Des sources fiables sur cette assertion ?
Traitements médicamenteux
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Re: Traitements médicamenteux
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
Papa d'un petit garçon autiste né en 2018
Je sème des cailloux, ils m'échappent des doigts,
Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.
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Re: Traitements médicamenteux
Sur l'acide valproïde, Carapa mentionnait peut-être le scandale de la Dépakine parfois administré chez la femme enceinte il y a quelques années, beaucoup d'enfants naissant ensuite avec des troubles du comportement, des troubles du développement ou de l'autisme.
Concernant les antipsychotiques atypiques type Risperidone et Abilify, bien sûr les effets secondaires sont moins importants qu'avec un neuroleptique assez ancien tel que l'Haldol.
En revanche, ce que je crains, c'est une médicalisation généralisée des enfants et ados autistes pour traiter les troubles du comportement. Avant d'être diagnostiquée aspie, j'ai pris beaucoup de Risperdal et d'Abilify, j'ai eu aussi des injections mensuelles de Risperdal (super agréables d'ailleurs... et tellement top pour l'estime personnelle...).
Bref, le résultat ? Je l'ai déjà écrit sur ce forum je crois mais je le redis : toutes mes émotions positives, ma sensibilité à la musique, à l'Art, ma curiosité pour les choses de la vie, mes passions soudaines, excessives mais tellement nécessaires... Tout ça, hop ! disparu ! Je n'avais de goût pour rien, la musique ne me procurait aucun effet, l'Art ne m'intéressait plus, l'actualité non plus, je me fichais de tout, j'étais un être sans âme, sans passion, sans émotions (alors, oui, du coup, c'est sûr que les enfants colériques vont se calmer avec le Risperdal...).
Je ne suis pas totalement opposée aux antipsychotiques dans l'autisme, mais en dernier ressort et pas sur le long terme. Un enfant ou un ado autiste a besoin de passions, d'enchantement, et avec ces substances, il risque d'en perdre une bonne partie...
Il faut essayer de comprendre le problème à la base : qu'est ce qui déclenche le comportement-problème ? Comment y remédier ?
Alors oui, sur le papier, c'est toujours plus facile que dans la vie réelle, c'est sûr.
Il faut aussi mesurer les risques sur la santé de ces produits, notamment les risques cardiaques.
Quand je prenais tous ces traitements, ignorant que j'étais asperger, savez-vous comment j'ai réussi à retrouver toutes mes émotions, mon amour de la musique et mes intérêts spécifiques ? Et bien... en + du Risperdal et de l'Abilify, je me gavais d'amphétamines...
Et oui, cela fonctionnait très bien... Je revivais quelques instants...
En conclusion, médication attention...
Concernant les antipsychotiques atypiques type Risperidone et Abilify, bien sûr les effets secondaires sont moins importants qu'avec un neuroleptique assez ancien tel que l'Haldol.
En revanche, ce que je crains, c'est une médicalisation généralisée des enfants et ados autistes pour traiter les troubles du comportement. Avant d'être diagnostiquée aspie, j'ai pris beaucoup de Risperdal et d'Abilify, j'ai eu aussi des injections mensuelles de Risperdal (super agréables d'ailleurs... et tellement top pour l'estime personnelle...).
Bref, le résultat ? Je l'ai déjà écrit sur ce forum je crois mais je le redis : toutes mes émotions positives, ma sensibilité à la musique, à l'Art, ma curiosité pour les choses de la vie, mes passions soudaines, excessives mais tellement nécessaires... Tout ça, hop ! disparu ! Je n'avais de goût pour rien, la musique ne me procurait aucun effet, l'Art ne m'intéressait plus, l'actualité non plus, je me fichais de tout, j'étais un être sans âme, sans passion, sans émotions (alors, oui, du coup, c'est sûr que les enfants colériques vont se calmer avec le Risperdal...).
Je ne suis pas totalement opposée aux antipsychotiques dans l'autisme, mais en dernier ressort et pas sur le long terme. Un enfant ou un ado autiste a besoin de passions, d'enchantement, et avec ces substances, il risque d'en perdre une bonne partie...
