Seldon Cooper est-il autiste ?
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Dans Hannibal, je n’ai pas compris en quoi Will était autistique. C’est un type isolé et qui clairement n’est pas le personnage sociable et détendu de la série mais il est doté d’une empathie cognitive extrême — il est censé avoir un don pour se mettre dans la tête des tueurs psychopathes. Mais cela n’est évoqué qu’au premier épisode, si je me souviens bien, et très brièvement.
Et pour Sheldon, d’accord aussi. On a vaguement envie de lui mettre des baffes...
Clovis > En effet, l’autiste à la télévision et au cinéma est presque nécessairement visible/caricatural. J’ai eu la même réflexion, encore une fois, devant le premier épisode de The good doctor. Chaque réplique, chaque moment doit dire quelque chose de son autisme.
Et pour Sheldon, d’accord aussi. On a vaguement envie de lui mettre des baffes...
Clovis > En effet, l’autiste à la télévision et au cinéma est presque nécessairement visible/caricatural. J’ai eu la même réflexion, encore une fois, devant le premier épisode de The good doctor. Chaque réplique, chaque moment doit dire quelque chose de son autisme.
Pas de diagnostic.
25/03/19 : entretien d’anamnèse.
10/05/19 : évaluation de l’efficience intellectuelle.
27/05/19 : restitution du bilan psy → H. P. I. et « ensemble d’éléments indiquant la présence associée d’un possible T. S. A. ».
25/03/19 : entretien d’anamnèse.
10/05/19 : évaluation de l’efficience intellectuelle.
27/05/19 : restitution du bilan psy → H. P. I. et « ensemble d’éléments indiquant la présence associée d’un possible T. S. A. ».
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Sheldon est mon personnage favori. Pour comprendre, il faut regarder cet épisode où ils s'isole 20 minutes par jour. Il dit que c'est tellement compliqué, socialement, d'être avec les autres, qu'il a besoin de ses 20 minutes à lui... Et j'adhère tellement à ça.
Après, j'ai pas envie de passer des heures à le défendre, c'est pas la peine, mais c'est un personnage tellement attachant que je crois qu'il va me manquer quand la série va s'arrêter.
Pour le reste, j'adhère assez à ça :
et ça :
Après, j'ai pas envie de passer des heures à le défendre, c'est pas la peine, mais c'est un personnage tellement attachant que je crois qu'il va me manquer quand la série va s'arrêter.
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"Simplement, un jour, j'ai pris conscience que, en matière d'humanité, la laideur aussi pouvait être intérieure."
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je pense que des non-autistes peuvent énormément y adhérer aussi, d'abord parce que les difficultés sociales concernent tous les types de troubles mentaux, et ensuite parce que notre éducation joue aussi beaucoup sur notre capacité à être avec les autres.Mariemento a écrit :Pour comprendre, il faut regarder cet épisode où ils s'isole 20 minutes par jour. Il dit que c'est tellement compliqué, socialement, d'être avec les autres, qu'il a besoin de ses 20 minutes à lui... Et j'adhère tellement à ça.
Je crois que les "enfants rois" dont je parlais vivent de très grandes souffrances car je ne vois pas comment ils pourraient s'en sortir socialement alors que les autres n'existaient pas dans leur éducation. Les neurosciences sont formelles concernant l'impact de l'environnement et de l'éducation sur les aptitudes sociales futures, et élever un enfant comme s'il était un être supérieur + le centre du monde (et en ne le confrontant ni à la contradiction, ni à la frustration) ne lui permet pas d'acquérir l'empathie cognitive nécessaire dans la relation à l'autre. Cet autre qui n'a jamais existé que pour le valider et être d'accord avec lui, tout d'un coup il devrait savoir comment se comporter avec...
