[SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
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Re: Délinquance et autisme
Il a déjà été question de ce site dans cette discussion : [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)
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Re: Délinquance et autisme
Si, il y a beaucoup de différence parce que quelqu'un qui est capable d'adapter son comportement selon un contexte donné (ex: invités ou pas) est déjà relativement fonctionnel en société et ne devrait peut-être pas recevoir un diagnostic d'autisme. C'est le souci principal, à mon avis, avec un élargissement trop grand du spectre.Zebra3 a écrit :Entre l’autisme et le narcissisme il n’y a parfois vraiment pas beaucoup de différence, notamment dans le comportement de quelqu’un qui présente bien devant les invités mais qui pète les plombs régulièrement chez lui où il se sent comme dans son sanctuaire.
Si des personnes pourvues d'une intelligence sociale qui devrait les exclure du tableau clinique reçoivent des diagnostics d'autisme, ça va forcément nourrir cette confusion qui stricto sensu n'a pas lieu d'être. Je connais des personnes autistes ou potentiellement autistes qui sont capables de se retenir d'exploser en public, pour autant on ne peut pas dire qu'elles "présentent bien".
Personnellement, je trouve que si on tient compte des connaissances brutes sur l'autisme, le narcissisme en est totalement l'opposé puisqu'il suppose une notion implicite de quelque chose censé être inexistant dans l'autisme : la perception que l'autre a de nous, soit le processus de mentalisation. En d'autres termes c'est un peu comme si on confondait une personne qui sur-utilise une fonction cérébrale qu'elle a hyper-développée avec une personne qui en est dépourvue ou chez qui elle est extrêmement limitée.
Je pense que ce qui n'aide pas c'est que la plupart des autistes qui apparaissent dans les médias semblent très narcissiques (ce qui est un peu logique puisque sinon ils n'y apparaîtraient pas), et que par conséquent ils sont considérés comme représentatifs. Alors qu'en fait des tendances narcissiques supposant des capacités de mentalisation spontanées et particulièrement efficaces, elles concernent une infime minorité des personnes autistes (voire aucune, pour les pros qui ont une vision du spectre très restreinte).
L'autisme, s'il est un auto-centrisme, n'est pas selon moi un égo-centrisme (ce n'est pas vraiment la même chose), car la personne autiste est centrée sur ce qu'elle pense mais pas sur ce qu'elle est (et encore moins sur l'image qu'elle renvoie). C'est une nuance importante, parce que ne pas comprendre que quelqu'un n'est pas intéressé par notre mini-conférence sur les coléoptères ça n'a rien à voir avec le besoin d'impressionner avec nos connaissances sur les coléoptères. La première chose tient de l'autisme et la seconde du narcissisme, et au niveau des processus cognitifs l'objet est on ne peut plus opposé puisque dans le 1er cas ce sont les coléoptères et dans le 2ème la personne elle-même.
Après, il y a une sorte de mode qui consiste à affubler de tel ou tel problème mental les personnes avec qui une relation de couple s'est mal terminée, ou n'a jamais commencé alors qu'on l'aurait souhaité. En ce moment l'Asperger est vendeur parce que ça permet à la fois de se raconter des histoires quand la personne ne montre pas d'intérêt (=elle est intéressée mais son Asperger l'empêche de me le montrer), et à la fois de l'amalgamer à un monstre (=elle doit être Asperger parce qu'elle a manqué d'empathie pour me dire que je ne l'intéressait pas). Bref, ça marche à tous les coups, dans n'importe quelles circonstances, et surtout ça évite à la personne d'admettre qu'on n'a pas voulu d'elle et c'est tout. Ou qu'elle a fait des erreurs, quand il s'agit d'une relation installée. L'autisme est tellement complexe et les représentations tellement biaisées qu'on peut y projeter tout et n'importe quoi pour éviter de se remettre en question soi, ce qui est sans doute le but premier.
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Re: Délinquance et autisme
Le site est effectivement rempli de fausses information et de généralisation abusive d'une expérience personnelle. C'est à replacer dans le contexte de la communication sur l'autisme outre-atlantique, et de la puissante offensive de la neurodiversité. Bref, un site infect, mais c'est pas inutile de savoir que ça existe. Évidemment, un fait, une info, qu'on ne retrouverait que dans ce site est à considérer comme faux, vu l'absence de démarche scientifique et l'évidente volonté de vengeance servant de motivation.Zebra3 a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 1:53 J’espère ne pas créer une polémique sur le forum en postant ce lien (virez tout si ça part en vrille^^) mais il est clair que ce site n’est pas tendre avec les aspies. Il est clairement rédigé du point de vue des proches (le plus souvent le conjoint) qui vivent avec une personne sans empathie cognitive et tous les désagréments que ça implique (ce qui peut inclure violence morale et physique).
