[Index Psy] Jasons psychologie, psychiatrie...

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freeshost
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par freeshost »

Combattre l’âgisme grâce à l’interdépendance
La vieillesse n’est-elle vraiment qu’un naufrage, comme l’écrivait Chateaubriand avant d’être plagié par le général de Gaulle ? Guilhème Pérodeau, professeure au Département de psychoéducation et de psychologie de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), s’inscrit en faux et se révolte contre ce stéréotype. Selon elle, vieillir entraîne certaines vulnérabilités, certes, mais aussi de l’expérience, de la sagesse et de la lenteur.

« On se concentre sur le côté décrépitude de nos aînés, estime-t-elle, mais il y a aussi de bonnes choses qui arrivent avec l’âge. D’autres sociétés l’ont bien compris dans le monde, qui mettent en valeur leurs anciens. Ici, en Amérique du Nord, c’est le règne de l’âgisme. Ça a un lien avec le type de société que nous avons construit, basé sur la performance, la jeunesse, la rapidité. Or, on gagnerait tous à ralentir un peu. »

Comme tous les pays occidentaux, le Québec vieillit. Les baby-boomers, cette génération née au sortir de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’au milieu des années 1960, ont aujourd’hui de 55 à 73 ans. Ils sont nombreux, ils sont plus scolarisés, en meilleure santé que leurs parents et grands-parents. Ils ont grandi dans une société prospère, ont beaucoup consommé, ont pris soin d’eux, sont allés voir des psychologues pour parler de leurs états d’âme, ont beaucoup revendiqué. Certes, certains ont des maladies chroniques, mais dans la plupart des cas ils vivent plus aisément que leurs ascendants et sont plus autonomes. Ce qui ne signifie pas qu’ils n’ont pas besoin des autres…

« Ils sont à la fois autonomes et interdépendants, explique Mme Pérodeau, et cette situation, qui peut paraître au premier abord contradictoire, est très intéressante. Il y a beaucoup de choses qu’ils sont encore capables de faire, ce qui leur permet de demeurer à domicile plus longtemps. Mais en même temps, il ne faut pas nier qu’ils sont de moins en moins forts physiquement. Ils ne doivent donc pas hésiter à demander de l’aide lorsque c’est nécessaire. »

Changer de regard

La professeure ne croit pas que cela soit d’ailleurs un réel problème pour eux, qui, contrairement à leurs parents, ont accepté de parler de leurs difficultés et de leurs faiblesses à leur psychologue, à leur conjoint, à leurs amis.

« Les plus vieux parlaient peu et plusieurs vivent aujourd’hui isolés, incapables qu’ils sont de montrer leur vulnérabilité, note-t-elle. Ce n’est pas le cas des baby-boomers. Mais il faut que toute la société change le regard qu’elle porte sur eux afin que chaque génération puisse être utile aux autres. »

Guilhème Pérodeau prône la mise sur pied d’un partenariat entre les personnes âgées, leur entourage, le réseau de la santé, les services sociaux ainsi que la collectivité. Un partenariat au sein duquel chacun aurait un rôle à jouer, qui regarderait vers l’avenir afin d’anticiper les besoins de cette population vieillissante et de relever les défis cliniques et organisationnels d’envergure qui attendent toute la société. Mais un partenariat qui serait également très ancré dans le présent.

« Les aînés ont le temps de s’arrêter pour réfléchir alors que les plus jeunes sont toujours dans la course, insiste la professeure Pérodeau. Nous sommes à une période de transition. Il va y avoir des choix de société à faire. Je pense notamment, bien sûr à toutes les problématiques liées aux changements climatiques. Les aînés peuvent entrer en action. Et ils le doivent aussi à la nouvelle génération. Ils en ont bien profité, il est temps de redonner. C’est ça, l’interdépendance. Chacun donne à sa mesure. »

Combattre l’âgisme

Les aînés ont plus de temps pour prendre du recul, ils ont également connu autre chose que la société d’hyperconsommation et le capitalisme sauvage dans lequel les plus jeunes sont nés. Ils ont en revanche besoin de plus de soins de santé, qu’on les aide à faire leur épicerie ou à remplir certains papiers. D’autres ne sont pas complètement à l’aise avec les nouvelles technologies alors que les jeunes n’imaginent même pas la vie sans un téléphone intelligent dans la poche. Les aînés peuvent garder les jeunes enfants, les aider dans leurs devoirs, faire du bénévolat. Ils sont encore actifs et ont la possibilité de changer le regard que la société porte sur eux.

