(in)compatibilité HPI et TSA ?
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Frêne, je pense que vous n’avez pas du tout conscience de ce qu’est un handicap, qui nécessite un accompagnement, une reconnaissance auprès d’un organisme pour faire valoir ses droits, par l’intermédiaire de dossiers plus que conséquents. Cette dite reconnaissance permet : l’accès aux soins auprès de professionnels s’appuyant sur les données de ce handicap, les particularités de la personne, son évolution potentielle.
Le simple fait d’émettre un diagnostic, ne rend pas la personne plus heureuse (comme votre fils quand il a su qu’il était THPI).
Cette reconnaissance permet aussi d’avoir un accompagnement pour aller à l’école ou avoir l’accès à une éducation adaptée. Elle permet un aménagement dans un poste de travail.
Je n’ai jamais vu de personnes « seulement » HPI qui ait besoin de ça pour VIVRE.
La psychologue dont vous parlez n’évoque que les cas qu’elle connaît. A savoir ceux qui consultent.
Le biais est énorme. Le marchandising autour du HQI ces dix dernières années est énorme et très juteux, mais vous ne le reconnaissez même pas...
Quand on verra une personne « seulement » HQI devant aller faire des habiletés sociales pour gérer son mode de communication particulier et erratique dans la société, une orthophoniste pour lui apprendre à s’exprimer, un psychomotricien pour gérer ses troubles praxiques, apprendre à gérer ses émotions, entraîner ses fonctions exécutives toujours erratiques, un psychologue pour gérer son anxiété, ses crises d’angoisse qui peuvent le laisser dans un état que d’autres qualifiaient jadis d’hystérie, de folie mais qui ne sont que l’ultime possibilité dans un monde de trop plein émotionnel, sensoriel, communicationnel, vous viendrez reparler du handicap des HPI sans comorbidité.
Si comme tu dis leur anormalité due à un chiffre de QI leur permet de compenser c’est justement qu’il n’y a pas de handicap.
Enfin cet élitisme au QI est d’une indécence totale, d’autant plus sur un forum où des gens (qui ont parfois des niveaux de ce même QI > à ce que tu évoques pour vous mais ne s’en vantent pas pour autant...) ont du mal à aller se faire soigner parce que c’est trop anxiogène pour eux, et trop compliqué sensoriellement à gérer, ont du mal à gérer la planification des dossiers administratifs qu’on leur demande de présenter pour aller à l’école ou au travail, pour avoir un minimum vital, ont du mal à aller acheter du pain, font des crises si monumentales et fréquentes tant l’environnement ne leur est pas adapté, qu’ils en gardent des séquelles des mois sur la peau, ou n’en sortent pas vivants !
Avant de ramener encore votre fraise nombriliste de HPI trop malheureux dans ce monde, (vous dites vous même que votre fils est maintenant très heureux et adapté depuis qu’il sait qu’il est THPI, j’ai jamais vu ça chez un autiste fraîchement diagnostiqué...) lisez la littérature de professionnels de l’autisme, lisez les autistes, aller en voir et discuter avec eux, à moins que vous ne nous jugiez d’intelligence trop ordinaire pour que ce soit possible.
Enfin, comparer la position de la science et les études publiées et qui font consensus à un devoir d’étudiant n’a juste totalement pas de sens... Ramener une expérience personnelle à l’ensemble de la recherche scientifique est plus que biaisé, c’est stupide...
Le simple fait d’émettre un diagnostic, ne rend pas la personne plus heureuse (comme votre fils quand il a su qu’il était THPI).
Cette reconnaissance permet aussi d’avoir un accompagnement pour aller à l’école ou avoir l’accès à une éducation adaptée. Elle permet un aménagement dans un poste de travail.
Je n’ai jamais vu de personnes « seulement » HPI qui ait besoin de ça pour VIVRE.
La psychologue dont vous parlez n’évoque que les cas qu’elle connaît. A savoir ceux qui consultent.
Le biais est énorme. Le marchandising autour du HQI ces dix dernières années est énorme et très juteux, mais vous ne le reconnaissez même pas...
