La solitude morale de mon petit-fils
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La solitude morale de mon petit-fils
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Les adultes autistes n'ont pas une vie "normale". Ils en bavent, à longueur de temps pour démonter les clichés d'une part et surtout ne pas tomber d'épuisement au gré de tout ce qui les agresse jour après jour.
Ce n'est pas facile pour un ado de digérer un diagnostic pareil, et il ne sert à rien de décider pour lui de ce que sera son avenir. Il lui appartient, à lui.
Les projections ne servent à rien, sinon à créer une angoisse qui ne fait que noircir les relations avec les autres.
Vous dites vous être amusés. C'est ça qui compte. Revivez ce genre de moments le plus possible avec lui !
Qu'il ait été inquiet, très stressé quand il ne trouvait pas ses montres, c'est bien normal pour un autiste de se comporter ainsi. Il ne deviendra pas naturellement calme, ouvert à tous, parce qu'on a posé un diagnostic.
Ce diagnostic doit permettre aux autres de comprendre son mode de fonctionnement et d'adapter l'environnement pour qu'il arrive à faire ce qu'il souhaite, dans les meilleures conditions possibles.
Un de mes fils aussi veut avoir une maison tout seul, ne pas se marier, et vivre dans la nature. Ben c'est son choix. Le bonheur n'est pas juste une image qui ressemble à celle qu'on imagine pour le plus grand nombre, et il est surtout une chimère qui n'aide pas à voir les petits moments qui nous font nous sentir bien.
Ce n'est pas facile pour un ado de digérer un diagnostic pareil, et il ne sert à rien de décider pour lui de ce que sera son avenir. Il lui appartient, à lui.
Les projections ne servent à rien, sinon à créer une angoisse qui ne fait que noircir les relations avec les autres.
Vous dites vous être amusés. C'est ça qui compte. Revivez ce genre de moments le plus possible avec lui !
Qu'il ait été inquiet, très stressé quand il ne trouvait pas ses montres, c'est bien normal pour un autiste de se comporter ainsi. Il ne deviendra pas naturellement calme, ouvert à tous, parce qu'on a posé un diagnostic.
Ce diagnostic doit permettre aux autres de comprendre son mode de fonctionnement et d'adapter l'environnement pour qu'il arrive à faire ce qu'il souhaite, dans les meilleures conditions possibles.
Un de mes fils aussi veut avoir une maison tout seul, ne pas se marier, et vivre dans la nature. Ben c'est son choix. Le bonheur n'est pas juste une image qui ressemble à celle qu'on imagine pour le plus grand nombre, et il est surtout une chimère qui n'aide pas à voir les petits moments qui nous font nous sentir bien.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Bonjour,isis30 a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 16:43 Le fond de sa pensée est un peu le suivant "je suis autiste, je suis dans mon monde, je suis bien comme je suis et fichez-moi la paix".
Nous avons avec lui de longues discussions sur la vie, sur la mort aussi (il nous a parlé de Vincent Imbert), c'est un gamin intelligent, qui aime la musique, l'écriture, les dessins et créer des petites BD, un peu naïves mais sympas), il comprend beaucoup de choses et pose question sur question, mais ensuite, au gré de ses dessins et des messages écrits qu'il laisse ici ou là, comme s'il voulait qu'on y tombe dessus, on s'aperçoit en fait que, en ce qui le concerne, il a un pue jeté l'éponge.
Ce que vit votre petit-fils est assez normal. Il doit faire face à ce diagnostic et il peut être peut-être en phase de se repositionner dans la vie suite à ce diagnostic (surtout lorsque l'on est un ado. J'ai connu cela (j'ai été diagnostiqué plus tard) et c'était surtout une envie de souffler face à un avenir en question où chaque instant est un effort accru pour un ado atteint de TSA (ou un enfant malade).
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
hazufel a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 17:15 Les adultes autistes n'ont pas une vie "normale". Ils en bavent, à longueur de temps pour démonter les clichés d'une part et surtout ne pas tomber d'épuisement au gré de tout ce qui les agresse jour après jour.
Ce n'est pas facile pour un ado de digérer un diagnostic pareil, et il ne sert à rien de décider pour lui de ce que sera son avenir. Il lui appartient, à lui.