« Ainsi, les jeunes générations auront envie de passer du temps avec eux et chacun gagnera à fréquenter l’autre », affirme Guilhème Pérodeau, qui espère qu’ainsi, petit à petit, la société parviendra à combattre l’âgisme.

« Comme le sexisme ou le racisme, l’âgisme est un stéréotype, conclut-elle. Mais, à la différence des autres, ceux qui le prônent seront tous un jour l’objet de leur mépris. D’ailleurs, les personnes âgées qui sont les plus négatives par rapport à leur condition sont celles qui avaient le plus de préjugés vis-à-vis du fait de vieillir. Il y a tout un défi à relever et je crois que nous y parviendrons en acceptant le fait que nous sommes tous interdépendants. »

Sur le même sujet

Vieillissement, autonomie et interdépendance : une contradiction ? est le titre d’un colloque qui aura lieu le 30 mai prochain à Gatineau dans le cadre du 87e Congrès de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) hébergé par l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Les professeures Guilhème Pérodeau, Line LeBlanc et Hélène Forget, ainsi que Judith Daoust, du CISSS de l’Outaouais, proposent de réfléchir sur les différentes avenues possibles pour concilier deux aspects de l’autonomie des personnes âgées pouvant apparaître de prime abord comme contradictoires : l’autonomie décisionnelle (indépendance) et l’autonomie relationnelle (interdépendance). Une réflexion d’autant plus pertinente que les changements démographiques actuels font en sorte que la nouvelle génération de personnes âgées est aujourd’hui plus mobilisée que la précédente, et revendique le droit d’exercer son pouvoir d’agir au sein de la société.
Il faut être prudent avant de faire d'une caractéristique une norme socialement désirable* ; on risque de discriminer et stigmatiser les personnes qui n'auraient pas cette caractéristique ou auraient des caractéristiques opposées.

* Read also the following English-written pdf files :

- A Study of Social Desirability and Self-Esteem,
- Social Desirability Bias and Self-Reports of Motivation: AStudy of Amazon Mechanical Turk in the US and India.
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Quand l'anthropologie et la psychologie s'intéressent à la morale :
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Message par freeshost »

Pour en finir avec des cours de récréation sexistes, où les filles n’existent qu’à la marge
« On n’a pas le droit d’aller au milieu de la cour, les garçons ne veulent pas », disent souvent les filles, dès l’école élémentaire. La cour de récréation, le premier espace public que les enfants expérimentent, serait-elle aussi l’un des points de départ des inégalités de genre ? Des élus de Trappes se sont penchés sur les mécanismes à l’œuvre dans les cours d’école, où règne souvent, déjà, une répartition inégalitaire de l’espace. Pour y remédier, et faire en sorte que l’égalité et la mixité s’éprouvent au quotidien, il est possible, et même souhaitable, d’imaginer des aménagements non genrés des cours de récréation. Des alternatives existent.

Avez-vous déjà pris le temps d’observer une cour d’école à l’heure de la récréation ? Au centre, les garçons jouent au foot. À la périphérie, occupant la place qui leur reste, les filles font ce que l’on appelle leurs « petits » jeux : corde à sauter, élastique, jeux de rôles. Apparemment caricaturale, cette répartition de l’espace est pourtant une réalité dans la quasi-totalité des cours d’école en France. Quand on demande aux filles les raisons de leur éloignement du centre, les réponses sont abruptes : « On n’a pas le droit. »

Pourquoi ? « Parce que les garçons ne veulent pas. » Celles qui osent revendiquer, et tentent de négocier, s’entendent dire qu’« elles sont trop nulles ». Disqualifiées d’office, tenues de restreindre leurs mouvements.

« Les garçons n’osent pas jouer avec leurs copines parce qu’ils vont se faire traiter de filles »

« Au collège la plupart des filles ont capitulé, souligne Édith Maruéjouls, géographe du genre et auteure de nombreux travaux sur les inégalités dans les cours d’école. Elles sont convaincues qu’elles n’ont pas les mêmes jeux, ni les mêmes préoccupations, ni les mêmes sujets de conversation que les garçons. Et vice versa. »