Quelle expérience de l'autisme as-tu pour dire ça ?Zebra3 a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 1:53 Entre l’autisme et le narcissisme il n’y a parfois vraiment pas beaucoup de différence, notamment dans le comportement de quelqu’un qui présente bien devant les invités mais qui pète les plombs régulièrement chez lui où il se sent comme dans son sanctuaire.
Ah oui, une grosse expérience.
Bon... l'autisme ni n'inclut, ni n'exclut la possibilité d'un narcissisme. Quant à devenir narcissique manipulateur avec les outils de communication disponibles pour un autiste, on oublie, hein... Et puis on arrête la psycho de comptoir, je pense.
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Papa d'un petit garçon autiste né en 2018
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Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Spoiler :
Alerte conceptuelle automatique :
Soit-disant désignation "pervers narcissique" = psykk = caca.
(venant notemment du psychalanyste Racamier. Et non, il n'y a pas plus de bonne école psychanlytique pas plus qu'il n'y a de bonne version du christianisme ou du bouddhisme.)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul-Claude_Racamier
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
J'adore ! Mais c'est bon à savoir, quand même.Winston Wolfe a écrit : Quant à devenir narcissique manipulateur avec les outils de communication disponibles pour un autiste, on oublie, hein...
Alors ça, c'est typiquement le type de réflexion qui me fascine parce que j'ai l'impression que c'est profondément vrai, et en même temps ça heurte ma logique, et je n'y comprends rien, mais j'ai l'impression que je ne devrais pas être d'accord.misty a écrit : Si, il y a beaucoup de différence parce que quelqu'un qui est capable d'adapter son comportement selon un contexte donné (ex: invités ou pas) est déjà relativement fonctionnel en société et ne devrait peut-être pas recevoir un diagnostic d'autisme. C'est le souci principal, à mon avis, avec un élargissement trop grand du spectre.
Si des personnes pourvues d'une intelligence sociale qui devrait les exclure du tableau clinique reçoivent des diagnostics d'autisme, ça va forcément nourrir cette confusion qui stricto sensu n'a pas lieu d'être. Je connais des personnes autistes ou potentiellement autistes qui sont capables de se retenir d'exploser en public, pour autant on ne peut pas dire qu'elles "présentent bien".
Je ne cite pas tout, mais crois-moi, je lis et relis pour appréhender la chose. C'est très riche, je ne sais pas d'où ça te vient, de tes connaissances générales ou de l'expérience, mais c'est un défi à analyser et à vérifier pour vraiment assimiler ce que tu veux dire.
Spoiler :
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
J'étais jeune, il est clair que je n'emploie plus cette terminologie aujourd'hui.Soit-disant désignation "pervers narcissique" = psykk = caca.
J'ai beaucoup évolué sur ce point mais tu fais bien de le souligner : les pervers narcissiques n'existent pas.
Il n'y a qu'une seule vérité !
Autiste Asperger de 19 ans. 1型糖尿病。
Je suis un Dahu, étudiant en 3A à Sciences-Po.
♔ Lien vers le serveur Discord Asperansa : https://discord.gg/autisme.
J'étais anciennement Castiel.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
A une période de ma vie j'ai eu très peur de manipuler les gens, je me suis imposé une stricte éthique à cet égard...
... Néanmoins je crois que ma conception de la manipulation était extrêmement large : c'est à dire que pour moi demander quelque chose à quelqu'un était déjà une forme de manipulation. Ben oui, quand on vous demande quelque chose ça vous place dans un rôle négatif si vous décidez de refuser ! Du coup j'ai tendance à ne rien demander à personne pour que ce qui vienne d'eux soit spontané (notez que de toutes façons j'ai jamais été doué pour demander ).
