On peut (et doit ?) aussi sensibiliser les enseignants et les élèves au spectre autistique (et autres nuances de la neurodiversité).
Les besoins en interactions sociales varient d'une personne spectro-autiste à l'autre. Elle peut sentir et mesurer ses propres besoins. [Par exemple, pour ma part, je peux passer des journées entières seul chez moi à lire, à apprendre. Et, de temps à autres (donc pas forcément tous les jours), rencontrer des potes (autistes ou non autistes). Je préfère aussi voyager seul ; ainsi, je peux aller à mon propre rythme ; personne n'est ennuyé par ce que je visite et je ne suis ennuyé par ce que visite autrui.]
Cela dit, les discussions sur ce forum sont des interactions sociales.
Les hypersensorialités (au bruit, à la lumière, aux odeurs, etc.) varient aussi d'une personne spectro-autiste à l'autre. Elle peut aussi apprendre à identifier ses limites.
Quant aux concessions, à tous les enfants d'en faire, serais-je tenté de dire.
Il y a aussi pas mal de différences entre les interactions entre personnes spectro-autistes et les interactions entre personnes spectro-allistes (non autistes). Celles-ci sont plus esclaves de l'apparence, du paraître et de la réputation, et elles interprètent souvent négativement le silence autour d'une table. Celles-là ne sont pas trop gênées par les moments de silence au restaurant, mais seront plus souvent envahies par le brouhaha des conversations...
Je ne vois pas le problème à ce qu'une personne (toi, tes enfants, autrui) apprenne comment fonctionne la société si complexe. Partageons la psychologie (notamment sociale), la sociologie, l'ethnologie, l'anthropologie, la philosophie, le droit, la politique, l'économie, les langues, etc. Abreuvons nos cerveaux.
Ensuite, quant aux normes sociales, beaucoup varient d'un groupe à l'autre. À chaque personne (autiste comme non autiste) de décider consciemment des normes auxquelles elles adhèrent et de celles auxquelles elles n'adhèrent pas, et de celles qui demandent un examen plus approfondi. Exemples :
- normes auxquelles j'adhère : utiliser les transports publics, ne pas enfumer les autres, une performante isolation sonore et thermique de tous les murs, humanisme et acceptation de chaque personne telle qu'elle est, préférer la réflexion et l'observation aux conclusions et aux jugements hâtifs, etc.
- normes auxquelles je n'adhère pas : se montrer sous son meilleur jour... tous les jours (désirabilité sociale, quand tu nous tiens), considérer que la pluie est du mauvais temps (surtout en ces temps de réchauffement climatique, avez-vous oublié les nappes phréatiques ?
), rabaisser autrui pour se valoriser, juger avant d'observer, d'écouter et d'étudier, attribuer un genre à chaque activité, etc.
- normes pour lesquelles je n'ai pas encore de positionnement définitif/clair : bio d'Espagne ou local (suisse, pour moi) avec pesticides, actes et politiques pour encourager à moins polluer, moins réchauffer la planète, voiture électrique ou encouragement clair aux transports publics, comment prévenir le terrorisme, quel contenu au programme scolaire sans surcharger celui-ci (je serais pour plus de sciences humaines et sociales, pendant que d'autres insistent pour plus d'informatique, etc.), etc.