Les quelques élèves convaincu.es du contraire osent rarement le dire. « Un jour, un jeune collégien m’a dit qu’il rêvait de parler avec les filles. Il aurait aimé pouvoir échanger avec elles, mais il ne le pouvait pas. Il n’osait pas parce qu’il se serait fait "traiter" d’homosexuel par les autres garçons. On observe cela dès la primaire : les garçons n’osent pas jouer avec leurs copines parce qu’ils vont se faire traiter de filles. » Sexistes et homophobes nos cours d’école ? Apparemment, oui…

« La cour est le premier espace public »

« Dans les cours de récréation, il y a les jeux de filles et les jeux de garçons, remarque Edith Maruéjouls. C’est un processus qui est très ancré et qui ne donne pas les mêmes droits à tout le monde. » Reléguées physiquement, les filles n’ont pour elles que des petits espaces, ce qui les empêche de faire des grands jeux, de courir et de se déployer physiquement comme elles aimeraient le faire. « Parfois, elles ne peuvent même pas traverser la cour, parce qu’elles risquent de se prendre un ballon ou se font rabrouer par les garçons, explique Edith Maruéjouls. Elles sont obligées de mettre en place des stratégies d’évitement, d’inventer des parcours compliqués même pour se rendre aux toilettes. »

« On retrouve la même dynamique dans l’espace public, ajoute Edith Maruéjouls. Il y a des zones d’évitement, où les filles se demandent souvent à quoi elles sont autorisées. Ont-elles le droit d’être là, à telle heure, habillées comme ceci ou comme cela ? Elles s’habituent à être mises à l’écart, et celles qui osent négocier se fatiguent, et renoncent. »

Cette habitude au renoncement et au retrait s’observe dans l’occupation de l’espace public, mais également dans le monde du travail. Prendre sa place s’apprend de bonne heure. « La cour, c’est le premier espace public, décrit Thomas Urdy, maire-adjoint à l’urbanisme, l’environnement et la qualité de vie à Trappes (Yvelines, mairie divers gauches). C’est donc un outil dont on peut se saisir, à l’échelle d’une ville, pour lutter contre l’occupation inégale de l’espace public entre les femmes et les hommes. »

Casser les habitude pour que filles et garçons se rencontrent

L’élu s’est saisi de la question il y a quatre ans, peu après l’arrivée de la nouvelle équipe à la tête de la ville. « Nous avons commencé par remettre de la nature dans la ville et notamment dans les cours d’école, décrit Thomas Urdy. Ça a été une première étape importante. Sitôt qu’il y a un peu d’herbe, des arbres, quelques fleurs, on se détend et on est plus serein. » Et ce sont des espaces qui attirent tout le monde, filles et garçons. « Les fleurs – "ce truc de filles" disent les garçons – finalement n’est pas si niais, intervient Edith Maruéjouls. On peut facilement observer que, lorsqu’il y a des plantes dans une cour, tous les enfants aiment jouer à proximité. »

Second épisode à Trappes : proposer d’autres revêtements que le traditionnel et si triste bitume. « Nous avons mis en place des sols souples, sur lesquels les enfants peuvent se poser. Les enseignants nous rapportent que les garçons et les filles s’y assoient et discutent ensemble. » À chaque fois, l’élu doit faire face à des réticences du côté des agents techniques. « Ils étaient sûrs que les enseignants refuseraient les coins nature parce que les enfants allaient rapporter des saletés en classe. Quant au bitume, c’est plus simple à entretenir… On casse les habitudes. Donc il faut être convaincu ! »

Défaire la toute-puissance du football

Un autre levier consiste à supprimer le « traditionnel » espace réservé au football. « Je suis une fois intervenue dans une école des Yvelines (92) où, pour d’autres raisons que le partage de l’espace, les maîtresses avaient confisqué le ballon depuis un mois, raconte Edith Maruéjouls. Elles avaient remarqué que filles et garçons s’étaient remis à jouer ensemble. » « On a redécouvert les jeux de quand on était petits », disaient les garçons.

« Les garçons qui jouent au foot ne jouent que au foot, précise Edith Maruéjouls, et se privent de tout un monde créatif. Il ne s’agit pas seulement de permettre aux filles de jouer également au foot, ni d’empêcher les garçons d’y jouer d’ailleurs. » L’objectif est bien de partager l’espace, et de permettre à tout le monde de jouer. Les garçons qui n’aiment pas jouer au foot, ou qui n’ont pas le droit parce qu’ils ne sont pas assez forts, ceux qui sont trop gros, trop gauches, non « conformes », s’en trouvent soulagés. Ils ont, enfin, le droit d’exister en dehors des normes de virilité dictées par les garçons qui dirigent la cour.