Les projections ne servent à rien, sinon à créer une angoisse qui ne fait que noircir les relations avec les autres.
Vous dites vous être amusés. C'est ça qui compte. Revivez ce genre de moments le plus possible avec lui !
Qu'il ait été inquiet, très stressé quand il ne trouvait pas ses montres, c'est bien normal pour un autiste de se comporter ainsi. Il ne deviendra pas naturellement calme, ouvert à tous, parce qu'on a posé un diagnostic.
Ce diagnostic doit permettre aux autres de comprendre son mode de fonctionnement et d'adapter l'environnement pour qu'il arrive à faire ce qu'il souhaite, dans les meilleures conditions possibles.
Un de mes fils aussi veut avoir une maison tout seul, ne pas se marier, et vivre dans la nature. Ben c'est son choix. Le bonheur n'est pas juste une image qui ressemble à celle qu'on imagine pour le plus grand nombre, et il est surtout une chimère qui n'aide pas à voir les petits moments qui nous font nous sentir bien.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
peut-être aussi tout simplement qu'il devient ado et choisit de vivre sa vie comme il en a envie lui, pas comme son entourage veut qu'il la vive! je dis ça, j'ai un peu le même à la maisonisis30 a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 16:43 Le problème est que, depuis qu'il a eu la diagnostic officiel du CRA de Montpellier où il a été longtemps observé, on dirait qu', réfugié dans son monde comme il le dit,
et se sachant autiste, il semblerait qu'il ne veuille plus faire d'effort pour essayer, autant que faire se peut, de se corriger, et d'essayer quand même d'aller de l'avant malgré son handicap.
Le fond de sa pensée est un peu le suivant "je suis autiste, je suis dans mon monde, je suis bien comme je suis et fichez-moi la paix".
je veux dire ce n'est peut-être pas à cause du diagnostic du CRA, ça tombe en même temps mais le diagnostic ne fait qu'encourager naturellement ce vers quoi il penche...
...ben corriger quoi? prudence! ce forum m'a au moins confirmé une chose c'est qu'il y a des efforts que je n'impose pas à mon fils n'en déplaise aux bons conseilleurs, si cela n'est pas fâcheux (politesse...mise en danger...), car à quel prix? pour qui pour lui même ou pour son entourage?"essayer de se corriger"
il a déjà tellement d'effort à fournir et il y a des moments où je sens qu'il est possible de lui en demander un peu plus, petit à petit mais à d'autres non. En fin d'année scolaire, on fait soft!il est en vacances, il souffle...
bien entendu il y a des choses qu'il apprend doucement: les habiletés sociales par exemple.
ton petit fils fait des efforts dont personne ne se doute, et il a surement besoin en compensation de relâcher à d'autres moments, par exemple en restant seul.
en revanche, ce diagnostic ne doit pas empêcher ton petit fils d'aller de l'avant, mais aller de "son avant" hein?! alors oui, il est important de veiller qu'une dépression ne s'installe pas par exemple...tu le sentiras. Ne pense pas que son besoin de solitude soit forcement "néfaste". il en a besoin. Il reste lié à son entourage proche c'est un bon signe je pense.
qu'est-ce qu'une vie "normale" ou "presque normale" pour toi?Alors en lisant les messages postés ici, je veux bien avoir de l'espoir en voyant que des adultes autistes ont réussi à mener une vie presque normale, en ayant un travail, une vie de couple et parfois des enfants, mais en observant mon petit-fils, en voyant sa façon d'agir, en voyant combien il se complait dans la solitude, je doute qu'il puisse avoir un bel avenir devant lui
et est-ce la même chose pour tes enfants?
et pour ton petit fils? sa "normalité" est étrange pour les autres...oui c'est un peu son TSA qui veut ça entre autre, mais ne sommes nous pas tous le différent (= pas pareil!) d'un autre?
ma vie qui me semble normale ne l'est pas pour beaucoup de gens autour de moi et inversement la vie normale de mon voisin, ma sœur, mon collègue me semble parfois si étrange!
est-ce impératif qu'il vive en couple avec des enfants?
il peut se complaire dans la solitude (peut-être aussi qu'il est très lucide et préfère être seul que mal accompagné; peut-être a t-il souffert de la méchanceté des autres qui remarquent vite la différence) et avoir un bel avenir.
l'important est de l'épauler et de travailler pour qu'il soit le plus autonome possible...et être heureux lui, tel qu'il vit sa vie.
