[Index Humeur] Qu'est ce qui vous a rendu malheureux(se) aujourd'hui ?

[freeshost]

Ouais, j'assaillirai la discussion sur la photo.

[user5754]

C'est quoi ton appareil photo ? Plutôt qu'un cours tu devrais rechercher un petit club photo (les gros il y en a toujours qui se la pète, c'est énervant).
J'ai un petit club photo dans ma ville et on s'y sent bien et si les gens ne se restent bque peu de temps surtout s'ils disent qu'il veulent comprendre les principes de base et leur appareils nous les accueillons toujours avec plaisir.

[Autiste ou surdoué ?]

Bonjour,
"Qu'est-ce qui vous a rendu malheureux aujourd'hui ?". Je ne sais pas si je peux dire "malheureux", toujours est-il que nous venons de recevoir une invitation à un mariage en septembre, et que je reçois ça comme une très mauvaise nouvelle nouvelle. Génératrice d'anxiété, ou de je ne sais pas de quoi... en tous cas j'ai l'estomac noué et une curieuse envie de pleurer. Cela en plus me culpabilise car ma femme vit cela comme une joie. Elle m'a tout de suite parlé des vêtements qu'elle allait mettre et je lui ai dit que j'espère que je serai mort avant cette date. C'était de l'humour mais je sais bien que c'était méchant pour elle. Je ne voudrais pas lui gâcher sa joie, mais c'est pour moi comme un récif que je pose dans mon agenda.
Mort, bien sûr que non, mais je souhaite vraiment avoir une raison incontournable d'éviter ce jour. En même temps, je sais que ma femme aurait dû mal si je ne suis pas avec elle. Pourquoi donc faut-il qu'elle ait besoin de ma présence pour être heureuse. Dans tous les cas, l'un des deux est malheureux.
Moi, je ne demande rien, mais elle, elle a besoin de moi pour être bien dans certaines circonstances. Être bien, c'est à dire être dans la norme, accompagnée de son mari.
Pourquoi dois-je subir cette norme sociale. Pourquoi ne peut-elle pas être heureuse toute seule avec sa famille et ses amis ?
Peut-être qu'un diagnostic d'autisme, avec ce mot posé, lui permettrait d'expliquer mon absence à ses proches... Mais à quel prix ? avec combien d'interprétations différentes ?
Le CRA m'a dit que je devrais passer dans le second semestre 2019 (ça ne fait que trois ans que j'ai déposé mon dossier ). Si ça pouvait tomber à cette date, ce serait bien. Sauf pour elle car elle serait seule.
Il n'y a pas de solution, je suis mal, je ferai donc comme d'habitude, j'effacerai la date de ma mémoire et l'appréhension ne sera que dans les derniers jours...
Bref, c'est à la fois un "coup de gueule", une tristesse, une mauvaise nouvelle !
Ça fait du bien d'en "parler"...

[Tugdual]

[...] c'est pour moi comme un récif que je pose dans mon agenda.

Une jolie expression, ô combien pertinente...

[Fift]

Moi, je ne demande rien, mais elle, elle a besoin de moi pour être bien dans certaines circonstances. Être bien, c'est à dire être dans la norme, accompagnée de son mari.

Je ne suis pas sûr que ce soit une raison de norme (c'est possible, hein, mais pas obligatoire) : elle peut juste avoir envie de partager ce moment qui lui plaît avec toi.

Mais ça ne résout pas le problème.

[lulamae]

Moi, je ne demande rien, mais elle, elle a besoin de moi pour être bien dans certaines circonstances. Être bien, c'est à dire être dans la norme, accompagnée de son mari.

Je ne suis pas sûr que ce soit une raison de norme (c'est possible, hein, mais pas obligatoire) : elle peut juste avoir envie de partager ce moment qui lui plaît avec toi.

Mais ça ne résout pas le problème.

C'est peut-être aussi sa famille qui lui met la pression, à elle, en faisant remarquer que son mari n'est pas là, que ce n'est pas normal.

Il est vrai que lorsqu'on a des goûts différents pour la socialisation, il est bon d'être tolérant des deux côtés : indépendant pour celui qui aime ça, et ainsi ne se prive pas des sorties, ou de la compagnie de sa famille et amis, et compréhensif pour celui qui n'aime pas ça, afin qu'il n'attende pas de l'autre qu'il/elle se prive de tout pour lui (elle). Tu sembles avoir cette acceptation qu'elle sorte pour elle-même.
Peut-être pourrais-tu en parler avec elle, en faisant valoir le côté positif, et en essayant de savoir de sa part en quoi elle a besoin que tu sois là, pour pouvoir argumenter en retour, et la convaincre.
Peut-être aussi pourrais-tu aller juste au vin d'honneur pour montrer que tu es là, et à la cérémonie (à la limite), mais pas à la fête de mariage ? Trouver ce type de compromis allégerait peut-être aussi tes perspectives ? C'est loin, vous devez loger chez quelqu'un, ou pouvez rentrer chez vous ?

