[2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

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Siobhan
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par Siobhan »

Spoiler : 
AlexKain a écrit : mardi 28 mai 2019 à 19:55 Je sais pas trop où parler de ça, j'ai pensé à mon sujet de présentation, mais je pense qu'ici ça peut aller car il est bel et bien question de sexualité.

En fait, de construction de sa sexualité, de libido et de fantasmes.

Alors voilà, pour poser le contexte, je vois une psychologue depuis 4 ans, pour qui je souffre de névroses et troubles anxieux, avec des phases dépressives, mais je n'entrerais pas dans le TSA. (même si elle avoue ne pas être experte dans le domaine)
A la base, elle m'a conseillé d'aller voir un psychiatre pour envisager un traitement médicamenteux pour soulager ma dépression et mon anxiété. (notamment en vu de reprendre une formation)
Ce psychiatre, avec qui je me sentais pas trop à l'aise, a repéré ces choses, puis y a vu heu... un autre truc, je sais même plus le nom désolé, une possible bipolarité (alors que je m'y retrouvais absolument pas sur ce trouble), avant d'aborder le syndrome d'Asperger.

A ce moment là, j'étais en cours de changement de psychiatre, car je ne souhaitais pas poursuivre avec lui.
Il se trouve que j'ai eu de la chance, car j'ai pu avoir un rdv avec une psychiatre spécialisé TSA (y en a que 3 dans mon coin, d'après l’association que j'avais contacté), qui s'est proposé de faire un diagnostic et qui a en plus accepté de continuer à me suivre ensuite !

Bref, tout ça nous éloigne de sexualité, je m'égare, désolé.
J'ai eu quelques rdv avec la psychiatre mais le diagnostic n'est pas encore posé, et j'ai même fait quelques tests lors du dernier entretien. Je ne sais pas vraiment où j'en suis encore. La psychiatre doit voir ma mère, et je dois lui transmettre un document (sorte de témoignage), et donc je n'ai pas encore fini les rdv. Le résultat peut tout à fait être négatif comme positif de mon point de vue.

Mais, et on en arrive enfin au sujet, la psychologue que j'ai vu encore aujourd'hui et qui a lu le document dont je parle (c'est elle qui m'a poussé à l'écrire, je lui ai donc fait lire en premier, surtout que la psychiatre, je venais de la rencontrer à la base quand je l'ai terminé, donc je ne voulais pas lui transmettre immédiatement, sans savoir si le feeling passait bien, vu qu'il est très personnel), m'a encore dit que pour elle, je ne pouvais pas être dans le spectre autistique car dans mon adolescence j'ai "eu une construction de désirs sexuel, une libido et des fantasmes avec une imagination assez forte" et que donc ça lui semble pas correspondre aux autistes. (car oui je parle de tout ça dans mon texte)

Pour vous, qu'en est-il ?
J'avoue que depuis qu'il est question d'Asperger et que je lis beaucoup de choses, même ici, l'aspect sexualité à l'adolescence, n'a pas ou que peu été abordé. Mais est-ce qu'un Aspie ne peut donc pas avoir de fantasmes et de désirs sexuels à l'adolescence ? (il faut avouer que j'ai eu des pensées assez particulières assez tôt aussi, et je pense que c'est cela qui peut avoir étonné la psychologue)

Si des personnes qui ont été diagnostiqué pouvaient répondre, si vous ne vous sentez pas gêné bien sûr.
Là, comme ça, ça me parait un peu étonnant, mais je n'ai jamais fait de psychologie de ma vie, alors j'en sais rien.
Du coup la psychologue a ajouté qu'il faudrait, après la pose du diagnostic, essayer d'orienter la recherche sur un HPI, car dans ma façon de penser et d'agir je pourrais entrer dans ce cadre mais donc pas être sur le spectre autistique.

De nouvelles questions en perspective.
Je rejoins ce qui a été dit plus haut par d'autres : Il y a tout un fil sur le forum qui s'appelle "... donc tu ne peux pas être autiste".

Il faut rappeler de temps en temps que Tony Atwood, un expert important de l'autisme au niveau mondial, n'a pas repéré l'autisme de son fils avant que celui-ci ai 22 ans, il me semble.

Alors, par défaut, les gens qui se hâtent de dire "blabla donc on ne va pas chercher si c'est de l'autisme", surtout en rapport avec des gens en errance diagnostique, et en difficulté... comment dire ... ?