« Ne pas pré-définir l’usage des espaces »

En se débarrassant du caractère systématique de la partie de foot ou des marquages sportifs au sol, on ouvre les possibles. Les enfants peuvent mettre leur imagination en mouvement, se rencontrer plus facilement. « C’est important de ne pas pré-définir l’usage des espaces », souligne Célia Ferrer, designeuse et réalisatrice d’un jeu de soutien à l’aménagement non genré des cours. Sur le plateau qu’elle a dessiné, les enfants sont libres d’imaginer les règles qu’ils veulent. Ils ont à leur disposition des pièces avec différents motifs (croix, traits, flèches...) et différentes couleurs. Une fois testé en classe, en petit format, les enfants peuvent le transposer dans la cour. « Ils peuvent se mettre d’accord sur un labyrinthe, par exemple, et dès qu’il y a une flèche il faut se mettre à courir. Comme ils réfléchissent ensemble aux règles, c’est beaucoup plus collectif. » Son jeu, Pazapa, a été testé dans plusieurs écoles de l’agglomération bordelaise.

Non pré-définis dans leurs usages, les espaces peuvent évoluer. « Comment on s’assoit ensemble ?, interroge Edith Maruéjouls. C’est très important pour les enfants. » Il faudrait pouvoir déplacer des chaises, ou imaginer des bancs en rond. Ce n’est pas nécessairement compliqué... ni très onéreux. « On a privilégié les grands plateaux ouverts avec beaucoup de visibilité. Il faut revenir à des petits coins, recréer des espace semi-intimes. »

A Trappes, les enfants de l’école maternelle Michel de Montaigne évoluent dans une cours où s’enfilent différents espaces : parcours de gym, potager, ou encore pistes cyclables. Le fait de ne pas avoir d’espace central évite aussi qu’un groupe ne se l’approprie. « La cour est devenue un terrain d’aventures commun où les garçons et les filles s’amusent ensemble », se réjouit Thomas Urdy.

« Quand on chausse les lunettes de l’égalité, on ne voit pas la vie en rose »

Passer du modèle classique de non-mixité, à un lieu où garçons et filles se mélangent ne se fait par en un jour. « Affirmer que les espaces des villes ne sont pas neutres, qu’ils sont faits par les hommes et pour les hommes ne va pas de soi », observe Thomas Urdy. Edith Maruéjouls, qui intervient depuis dix ans auprès d’enseignants, élus et parent d’élèves, confirme :« Il faut développer un argumentaire, avoir de l’expertise, démontrer que le sexisme de la cour d’école et de la société en général a des effets dramatiques pour les filles, pour les femmes. Pour ne prendre qu’un exemple, 70% des travailleurs pauvres sont des femmes. »

« Quand on chausse les lunettes de l’égalité, on ne voit pas la vie en rose, poursuit Geneviève Letourneux, élue déléguée aux droits des femmes et à l’égalité à Rennes, où plusieurs cours d’école avec des aménagements non genrées sont programmées. Poser la question de l’égalité bouscule l’ordre des choses. Ce n’est pas nécessairement confortable. Il faut donc s’outiller, avoir des compétences qui permettent de comprendre pourquoi ces phénomènes sont tellement banalisés et invisibilisés. »

A Trappes comme à Rennes, les municipalités ont mis en place des marches exploratoires, véritables sessions d’arpentage urbain, en groupe, pour repérer les espaces hostiles aux femmes, proposer des aménagements, intégrer la question du genre dans les projets urbanistiques (Voir notre article). A Trappes, « on a pu identifier, par exemple, des passages étroits, non éclairés et souvent squattés par des groupes d’hommes à la sortie de la gare, où les femmes se sentaient particulièrement insécurisées, se rappelle Thomas Urdy. Bien sûr l’aménagement urbain ne peut pas tout, et il n’y a pas de recette miracle. Mais les marches exploratoires, comme les aménagements des cours d’école, permettent de se mettre en action. »

Les enfants attendent des adultes qu’ils se positionnent

« Si on reste au niveau des valeurs, c’est abstrait, reprend Geneviève Letourneux. Tout le monde est pour l’égalité. Mais comment faire, concrètement, pour que l’espace public soit investi de manière égalitaire ? L’aménagement des cours permet de mieux visualiser les choses. Il autorise une mise en mouvement collective, comme avec les marches exploratoires. » Les prises de parole publiques, ces dernières années, des victimes de violences masculines ont facilité la tâche de ceux et celles qui luttent pour une égalité réelle. « On a parfois des silences polis, mais rarement des moqueries, remarque Edith Maruéjouls. Les gens savent que derrière la question des inégalités, se cache celle du harcèlement et des violences. »