[Fift]

Moi, je ne demande rien, mais elle, elle a besoin de moi pour être bien dans certaines circonstances. Être bien, c'est à dire être dans la norme, accompagnée de son mari.

Je ne suis pas sûr que ce soit une raison de norme (c'est possible, hein, mais pas obligatoire) : elle peut juste avoir envie de partager ce moment qui lui plaît avec toi.

C'est peut-être aussi sa famille qui lui met la pression, à elle, en faisant remarquer que son mari n'est pas là, que ce n'est pas normal.

Oui, oui, quand j'écris "je ne suis pas sûr", ça veut bien dire "je ne suis pas sûr" .

[lulamae]

Je ne suis pas sûr que ce soit une raison de norme (c'est possible, hein, mais pas obligatoire) : elle peut juste avoir envie de partager ce moment qui lui plaît avec toi.

C'est peut-être aussi sa famille qui lui met la pression, à elle, en faisant remarquer que son mari n'est pas là, que ce n'est pas normal.

Oui, oui, quand j'écris "je ne suis pas sûr", ça veut bien dire "je ne suis pas sûr" .

Note que ce n'était en rien une critique, je rebondissais sur ta remarque.

[hazufel]

Dans tous les cas, l'un des deux est malheureux.
Moi, je ne demande rien, mais elle, elle a besoin de moi pour être bien dans certaines circonstances. Être bien, c'est à dire être dans la norme, accompagnée de son mari.
Pourquoi dois-je subir cette norme sociale. Pourquoi ne peut-elle pas être heureuse toute seule avec sa famille et ses amis ?

Et je ne sais pas pour toi, mais bien souvent, on nous reproche notre absence si elle est effective, et quand on fait l'effort d'être là, au mieux on vient te parler de nouvelle voiture / maison / enfant, nouveau travail / copain, au pire (à noter que c'est parfois le premier cas qui est pire) on ne t'adresse pas la parole, et dans tous les cas, on ne te demande même pas comment tu vas, ni ce qui t'intéresse en ce moment...
Et pendant ce temps, tu dois subir les commentaires, le bruit, la superficialité et tu rentres complétement épuisé... J'espère que tu pourras en parler posément à ton épouse. Bon courage.

[Autiste ou surdoué ?]

Oh, c'est un sujet qui a été bien souvent débattu entre nous...
Nous faisons chacun des efforts. Elle me laisse passer des journées seuls dans mon univers (deux pièces aménagées à mon goût, à l'étage, tout au bout de la maison), me promener dans la nature à mon rythme (c'est à dire de plante en plante m'arretant parfois 15 mn devant une intéressante pour la mettre dans ma base de données),...
Je fais souvent des efforts pour l'accompagner dans des lieux où elle "rencontre du monde" et j'attends patiemment pendant qu'elle discute. De même dans les soirées où j'ai l'impression d'être posé à côté d'elle sans dire autre chose que "Bonjour" .
Mariage à la mairie, restaurant, même, je peux tenir. Mais la soirée dansante ! C'est au dessus de ce que je peux mais elle ne veut pas s'en rendre compte car elle rêve toujours de danser, que je sois heureux d'être là. Elle me reproche après de n'avoir pas dansé. Je ne lui ai pas fait plaisir, je ne me suis pas "amusé", cela la contrarie, l'attriste. Mais je ne peux pas faire plus. C'est déjà si énorme d'être là !
Oui, peut être qu'un diagnostic ou une discussion avec des spécialistes lui ferait mieux se rendre compte. Mais je crois qu'elle en souffrirait.
Tout seul, je pourrais m'isoler pendant la soirée, mais elle n'a pas cette compréhension là et le vivrait comme un abandon, comme un camouflet aux yeux de sa famille.

[Grisha]

Mariage à la mairie, restaurant, même, je peux tenir. Mais la soirée dansante ! C'est au dessus de ce que je peux mais elle ne veut pas s'en rendre compte car elle rêve toujours de danser, que je sois heureux d'être là. Elle me reproche après de n'avoir pas dansé. Je ne lui ai pas fait plaisir, je ne me suis pas "amusé", cela la contrarie, l'attriste. Mais je ne peux pas faire plus. C'est déjà si énorme d'être là !

Je pense qu’elle ne devrait pas exiger de toi que tu prennes du plaisir dans des activités qui te pèsent, ni te reprocher de ne pas t’être amusé quand ce n’est pas possible pour toi dans de tels environnements. Peut-être pourrais-tu expliquer que si tu dansais, tu danserais seulement parce que tu y es contraint et en souffrant de la situation et que du coup, ça n’aurait rien d’un bon moment ensemble ?