Quand on verra une personne « seulement » HQI devant aller faire des habiletés sociales pour gérer son mode de communication particulier et erratique dans la société, une orthophoniste pour lui apprendre à s’exprimer, un psychomotricien pour gérer ses troubles praxiques, apprendre à gérer ses émotions, entraîner ses fonctions exécutives toujours erratiques, un psychologue pour gérer son anxiété, ses crises d’angoisse qui peuvent le laisser dans un état que d’autres qualifiaient jadis d’hystérie, de folie mais qui ne sont que l’ultime possibilité dans un monde de trop plein émotionnel, sensoriel, communicationnel, vous viendrez reparler du handicap des HPI sans comorbidité.
Si comme tu dis leur anormalité due à un chiffre de QI leur permet de compenser c’est justement qu’il n’y a pas de handicap.
Enfin cet élitisme au QI est d’une indécence totale, d’autant plus sur un forum où des gens (qui ont parfois des niveaux de ce même QI > à ce que tu évoques pour vous mais ne s’en vantent pas pour autant...) ont du mal à aller se faire soigner parce que c’est trop anxiogène pour eux, et trop compliqué sensoriellement à gérer, ont du mal à gérer la planification des dossiers administratifs qu’on leur demande de présenter pour aller à l’école ou au travail, pour avoir un minimum vital, ont du mal à aller acheter du pain, font des crises si monumentales et fréquentes tant l’environnement ne leur est pas adapté, qu’ils en gardent des séquelles des mois sur la peau, ou n’en sortent pas vivants !
Avant de ramener encore votre fraise nombriliste de HPI trop malheureux dans ce monde, (vous dites vous même que votre fils est maintenant très heureux et adapté depuis qu’il sait qu’il est THPI, j’ai jamais vu ça chez un autiste fraîchement diagnostiqué...) lisez la littérature de professionnels de l’autisme, lisez les autistes, aller en voir et discuter avec eux, à moins que vous ne nous jugiez d’intelligence trop ordinaire pour que ce soit possible.
Enfin, comparer la position de la science et les études publiées et qui font consensus à un devoir d’étudiant n’a juste totalement pas de sens... Ramener une expérience personnelle à l’ensemble de la recherche scientifique est plus que biaisé, c’est stupide...
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je ne lis rien ici qui soit insultant pour les autistes, ou autistes aspergers (ce qui n'est plus l'appellation employée), ni même prétentieux : par ailleurs, si @frêne est ici, c'est aussi parce qu'il envisage un diagnostic d'autisme.frêne a écrit : Rares, parmi les gens que j'ai rencontré dans ma vie, qui aient pressenti chez moi une intelligence « supérieure ». La plupart m'ont considéré comme un type bizarre qui s'amuse à se rendre intéressant parfois, qui est de toute façon étrange (toujours trop quelque chose, et aussi pas assez autre chose), et assez souvent, je suis passé pour un idiot, même de la part de personnes qui me connaissaient depuis longtemps. Et le résultat du bilan de QI m'a quand même placé entre 130 et 140…
Alors la « surefficience », hein, moi, ce que j'en dis… ! Vous en avez marre d'entendre dire que l'autisme serait une différence avant d'être un handicap, et bien moi, j'en ai marre d'entendre dire que le HPI serait uniquement un avantage, alors que c'est avant tout une différence qui produit inévitablement un handicap, quand le handicap n'est pas déjà à la base : car le HPI ne veut pas dire absence totale de dysharmonie cognitive. On peut être HPI, et avoir des troubles de la mémoire, ou de la dyslexie, etc. Et, si chez les autistes, le QI est peut-être distribué exactement de la même façon que dans la population générale, chez les HPI, il y a une très grande quantité de « comorbidité », bien supérieure à la population générale. Et ce n'est pas secondaire aux difficultés d'intégration, c'est à la base, de naissance, si on peut dire.
Il est fréquent qu'une personne soit d'abord diagnostiquée HQI avant le diagnostic d'autisme, et sente malgré tout que cela ne rend pas compte de tout son fonctionnement. C'est ce qui m'est arrivé aussi (uniquement pour dire que je ne généralise pas) ; c'est à un café zèbre que j'ai rencontré un aspi qui m'a conseillé de chercher ici.