L’implication des adultes est d’autant plus importante que les enfants, notamment les filles, comptent sur eux pour rétablir de l’égalité dans les cours de récréation. D’après une étude réalisée par l’Unicef à l’automne 2018, le sentiment d’inégalité est répandu chez 45% des filles. Elles sont conscientes dès l’école primaire que les garçons occupent le centre des cours tandis qu’elles sont à la marge. Les garçons ne commencent à s’interroger sur le sujet qu’au collège.

« Les parents et enseignants d’autres écoles veulent s’y mettre »

« Le sentiment d’injustice est un terrain fertile pour que les adultes interviennent, pense Edith Maruéjouls. Les enfants demandent aux adultes d’encourager la mixité. 80 % de ces enfants ne sont pas d’accord avec ce qui se passe dans les cours d’école. Il faut qu’ils puissent le dire, proposer et vivre autre chose. Quand on leur offre un cadre de réflexion et la possibilité d’agir, ils trouvent des solutions. Il s’agit de replacer les enfants dans leur capacité d’agir, et cela de manière collective. » Des compétences qui serviront toute la vie…

La volonté de redessiner les cours d’école n’émane pas toujours des élus. Les parents d’élèves ou enseignants enclenchent parfois la démarche. Quoi qu’il en soit, un travail collectif est nécessaire. « L’école est un petit territoire, mais qui est très intéressant, estime Thomas Urdy. Il peut fédérer une ville et ses habitants. » « Il y a un véritable enjeu démocratique à ce que la cour soit partagée. C’est un catalyseur pour penser ce qu’est l’espace public dans une ville », ajoute Geneviève Letourneux.

Une fois lancée, ces démarches semblent faire mouche. « C’est un cercle vertueux, analyse Thomas Urdy. Les parents et enseignants des écoles dont l’aménagement n’a pas été revu veulent s’y mettre. Pour nous, les résultats sont là : les enfants découvrent la mixité en jouant. » Et quand il y a de la mixité, du mélange, il est plus compliqué d’asseoir une domination.
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Message par lulamae »

Tugdual a écrit : vendredi 5 avril 2019 à 22:45 Sur l'AFIS :
Je m'interroge :
a écrit : Voici la liste des thérapies de médecine non conventionnelle révélées par le sondage de Stapleton et ses collègues : acupuncture, ayurveda, rétrocontrôle biologique, traitement par chélation, soins chiropratiques, exercices de respiration profonde, thérapies de régime, psychologie énergétique (comme par exemple l’EFT, emotional freedom techniques), régime végétarien, régime macrobiotique, thérapie par l’énergie, médecine traditionnelle, imagerie mentale, traitement homéopathique, hypnose, massage, méditation, cure de vitamines, produits naturels (sans vitamines et sans minéraux – par exemple : herbes médicinales et autres produits à base de plantes, enzymes), naturopathie, programmation neuro-linguistique, thérapie de la ligne du temps, prières pour la santé d’autrui, prières pour sa propre santé, prières d’autrui pour votre santé, participation à des groupes de prière, à des rituels, relaxation progressive, qi gong, reiki, tai chi, yoga.
Ca me semble une espèce de fatras absurde, je n'ai jamais vu ni entendu parler de psychologues pratiquant ça (à part la méditation de pleine conscience, intégrée par Christophe André).
Et qu'est-ce que le tai-chi, qui est un art martial, vient faire là-dedans ? :roll:
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Message par Tugdual »

lulamae a écrit : samedi 6 avril 2019 à 8:08 Ca me semble une espèce de fatras absurde, [...]
C'est bien le problème...

lulamae a écrit : samedi 6 avril 2019 à 8:08 [...] je n'ai jamais vu ni entendu parler de psychologues pratiquant ça (à part la méditation de pleine conscience, intégrée par Christophe André).
Moi, si.


On trouve, hélas, beaucoup de soins plus ou moins exotiques pratiqués par des psychologues.

Je m'étais amusé à faire des recherches sur le net à une époque, et il y a de fait une grande perméabilité des pratiques entre psychologues, psychothérapeutes (dont la dénomination est régulée depuis peu de temps), psychopraticiens (apparus en nombre après la régulation des psychothérapeutes), coachs en tous genres, et j'en passe...