Ce n'est pas facile, mais ici plusieurs fois j'ai réalisé que je projetais trop de choses que j'imaginais que mon fils serait heureux s'il faisait comme moi dans telle situation...et bien non.
Il faut l'accepter tel qu'il est et ne pas vouloir imposer des choses s'il est heureux ainsi. Vouloir être seul ne veut pas dire qu'il n’est pas heureux.
maman d'un jeune homme diagnostiqué avec TSA.
"Caminante, no hay camino, se hace camino al andar."
Antonio Machado
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Vous parlez de vies presque normales des adultes autistes du forum, en projetant cet avenir sur votre petit fils. Y arrivera-t-il ?isis30 a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 18:33 En ce qui concerne mon petit-fils, personne ne décide pour lui et il en sera toujours ainsi.
Et ça on le sait depuis longtemps.
Et si j'ai parlé de l'affaire des montres, c'est juste pour montrer quel genre d'autiste il est puisqu'il paraît qu'ils sont tous différents.
Et quand j'ai parlé d'adultes autistes, j'ai parlé de vie "presque" normale ce n'est pas pareil...
Sinon, oui, on passe toujours de bons moments avec Swan, à condition de ne pas trop plaisanter (surtout à son sujet), car il a beaucoup de mal avec l'humour, même s'il a quand même fait des progrès.
C’est bien projeter un avenir spécifique que de dire ça.
Je pense que oui devriez comptabiliser le nombre de personnes adultes autistes du forum qui ont un emploi stable, une compagne ou un compagnon de vie et des enfants. Ce ne sera déjà pas très lourd.
Ensuite je vous convie d’aller voir des gens comme Josef Schovanec en conférence qui parcourt la France pour expliquer l’autisme et voit tous les jours la vraie réalité de l’autisme (pas celle du forum) : il y a énormément de personnes autistes sans emploi / sans famille / dans des conditions de Dante déplorables / dans une solitude qu’ils n’ont pas choisie et en détresse morale très prégnante.
Là votre petit fils a sa famille autour de lui, si ça lui suffit et bien c’est déjà un gros atout pour avoir confiance en soi dans la vie.
Pour l’épisode des montres, ce n’est pas le type d’autiste qu’il est... il est autiste point et son comportement est compréhensible quand on connaît le mode de fonctionnement autistique.
Quant à l’humour, ben il est autiste. Donc effectivement c’est difficile pour lui et il aura beau faire toutes les remédiations possibles et inimaginables, il aura toujours du mal avec pas mal de choses.
Enfin, je plussoie tout ce qu’a dit Cardamome.
TSA
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Il fait aussi faire attention que, quelques fois, lorsque l'on diagnostique quelqu'un, des proches découvrent des aspects de la personne ayant un TSA comme si ils ne l'avaient jamais remarqué ou que c'était nouveau pour eux. ils peuvent le voir d'un œil différent et des fois surréagir face à l'annonce du TSA.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Bonsoir,
Ce que vous racontez de votre petit fils, Isis, me rapelle mon fiston.
Et Hazufel dit (presque) mot pour mot ce que je pense de nos Loulous et de leurs projets. Merci Hazufel.
Les projections ne servent à rien y compris avec des enfants standards.
S'amuser, vivre de bons et beaux moments, grandir ensemble ; leurs faire des souvenirs dans lesquels ils pourront (peut être) puiser ou pas !
Mon fils aussi veux vivre seul, dans la nature, ne pas avoir d'enfants ; mais veux adopter (son grand coeur !) même si c'est contradictoire avec "vivre seul".
L'adolescence s'ajoute aussi à tout cela ...
Je ne sais pas ... mais peut être qu'il s'agit juste d'être là pour les soutenir le plus possible.
Vous semblez passer de supers moments ensemble, c'est vraiment énorme !
Ce que vous racontez de votre petit fils, Isis, me rapelle mon fiston.
Et Hazufel dit (presque) mot pour mot ce que je pense de nos Loulous et de leurs projets. Merci Hazufel.
Les projections ne servent à rien y compris avec des enfants standards.