C'est peut-être étrange mais ça me fait penser aux abus sexuels et aux soucis de consentement chez les filles autistes: tu grandis en subissant des choses pour lesquelles tu exprimes un refus (parce qu'elles te sont insupportables, genre bisous/câlins/contacts tactiles omniprésents), quand tu exprimes ton refus tu es culpabilisée/punie parce que tu dois être une gentille petite fille polie, et arrivée à l'adolescence pouf ton corps est à toi et tu dois être capable de dire si tu es d'accord ou pas. Je ne pense pas que ce soit possible, parce que le cerveau ne peut pas faire un reset sur des étapes clés du développement.
A mon avis dans ce contexte, demander à une jeune femme de capter la notion de consentement c'est comme demander à un enfant qui n'a connu que des interactions déséquilibrées (lui d'abord) de tenir compte de la personne en face de façon équilibrée.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
En postant ce sujet, mon intention était de proposer un sujet léger ne donnant pas lieu à polémique... Vu que la discussion est lancée, autant apporter sa pierre à l'édifice.
Concernant, la soit disante idéalisation de l'autisme asperger, dans un premier temps, je pensais que cela allait dans le bon sens. Et puis, plus j'y réfléchis et au fur et à mesure de mes lectures, je trouve cette présentation maladroite. Cela conduit à bons nombres de malentendus et le fait que le nom de Sheldon Cooper reviennent fréquemment dans la bouche de personnes non-autistes et même non autiste, à mon sens, en est une illustration. En effet, comme j'ai pu le lire ici, la mise en image ne peut être que caricaturale. Je suis d'accord avec Grisha concernant Good Doctor. Il y a une scène que j'ai trouvé particulièrement grossière. On y voit Shaun Parker qui regarde des ambulanciers essayant de maitriser une personne sur un brancard sans y parvenir. Là, Shaun Parker s'approche et leurs dit en gros, laissez le, il est autsite. Et vous savez quoi, il se calme ! C'est bien connu, les austites ont un flaire qui fait qu'ils se sentent entre eux...
Dans les médias, j'entend de plus en plus de sujets du style "Faut-il faire l'éloge des intelligences atypiques?". Je fais là référence à une emission récemment entendu sur France Culture et un peu plus loin sur France Inter. Ces deux emissions rebondissaient sur l'ouvrage de Séverine Leduc et David Gourion. Aujourd'hui, ces le mots "éloge" qui me pose question, je ne crois que ça soit pertinent dans la mesure où il ne fait envisager l'autisme sous un angle uniquement positif en occultant totalement les difficultés à être autistes dans la société française. S'il est vrai que dans certain domaine, le cerveau autiste surpasse un cerveau non autiste, cela n'en est pas moins handicap sans pour autant être désirable. Quand je parle ici d'autisme et de cerveau autistique, je ne fais référence qu'à ce que je connais, ce qui me concerne, l'autisme asperger. Petite parenthèse, en ce qui me concerne, je n'aime pas parler de syndrome d'asperger car cette notion renvoit à celui pathologie et participe à entretenir une forme de confusion dans l'esprit de beaucoup. J'essaie dans la mesure du possible de ne parler que de ce que je connais.
Ce qui caractérise l'intelligence autistique, c'est son hétérogénéité. La lecture ressente de l'ouvrage de Laurent Mottron "Autisme: une autre intelligence" m'a beaucoup apporté et m'a permis de comprendre la notion de pics d'habilités qui me caractérise totalement. En ce qui me concerne, ce sont les compétences verbales qui sont bien supérieur aux autres ce qui est souvent le cas dans l'autisme asperger. Pour autant, encore une caricature, quand j'entend dire asperger=génie des maths, ça me fait bien rire. Pour une raison que j'ignore, je pense que je parviendrai jamais comprendre la logique mathématique !
