A peu de choses près, je pourrais dire exactement la même chose que toi concernant l'écriture et ses diverses formes, narrative et poétique.nouvo a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 9:16 là, sur ce poème et dans l'imagination (les vues) je passe d'images du centre de la Terre (vraiment) à un passage au fin fond de l'univers (vraiment) - et sur un laps court et tout l'écrit est un empilement (suite) d'images qui se forment (se font) sur les mots et dans les cheminements. S'y expriment des choses aussi (que j'ignore par avant, il n'y a pas d'intention préalable de dire telle ou telle chose - et souvent n'avais même pas de thème, sujet par avant - c'est juste ce qui venait et se faisait - avec qq cadres de la métrique et sonorités). Aussi, tellement ai-je d'images et ne suis basé quasi que là-dessus, mon écriture a tendance à être moyenne fluide, à peu fluide - par la suite je m'essayais à mettre plus de fluidité dans les enchainements, ce qui revêtait aussi un intérêt de ressenti.
La poésie est la forme d'écriture la plus spontanée qui me vienne : sous forme de vers libres, il m'est arrivé de "sortir" des choses que j'ignorais, et de beaucoup mieux comprendre ce qui se passait en moi, grâce aux images qui émergent sans que j'aie eu conscience de les "voir". Des images également découlent naturellement les sonorités, comme si cela permettait une synthèse de mes perceptions sensorielles et émotionnelles ; dans ce genre de poème je retouche assez peu. J'aime toutefois me fixer des contraintes avec des formes fixes (peut-être cela s'apparente-t-il à ce que tu faisais avec les poèmes visuels ?) - ayant été littéraire et prof de français, j'ai tendance à recourir aux formes fixes (sonnet, rondeau, haïku). Le fait de compter les syllabes m'aide à recomposer, à modeler le matériau "sauvage", cela fait du bien aussi.
Lors d'ateliers d'écriture, il m'est arrivé d'écrire des textes de type nouvelles, mais je ne peux m'empêcher de sortir du cadre, généralement ce sont des sortes de contes avec un sens psychologique ou philosophique, ou des fables.
Je traîne de vieux projets d'écriture longue (des dystopies), mais cela me paraît vraiment difficile, je ne voudrais pas renoncer, mais honnêtement je pense que je n'y arriverai pas. L'invention des personnages et composition me paraît vraiment inaccessible, bien que j'aie écrit quelques chapitres isolés.
Le caractère personnel de l'imaginaire qui transparaît dans mes poèmes me rend difficile le fait de faire lire l'ensemble, sinon à des pairs ou à des personnes proches en qui j'ai confiance, et tout autant de franchir le pas de publier. Je trouve courageux de ta part de l'avoir fait, mais peut-être était-ce possible par le caractère codé de tes poèmes ? J'entends "codé" dans le sens où tu n'y parles pas directement de toi, mais à travers des images et perceptions de la nature.