Par ailleurs mon auto-centrisme manifeste me fait encore souvent culpabiliser, je m'efforce de le combattre... Ce qui revient surtout à le cacher en faisant semblant de m'intéresser aux autres et à leurs états d'âme (ce qui est assez généreux, non ?). J'ai eu peur à un moment d'être une sorte de psychopathe, terriblement froid... Mais c'est très loin d'être moi, même si je ne suis pas très doué je m'efforce constamment de ne pas faire souffrir les gens autour de moi.
Sinon je dois avouer que c'est dur de ne pas se sentir très mal en lisant tes propos misty, quand on est quelqu'un qui galère mais espère ne pas s'en sortir si mal que ça... Et qui est en pleine démarche diagnostic.
Je ne vois pas pourquoi des personnes qui souffrent au quotidien mais sont à peu près invisibles au quotidien ne devraient pas recevoir de diagnostic... Ce qui est/serait effectivement problématique c'est/ce serait que les personnes qui s'en sortent le mieux soient sur-représentées dans l'espace public et qu'on réduise le spectre à leur image.
... Néanmoins je crois que ma conception de la manipulation était extrêmement large : c'est à dire que pour moi demander quelque chose à quelqu'un était déjà une forme de manipulation. Ben oui, quand on vous demande quelque chose ça vous place dans un rôle négatif si vous décidez de refuser ! Du coup j'ai tendance à ne rien demander à personne pour que ce qui vienne d'eux soit spontané (notez que de toutes façons j'ai jamais été doué pour demander ).
Par ailleurs mon auto-centrisme manifeste me fait encore souvent culpabiliser, je m'efforce de le combattre... Ce qui revient surtout à le cacher en faisant semblant de m'intéresser aux autres et à leurs états d'âme (ce qui est assez généreux, non ?). J'ai eu peur à un moment d'être une sorte de psychopathe, terriblement froid... Mais c'est très loin d'être moi, même si je ne suis pas très doué je m'efforce constamment de ne pas faire souffrir les gens autour de moi.
Sinon je dois avouer que c'est dur de ne pas se sentir très mal en lisant tes propos misty, quand on est quelqu'un qui galère mais espère ne pas s'en sortir si mal que ça... Et qui est en pleine démarche diagnostic.
Je ne vois pas pourquoi des personnes qui souffrent au quotidien mais sont à peu près invisibles au quotidien ne devraient pas recevoir de diagnostic... Ce qui est/serait effectivement problématique c'est/ce serait que les personnes qui s'en sortent le mieux soient sur-représentées dans l'espace public et qu'on réduise le spectre à leur image.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Je n'irais pas jusqu'à dire ça: sans adhérer aux explications psychanalytiques sur l'origine du phénomène - et moins encore à la mode qui fait voir des pervers narcissiques partout - il faut bien reconnaître que le "tableau clinique" correspond à quelque chose de réel.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Quand je lis le site, je repère :
- création de bouc émissaire, diabolisation,
- généralisation abusive,
- procès d'intention,
- répétition ad nauseam,
- victimisation,
- mensonge,
- appel à l'autorité,
- faux dilemme,
- amalgame,
- "neurotypicocentrisme",
- etc.
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Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Merci pour ce feedback Asriel.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Les 2, et aussi de la pure logique.lulamae a écrit :je ne sais pas d'où ça te vient, de tes connaissances générales ou de l'expérience,
Quand tu étudies les aspects cliniques de l'autisme, la notion prépondérante c'est le manque de réciprocité sociale et la manière unilatérale de se relier à l'autre (et donc d'avoir des difficultés à le faire).
Quand tu essaies de comprendre ce qu'est le narcissisme, ce qui revient le plus c'est le besoin d'attention, de valorisation, et la souffrance ressentie quand l'autre ne semble pas ressentir (ou manifester) d'admiration ou même d'attention. C'est un mode relationnel extrêmement bilatéral, qui suppose une réciprocité intense dans le lien à l'autre.
Déjà en théorie, les notions sont donc complètement à l'opposé.
Quand tu observes concrètement et que tu compares les attitudes, c'est flagrant. Une personne autiste peut monopoliser l'attention mais si ça arrive ça suppose un certain contexte, souvent lié aux intérêts spécifiques. Une personne narcissique (sans que ce soit forcément pathologique) va chercher à se mettre en avant et à se valoriser peu importe le sujet et peu importe le contexte.