Pour finir, parce qu'il faut que j'arrête, trop d'idées qui se bousculent, je vais "sauter du coq à l'âne". Mon meilleur ami vit aux Etats-Unis à Los Angeles, il sait que je suis autiste mais ne l'ai pas lui même. Dernièrement, alors que je ne lui avez pas donné de nouvelles depuis un petit moment traversant une pèriode un peu difficile, il m'a appelé pour savoir si tout allez bien. Voilà ce qu'il m'a dit : "C'est quoi le problème ?". Et oui, du point de son point de vue, il est franco-américain, il ne comprend pas bien. La monde anglo-saxon a une bonne longueur d'avance sur la question de l'autisme. Les américains sont à ce sujets bien plus ouverts d'esprit que nous français, pas compliqué...! Des lors, cela explique la manière dont il parle de la personnes autiste plus particulièrement asperger. Alors que je lis que les aspi(e)s ont une vie de merde, ça me fait un peu sursauter. D'abord, tout les aspi(e)s n'ont pas une vie de merdre, ils doivent faire face à des difficultés que les personnes non-autiste ne comprennent pas toujours. Ensuite, je crois que c'est précisemment d'être aspi(e) dans la société française qui est particulièrement délicat.
Concernant, la soit disante idéalisation de l'autisme asperger, dans un premier temps, je pensais que cela allait dans le bon sens. Et puis, plus j'y réfléchis et au fur et à mesure de mes lectures, je trouve cette présentation maladroite. Cela conduit à bons nombres de malentendus et le fait que le nom de Sheldon Cooper reviennent fréquemment dans la bouche de personnes non-autistes et même non autiste, à mon sens, en est une illustration. En effet, comme j'ai pu le lire ici, la mise en image ne peut être que caricaturale. Je suis d'accord avec Grisha concernant Good Doctor. Il y a une scène que j'ai trouvé particulièrement grossière. On y voit Shaun Parker qui regarde des ambulanciers essayant de maitriser une personne sur un brancard sans y parvenir. Là, Shaun Parker s'approche et leurs dit en gros, laissez le, il est autsite. Et vous savez quoi, il se calme ! C'est bien connu, les austites ont un flaire qui fait qu'ils se sentent entre eux...
Dans les médias, j'entend de plus en plus de sujets du style "Faut-il faire l'éloge des intelligences atypiques?". Je fais là référence à une emission récemment entendu sur France Culture et un peu plus loin sur France Inter. Ces deux emissions rebondissaient sur l'ouvrage de Séverine Leduc et David Gourion. Aujourd'hui, ces le mots "éloge" qui me pose question, je ne crois que ça soit pertinent dans la mesure où il ne fait envisager l'autisme sous un angle uniquement positif en occultant totalement les difficultés à être autistes dans la société française. S'il est vrai que dans certain domaine, le cerveau autiste surpasse un cerveau non autiste, cela n'en est pas moins handicap sans pour autant être désirable. Quand je parle ici d'autisme et de cerveau autistique, je ne fais référence qu'à ce que je connais, ce qui me concerne, l'autisme asperger. Petite parenthèse, en ce qui me concerne, je n'aime pas parler de syndrome d'asperger car cette notion renvoit à celui pathologie et participe à entretenir une forme de confusion dans l'esprit de beaucoup. J'essaie dans la mesure du possible de ne parler que de ce que je connais.
Ce qui caractérise l'intelligence autistique, c'est son hétérogénéité. La lecture ressente de l'ouvrage de Laurent Mottron "Autisme: une autre intelligence" m'a beaucoup apporté et m'a permis de comprendre la notion de pics d'habilités qui me caractérise totalement. En ce qui me concerne, ce sont les compétences verbales qui sont bien supérieur aux autres ce qui est souvent le cas dans l'autisme asperger. Pour autant, encore une caricature, quand j'entend dire asperger=génie des maths, ça me fait bien rire. Pour une raison que j'ignore, je pense que je parviendrai jamais comprendre la logique mathématique !