Il faut essayer de comprendre le problème à la base : qu'est ce qui déclenche le comportement-problème ? Comment y remédier ?
Alors oui, sur le papier, c'est toujours plus facile que dans la vie réelle, c'est sûr.
Il faut aussi mesurer les risques sur la santé de ces produits, notamment les risques cardiaques.
Quand je prenais tous ces traitements, ignorant que j'étais asperger, savez-vous comment j'ai réussi à retrouver toutes mes émotions, mon amour de la musique et mes intérêts spécifiques ? Et bien... en + du Risperdal et de l'Abilify, je me gavais d'amphétamines...
Et oui, cela fonctionnait très bien... Je revivais quelques instants...
En conclusion, médication attention...
Born again in Summer 2017, when God told me I was an aspie.
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Re: Traitements médicamenteux
Les études sur les modèles murins d'autisme sont conduites sur des souris traitées au valproate, et concernant l'effet chez l'homme, je trouve entre autres ça:
https://jamanetwork.com/journals/jama/f ... le/1681408
Prenatal Valproate Exposure and Risk of Autism Spectrum Disorders and Childhood Autism - Christensen et al. 2013
Extrait: Maternal use of valproate during pregnancy was associated with a significantly increased risk of autism spectrum disorder and childhood autism in the offspring, even after adjusting for maternal epilepsy.
https://www.ameli.fr/sites/default/file ... e_ansm.pdf
https://www.santelog.com/actualites/dep ... uis-10-ans
Extrait: "Les troubles du spectre autistique et l’autisme infantile sont plus souvent diagnostiqués chez les enfants exposés au valproate."
Ou encore ceci: "Membre du conseil scientifique de l'APESAC, le Dr Lemonnier [pas un inconnu de ce forum il me semble...] décrit les causes de l'autisme, parmi lesquelles l'acide valproïque (dépakine, dépakote)"
https://www.youtube.com/watch?v=JUfb9oJgUkw
(Et pour Kalevipoeg: en effet, il s'agit bien de la dépakine, qui est le nom commercial du produit. Les risques en cas de prise pendant la grossesse sont d'ailleurs très nombreux, et pas limités à l'autisme, malheureusement...)
Diagnostiqué SA (septembre 2016).
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Re: Traitements médicamenteux
Merci pour les sources. On parle bien ici d'exposition prénatale, ça m'étonnait qu'il y ait une incidence connue de la prise d'acide valproïque sur le patient lui-même.
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Re: Traitements médicamenteux
Oui, évidemment, je parlais d'exposition prénatale, même si j'avais oublié de le préciser.
Diagnostiqué SA (septembre 2016).
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Re: Traitements médicamenteux
Pour poursuivre sur ce sujet, la revue Nature propose une page de liens sur les expériences à partir de souris modèles pour l'autisme :
https://www.nature.com/search?q=autism+mice
Dont celui-ci, qui date toutefois de 2007 :
https://www.nature.com/articles/4002082
Sinon, j'ai quand même envie de dire qu'elles fument la moquette, les souris, ou plutôt sniffent la litière :
Pas très sérieux, tout ça !Jean a écrit : Toutefois, les souris adultes préfèrent la literie d'une pièce où on leur a donné de la cocaïne
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: Traitements médicamenteux
malheureusement si, la cocaïne est très addictive. Et les souris ont une excellente mémoire. Il y a eu aussi des tests avec des distributeurs de cocaïne (jusqu’alors pas vraiment ou peu concurrencé en terme d’addiction) et de sucre pour les souris. Elles reviennent davantage vers... le sucre. Mais non il ne s’agit pas d’un problème de santé public...
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Re: Traitements médicamenteux
Ah oui, quand même !hazufel a écrit : ↑lundi 27 mai 2019 à 7:13malheureusement si, la cocaïne est très addictive. Et les souris ont une excellente mémoire. Il y a eu aussi des tests avec des distributeurs de cocaïne (jusqu’alors pas vraiment ou peu concurrencé en terme d’addiction) et de sucre pour les souris. Elles reviennent davantage vers... le sucre. Mais non il ne s’agit pas d’un problème de santé public...