S'amuser, vivre de bons et beaux moments, grandir ensemble ; leurs faire des souvenirs dans lesquels ils pourront (peut être) puiser ou pas !
Mon fils aussi veux vivre seul, dans la nature, ne pas avoir d'enfants ; mais veux adopter (son grand coeur !) même si c'est contradictoire avec "vivre seul".
L'adolescence s'ajoute aussi à tout cela ...
Je ne sais pas ... mais peut être qu'il s'agit juste d'être là pour les soutenir le plus possible.
Vous semblez passer de supers moments ensemble, c'est vraiment énorme !
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Joseph Schovanec, je connaissais ce nom sans plus, mais, justement, mon petit-fils nous en a parlé il y a 3 jours et il semble bien le "connaître"...hazufel a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 19:11Vous parlez de vies presque normales des adultes autistes du forum, en projetant cet avenir sur votre petit fils. Y arrivera-t-il ?isis30 a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 18:33 En ce qui concerne mon petit-fils, personne ne décide pour lui et il en sera toujours ainsi.
Et ça on le sait depuis longtemps.
Et si j'ai parlé de l'affaire des montres, c'est juste pour montrer quel genre d'autiste il est puisqu'il paraît qu'ils sont tous différents.
Et quand j'ai parlé d'adultes autistes, j'ai parlé de vie "presque" normale ce n'est pas pareil...
Sinon, oui, on passe toujours de bons moments avec Swan, à condition de ne pas trop plaisanter (surtout à son sujet), car il a beaucoup de mal avec l'humour, même s'il a quand même fait des progrès.
C’est bien projeter un avenir spécifique que de dire ça.
Je pense que oui devriez comptabiliser le nombre de personnes adultes autistes du forum qui ont un emploi stable, une compagne ou un compagnon de vie et des enfants. Ce ne sera déjà pas très lourd.
Ensuite je vous convie d’aller voir des gens comme Josef Schovanec en conférence qui parcourt la France pour expliquer l’autisme et voit tous les jours la vraie réalité de l’autisme (pas celle du forum) : il y a énormément de personnes autistes sans emploi / sans famille / dans des conditions de Dante déplorables / dans une solitude qu’ils n’ont pas choisie et en détresse morale très prégnante.
Là votre petit fils a sa famille autour de lui, si ça lui suffit et bien c’est déjà un gros atout pour avoir confiance en soi dans la vie.
Pour l’épisode des montres, ce n’est pas le type d’autiste qu’il est... il est autiste point et son comportement est compréhensible quand on connaît le mode de fonctionnement autistique.
Quant à l’humour, ben il est autiste. Donc effectivement c’est difficile pour lui et il aura beau faire toutes les remédiations possibles et inimaginables, il aura toujours du mal avec pas mal de choses.
Enfin, je plussoie tout ce qu’a dit Cardamome.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Vous pouvez trouver des conférences de Josef ou des interviews facilement sur le net.
Ses livres sont aussi fantastiques.
Je vous conseille vivement Josef ! Vous pouvez peut-être regarder avec Swan s’il a envie !
Ses livres sont aussi fantastiques.
Je vous conseille vivement Josef ! Vous pouvez peut-être regarder avec Swan s’il a envie !
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Non Lucius, les intérêts restreints, fort nombreux, qu'il a eus depuis qu'il est né (vélux, éoliennes, piles, Furby, calendriers et montres), on les avait remarqués bien avant le diagnostic d'autisme, on les avait remarqués avant même qu'on nous parle juste de dyspraxie.lucius a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 19:20 Il fait aussi faire attention que, quelques fois, lorsque l'on diagnostique quelqu'un, des proches découvrent des aspects de la personne ayant un TSA comme si ils ne l'avaient jamais remarqué ou que c'était nouveau pour eux. ils peuvent le voir d'un œil différent et des fois surréagir face à l'annonce du TSA.
Depuis quelques années, depuis qu'on a commencé à comprendre qu'il était autiste, on a aussi compris son intérêt pour tous ces objets.
Et idem pour l'humour qu'il prenait toujours au premier degré, mais un peu moins maintenant qu'il a grandi.