[user5754]

Ce qui me rends malheureusement est mon état d'épuisement. Ce matin rdv a l'hôpital s Paris, départ 7:30, retour 11:30.
Et cet aprem sieste de 14:30 a 17:15...

J'ai beaucoup ri en m'apercevant que j'avais mis mon pantalon a l'envers. Il est grand alors je l'ai enfile sans l'ouvrir... J'avais la braguette sur les fesses ouverte en prime.
Heureusement que j'avais une longue chemise par dessus !

[freeshost]

Tu vois, le ridicule ne tue pas.

[Riji]

Ces derniers jours, ce qui me dévaste, c'est ma lapine blessée.
Jusqu'ici j'ai toujours fait preuve de plus d'efficacité en situation d'urgence qu'en temps normal, mais avec elle... je m'effondre.
J'imagine le pire, j'amplifie sa douleur, je ne prends pas du tout en compte les points encourageants, c'est plutôt un film d'horreur qui défile dans mon cerveau.
Elle est entière et a neuf ans. Elle ne se laisse faire pour rien, donc pour la soigner, c'est un vrai combat. Tout ce que j'observe chez elle et qui ne va pas m'agrippe les tripes, me coupe en deux, comme si j'assistais impuissante à une bagarre de rue sanglante. Je n'ai pas peur, je suis terrorisée, mes jambes se dérobent, je tremble, je suffoque, je sanglote comme si elle était déjà morte, je suis incapable de prendre une décision, d'agir, je ramène tout à moi, je ne sais que culpabiliser, je ne sers à rien.
Heureusement mon compagnon fait face, mais il a affaire à deux problèmes au lieu d'un...

[misty]

Oui, peut être qu'un diagnostic ou une discussion avec des spécialistes lui ferait mieux se rendre compte.

Je ne pense pas, et je ne pense que ce soit une histoire de se rendre compte ou pas.
Je me permets d'intervenir car je sens de plus en plus de personnes en quête d'un diagnostic pour ces raisons là, et de mon expérience c'est complètement stérile.
Si des personnes n'arrivent pas à s'adapter à notre façon d'être, c'est que de leur côté il y a quelque chose qui coince. Dans le cas contraire, avec ou sans diagnostic s'il leur est possible de le faire elles le font.
Aujourd'hui, tu n'as pas de diagnostic et ta femme trouve des raisons x ou y de ne pas tenir compte de certaines choses. Si demain tu es diagnostiqué, les raisons w ou z remplaceront les raisons x ou y, mais concrètement ça ne fera aucune différence.

Mon entourage se rend très bien compte de mes difficultés, pour preuve c'est lui qui m'a poussée au diagnostic. A aucun moment il n'y a eu de doutes, lors des questionnaires tout était très clair au niveau clinique et factuel (avec exemples +++). Par contre, ils ont eu beau dire 15 fois que j'étais vraiment incapable de tenir une conversation, ça ne les empêche pas, aujourd'hui encore, de me reprocher de ne pas discuter.
Une psychologue m'a dit qu'il y ce dont les gens se rendent compte, mais surtout ce qu'ils font avec. S'ils n'arrivent pas à s'adapter aux choses qu'ils perçoivent avant le diagnostic, ils ne le feront pas plus après. Quelqu'un qui te regarde vraiment tel que tu es le fait quelles que soient les circonstances, quelqu'un qui préfère te voir autrement fait pareil. Le plus souvent, ça n'a d'ailleurs rien à voir avec toi. C'est juste que la personne n'arrive pas à faire autrement parce que ça lui demande de mettre en place d'autres lunettes/paradigmes et que si elle pouvait ce serait fait avec ou sans diagnostic.
Quelqu'un qui n'arrive pas à changer de lunettes pour te regarder pourra te dire post-diagnostic que tu utilises ton autisme comme prétexte, que tel autiste qui passe à la télé fait tel truc (lui), que de toute manière aujourd'hui n'importe qui peut recevoir un diagnostic TSA (ce qui n'est pas faux, dans l'absolu), qu'avant tu n'étais pas comme ça et que tu en rajoutes... Bref: le résultat sera le même et la personne ne s'adaptera pas.
Dans mon entourage, ce qui revient c'est que c'est trop compliqué (pour eux), qu'ils n'arrivent pas à changer, à tenir compte des choses, qu'ils ont ceci ou cela qui fait que...etc etc... Comme quoi même avec des gens qui ne donnent aucune des raisons que j'ai donné plus haut, ça ne marche pas non plus.

De mon expérience, le diagnostic ne change absolument rien à ce niveau-là, du moins concrètement (après oui, tu as des gens pour te dire qu'ils te comprennent mieux mais dans la mesure où leur attitude ne change pas, ça ou rien c'est pareil). Je trouve triste et inquiétant de voir autant de gens aller vers un diagnostic juste pour courir après des chimères concernant leurs proches.