Flower a écrit : ↑vendredi 1 mars 2019 à 10:02
ça sonne très solennel. Mais peut-être ça te le paraîtra moins quand tu te dis que tu leur diras la prochaine fois que tu vas les voir?
En fait, je n'ai pas précisé pour pas que le message soit trop long, mais on prendrai le repas avec ma mère. Elle fait malheureusement partie de ses personnes qui érigent l'autisme Asperger comme un autisme "supérieur" voire comme une "forme supérieure d'humanité" (oui oui, ça me désole, on est parfois en conflit à cause de ça, mais voilà). Elle aime beaucoup faire son intéressante (quand j'étais petite et que du coup dû à ma forme d'autisme j'avais un vocabulaire très avancé/ un pic d'habilité qq part, elle me mettait beaucoup en avant par rapport à ses amis pour dévaloriser les autres enfants, bref...), et je sais que du coup, elle risque de s'approprier l'annonce en en faisant des tonnes (limite à faire silence avec un verre en disant "on a quelque chose à vous annoncer", tu vois le genre), évidemment ça me met d'avance mal à l'aise. Je lui ai bien sûr dis que je souhaitais en parler calmement sans en faire des tonnes, mais la connaissant, ça ne changera rien. Pour ça que je souhaitais passer par le téléphone, pour leur dire MOI, rapidement, mais si c'est pas poli, je ne veux pas les froisser non plus, je les ai déjà froissés suffisamment toute ma vie avec des comportements inadéquats
misty a écrit : ↑vendredi 1 mars 2019 à 11:23
Peut-être a-t-elle autant de préjugés sur les autistes que tu en as sur les gens qui vivent à la campagne? Non?
Tu as raison, ma réflexion a été complètement nulle. Je suis partie du postulat que comme une partie de ma famille habite en campagne très profonde sans jamais en être sortie, c'est pour ça qu'ils étaient très fermés d'esprit sur plein de choses, mais ce n'est pas à cause de la campagne qu'ils le sont, juste à cause du fait qu'ils n'ont jamais rencontré de concernés leur permettant de leur donner une vision réaliste des choses.
Je suis désolée pour ma réflexion peu éclairée, je réfléchirai à deux fois à l'avenir avant de faire de la sociologie de comptoir.
Manichéenne a écrit : ↑vendredi 1 mars 2019 à 12:17
Demande toi pourquoi tu veux le faire et ce que ça pourrait changer.
Je pense que tu as raison effectivement. En fait comme d'habitude, je suis d'un tempérament assez manichéen et passionné (bon, je pense qu'on est plusieurs dans ce cas ici
). Il y a globalement 3 raisons pour lesquelles je veux l'annoncer à ces personnes. 1/ Je sais (on me l'a dit) que ça parle dans mon dos vis-à-vis de mon comportement un peu "lâche", et je ne supporte pas que les gens aient une vision erronée de moi, je cherche donc effectivement simplement à me justifier pour que ces réflexions cessent. Je sais que je devrais m'en foutre, mais mon comportement un peu obsessionnel sur les bords m'en empêchent un peu
2/ Parmi mes anciennes connaissances, je ne suis pas psy bien sûr, mais il y en a qq unes qui sont dans une détresse psychologique depuis qq années. Comme on se ressemble vraiment pas mal, et que leur détresse fait écho à celle que j'avais avant de connaître l'autisme, je me dis que peut-être que ça pourrait les pousser à chercher ce qui ne va pas pour les aider (autisme ou autre). Je veux dire par là que si qqun n'était pas venu me dire "renseigne-toi sur l'autisme", je serais surement toujours en burn-out à avoir envie de mourir et à me demander pourquoi je suis bonne à rien. Si je pouvais éviter ça à d'autres, ça me ferait plaisir. Je ne me sens cependant pas d'aller les voir en privé, je trouve ça trop intrusif.
3/ Bon là je conçois que c'est totalement utopiste, mais il y a qq connaissances qui sont devenues profs et qui n'arrêtent pas de se plaindre de leurs élèves un peu différents... Exactement comme je l'ai été. Ma tendance à vouloir sauver la veuve et l'orphelin me donne envie du coup de leur faire comprendre que j'étais pareil, et que si on m'avait prise en charge, ça se serait mieux passé. J'avais déjà songé à juste partager des articles sur le sujet mais je sais qu'ils ne les liraient pas, s'ils connaissent qqun de concerné, il y a plus de chances qu'ils se renseignent.
Voilà après bien sûr je demande ça à chaud, j'ai décidé de ne rien dire avant un mois ou deux à qui que ce soit pour justement me laisser le temps, peut-être que d'ici qq semaines j'aurai changé d'avis. Merci en tous cas !
Femme, 24 ans, IDF. Diagnostiquée autiste en février 2019.