Le médecin qui fait le diagnostic à Sainte-Anne m'a dit par ailleurs que le haut potentiel complique le profil autistique, car il est difficile de faire la part des traits HP/autisme.
La notion de handicap est délicate : certes, c'est ce qui permet un accompagnement pour pouvoir (sur)vivre dans la société, mais pourquoi en définitive ? Parce que la société ne reflète que le mode de vie de la norme, et qu'on demande à la personne handicapée de s'intégrer, de compenser.
On peut éviter à une personne autiste (le fait-on seulement d'ailleurs ??) avec une RQTH de travailler en open space, ou de manger le midi avec tout le monde - mais que fait-on de la surcharge sensorielle permanente dans les magasins, dans la rue, etc... ? Peut-être qu'à la fin de sa journée de travail (ou d'école pour l'élève), il a envie de vivre à sa manière, et non encore de compenser pour ne pas se sentir "handicapé" dans diverses situations sociales déplaisantes (même en famille). Et puis, quand il est plongé dans ses intérêts personnels, sans être dérangé, est-il handicapé ?
Si je prends l'exemple des sourds, il existe aussi des divisions : certains veulent oraliser pour parler avec les entendants, se faire entendre ; d'autres considèrent qu'il serait légitime que les gens apprennent la langue des signes pour communiquer avec eux.
Pour ma part, étant sourde, on m'a souvent dit au boulot (prof) que mes problèmes de fatigue se régleraient magiquement si je rachetais des appareils auditifs (ce que je ne pouvais faire, étant en congé, car dès lors ils ne donnaient pas l'aide financière) ; or le port des appareils m'est difficile, car j'entends beaucoup trop certains bruits (aigus, crissants), et c'est insupportable. Ils peuvent être bien réglés que ça ne supprime pas la perception de ces bruits.
Il est légitime de revendiquer un accompagnement en tant que personne handicapée, et que cet accompagnement soit complet, mais en définitive, c'est un palliatif au fait que la société n'accepte pas la neurodiversité, et ne la prenne pas en compte dans le mode de vie de tous, n'éduque pas encore assez à la reconnaissance des différences (plus que des handicaps).
Reconnaître le handicap me semble une étape intermédiaire, avant la reconnaissance de toutes les différences. Et ça pourrait commencer au sein même des catégories en question, en acceptant qu'une opinion qui n'est pas la nôtre, voire qui n'est pas argumentée comme la nôtre, n'est pas mauvaise en soi.
Si écarter la mauvaise parole et se sentir mieux ensuite permet à la communauté de se ressouder, ça s'appelle le principe du bouc émissaire, au passage :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouc_%C3%A9missaire
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je ne cite pas tout moi non plus, mais le cœur y est.
Je me répète encore : l'état des connaissances n'a rien à voir avec les témoignages/expériences/avis/opinions individuels, fussent-il de professionnels. Ceux-ci ne sont pas exempts de biais, et, en particulier en France, n'ont pas spécialement une grande culture scientifique (voir le nombre de médecins homéopathes persuadés que leur petite expérience a plus de valeur que toutes les études et méta-analyses qui invalident cette pratique).
Cet état des connaissances (le consensus) n'est pas là pour plaire aux uns et déplaire aux autres, c'est simplement ce qui est le plus digne confiance, rien d'autre. Le refuser quand il n'a pas l'heur de nous plaire peut être confortable pour soi même à court terme, mais ça revient à rester dans l'erreur (sauf à considérer qu'on est plus savant que les experts du domaine), ce qui n'aide pas et ne fait avancer personne.
Sur le forum, on a fait le choix de ne pas nous contenter de servir aux gens ce qu'ils ont envie d'entendre, mais de rappeler les connaissances à chaque fois que c'est utile.
Accessoirement :
Personne n'a écrit ça.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
J'ajouterais aussi qu'il n'y a pas lieu de considérer les connaissances comme des valeurs ou des vérités, car cela a tendance à associer méconnaissance et remise en cause personnelle.