Pour finir, parce qu'il faut que j'arrête, trop d'idées qui se bousculent, je vais "sauter du coq à l'âne". Mon meilleur ami vit aux Etats-Unis à Los Angeles, il sait que je suis autiste mais ne l'ai pas lui même. Dernièrement, alors que je ne lui avez pas donné de nouvelles depuis un petit moment traversant une pèriode un peu difficile, il m'a appelé pour savoir si tout allez bien. Voilà ce qu'il m'a dit : "C'est quoi le problème ?". Et oui, du point de son point de vue, il est franco-américain, il ne comprend pas bien. La monde anglo-saxon a une bonne longueur d'avance sur la question de l'autisme. Les américains sont à ce sujets bien plus ouverts d'esprit que nous français, pas compliqué...! Des lors, cela explique la manière dont il parle de la personnes autiste plus particulièrement asperger. Alors que je lis que les aspi(e)s ont une vie de merde, ça me fait un peu sursauter. D'abord, tout les aspi(e)s n'ont pas une vie de merdre, ils doivent faire face à des difficultés que les personnes non-autiste ne comprennent pas toujours. Ensuite, je crois que c'est précisemment d'être aspi(e) dans la société française qui est particulièrement délicat.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je pense que ton copain Californien gagnerait à se renseigner sur les autistes états-uniens qui ne bossent pas dans l'informatique.
Certes, les USA sont probablement l'un des pays les plus ouverts à ceux des autistes qui ont un "maximum d'utilité sociale", surtout dans la Silicon Valley.
En revanche, quasiment tous les autres sont de la merde. Et aux USA, quand tu es de la merde, c'est bien plus difficile de vivre qu'en France avec les quelques filets de sécurités que la Startup Nation n'est pas encore parvenue à déchirer.
Oui, le niveau de l'AAH (par exemple) est une honte, mais comparé à rien, c'est déjà énorme.
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En revanche, quasiment tous les autres sont de la merde. Et aux USA, quand tu es de la merde, c'est bien plus difficile de vivre qu'en France avec les quelques filets de sécurités que la Startup Nation n'est pas encore parvenue à déchirer.
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Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Il est de coutume, chez les NT, de considérer toute personne atypique comme aspie.
Faire un parallèle entre singularité individuelle et autisme.
C'est assez énervant de mon point de vue.
Par exemple Cédric Villani. Il est atypique je pense que c'est un fait.
Outre sa fascination pour les broches représentant des araignées, ses tenues façon XIXè.
Il est surtout considéré comme exceptionnel car c'est un grand pédagogue (voir les petits problèmes qu'il propose sur YouTube, ou ses conférences).
Il est peut-être génial (l'avenir nous le dira), mais son excentricité ne fait pas de lui un aspie.
Personnellement, je le trouve si fluide et si naturel dans la communication, ou les échanges sociaux plus globalement, qu'il ne me semble pas du tout dans le spectre.
C'est une personne extrêmement intelligente, sensible, drôle aussi. Que j'admire beaucoup évidemment.
C'est juste un exemple, et malgré sa singularité patente, il ne me semble pas du tout autiste.
(Après sur ce topic on juge à la louche, à la gueule .... Donc peut-être l'est-il, mais alors il compense à la perfection !)
Faire un parallèle entre singularité individuelle et autisme.
C'est assez énervant de mon point de vue.
Par exemple Cédric Villani. Il est atypique je pense que c'est un fait.
Outre sa fascination pour les broches représentant des araignées, ses tenues façon XIXè.
Il est surtout considéré comme exceptionnel car c'est un grand pédagogue (voir les petits problèmes qu'il propose sur YouTube, ou ses conférences).
Il est peut-être génial (l'avenir nous le dira), mais son excentricité ne fait pas de lui un aspie.
Personnellement, je le trouve si fluide et si naturel dans la communication, ou les échanges sociaux plus globalement, qu'il ne me semble pas du tout dans le spectre.
C'est une personne extrêmement intelligente, sensible, drôle aussi. Que j'admire beaucoup évidemment.
C'est juste un exemple, et malgré sa singularité patente, il ne me semble pas du tout autiste.
(Après sur ce topic on juge à la louche, à la gueule .... Donc peut-être l'est-il, mais alors il compense à la perfection !)