La manière de faire va être très différente aussi, puisque l'autiste va partir comme une balle sans se préoccuper de l'auditoire (sinon il serait capable de voir que les gens se lassent/n'écoutent pas) alors que le narcissisme pousse à se préoccuper énormément de l'auditoire. Et donc si c'est ça qui est à l'oeuvre il y aura des pauses, des effets +/- "spectaculaires", et beaucoup de recherches de regards (si possible éblouis). La personne narcissique va guetter intensément l'effet produit alors que la personne autiste sera comme une flèche lancée sur la cible, complètement imperméable aux réactions.
Si tu écoutes attentivement le discours, rien à voir non plus: l'autiste va être très informatif et factuel, alors que le narcissique va trier voire filtrer les éléments et tout présenter de manière à se valoriser lui et/ou ses connaissances.
Quand je citais "présente bien", je parlais de ça et de tout ce qui est comédie sociale. Les tendances narcissiques supposent de très bonnes compétences sociales, et la capacité à flatter, à dire ce que l'autre veut entendre, et à se comporter de manière extrêmement pertinente dans le jeu social. La personne autiste peut faire des tonnes d'efforts, chercher à socialiser au mieux, à dire ce qu'il faut quand il faut, elle manquera toujours des compétences intuitives que l'autre a en très grand nombre. Personnellement, je trouve que ça se voit parce que souvent il y a un décalage de contexte et que la personne autiste cherche à appliquer un schéma inapplicable à la situation (sans être capable de voir que quelque chose cloche, ou bien trop tard).
Ce n'est pas une question de nier que les 2 types de profil souffrent, ni d'insinuer que l'un a besoin d'aide et l'autre pas. C'est juste que les causes sont très différentes (pour ne pas dire opposées) et que par conséquent on ne peut pas avancer favorablement ni progresser sans comprendre le court-circuit sous-jacent.
Le narcissisme (pathologique ou pas, encore une fois) cause de très grosses difficultés relationnelles parce qu'on ne peut pas entrer dans une vraie relation à l'autre si on ne le considère que comme un miroir. On souffre de ça, et de l'importance qu'on donne au miroir (=réciprocité sociale).
L'autisme c'est un peu ne pas voir le miroir, et du coup les gens pensent qu'on est indifférent parce qu'on ne leur renvoie rien (=manque de réciprocité sociale). On ne peut pas agir sur des difficultés sans les avoir identifiées correctement au préalable.
Les autistes n'ont pas le monopole de la galère, et on peut très bien avoir des difficultés sociales extrêmement importantes sans être autiste. Cf ci-dessus: je ne nie aucune souffrance.Clovis a écrit :Sinon je dois avouer que c'est dur de ne pas se sentir très mal en lisant tes propos misty, quand on est quelqu'un qui galère mais espère ne pas s'en sortir si mal que ça..
Si tu reçois un diagnostic d'autisme (=mode relationnel trop unilatéral) alors que ton problème c'est que tu as trop besoin du retour, de l'attention et de l'admiration/affection de l'autre (=mode relationnel trop bilatéral) pour t'en sortir au niveau social, et que tu en souffres énormément; tu crois que tu es gagnant? Ce n'est pas un peu comme se faire plâtrer la jambe alors qu'on s'est cassé le bras?
L'important c'est de définir et cerner précisément ce qui cloche et qui fait souffrir, parce que sinon évidemment que personne n'arrive ici sans être en souffrance et avoir des difficultés sociales. Le mode de relation trop bilatéral et la souffrance intense qui en découle n'est pas du tout l'apanage des personnes narcissiques, c'est quelque chose qui se rencontre dans la plupart des troubles de la personnalité. Et avoir un trouble de la personnalité n'est pas "moins bien" que d'être autiste, c'est juste complètement différent.
Oui: à des tendances narcissiques omniprésentes dans la population car la société en crée/entretient à tour de bras, et aussi au Trouble de la Personnalité Narcissique.Carapa a écrit :Je n'irais pas jusqu'à dire ça: sans adhérer aux explications psychanalytiques sur l'origine du phénomène - et moins encore à la mode qui fait voir des pervers narcissiques partout - il faut bien reconnaître que le "tableau clinique" correspond à quelque chose de réel.
Je pense que le point n°3 a un fort potentiel pour ce qui est d'amener ce type de profil (qu'il tienne de la pathologie ou soit moins intense) à rechercher un diagnostic d'autisme.http://www.psychomedia.qc.ca/personnalite/qu-est-ce-que-le-trouble-de-personnalite-narcissique a écrit : Le trouble de personnalité narcissique est à distinguer d'un niveau non pathologique de narcissisme. Voici les symptômes qui constituent, selon le DSM-5 (1), les critères diagnostiques pour ce trouble.