Après oui, il est ado, avec tous les problèmes des ados.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Hazufel a écrit :Un de mes fils aussi veut avoir une maison tout seul, ne pas se marier, et vivre dans la nature. Ben c'est son choix. Le bonheur n'est pas juste une image qui ressemble à celle qu'on imagine pour le plus grand nombre, et il est surtout une chimère qui n'aide pas à voir les petits moments qui nous font nous sentir bien.
Déjà môme je répétait à qui voulait l'entendre que plus tard j'habiterais en haut d'une montagne avec mon chien & mon cheval.
Je n'ai pas changé de projet depuis, à part côté équin, espèce grégaire sociable etc. (Donc en avoir plus d'un ).
Des chiens aussi vu comme c'est parti. .
"On" me répète que ce n'est pas possible, que trop s'isoler c'est mauvais, que vivre seul n'est pas bon...
Ah bon? Pour qui?
Moi c'est de vivre en groupe/communauté qui me tue, m'épuise, je l'ai bien vu ce dernier mois.
Peut-être qu'il changera d'avis plus tard, peut-être pas, mais s'il en ressent le besoin & que c'est ce qu'il aime, il faut respecter cela.
TSA.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
J'ai depuis l'investissement de mes grands-parents dans un Minitel toujours eu + de facilités à discuter virtuellement avec des gens qu'en face à face/dans la " Vraie vie" comme on dit.isis30 a écrit : ↑vendredi 5 juillet 2019 à 21:13 Je crois, ou du moins j'ai l'impression de n'avoir pas été comprise ou alors je me suis mal exprimée.
En fait on ne veut pas imposer quoi que ce soit à Swan, bien au contraire, on le laisse tranquille, on veille juste à ce qu'il ne fasse pas de mauvaises rencontres sur le net, (Youtube par exemple), car il peut être une proie facile pour certains...
On en a d'ailleurs fait l'expérience, mais, fort heureusement, Swan est très bien entouré par tous ses proches et a la chance de vivre dans un milieu familial très aimant et très à son écoute.
Quand je me promène ici ou là avec Swan et qu'on rencontre certains de ses camarades de collège qui lui disent bonjour, je lui demande souvent si ce sont des copains et il me répond toujours, de sa voix grave qu'il a pris depuis peu, "non ce sont juste des connaissances"...
Ce qui est juste un peu surprenant, c'est que, s'il n'a aucune envie de se faire des copains, il serait prêt à communiquer avec des parfait inconnus via les réseaux sociaux, mais ses parents veillent sur lui et ne le laissent pas encore libre de communiquer avec n'importe qui, sans savoir, ou essayé de savoir, à qui ils ont affaire...
Par contre, lui il nous dit qu'il est content, et qu'il est même fi d'être autiste.
Il est surprenant ce gamin, je suis une maman et une mamie aimante et très à l'écoute de tous les siens (mes deux filles et mes deux petits-enfants ) mais Swan, c'est la lumière de ma vie ...
Et il l'a bien compris, le bougre....♥ ♥ ♥
C'est la même chose pour beaucoup d'autistes.
C'est comme ça.
Même avec ma famille j'arrive + facilement à envoyer des SMS ou des messages via les réseaux sociaux que de passer un coup de téléphone.
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Re: La solitude morale de mon petit-fils
Qu'est-ce qu'une vie "normale" ?
Faut-il en faire une idéologie, une nécessité, une condition sine qua non de bonheur ?
C'es-tu ça, le but de la vie, être comme les autres ?
Ya pas qu'une seule forme de bonheur ? Il y a des personnes heureuses tout en étant célibataires, sans enfants, sans célébrité, sans emploi, etc.
Sus à la dictature des normes sociales (faut être comme ci, puis pas comme ça, validisme, âgisme, etc., aucune personne n'est obligée de laisser les habitudes devenir des attentes).
Sus à la stratégie "faire sortir la personne de sa zone de confort". Ne privons pas des intérêts spécifiques. Ne diabolisons pas les stéréotypies.
On ne transforme pas Windows 10 en Ubuntu 19.04, et inversement. C'est un fonctionnement différent. Et même au sein d'une population qui (apparemment) fonctionne de manière homogène, luttons contre l'homogénéisation ou la monopolisation d'un but. Donner le pouvoir absolu (ou le monopole) à un but (ou à un outil), c'est vouloir tuer la poule dans l’œuf les nouvelles idées, les idées différentes.