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je n'idéalise en rien le modèle américain à cet égard. Je sais que dans la silicon valley, des entreprises recrutent spécifiquement des personnes aspi(e)s pour leur capacité à identitier par exemple une erreur dans un code. Je ne suis pas naïf, l'objectif n'est pas de permettre à ces personnes d'accèder à une vie sociale et un épanouissement personnel. L'objectif, il est avant tout mercantile ce qui est profondément inscrit dans l'ADN américain. J'évoque cela parce que il y a peu de temps, on m'a parlé de ça comme quelques choses de positif fait pour les aspi(e)s... Sans blague ! Je ne sais pas bien s'il faut en rire ou en pleurer...Benoit a écrit : ↑lundi 25 mars 2019 à 16:25 Je pense que ton copain Californien gagnerait à se renseigner sur les autistes états-uniens qui ne bossent pas dans l'informatique.
Certes, les USA sont probablement l'un des pays les plus ouverts à ceux des autistes qui ont un "maximum d'utilité sociale", surtout dans la Silicon Valley.
En revanche, quasiment tous les autres sont de la merde. Et aux USA, quand tu es de la merde, c'est bien plus difficile de vivre qu'en France avec les quelques filets de sécurités que la Startup Nation n'est pas encore parvenue à déchirer.
Oui, le niveau de l'AAH (par exemple) est une honte, mais comparé à rien, c'est déjà énorme.
Comme tu le dit justement, Benoit, les autistes ne sont intéressant pour la société américaine que parce qu'ils peuvent être utile. Sans cela, ils n'en auraient probablement rien à foutre. Je sais bien qu'il est infernale de vivre là bas quand tu es un tant soit peu en difficulté. Il faut tout payer... Quand tu te présentes aux urgences là-bas, la première qu'on te demande, c'est ta carte de crédit... Là-bas, si t'es pas un winner, t'es un looser et si t'es un looser, c'est parce que tu merites ton sort. C'est l'idée de double prédestination sous-tendue par la culture protestante qui irrigue l'esprit américain. Pourquoi les sportifs sont survalorisés dans leurs universités, parce que si tu es fort physiquement, tu seras archarné au travail.
Pour autant, pour réaliser à quel point les américains, et pas seulement les Etats-Unis, le monde anglo-saxons plus généralement et plus proche de nous les pays scandinaves, sont en avance dans le domaine de la recherche sur la thématique de l'autisme, il suffit de se pencher sur la bibliographie des ouvrages sérieux, elle est majoritairement en langue anglaise.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je suis d'accord mais c'est à nuancer concernant les pays scandinaves. Ce sont des sociétés déjà profondément égalitaires à la base, et cet état de fait est lié à leur histoire.Christotophe a écrit :Pour autant, pour réaliser à quel point les américains, et pas seulement les Etats-Unis, le monde anglo-saxons plus généralement et plus proche de nous les pays scandinaves, sont en avance dans le domaine de la recherche sur la thématique de l'autisme, il suffit de se pencher sur la bibliographie des ouvrages sérieux, elle est majoritairement en langue anglaise.
Par rapport à la France par exemple, il faut bien garder à l'esprit qu'historiquement les scandinaves étaient obligés de prendre chacun comme il était compte tenu de leur population très restreinte. Tu ne peux pas faire la fine bouche ou juger du comportement de telle ou telle personne quand pour garder tes moutons ou faire sécher ton poisson tu n'as juste personne d'autre dans un rayon de 800 km. D'un certain point de vue, la discrimination est un luxe, parce que les contrées scandinaves avaient besoin de bras et de cerveaux peu importe qu'on puisse les qualifier de "bizarres", "débiles", "inadaptés"...
Ils ont un système scolaire extrêmement inclusif, parce que c'est dans leur culture de trouver aberrant de ne pas éduquer leurs futurs citoyens (ce qui me semble logique aussi).