Il faut aussi rappeler qu'une quantité non négligeable de psychologues et de psychiatres français pensent ou disent qu'ils ne peuvent pas réellement améliorer la situation de leurs patients (oui, vous avez bien lu).

Donc le côté "Je ne peux rien faire pour vous, mais payez les 60€ par semaine quand même, ça me ferait plaisir", au bout d'un moment ça va bien... :evil:
homme, diagnostic TSA.
AlexKain
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par AlexKain »

Merci pour vos réponses somme toute assez éclairantes.

@freeshost : ah, pas mal cette liste, je vais la lire tiens.

@lulamae : en effet.

@Mfifi : Ah ouais. Me concernant, j'ai eu des désirs assez particuliers assez jeune, mais même en y repensant je sais pas trop d'où c'est venu. Après j'ai pas mal imaginer des choses, que ce soit après lecture (pourtant je crois pas que j'ai vraiment lu de romans érotiques), en "tombant amoureux" de certaines actrices, ou même en étant fasciné par telle ou telle personne IRL. (une prof en 2nde notamment, et une année une élève également)
Après j'ai toujours eu un imaginaire assez fort je pense. J'ai rapidement aimé écrire et m'imaginer donc des histoires. Il était assez facile pour moi d'étendre ces histoires à des éléments plus sexuels. (j'ai même durant un temps aimé écrire des textes érotiques justement)
Pour l'auto-stimulation, on va dire que ça dépend des fois. Je vais avoir des périodes où je regarde beaucoup de vidéo porno et où ça peut me prendre du temps, et d'autres où durant 2 semaines, je n'aurais pas eu une seule idée qui aurait pu me faire bander. C'est particulier je pense.

@WinstonWolfe : J'essaierais de lui demander si on en reparle et/ou si je l'ose. Ou y pense. Je vais le noter sur le bloc note de mon tél pour m'en souvenir déjà, et je verrais si je peux le faire.

@Siobhan : après, la psychologue a toujours été honnête avec moi en disant clairement pourquoi elle pensait telle ou telle chose, ce qu'elle pouvait trouver sur moi, et en précisant qu'elle n'était pas spécialiste de la question TSA depuis qu'il est question de ça. Donc qu'elle émette des doutes, en soi, pourquoi pas, justement ça permet de soulever des questions. Et peut-être que vos réponses pourraient justement me pousser à en reparler la prochaine fois pour essayer de lui faire changer son regard sur ce point en signalant que c'est sans doute un cliché ou une idée reçu et qu'il est dommage de s'y arrêter. Surtout si le diagnostic posé par la psychiatre est positif. (dans le sens où ça renforcerait le fait que pour un docteur, qui a également lu le document/témoignage que j'ai écris, la construction de ma sexualité n'empêche pas d'être dans le spectre autistique, et donc invalidant ce que la psychologue peut penser sur ça)
Concernant les tarifs, je consulte en CMP, j'ai la CMU-C, donc je ne paie rien. Même pour la psychiatre, alors que je sais que ça pourrait vite devenir très cher. (le 1er m'a mis à 100% je sais pas quoi d'ailleurs, j'ai eu un mail d'AMELI ; je l'avais signalé à ma soeur car moi et les papiers... ) C'est pour ça que j'ai déjà dit dans ma présentation que je pensais avoir de la chance, non seulement pour le coût où je crois que je n'aurais rien à débourser, le temps car je n'aurais pas le temps d'attente qu'on peut avoir en passant par un CRA, et je n'ai pas la distance à parcourir que peut avoir certaines personnes également. (même si la psychiatre n'est pas tout prêt, et que du coup, ça demande un certains nombre de séances ; mais depuis quelques temps je commence à m'y faire de sortir pour aller voir psychologue, (psy du travail à Pole Emploi aussi), assistante sociale et psychiatre)
TSA/syndrome d'Asperger + trouble anxieux (diagnostiqué par psychiatre en juin 2019)
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Siobhan
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par Siobhan »

AlexKain a écrit : mercredi 29 mai 2019 à 1:05 (...)
Concernant les tarifs, je consulte en CMP, j'ai la CMU-C, donc je ne paie rien. Même pour la psychiatre, alors que je sais que ça pourrait vite devenir très cher.
(...)
Je vais être un peu sec désolé, mais la société paie, et si le suivi t'est nuisible à terme, toi aussi tu risques de "payer" l'attitude peut-être coupablement désinvolte d'une professionnelle ou d'une autre.
homme, diagnostic TSA.
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lulamae
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par lulamae »