Y compris dans la population spectro-alliste, valorisons la neurodiversité (sans pour autant nier le handicap ; le validisme veut masquer/stigmatiser le handicap ; ce n'est pas parce qu'on encourage l'autonomie qu'on devient validiste ; de plus, le validisme peut être une des portes d'entrées à l'eugénisme). Il s'agit plutôt de développer et d'encourager des humanismes qui consistent à accepter chaque être tel qu'il est, peu importent ses différences (la peur de l'inconnue ?), peu importent ses similitudes (la jalousie ?). L'humilité est l'un des piliers de la sérénité. On est que du monde.
Bon, et puis même spectro-autiste, une personne acquiert de l'expérience. Laissons le temps au temps. L'impatience et le validisme ainsi que l'importance démesurée attachée à l'apparence et à la réputation (obsession sociale vectrice d'anxiété du qu'en-dira-t-on) font partie de ces fléaux délétères, avec des airs de maladies socialement transmissibles. Nous n'avons pas tous les mêmes rythmes d'apprentissage.
Une croissance effrénée de l'économie et des attentes sociales ?
Mieux vaut être seul que mal accompagné. Mais on dirait que, pour diverses personnes, mieux vaut être mal accompagné que seul. On dirait qu'elles aiment la cacophonie à force d'avoir diabolisé la solitude. Maudit effet de halo, né sur un malentendu, un empressement à juger, ce manque de patience pour observer et tâter les nuances... Certaines préfèrent faire d'la bullshit p'utôt que de vivre au calme, dans la discrétion. Un peu maso', je dirais...
Faut-il en faire une idéologie, une nécessité, une condition sine qua non de bonheur ?
C'es-tu ça, le but de la vie, être comme les autres ?
Ya pas qu'une seule forme de bonheur ? Il y a des personnes heureuses tout en étant célibataires, sans enfants, sans célébrité, sans emploi, etc.
Sus à la dictature des normes sociales (faut être comme ci, puis pas comme ça, validisme, âgisme, etc., aucune personne n'est obligée de laisser les habitudes devenir des attentes).
Sus à la stratégie "faire sortir la personne de sa zone de confort". Ne privons pas des intérêts spécifiques. Ne diabolisons pas les stéréotypies.
On ne transforme pas Windows 10 en Ubuntu 19.04, et inversement. C'est un fonctionnement différent. Et même au sein d'une population qui (apparemment) fonctionne de manière homogène, luttons contre l'homogénéisation ou la monopolisation d'un but. Donner le pouvoir absolu (ou le monopole) à un but (ou à un outil), c'est vouloir tuer la poule dans l’œuf les nouvelles idées, les idées différentes.
Y compris dans la population spectro-alliste, valorisons la neurodiversité (sans pour autant nier le handicap ; le validisme veut masquer/stigmatiser le handicap ; ce n'est pas parce qu'on encourage l'autonomie qu'on devient validiste ; de plus, le validisme peut être une des portes d'entrées à l'eugénisme). Il s'agit plutôt de développer et d'encourager des humanismes qui consistent à accepter chaque être tel qu'il est, peu importent ses différences (la peur de l'inconnue ?), peu importent ses similitudes (la jalousie ?). L'humilité est l'un des piliers de la sérénité. On est que du monde.
Bon, et puis même spectro-autiste, une personne acquiert de l'expérience. Laissons le temps au temps. L'impatience et le validisme ainsi que l'importance démesurée attachée à l'apparence et à la réputation (obsession sociale vectrice d'anxiété du qu'en-dira-t-on) font partie de ces fléaux délétères, avec des airs de maladies socialement transmissibles. Nous n'avons pas tous les mêmes rythmes d'apprentissage.
Une croissance effrénée de l'économie et des attentes sociales ?
Mieux vaut être seul que mal accompagné. Mais on dirait que, pour diverses personnes, mieux vaut être mal accompagné que seul. On dirait qu'elles aiment la cacophonie à force d'avoir diabolisé la solitude. Maudit effet de halo, né sur un malentendu, un empressement à juger, ce manque de patience pour observer et tâter les nuances... Certaines préfèrent faire d'la bullshit p'utôt que de vivre au calme, dans la discrétion. Un peu maso', je dirais...
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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