Pour essayer de se rassurer, il faut quand même préciser qu'il ne s'agit que d'un sondage, qui ratisse large : "avaient eu recours à au moins une méthode de médecine non conventionnelle dans le passé"...
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par lulamae »

Tugdual a écrit : samedi 6 avril 2019 à 11:50
lulamae a écrit : samedi 6 avril 2019 à 8:08 [...] je n'ai jamais vu ni entendu parler de psychologues pratiquant ça (à part la méditation de pleine conscience, intégrée par Christophe André).
Moi, si.

On trouve, hélas, beaucoup de soins plus ou moins exotiques pratiqués par des psychologues.

Je m'étais amusé à faire des recherches sur le net à une époque, et il y a de fait une grande perméabilité des pratiques entre psychologues, psychothérapeutes (dont la dénomination est régulée depuis peu de temps), psychopraticiens (apparus en nombre après la régulation des psychothérapeutes), coachs en tous genres, et j'en passe...

Pour essayer de se rassurer, il faut quand même préciser qu'il ne s'agit que d'un sondage, qui ratisse large : "avaient eu recours à au moins une méthode de médecine non conventionnelle dans le passé"...
Oui, ça me paraît dingue de tout mélanger comme ça. Ou alors, que la dénomination change, et qu'on aille les voir en connaissance de cause. Ce sont d'ailleurs pour certaines activités des pratiques lucratives, qui font vendre des produits (comme la naturopathie).
Etre psychopraticien serait donc le nouveau moyen de contourner la régulation ? Il suffit de le savoir, remarque. :)
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par Tugdual »

lulamae a écrit : samedi 6 avril 2019 à 11:55 Etre psychopraticien serait donc le nouveau moyen de contourner la régulation ?
C'est tout à fait ça.

Ce titre "présente" bien, mais n'étant pas réglementé, la personne qui s'en réclame peut faire n'importe quoi...
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par lulamae »

Tugdual a écrit : samedi 6 avril 2019 à 12:09
lulamae a écrit : samedi 6 avril 2019 à 11:55 Etre psychopraticien serait donc le nouveau moyen de contourner la régulation ?
C'est tout à fait ça.

Ce titre "présente" bien, mais n'étant pas réglementé, la personne qui s'en réclame peut faire n'importe quoi...
C'est marrant, sans le savoir, je me serais d'office méfiée d'un psycho praticien, ça sonne apprenti sorcier pour moi. :naugty:
Effectivement, en faisant une recherche, je tombe sur une école qui propose une formation à 3 ou 4 disciplines en même temps (ça doit être complètement survolé !).
https://www.psynapse.fr/psycho-praticien/

Par ailleurs, je trouve les appellations psycho praticien en thérapies brèves et surtout neuro-psychopraticien dommageables, car elles interfèrent avec des spécialités reconnues, et les gens vont s'y perdre. :evil:
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par Siobhan »

À ces problèmes d'encadrement légal des noms des professions, il faut ajouter les éventuels problèmes de manque de contrôle légal régulier, et aussi les éventuels problèmes de lenteur des procédures de recours juridiques face à des escrocs et manipulatrices qui s'autoriseraient indument d'afficher des "titres de noblesses" qu'ils n'ont pas le droit d'afficher (voire d'extrème lenteur : des délais juridiques de un, deux ans ou plus pour des cas d'emprise mentale grave... ça fait un peu longuet).
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par Siobhan »

(Désolé pour le double post)

Billet de Franck Ramus à propos du livre "The dyslexia debate" de Julian Eliott et Elena Grigorenko, où il est question (dans le livre) de remettre en cause la légitimité du terme "dyslexie" comme outil conceptuel (trouble) pour traiter les difficultés de lecture chez les jenes et moins jeunes :

http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/le ... en-france/
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Message par Tugdual »

L’expérience de Stanford :
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Re: Jasons psychologie (cognitive, sociale...), psychiatrie...

Message par Siobhan »

Une nouvelle vidéo de table ronde, par la géniale Sophie Robert :

"Hold-up sur la psychologie"




Ma phrase coup de coeur, venant de la professeure de psychologie de l'université Paris 8 Marie-Carmen Castillo (citant Nietzsche :) :

"La mauvaise vue, ça se corrige.
La mauvaise foi, ça se combat."

:love: :kiss:
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