Le pétrole en Norvège, les richesses "locales" et cie étant des données relativement récentes, on peut penser que pour leur société celui qui est nourri l'est dans le but de servir à quelque chose plus tard. Leur système est construit comme ça, et je suppose qu'ils ont du mal à concevoir qu'on puisse envoyer si peu d'enfants en situation de handicap à l'école (= préparer de futurs citoyens à vivoter des allocs).
A mes yeux le système français est un système de "riches", à savoir qu'il est conçu en tenant compte du fait de faire une croix sur une partie de la population dès le départ, puisqu'on ne lui donne aucune chance.
Historiquement, en Scandinavie, si tu avais un village de 150 personnes perdues au milieu de nulle part dans des conditions climatiques extrêmes, il fallait absolument que ces 150 personnes soient "capables", peu importe de quoi. Question de survie, et de nombreux spécialistes de ces questions pensent que des sociétés moins égalitaires n'auraient jamais tenu dans ces conditions.
La thématique de l'autisme, ils s'y sont intéressé parce que c'est quelque chose qui est là et bien là, et que ni culturellement ni économiquement ils ne considèrent la possibilité de laisser une partie de la population sur le bord de la route.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Il y a pas mal de bon spécialistes "techniques" (à défaut de meilleur terme, pour les disciplines "dures" comme la neurologie, etc.) en matière d'autisme chez nous, qui publient an anglais parce que c'est ce que tout le monde fait partout.
Clairement, il y a un gros défaut dans les filières non techniques, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser pourquoi. Et comme ce sont ces filières qui "irriguent" la prise en charge / en compte ça occasionne un gros retard.
Clairement, il y a un gros défaut dans les filières non techniques, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser pourquoi. Et comme ce sont ces filières qui "irriguent" la prise en charge / en compte ça occasionne un gros retard.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je confesse que je ne connais pas bien la réalité dans les pays scandinaves. J'ai plutôt l'impression que, vue de France, ces modèles sont présentés de manière extrêment favorable. Cela cacherait-il l'arbre derrière la forêt ? C'est possible.misty a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 13:35Je suis d'accord mais c'est à nuancer concernant les pays scandinaves. Ce sont des sociétés déjà profondément égalitaires à la base, et cet état de fait est lié à leur histoire.Christotophe a écrit :Pour autant, pour réaliser à quel point les américains, et pas seulement les Etats-Unis, le monde anglo-saxons plus généralement et plus proche de nous les pays scandinaves, sont en avance dans le domaine de la recherche sur la thématique de l'autisme, il suffit de se pencher sur la bibliographie des ouvrages sérieux, elle est majoritairement en langue anglaise.
Par rapport à la France par exemple, il faut bien garder à l'esprit qu'historiquement les scandinaves étaient obligés de prendre chacun comme il était compte tenu de leur population très restreinte. Tu ne peux pas faire la fine bouche ou juger du comportement de telle ou telle personne quand pour garder tes moutons ou faire sécher ton poisson tu n'as juste personne d'autre dans un rayon de 800 km. D'un certain point de vue, la discrimination est un luxe, parce que les contrées scandinaves avaient besoin de bras et de cerveaux peu importe qu'on puisse les qualifier de "bizarres", "débiles", "inadaptés"...
Ils ont un système scolaire extrêmement inclusif, parce que c'est dans leur culture de trouver aberrant de ne pas éduquer leurs futurs citoyens (ce qui me semble logique aussi).
Le pétrole en Norvège, les richesses "locales" et cie étant des données relativement récentes, on peut penser que pour leur société celui qui est nourri l'est dans le but de servir à quelque chose plus tard. Leur système est construit comme ça, et je suppose qu'ils ont du mal à concevoir qu'on puisse envoyer si peu d'enfants en situation de handicap à l'école (= préparer de futurs citoyens à vivoter des allocs).
A mes yeux le système français est un système de "riches", à savoir qu'il est conçu en tenant compte du fait de faire une croix sur une partie de la population dès le départ, puisqu'on ne lui donne aucune chance.