Il s'agit d'un mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d'être admiré et de manque d'empathie qui sont déjà présents au début de l'âge adulte et sont présents dans divers contextes, comme en témoignent au moins 5 des manifestations suivantes :
1 la personne a un sens grandiose de sa propre importance (p. ex., surestime ses réalisations et ses capacités, s'attend à être reconnue comme supérieure sans avoir accompli quelque chose en rapport) ;
2 est absorbée par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d'amour idéal ;
3 pense être « spéciale » et unique et ne pouvoir être admise ou comprise que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau ;
4 a eu besoin excessif d'être admirée ;
5 pense que tout lui est dû : s'attend sans raison à bénéficier d'un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits ;
6 exploite l'autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui pour parvenir à ses propres fins ;
7 manque d'empathie : n'est pas disposée à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d'autrui ;
8 envie souvent les autres, et croit que les autres l'envient
9 fait preuve d'attitudes et de comportements arrogants et hautains.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Je cite le début de la réponse, ayant en tête le développement qui suit. Merci pour cette explication. Je vois en quoi les deux sont effectivement différents ; toutefois il y a un truc dans le narcissisme que je n'arrive pas à saisir.Misty a écrit : Les 2, et aussi de la pure logique.
Quand tu étudies les aspects cliniques de l'autisme, la notion prépondérante c'est le manque de réciprocité sociale et la manière unilatérale de se relier à l'autre (et donc d'avoir des difficultés à le faire).
Quand tu essaies de comprendre ce qu'est le narcissisme, ce qui revient le plus c'est le besoin d'attention, de valorisation, et la souffrance ressentie quand l'autre ne semble pas ressentir (ou manifester) d'admiration ou même d'attention. C'est un mode relationnel extrêmement bilatéral, qui suppose une réciprocité intense dans le lien à l'autre.
Je vais essayer de formuler ma difficulté à comprendre, mais ça risque d'être un peu confus.
Si on a vécu des situations sociales qui font souffrir et qu'on s'est pris des baffes sans cesse, qu'on ne supporte juste pas l'injustice, et donc souvent les critiques, qui font exploser, est-ce que ça n'aurait vraiment rien à voir avec l'hypersensibilité, qui peut donc être présente aussi chez des personnes autistes ?
Est-ce que l'hypersensibilité ne peut pas entraîner des réactions, des effets, qui évoquent des réactions narcissiques, mais qui ne seraient pas dûes à une demande de "retour" valorisant, juste à une incapacité à "prendre" un retour négatif ou ressenti négatif ?
Comme si on ne demandait pas à plaire, mais qu'on ne voulait (et surtout pouvait !) plus supporter une seule remarque de plus, engendrant de la souffrance ?
En creux ça ferait penser à du narcissisme, mais n'en serait pas, car la personne serait du genre discrète, ne cherchant pas à attirer l'attention, voire gênée par des compliments.
Je formule ça comme une "étude de cas", ça me paraît différer du narcissisme au sens où on l'entend.
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Si, mais ça ne va pas se manifester de la même manière parce que la blessure sera différente et son impact aussi. Je pense que le narcissisme chez les autistes c'est une vue de l'esprit (biaisée) de la part des non-autistes. Ca doit être pour ça que T.Attwood parle de l'arrogance et de la colère qui sont vécues comme du narcissisme, alors que c'est très différent.lulamae a écrit :Si on a vécu des situations sociales qui font souffrir et qu'on s'est pris des baffes sans cesse, qu'on ne supporte juste pas l'injustice, et donc souvent les critiques, qui font exploser, est-ce que ça n'aurait vraiment rien à voir avec l'hypersensibilité, qui peut donc être présente aussi chez des personnes autistes ?
La seule chose qui à mon sens pourrait déclencher des tendances narcissiques chez des autistes c'est l'éducation, rapport à ce qu'explique cet article:
Quand les enfants sont narcissiques, ce n'est pas (uniquement) la faute des parents
Etre élevé dans l'idée qu'on est un individu très spécial, voire supérieur aux autres, je pense que ça conduit à des mécanismes narcissiques. Je ne vois pas pourquoi les autistes seraient épargnés, mais l'autisme doit quand même interférer en causant une forme de préoccupation existante mais différente dans la forme et l'intensité (à cause de la configuration cérébrale de base qui n'est pas la même).