Il est courant, et il n'est pas grave, d'être dans l'erreur, puisque personne ne peut tout connaître, et que trouver des scientifiques qui vulgarisent l'état des connaissances peut s'avérer chronophage.
Mais c'est dommage de se passer des connaissances quand elles sont disponibles...
Il est courant, et il n'est pas grave, d'être dans l'erreur, puisque personne ne peut tout connaître, et que trouver des scientifiques qui vulgarisent l'état des connaissances peut s'avérer chronophage.
Mais c'est dommage de se passer des connaissances quand elles sont disponibles...
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
@Lulamae, la différenciation entre HPI et autisme n’est pas si difficile pour les professionnels de l’autisme. Quand on voit les profils des gens ici diagnostiqués ET HPI, je ne crois pas qu’ils ressentent beaucoup de difficultés liées à leur HQI...
Les profils cognitifs sont distincts, et un professionnel est censé faire la distinction.
Il n’y a pas de troubles des fonctions exécutives, de trouble de la communication sociale, de caractères restreints (dont l’intensité et la nature sont très différents de la normes. Les particularités sensorielles en faisant partie) chez une personne « seulement » HPI...
Les profils cognitifs sont distincts, et un professionnel est censé faire la distinction.
Il n’y a pas de troubles des fonctions exécutives, de trouble de la communication sociale, de caractères restreints (dont l’intensité et la nature sont très différents de la normes. Les particularités sensorielles en faisant partie) chez une personne « seulement » HPI...
TSA
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Avant de parler de bouc émissaire et d'enchaîner les âneries toutes plus grosses les une que les autres, c'est bien d'être un peu pragmatique. J'ai tendance à l'être, et surtout j'en ai ras-le-bol des "mais qu'est-ce qui s'est passé?/pourquoi on a rien vu?" consécutifs à des suicides. Si quelqu'un de HPI va vraiment très très mal, il a en général 2 possibilités: une explication narcissisante ou une explication hyper stigmatisante.
Un titre comme "Trop intelligent pour être heureux", c'est quand même plus sympa/confortable que d'accepter qu'on a un trouble mental important qui fait que sans traitement ni thérapie adaptée on a une chance sur deux de se jeter d'un pont dans les 6 mois. Le problème, c'est que quand une personne présente un risque suicidaire majeur ce n'est pas un titre de livre bon pour l'égo qui va l'empêcher de se foutre en l'air.
Si ça ne vous pose aucun problème de participer à l'enfumage total autour de ces questions (ah tiens: de plus en plus de "diagnostics HPI" mais aussi de plus en plus de troubles mentaux graves non diagnostiqués/pris en charge, mais où peuvent bien être tous ces gens qui vont si mal.... ) tant mieux pour vous. Je vous souhaite de ne jamais avoir autour de vous quelqu'un qui se sert de son HPI pour entretenir un déni de trouble mental, et qui présente un risque suicidaire majeur. Ou alors, peut-être que dans ce cas vous ferez partie des proches qui après avoir cautionné ce déni diront "on ne savait pas" au pied du pont.
Traitez-moi de tout ce que vous voulez je m'en tape. J'ai ma conscience pour moi et je ne récupère pas les malheurs des autres pour me faire mousser et gérer ma peur de l'insignifiance (cf Carlo Strenger: La peur de l'insignifiance nous rend fous, vivement conseillé à tous les gens ici et ailleurs dont l'exceptionnel nombrilisme relève peut-être effectivement du handicap).
Un titre comme "Trop intelligent pour être heureux", c'est quand même plus sympa/confortable que d'accepter qu'on a un trouble mental important qui fait que sans traitement ni thérapie adaptée on a une chance sur deux de se jeter d'un pont dans les 6 mois. Le problème, c'est que quand une personne présente un risque suicidaire majeur ce n'est pas un titre de livre bon pour l'égo qui va l'empêcher de se foutre en l'air.