Et quand tu penses que les produits raffinés et manufacturés en comportent davantage, il n'y a pas loin à penser que c'est voulu pour que les gens soient accros à consommer ces produits de préférence... Drogue légale - en même temps, si tu penses à l'alcool, ça contient beaucoup de sucre aussi...
Note : pour la remarque plus haut, je plaisantais sur la ligne de la remarque sur les souris en boîte de nuit, ce n'était pas pour dire que l'étude n'était pas sérieuse, mais ça m'amusait d'imaginer les souris en plein trip, même si effectivement, tout ça n'est pas très drôle.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: Traitements médicamenteux
Lors de l'intervention du Docteur Djéa Saravane, à la conférence femmes avant tout le médecin spécialiste de la douleur a notamment parlé de l'intervention ciblée sur la violence médicale : Intervention Djéa Saravane - violence médicale
Il a notamment évoqué une étude récente, en 2011 : 80 % des enfants et adolescentes TSA auraient un traitement de neuroleptiques, psychotropes ou antidépresseurs. Des études montrent que les conséquences des effets secondaires ont été mal appréhendées avant la mise en circulation et qu’elles commençaient à apparaître et à montrer des problèmes conséquents et graves.
Il y a pour lui, de très nombreux cas de maltraitance médicale, les médecins n'hésitant pas à prescrire cette surcharge médicamenteuse, sous entendant, on s'en fiche ils sont autistes. (propos du Dr Saravane)
Il a rappelé à ce sujet, le positionnement de la HAS en 2012 (recommandations auxquelles il a participé) :
HAS - Autisme et autres troubles envahissants du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent
Extrait :
Conditions de prescription des psychotropes, mise en œuvre et suivi du traitement des personnes autistes
Les molécules ayant mis en évidence, à partir d’études contrôlées randomisées en double aveugle, des effets bénéfiques sur les critères de jugement ci-dessous sont :
●Irritabilité, stéréotypie et hyperactivité ; halopéridol versus placebo (autisme infantile, n = 126 sujets traités de 2 à 8 ans, 1re étude 1978), rispéridone versus placebo et rispéridone versus halopéridol (principalement autisme infantile, une étude avec syndrome d’Asperger et TED non spécifiés, n = 89 sujets traités de 2 à 18 ans, 1re étude 2004), aripiprazole versus placebo (autisme infantile, n = 213 sujets traités de 6 à 17 ans, 1re étude 2009).
●Hyperactivité ; méthylphénidate versus placebo (TED, n = 97 sujets traités de 3 à 14 ans).
Chacune de ces molécules présente des effets indésirables fréquents (nausées, douleur, énurésie, signes extrapyra-midaux, troubles cardiaques, métaboliques, etc.), potentiellement sérieux pour certains, de nature parfois différente selon les molécules et avec un recul variable (Consulter l’argumentaire scientifique).
Il n’existe pas de données objectives publiées mettant en évidence que les effets indésirables seraient significativement moins fréquents avec les antipsychotiques atypiques qu’avec les antipsychotiques typiques.
Pour la plupart des effets indésirables, leur fréquence rapportée par les études pour la rispéridone est supérieure à celle rapportée pour l’aripiprazole, sans qu’une comparaison directe soit possible (absence d’étude rispéridone versus aripiprazole).
Les experts constatent que la plupart des médicaments prescrits et dont l’efficacité a été étudiée spécifiquement chez les enfants/adolescents avec TED n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication ou pour cette population, comme, de manière plus large, de nombreux médicaments prescrits en pédiatrie.
En l’absence d’AMM, l’analyse du rapport bénéfice-risque repose exclusivement sur l’évaluation individuelle de ce rapport réalisée par le prescripteur.
En cas de troubles du sommeil retentissant sévèrement sur les capacités d’apprentissage ou la qualité de vie de l’enfant/adolescent ou de son entourage, et en l’absence ou insuffisance d’efficacité des interventions alternatives non médicamenteuses, la prescription de mélatonine sous forme magistrale peut être envisagée sous réserve d’une surveillance médicale du rapport bénéfice-risque (accord professionnel) (mélatonine versus placebo ; n = 35 sujets traités pendant 4 semaines, 2 à 16 ans ; 1re étude 2006).