Historiquement, en Scandinavie, si tu avais un village de 150 personnes perdues au milieu de nulle part dans des conditions climatiques extrêmes, il fallait absolument que ces 150 personnes soient "capables", peu importe de quoi. Question de survie, et de nombreux spécialistes de ces questions pensent que des sociétés moins égalitaires n'auraient jamais tenu dans ces conditions.
La thématique de l'autisme, ils s'y sont intéressé parce que c'est quelque chose qui est là et bien là, et que ni culturellement ni économiquement ils ne considèrent la possibilité de laisser une partie de la population sur le bord de la route.
Plus proche de nous, il y a le modèle italien qui semble très séduisant sur le papier puisque 100% des enfants autistes doivent y être scolarisé alors que l'on plafonne en France à un petit 20%. Je crois savoir que la réalité est bien plus complexe que cette simple présentation, que la scolarités des enfants autistes est bien moins idylique qu'il n'y parait. Par contre, là-bas, les enseignants sont formés ce qui n'est pas le cas en France. J'ai été Professeur des écoles... Sur la formation des enseignants en France, il y aurait beacoup trop de chose à dire...
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
L'anglais, en matière de recherche, est une langue qui permet de présenter ses idées de manière bien plus fluide et limpide que le français. En revanche, elle ne permet probablement pas autant de nuance. Je crois que c'est une des raisons de la suprémacie de l'anglais dans le domaine de la recherche.Benoit a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 13:52 Il y a pas mal de bon spécialistes "techniques" (à défaut de meilleur terme, pour les disciplines "dures" comme la neurologie, etc.) en matière d'autisme chez nous, qui publient an anglais parce que c'est ce que tout le monde fait partout.
Clairement, il y a un gros défaut dans les filières non techniques, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser pourquoi. Et comme ce sont ces filières qui "irriguent" la prise en charge / en compte ça occasionne un gros retard.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je nuance un peu.Christotophe a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 15:35L'anglais, en matière de recherche, est une langue qui permet de présenter ses idées de manière bien plus fluide et limpide que le français. En revanche, elle ne permet probablement pas autant de nuance. Je crois que c'est une des raisons de la suprémacie de l'anglais dans le domaine de la recherche.Benoit a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 13:52 Il y a pas mal de bon spécialistes "techniques" (à défaut de meilleur terme, pour les disciplines "dures" comme la neurologie, etc.) en matière d'autisme chez nous, qui publient an anglais parce que c'est ce que tout le monde fait partout.
Clairement, il y a un gros défaut dans les filières non techniques, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser pourquoi. Et comme ce sont ces filières qui "irriguent" la prise en charge / en compte ça occasionne un gros retard.
On nous vante l'anglais comme étant plus simple que le français par exemple.
Sauf que l'usage des prépositions est bien plus complexe qu'en français. (on, off, upon, of, up, to, down, for, out, etc ...)
Ils utilisent les mêmes verbes mais en fonction des prépositions ça a un sens différent.
Je trouve ça réducteur de dire que leur langue est plus simple.
Après une raison pour son emploi universel : c'est une langue comprise par tous.
Avant c'était le latin.
Par exemple,
I go to Bubu street
Je vais à la rue Bubu.
I go upstairs :
Je monte les escaliers.
etc, ....
Modifié en dernier par Bubu le mardi 26 mars 2019 à 15:53, modifié 1 fois.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Pour aller un peu plus loin sur la question :
https://theconversation.com/english-has ... stic-58240
Ce bref point de vue illustre le volet "compétitif" de la recherche ( ) et l'importance de la prédominance de l'anglais dans cette optique (re : ).
Tout ça présente un enorme avantage pour les personnes qui ne sont pas dans cette course débile.
https://theconversation.com/english-has ... stic-58240
Ce bref point de vue illustre le volet "compétitif" de la recherche ( ) et l'importance de la prédominance de l'anglais dans cette optique (re : ).