Par ailleurs je ne vois pas comment on peut être narcissique sans être hypersensible.
C'est la même chose. D'où pourrait venir une incapacité à tolérer un retour négatif sans besoin de valorisation? Je n'ai pas vraiment de souci pour apprécier des personnes qui ne sont pas d'accord avec moi, voire qui elles ne m'apprécient pas. Je ne vois pas où est le problème, en fait.Est-ce que l'hypersensibilité ne peut pas entraîner des réactions, des effets, qui évoquent des réactions narcissiques, mais qui ne seraient pas dûes à une demande de "retour" valorisant, juste à une incapacité à "prendre" un retour négatif ou ressenti négatif ?
Idem. A quoi pourrait être dû le fait de ne plus supporter aucune remarque en l'absence de besoin de plaire ? Les seules remarques que j'ai du mal à supporter sont celles qui ne sont pas vraies (à ce que je sais c'est très courant dans l'autisme). D'ailleurs j'ai commencé un travail en ce sens car j'apprends actuellement la différence entre un reproche qui est vrai et un reproche qui est justifié. Si tu n'as pas un besoin viscéral de retour positif de la part de l'autre, il n'y a pas vraiment de raison de souffrir intensément en cas de remarque blessante. Tu te dis juste que c'est ce qu'il pense, et que donc il le dit.Comme si on ne demandait pas à plaire, mais qu'on ne voulait (et surtout pouvait !) plus supporter une seule remarque de plus, engendrant de la souffrance ?
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Eh bien oui, mais c'est ça justement : trouver que le "reproche" ou la critique n'est pas vrai - il est rare que les gens qui te font des reproches argumentent, d'ailleurs. On peut aussi souffrir non du retour de l'autre, mais de l'incapacité à se faire comprendre, et donc à s'exprimer, qui peut aussi déclencher une forme de colère, voire de détresse (mettons que ce soit de l'alexithymie, je ne l'affirme pas pour moi, mais pour ma fille, les psys l'ont dit).Misty a écrit : Idem. A quoi pourrait être dû le fait de ne plus supporter aucune remarque en l'absence de besoin de plaire ? Les seules remarques que j'ai du mal à supporter sont celles qui ne sont pas vraies (à ce que je sais c'est très courant dans l'autisme). D'ailleurs j'ai commencé un travail en ce sens car j'apprends actuellement la différence entre un reproche qui est vrai et un reproche qui est justifié. Si tu n'as pas un besoin viscéral de retour positif de la part de l'autre, il n'y a pas vraiment de raison de souffrir intensément en cas de remarque blessante. Tu te dis juste que c'est ce qu'il pense, et que donc il le dit.
Ca, on l'a toutes les deux avec ma fille cadette, et je peux te dire que, même si je m'abusais moi-même sur le sujet, de voir ma fille je ne peux pas la prendre pour une personne narcissique !
De toute façon, quand on est lucide sur des traits narcissiques qu'on peut avoir, j'imagine qu'on n'est déjà pas dans la pathologie...
Je ne m'inquiète pas pour moi, à vrai dire (j'ai été diagnostiquée bipolaire, état limite, ça fait bien assez pour une personne), mais j'ai encore du mal à m'y retrouver dans toutes ces catégories. Et je n'ai rien croisé effectivement par rapport à l'autisme en traduisant des articles.
J'espère ne pas déclencher un tollé, mais est-ce que ça ne pourrait être présent en revanche plus avec le HQI - je ne dis pas être associé à, mais pouvoir s'expliquer par (si c'est présent dans l'autisme) ?
Toi, tu parles de l'autisme avec/sans déficience intellectuelle, et je sais que dans le DSM-V on parle simplement de "sans déficience intellectuelle", mais avec HQI validé ?
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Re: [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Pour moi la difficulté reste largement de percevoir comment je dois prendre une quelconque remarque qui n'est pas explicitement présentée comme positive ou négative... Et peut être encore plus d'évaluer à quel point elle est négative. Difficile du coup de savoir comment réagir et/ou agir... En règle général il semble que ma capacité à saisir les nuances dans les échanges sociaux soit limitée.
Ceci étant je sais bien que plaquer mes questionnements personnels sur ce débat n'a guère de sens.
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