Indications dans le cadre des troubles du sommeil : choix des molécules.
Les enquêtes de pratiques montrent qu’une forte proportion d’enfants/adolescents avec TED reçoit des traitements psychotropes, alors même que la plupart des molécules utilisées n’ont pas fait l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication ou pour cette population.
Dans ces conditions, toute prescription doit être prudente, raisonnée et basée sur des données objectives permettant au prescripteur d’évaluer régulièrement le rapport bénéfice/risque pour chaque patient.
Il est recommandé, hors exceptionnelles situations d’urgence, que les psychotropes soient prescrits par un spécialiste en neurologie de l’enfant ou en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ou par un médecin très familier du traitement des troubles du comportement de l’enfant et de l’adolescent avec TED.
Les modalités de renouvellement et de suivi doivent être transmises au médecin traitant.
Par principe, une prescription de psychotropes est temporaire.
Une évaluation régulière de l’indication (tous les 6 mois ou plus tôt selon la durée préconisée par l’AMM) doit être proposée avec réalisation d’une fenêtre thérapeutique
L’inefficacité ou l’intolérance doivent conduire à son interruption.
Il n’y a pas d’arguments en faveur de l’association de médicaments psychotropes.
Il est donc recommandé, si le traitement n’est pas efficace, de changer de molécule plutôt que d’en d’ajouter une, afin d’éviter des interactions médicamenteuses liées au cumul des prescriptions (Le Docteur Saravane, parle du millefeuille de prescriptions de bons nombre de psychiatres... (pas tous évidement).
Il est recommandé :
● Que toute nouvelle prescription soit précédée, sauf cas d’urgence, d’un examen clinique éliminant toute cause somatique (épilepsie, douleur, etc.), d’une analyse fonctionnelle des troubles du comportement, et d’une description précise des symptômes ciblés à l’aide d’échelles permettant leur suivi (ex. Aberrant Behavior Checklist [ABC], Childhood Autism Rating Scale [CARS], échelle de Vineland [VABS]) ;
● Que la mise en œuvre du traitement soit très progressivement augmentée (cas d’effets paradoxaux des traitements chez les personnes avec TED) et conforme aux règles de bonne pratique définies par les recom-mandations disponibles spécifiques par molécule ;
● Qu’une surveillance médicale, comprenant le cas échéant les examens nécessaires à la surveillance de la tolérance, soit mise en œuvre suivant les recommandations spécifiques disponibles de la molécule utilisée, afin de juger de l’efficacité et de la tolérance3 ;
● Que la tolérance prenne en compte les effets sur les fonctions cognitives et les capacités d’apprentissage de l’enfant/adolescent (recherche de la dose minimale efficace) ;
● Qu’une fiche de suivi standardisée du traitement comprenant les données du médicament prescrit (efficacité, effets indésirables, doses, compliance, début-fin de prescription) et les données cliniques s’appuyant sur les échelles d’évaluation et les résultats des examens complémentaires soit à disposition du prescripteur ;
● Outre l’intérêt direct de cette fiche pour le suivi de l’enfant/adolescent, celle-ci pourrait également être centralisée pour réaliser des études observationnelles.
Il est recommandé que le prescripteur rencontre régulièrement les parents, afin :
● De faire le point sur les autres traitements médicamenteux pris par leur enfant (automédication ou prescrits par d’autres prescripteurs) ;
● De fournir aux parents une information claire sur l’indication, les effets indésirables et les risques potentiels liés au traitement.
Et bien, en 2019, il y a beaucoup de chemin à faire au vu de ce que décrit le Docteur Saravane, et le nombre d'enfants sous traitement psychotrope dès 5 ans, sans qu'on se pose de questions sur leur évolution.
Il a notamment évoqué une étude récente, en 2011 : 80 % des enfants et adolescentes TSA auraient un traitement de neuroleptiques, psychotropes ou antidépresseurs. Des études montrent que les conséquences des effets secondaires ont été mal appréhendées avant la mise en circulation et qu’elles commençaient à apparaître et à montrer des problèmes conséquents et graves.
Il y a pour lui, de très nombreux cas de maltraitance médicale, les médecins n'hésitant pas à prescrire cette surcharge médicamenteuse, sous entendant, on s'en fiche ils sont autistes. (propos du Dr Saravane)
Il a rappelé à ce sujet, le positionnement de la HAS en 2012 (recommandations auxquelles il a participé) :
HAS - Autisme et autres troubles envahissants du développement : interventions éducatives et thérapeutiques coordonnées chez l’enfant et l’adolescent
Extrait :
Conditions de prescription des psychotropes, mise en œuvre et suivi du traitement des personnes autistes
Les molécules ayant mis en évidence, à partir d’études contrôlées randomisées en double aveugle, des effets bénéfiques sur les critères de jugement ci-dessous sont :
●Irritabilité, stéréotypie et hyperactivité ; halopéridol versus placebo (autisme infantile, n = 126 sujets traités de 2 à 8 ans, 1re étude 1978), rispéridone versus placebo et rispéridone versus halopéridol (principalement autisme infantile, une étude avec syndrome d’Asperger et TED non spécifiés, n = 89 sujets traités de 2 à 18 ans, 1re étude 2004), aripiprazole versus placebo (autisme infantile, n = 213 sujets traités de 6 à 17 ans, 1re étude 2009).
●Hyperactivité ; méthylphénidate versus placebo (TED, n = 97 sujets traités de 3 à 14 ans).
Chacune de ces molécules présente des effets indésirables fréquents (nausées, douleur, énurésie, signes extrapyra-midaux, troubles cardiaques, métaboliques, etc.), potentiellement sérieux pour certains, de nature parfois différente selon les molécules et avec un recul variable (Consulter l’argumentaire scientifique).
Il n’existe pas de données objectives publiées mettant en évidence que les effets indésirables seraient significativement moins fréquents avec les antipsychotiques atypiques qu’avec les antipsychotiques typiques.
Pour la plupart des effets indésirables, leur fréquence rapportée par les études pour la rispéridone est supérieure à celle rapportée pour l’aripiprazole, sans qu’une comparaison directe soit possible (absence d’étude rispéridone versus aripiprazole).
Les experts constatent que la plupart des médicaments prescrits et dont l’efficacité a été étudiée spécifiquement chez les enfants/adolescents avec TED n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication ou pour cette population, comme, de manière plus large, de nombreux médicaments prescrits en pédiatrie.
En l’absence d’AMM, l’analyse du rapport bénéfice-risque repose exclusivement sur l’évaluation individuelle de ce rapport réalisée par le prescripteur.
En cas de troubles du sommeil retentissant sévèrement sur les capacités d’apprentissage ou la qualité de vie de l’enfant/adolescent ou de son entourage, et en l’absence ou insuffisance d’efficacité des interventions alternatives non médicamenteuses, la prescription de mélatonine sous forme magistrale peut être envisagée sous réserve d’une surveillance médicale du rapport bénéfice-risque (accord professionnel) (mélatonine versus placebo ; n = 35 sujets traités pendant 4 semaines, 2 à 16 ans ; 1re étude 2006).
Indications dans le cadre des troubles du sommeil : choix des molécules.
Les enquêtes de pratiques montrent qu’une forte proportion d’enfants/adolescents avec TED reçoit des traitements psychotropes, alors même que la plupart des molécules utilisées n’ont pas fait l’objet d’une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) dans cette indication ou pour cette population.
Dans ces conditions, toute prescription doit être prudente, raisonnée et basée sur des données objectives permettant au prescripteur d’évaluer régulièrement le rapport bénéfice/risque pour chaque patient.
Il est recommandé, hors exceptionnelles situations d’urgence, que les psychotropes soient prescrits par un spécialiste en neurologie de l’enfant ou en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent ou par un médecin très familier du traitement des troubles du comportement de l’enfant et de l’adolescent avec TED.
Les modalités de renouvellement et de suivi doivent être transmises au médecin traitant.
Par principe, une prescription de psychotropes est temporaire.
Une évaluation régulière de l’indication (tous les 6 mois ou plus tôt selon la durée préconisée par l’AMM) doit être proposée avec réalisation d’une fenêtre thérapeutique
L’inefficacité ou l’intolérance doivent conduire à son interruption.
Il n’y a pas d’arguments en faveur de l’association de médicaments psychotropes.
Il est donc recommandé, si le traitement n’est pas efficace, de changer de molécule plutôt que d’en d’ajouter une, afin d’éviter des interactions médicamenteuses liées au cumul des prescriptions (Le Docteur Saravane, parle du millefeuille de prescriptions de bons nombre de psychiatres... (pas tous évidement).
Il est recommandé :
● Que toute nouvelle prescription soit précédée, sauf cas d’urgence, d’un examen clinique éliminant toute cause somatique (épilepsie, douleur, etc.), d’une analyse fonctionnelle des troubles du comportement, et d’une description précise des symptômes ciblés à l’aide d’échelles permettant leur suivi (ex. Aberrant Behavior Checklist [ABC], Childhood Autism Rating Scale [CARS], échelle de Vineland [VABS]) ;
● Que la mise en œuvre du traitement soit très progressivement augmentée (cas d’effets paradoxaux des traitements chez les personnes avec TED) et conforme aux règles de bonne pratique définies par les recom-mandations disponibles spécifiques par molécule ;
● Qu’une surveillance médicale, comprenant le cas échéant les examens nécessaires à la surveillance de la tolérance, soit mise en œuvre suivant les recommandations spécifiques disponibles de la molécule utilisée, afin de juger de l’efficacité et de la tolérance3 ;
● Que la tolérance prenne en compte les effets sur les fonctions cognitives et les capacités d’apprentissage de l’enfant/adolescent (recherche de la dose minimale efficace) ;
● Qu’une fiche de suivi standardisée du traitement comprenant les données du médicament prescrit (efficacité, effets indésirables, doses, compliance, début-fin de prescription) et les données cliniques s’appuyant sur les échelles d’évaluation et les résultats des examens complémentaires soit à disposition du prescripteur ;
● Outre l’intérêt direct de cette fiche pour le suivi de l’enfant/adolescent, celle-ci pourrait également être centralisée pour réaliser des études observationnelles.
Il est recommandé que le prescripteur rencontre régulièrement les parents, afin :
● De faire le point sur les autres traitements médicamenteux pris par leur enfant (automédication ou prescrits par d’autres prescripteurs) ;
● De fournir aux parents une information claire sur l’indication, les effets indésirables et les risques potentiels liés au traitement.
Et bien, en 2019, il y a beaucoup de chemin à faire au vu de ce que décrit le Docteur Saravane, et le nombre d'enfants sous traitement psychotrope dès 5 ans, sans qu'on se pose de questions sur leur évolution.
TSA
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Re: Traitements médicamenteux
C'est édifiant.
D'autant que, sauf erreur de ma part, l'épilepsie est une comorbidité fréquente chez les personnes avec TSA. Or les neuroleptiques abaissent le seuil épileptogène...
double peine..
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Re: Traitements médicamenteux
Je te conseille de regarder la vidéo, je trouve que ça fait froid dans le dos
TSA
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Re: Traitements médicamenteux
Le lien me renvoie à une page du forum, qui dit :hazufel a écrit : ↑mardi 28 mai 2019 à 13:22Lors de l'intervention du Docteur Djéa Saravane, à la conférence femmes avant tout
Vous ne pouvez pas modifier de messages dans ce forum.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: Traitements médicamenteux
Je pense qu'il s'agit de ce lien plutôt : https://youtu.be/6HSel4-kPcIfreeshost a écrit : ↑mardi 28 mai 2019 à 15:59Le lien me renvoie à une page du forum, qui dit :hazufel a écrit : ↑mardi 28 mai 2019 à 13:22Lors de l'intervention du Docteur Djéa Saravane, à la conférence femmes avant tout
Vous ne pouvez pas modifier de messages dans ce forum.
"Intervention Djéa Saravane - violence médicale"
Pour ma part, je la regarderai ce soir.
Diag TSA