Tout ça présente un enorme avantage pour les personnes qui ne sont pas dans cette course débile.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Ces modèles ne sont malgré tout pas exempts de défauts, et plein de scandinaves apprécient de partir à l'étranger pour sortir de ces schémas qu'ils trouvent étouffants. On peut remarquer aussi chez eux une tendance à avoir besoin de s'affirmer en tant qu'individus uniques (sans doute pour échapper à cette sorte "d'égalitarisme utilitaire").Christotophe a écrit :Je confesse que je ne connais pas bien la réalité dans les pays scandinaves. J'ai plutôt l'impression que, vue de France, ces modèles sont présentés de manière extrêment favorable. Cela cacherait-il l'arbre derrière la forêt ? C'est possible.
Je trouve toutefois leur fonctionnement plutôt logique et constructif, d'autant plus que dès les Eddas on trouve des notions de "glorification de l'infirme", où celui qui naît avec un déficit/handicap est souvent proche des Dieux ou investi d'une mission que lui seul peut mener à bien... Les laissés pour compte peuvent être ceux qui ont manqué de courage, de loyauté ou de grandeur d'âme, mais jamais ceux qui vivent avec un "fardeau de naissance" (ou en tout cas pas pour cette raison).
A mes yeux ça se rapproche un peu du "modèle de l'américain qui réussit envers et contre tous" mais en beaucoup moins malsain quand même.
Pour moi c'est ce qui fait que c'est une langue appropriée aux sciences, parce qu'elle est bien plus précise, avec souvent des notions de "reférence/relativité à" qui sont implicites voire passent complètement à la trappe en français. Les nuances sont factuelles et évitent souvent les équivoques.Bubu a écrit :On nous vante l'anglais comme étant plus simple que le français par exemple.
Sauf que l'usage des prépositions est bien plus complexe qu'en français. (on, off, upon, of, up, to, down, for, out, etc ...)
Ils utilisent les mêmes verbes mais en fonction des prépositions ça a un sens différent.
*Diag TSA*
***Nullius in verba***
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Re: Seldon Cooper est-il autiste ?
Je n'ai pas dit que l'anglais était plus simple, j'ai dit qu'il permettait plus de fluidité et de limpidité. Pour s'en rendre compte, il suffit de regarder un texte français traduit en anglais, il sera sensiblement plus court. Je crois que dire de l'anglais est une langue simple, c'est allé un peu vite en besogne. Je pense qu'ell est vraiment bien plus complexe qu'il n'y parait. Donc, je suis d'accord avec toi !Bubu a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 15:46Je nuance un peu.Christotophe a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 15:35L'anglais, en matière de recherche, est une langue qui permet de présenter ses idées de manière bien plus fluide et limpide que le français. En revanche, elle ne permet probablement pas autant de nuance. Je crois que c'est une des raisons de la suprémacie de l'anglais dans le domaine de la recherche.Benoit a écrit : ↑mardi 26 mars 2019 à 13:52 Il y a pas mal de bon spécialistes "techniques" (à défaut de meilleur terme, pour les disciplines "dures" comme la neurologie, etc.) en matière d'autisme chez nous, qui publient an anglais parce que c'est ce que tout le monde fait partout.
Clairement, il y a un gros défaut dans les filières non techniques, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de préciser pourquoi. Et comme ce sont ces filières qui "irriguent" la prise en charge / en compte ça occasionne un gros retard.
On nous vante l'anglais comme étant plus simple que le français par exemple.
Sauf que l'usage des prépositions est bien plus complexe qu'en français. (on, off, upon, of, up, to, down, for, out, etc ...)
Ils utilisent les mêmes verbes mais en fonction des prépositions ça a un sens différent.
Je trouve ça réducteur de dire que leur langue est plus simple.
Asperger detecté sur le tard à 35 ans. Un enfant de 14 mois et en couple depuis bientôt 12 ans... déjà !