Je pense qu'il y a une sorte d'hypocrisie institutionnalisée, qui consiste à tout faire pour que des drames arrivent, puis à déplorer ces drames. Tout est fait pour que les autistes représentent des bombes à retardement pour la société: on ne sait pas quand ça va péter ni si ce sont les gosses ou les parents qui craqueront en premier, par contre ce qui est sûr c'est qu'il y aura du dégât et du gros.Benoit a écrit : ↑jeudi 28 mars 2019 à 14:03 Ca revient un peu à l'une des questions posées à Josef lors de la dernière conférence.
Quand des parents tuent leur enfant, c'est monstrueux.
Mais s'il était autiste, là tout à coup le regard change, c'est limite perçu comme une circonstance atténuante, vous savez c'était dur pour eux, ils n'en pouvaient plus, etc.
Même dans le cas d'un chien méchant, je ne crois pas qu'il y a ce genre de retournement.
L'Asan (aux USA) a lourdement manifesté sur la question là bas. Ici, personne n'en parle, sauf à la conférence justement, merci à la personne (autiste?) qui a posé la question.
Je pense que l'histoire de plaindre les parents c'est un faux problème, parce que depuis le temps que les jérémiades de géniteurs d'autistes remplissent les librairies et temps de parole des médias, si ça avait dû changer quelque chose je pense que ce serait fait. Et depuis longtemps.
A côté de ça tu as les psys les plus influents (genre Rufo, justement) qui revendiquent fièrement le fait de ne pas diagnostiquer les enfants, et de laisser en gros les familles se démerder avec des âneries autoritaristes dépassées depuis 30 ans. Comme ça au moins c'est réglé.
Mais c'est ok parce qu'en France, pleurer on sait faire ya aucun souci. On est super pour les marches blanches aussi, mais bon les solutions ça on sait pas faire parce qu'il y a des trucs qu'on peut pas prévoir. Ben non. C'est quand même très étonnant qu'un enfant dont on a nié la détresse absolue et à qui on a imposé un dressage idiot devienne un adulte agressif et/ou auto-destructeur.
Comme c'est étonnant qu'en collant les troubles mentaux et problèmes d'addictions sous le tapis pendant que les lobbys de l'alcool s'en donnent à coeur joie, on se retrouve avec un féminicide tous les 2 jours.
Alors les faits divers sont toujours l'occasion de se poser plein de questions, soi-disant, sauf qu'au final il n'y a jamais personne qui se demande pourquoi des gens très fragiles, pas du tout informés ni accompagnés se retrouvent à devoir gérer dans un isolement absolu des enfants en détresse extrême.
Ou pourquoi des individus délirants bourrés au dernier degré se baladent dans la nature en mode incontrôlable, alors qu'il y a 250 personnes au courant des "problèmes psychologiques" mais que tant que la nana n'est pas à la morgue il ne se passe rien parce qu'"on ne parle pas de ces choses là".
Dans une société où tout ce qui concerne la santé mentale passe pour un gros mot (à tel point que les pros eux-mêmes évitent les termes exacts), je ne vois pas tellement d'autre possibilité pour la population que de dire "oh c'est triste" et de larmoyer devant les "combats de parents d'enfants autistes" à la TV début avril avant de reprendre une activité normale comme ils disent au Groland.
J'ai évoqué la BD parce qu'elle me semble juste un moyen de limiter les dégâts dans une certaine frange de population. Sinon, c'est un schéma qui s'auto-nourrit puisque les gosses sont de plus en plus difficiles et les parents de plus en plus en perdition. Et là effectivement, les conditions sont réunies pour les plaindre de manière universelle car vraiment ces enfants-là sont un fardeau et blablablablabla...