Je ressors le sujet parce que j'ai trouvé un document pdf sur le net, qui concerne les couples autistes et la sexualité, ainsi que la communication dans le couple sur la sexualité.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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cléa
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par cléa »

Mfifi a écrit : mercredi 15 mai 2019 à 22:48 Je ne pourrais pas t'avancer plus, je n'ai jamais vraiment connu une libido de couple. J'ai eu cette libido en étant dans des relations à distance mais une fois à vivre ensemble non
Bonjour Mfifi. J'ai fait le même constat lorsque j'étais loin de mon conjoint. ( devenu ex )
J'étais davantage stimulée par ses mots sur le clavier que de l'entendre et d'être à son contact.

Quelques temps plus tard, je réalisais que j'aurais certainement davantage de satisfaction d'une relation épistolaire. Que ce soit sur le plan affectif ou celui des sens. Et que j'aurais aussi davantage a offrir avec ce support.

De manière générale, c'est à travers l'écrit que j'accède au sens des choses et à l'attention.

J'imagine que c'est le cas pour beaucoup d'autistes et ce serait bien que le sujet des relations sentimentales et/ou tactiles diverses soit abordée avec le support qui convient le mieux à chacun : audio / vidéo / livre..
Être ou non assisté par un spécialiste à ce sujet..
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial
Mfifi
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par Mfifi »

Mes plus fort sentiments je les ai ressentie par messages ou lettres à avoir mal au ventre des frissons envie de vomir, mais une fois que je suis avec la personne que j ai un contact physique avec elle c'est le néant.
Diagnostiquée HQI en 2005 et Asperger le 28.05.2019
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cléa
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Re: [2015/09/03] Formation - la sexualité des aspies et autistes

Message par cléa »

Bonjour.

En réfléchissant à ce sujet je pense que l'absence d'exutoire a des "tensions nerveuses personnelles" peut sérieusement altérer la qualité des relations en général. Pas seulement celles d'ordre physique, mais l'ensemble des relations.

Voilà un point de plus qui devrait motiver parents et éducateurs à instruire librement les jeunes ( et moins jeunes ) à ce sujet

Si je pense ainsi, c'est en me basant sur mon histoire personnelle. Lorsque la machinerie hormonale s'est enclenchée en moi dirais-je mon rapport aux autres déjà limité s'est sérieusement dégradé. ( isolement )

Je pense fermement que c'est toute la charge de tension physique contenue qui est la cause de cela et que j'en subit aujourd'hui encore les séquelles au quotidien. Il y a alors probablement d'autres personnes dans ce cas.
Peut-être même certaines qui en souffrent sans le savoir!

Je pense qu'un ado "standard" pour qui cette période est déjà rude saura évacuer cette tension alors que ce ne sera pas évident pour beaucoup d'autistes/asperger. Peut-être en raison d'hypo ou hyper sensorialité.

Je me rappelle combien il m'était pénible de sortir à cette époque ou je tentais de masquer mon malaise avec des fond de teint improvisés ( craie écrasée :? ) et au fil des tensions accumulées ( effet batterie ? ) je ne pouvais plus voir hommes ou femmes sans coeur battant et envie de fuir.

Je pense que c'est à ce moment que j'ai fixé mon regard au sol et c'est encore le cas aujourd'hui. ( bien que je ne sois plus dans cette "transe" depuis des années, mais plutôt asexuel)

C'est ainsi que je pense que le manque d'informations peut sérieusement compromettre l'avenir relationnel global d'une personne.

Un des pires moments dont je me souviens est alors que je visitais l'Angleterre. Déjà loin de chez moi et en proie à ces émotions qui me dépassaient j'étais "tétanisée" au restaurant. Alors que j'avais croisé un regard, la sueur tombait de mon front. J'étais pétrifiée de honte et je craignais que chacun sache le trouble qui me traversai. Je pense que dans une telle confusion, j'aurais aussi pu me mettre en danger si je traversais une route à ce moment!

J'imagine que ça peut-être pire pour un garçon/homme vu que les hormones peuvent être source d'irritabilité et que la testostérone est connue pour cela!

C'est vraiment important que chacun soit informé sans gêne de comment gérer les pulsions qui s'imposent à soi. Avec le support qui lui convient livre/audio/film/jeu selon son mode d'apprentissage préféré.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial