- Psychologie de la connerie,
- Influence et manipulation.
Dans les trains, j'ai presque terminé le premier, que je vous conseille déjà.
Je vous conseille aussi déjà le deuxième, bien que je ne l'aie pas encore commencé.
Quelques extraits du premier (vulgarisateur et avec des touches régulières d'humour, c'est con, mais ça marche ) qui m'ont plu :
J'ai plus souvent choisi le camp du je-ne-sais-pas. Mais ne doutez pas trop, vous pourriez être victime des semeurs de doutes.Le doute rend fou, la certitude rend con, il faut choisir son camp.
Plus on résiste, plus on s'enfonce. C'est comme les marais. Mais, en plus, ça peut être contagieux socialement.Essayez de raisonner le con, de le changer, vous êtes perdu ! Car si vous estimez de votre devoir de l'amender, c'est que, vous aussi, vous prétendez savoir comment il devrait penser, se comporter... en l'occurrence, comme vous. Et vous voilà con. En plus d'être un naïf, car vous vous croyez de taille à relever le défi. Pire encore, plus vous essaierez de réformer un con, plus vous le renforcerez : il sera trop content de se considérer comme une victime qui dérange, et qui a donc raison. Vous lui offrez la consécration de se croire de bonne foi un héros de l'anticonformisme, à plaindre et admirer. Un résistant... Tremblons devant l'ampleur de la malédiction : tentez d'améliorer un con et, non content d'échouer, vous l'aurez renforcé, et imité. Il n'y avait qu'une andouille, en voilà deux.
Quand tu pleures, y'a toujours un con pour te dire : Salut, ça va ?
On parle aussi d'intelligence collective. Pourquoi pas de connerie collective ?Il est démontré que les souvenirs négatifs s'effacent avec le temps, et que seuls les souvenirs positifs demeurent... Ainsi, plus on vieillit et plus on a tendance à voir le passé comme positif, ce qui fait dire aux vieux cons : "C'était mieux avant..."
Autrement, ils parlent évidemment de divers biais dont nous avons déjà parlé à maintes reprises ici.
Pour ce qui est d'un certain sens social (codes sociaux, langage non verbal, implicites, etc.), j'ai l'impression qu'il est traité par le système 1 chez beaucoup de personnes spectro-allistes, mais qu'il requerrait le système 2 chez la plupart des personnes spectro-autistes (voire toutes).Les deux systèmes [le système 1 et le système 2] sont complémentaires. Quand on nous demande quelle est la capitale de l'Angleterre, un mot nous vient automatiquement à l'esprit, sans effort ni intention, grâce au système 1. Il produit des interprétations du monde, des désirs, des impressions, qui deviennent des croyances, des décisions approuvées par le système 2. Celui-ci est plus complexe il contrôle la pensée, le comportement. Contrairement au système 1, le système 2 n'a pas un accès direct automatique à la mémoire. Il est beaucoup trop lent. Et s'il est lent, c'est qu'en général il suit un train de pensées délibérées, par exemple pour respecter une multiplication compliquées. Il exige un effort, et donne l'impression d'être l'auteur de nos actions : "C'est moi qui agis, c'est moi qui pense..." Nous nous identifions subjectivement au système 2 : nous pensons que nos croyances sont déterminées par des arguments, par des preuves, même si notre vie mentale est tout autre.
L'information est désormais à portée de clics, et ça rapporte.Les canulars obtiennent du succès pour une raison bien simple, explique Ryan Holiday : si jamais c'est exact, c'est de l'information. Si ce n'est pas vrai, les journalistes pourront écrire un article pour revenir sur le précédent, ce qui leur fait deux textes grâce à la même affaire. Les voilà occupés à rédiger des explications à propos de cette pseudo-information qu'ils ont eux-mêmes rendue populaire, et ainsi de suite.
Et comme les nouvelles négatives éveillent plus notre attention que les nouvelles positives (considérées comme "la moindre des choses"), vous vous rapprocherez du syndrome du grand méchant monde (et des théories du complot) si vous lisez trop les médias.
C'est comme une tragédie, c'est comme un accident. Qui fait qu'on ralentit, pour voir si ya du sang.
Les personnes qui restent à proximité des voitures de police et d'ambulance pour voér kossé qu'y s'passe. Les curieux, tsé-veux-dire.
D'ailleurs, dans les paroles de la toune pointée ci-dessus, "qu'on en parle en bien ou mal, l'important c'est qu'on en parle", c'est typiquement la bullshit. Le bullshiter, c'est celui qui dit plein de choses sans se soucier de si c'est vrai ou non, est-ce expliqué dans le livre.
Le livre aussi parle des diverses personnes narcisses.
Donc on est bien dans la société du spectacle, que dénonçait déjà Guy Debord. Ça existait déjà avant, mais avec les réseaux sociaux et la capitalisation de l'information, ça s'est fortement amplifié. Les affaires sont les affaires. Avec du pain et des jeux (l'industrie du divertissement), il y a un max' de blé à se faire, ce qui ne fait pas forcément l'affaire du boulanger (artisanal, opposé à l'industrialisation du pain, des sandwichs tout prêts à l'avance et en grande quantité).
Avec la paresse du système 2, l'hystérie du système 1 s'en donne à cœur joie avec toutes ces petites informations croustillantes, vraies ou fausses, qui participent à la post-vérité. Et alors... plus c'est gros, plus ça marche.
En plus, ce relativisme quant au savoir, à l'information, ça peut éventuellement être un des facteurs qui favorisent un nihilisme.
Le livre me donne aussi l'envie de lister et lire les différentes références bibliographiques.