports quand on a bu sont glauques. Parfois les gens te disent des choses, t'apprennent des trucs que tu ne veux pas savoir (et des fois pas que sur eux mais sur d'autres connaissances en commun)... Et après tu ne sais plus quoi faire ?? Prévenir l'autre qu'untel t'a dit son secret ou attendre qu'untel prévienne l'autre qu'il te l'a dit. Ça te fou dans des situations compliquées... Et franchement, boire ne rend pas heureux, ça désinhibe mais ça ne rend pas heureux.

[Mahili]

Désolée, j’ai un peu tardé à répondre, le temps que je réfléchisse à ce que je voulais vraiment dire.

Je ne comprends pas ce "parce que": pour moi si on promet il faut tenir sa parole, et non ça ne m'arrive pas (peut-être parce que je ne bois que peu d'alcool, car justement je n'aime pas me retrouver dans un état où je vois les choses moins clairement - déjà qu'elles ne sont pas toujours claires avec les gens).

Je tiens généralement ma promesse mais au prix d’un grand inconfort. Sauf quand il s’agit de quelque chose que je ne peux vraiment pas surmonter...
Ce n’est pas ce que j’aime faire, parce que le lendemain, je me rends compte de plusieurs choses que je n’avais pas prévu la veille. et je pense que j’essaye depuis un moment de limiter ce genre de situation, invivable pour moi...
J’avoue que quand je bois (je ne suis pas saoule toutes les semaines, je vous rassure !) mais quand il m’arrive d’être dans cet état, il est déjà arrivé que certaines personnes profitent de ma naïveté ou de mon bon vouloir « du moment » pour me demander des choses que je n’ai pas forcément envie de faire ou de dire.

Les rapports quand on a bu sont glauques. Parfois les gens te disent des choses, t'apprennent des trucs que tu ne veux pas savoir (et des fois pas que sur eux mais sur d'autres connaissances en commun)... Et après tu ne sais plus quoi faire ?? Prévenir l'autre qu'untel t'a dit son secret ou attendre qu'untel prévienne l'autre qu'il te l'a dit. Ça te fou dans des situations compliquées... Et franchement, boire ne rend pas heureux, ça désinhibe mais ça ne rend pas heureux.

Étrange. Je vis justement ce genre de situation en ce moment. Sauf que ce n’est pas forcément quand je bois un verre, que c’est une personne très proche de moi, que je vois tous les jours, et que quelques fois il est arrivé lors de grosses soirées que je balance des choses qu’elle m’avait confiées, sans vraiment penser à mal, ni même à trahir mon amie, mais qui ne se font pas (d’après elle)
J’ai même pensé à lui dire « si tu ne veux pas que je lache le truc sans faire exprès, alors ne m’en parle pas ! »

[Mahili]

Veux-tu rencontrer d'autres personnes spectro-autistes ?

Et oui, ça me plairait ! Je serais sûrement mal à l’aise mais ça me permettrait ( vu que je n’ai pas de diagnostique) de me faire une idée de si je m’entends bien avec eux ou non, de si je peux m’intégrer avec eux, ou non...

C’est bizarre comme question parce que je ne suis pas très sociable à la base et les nouvelles rencontresm’angoissent beaucoup, mais rencontrer des personnes qui seraient potentiellement comme moi, même si c’est de la curiosité peut être mal placée, je dirais sûrement oui (après deux trois jours de « prospection et de préparation mentale »)

Et pour en revenir à tes phrases précédentes, c’est vrai que tout le monde me fait remarquer que je n’aime pas me « promener ». Je n’aime pas marcher, déjà, et juste pour le plaisir de le faire ben... justement, je n’y trouve aucun plaisir ( sauf quand il y a beaucoup de choses à observer et que je redeviens une enfant de 5 ans mais ce n’est pas ce que les gens attendent de moi, visiblement).

[freeshost]

Les personnes spectro-autistes ont, à mon expérience, beaucoup moins d'attentes :

- au niveau du langage non verbal,
- au niveau des implicites,
- au niveau du small talk.

Tout est plus direct. Les silences dérangent moins. On comprend le besoin de silence, de repos. On n'insiste pas. On ne stigmatise pas les personnes qui causent pas.

[Mahili]

Les personnes spectro-autistes ont, à mon expérience, beaucoup moins d'attentes :

- au niveau du langage non verbal,
- au niveau des implicites,
- au niveau du small talk.

Tout est plus direct. Les silences dérangent moins. On comprend le besoin de silence, de repos. On n'insiste pas. On ne stigmatise pas les personnes qui causent pas.

Je m’y reconnais. Je ne suis d’ailleurs pas du genre bavarde...sauf quand on me lance sur un sujet qui me tient à cœur et là je le défends bec et ongle ! (Souvent ongle, hahaha)

Mais je ne veux pas m’avancer tant que je n’aurais pas un
Diagnostique clair.
Souvent d’ailleurs, je me Surprends à vouloir secrètement qu’un ami arrête de parler parce que ça me fatigue et que je veux juste profiter du moment. C’est déstabilisant quand on sait que pour les autres on ne doit pas agir de cette façon ... on que pour être comme les autres on ne doit pas le faire.

C’est en grande partie mes interactions sociales et ce qui en a découlé qui m’ont poussée à penser que j’étais... disons... en décalage...