Si ça ne vous pose aucun problème de participer à l'enfumage total autour de ces questions (ah tiens: de plus en plus de "diagnostics HPI" mais aussi de plus en plus de troubles mentaux graves non diagnostiqués/pris en charge, mais où peuvent bien être tous ces gens qui vont si mal.... ) tant mieux pour vous. Je vous souhaite de ne jamais avoir autour de vous quelqu'un qui se sert de son HPI pour entretenir un déni de trouble mental, et qui présente un risque suicidaire majeur. Ou alors, peut-être que dans ce cas vous ferez partie des proches qui après avoir cautionné ce déni diront "on ne savait pas" au pied du pont.
Traitez-moi de tout ce que vous voulez je m'en tape. J'ai ma conscience pour moi et je ne récupère pas les malheurs des autres pour me faire mousser et gérer ma peur de l'insignifiance (cf Carlo Strenger: La peur de l'insignifiance nous rend fous, vivement conseillé à tous les gens ici et ailleurs dont l'exceptionnel nombrilisme relève peut-être effectivement du handicap).
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je pense que la spécialiste connaît son affaire, je ne m'inquiète pas pour ça (elle m'a été recommandée ici du reste). Ce qu'elle voulait dire, c'est que le HQI "masque" le TSA, fait que l'on compense différemment, voire modifie les traits autistiques, qu'il faut reconnaître malgré tout.hazufel a écrit : ↑samedi 26 janvier 2019 à 14:18 @Lulamae, la différenciation entre HPI et autisme n’est pas si difficile pour les professionnels de l’autisme. Quand on voit les profils des gens ici diagnostiqués ET HPI, je ne crois pas qu’ils ressentent beaucoup de difficultés liées à leur HQI...
Les profils cognitifs sont distincts, et un professionnel est censé faire la distinction.
Il n’y a pas de troubles des fonctions exécutives, de trouble de la communication sociale, de caractères restreints (dont l’intensité et la nature sont très différents de la normes. Les particularités sensorielles en faisant partie) chez une personne « seulement » HPI...
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je ne suis pas sûre de comprendre : le profil HPI serait diagnostiqué trop vite ou facilement, en lieu et place de troubles mentaux qui passent inaperçus, comme schizophrènes ou bipolaires ? Mais un test HQI propose des épreuves qui doivent tout de même être réussies pour être validées en tant que HPI. Donc, peut-être le diagnostic ne va-t-il pas jusqu'au bout, parce qu'il n'envisage pas une comorbidité du HPI, mais cela n'enlève pas le fait que le HPI existe.misty a écrit : ↑samedi 26 janvier 2019 à 20:05 Avant de parler de bouc émissaire et d'enchaîner les âneries toutes plus grosses les une que les autres, c'est bien d'être un peu pragmatique. J'ai tendance à l'être, et surtout j'en ai ras-le-bol des "mais qu'est-ce qui s'est passé?/pourquoi on a rien vu?" consécutifs à des suicides. Si quelqu'un de HPI va vraiment très très mal, il a en général 2 possibilités: une explication narcissisante ou une explication hyper stigmatisante.
Un titre comme "Trop intelligent pour être heureux", c'est quand même plus sympa/confortable que d'accepter qu'on a un trouble mental important qui fait que sans traitement ni thérapie adaptée on a une chance sur deux de se jeter d'un pont dans les 6 mois. Le problème, c'est que quand une personne présente un risque suicidaire majeur ce n'est pas un titre de livre bon pour l'égo qui va l'empêcher de se foutre en l'air.
Si ça ne vous pose aucun problème de participer à l'enfumage total autour de ces questions (ah tiens: de plus en plus de "diagnostics HPI" mais aussi de plus en plus de troubles mentaux graves non diagnostiqués/pris en charge, mais où peuvent bien être tous ces gens qui vont si mal.... ) tant mieux pour vous. Je vous souhaite de ne jamais avoir autour de vous quelqu'un qui se sert de son HPI pour entretenir un déni de trouble mental, et qui présente un risque suicidaire majeur. Ou alors, peut-être que dans ce cas vous ferez partie des proches qui après avoir cautionné ce déni diront "on ne savait pas" au pied du pont.
Traitez-moi de tout ce que vous voulez je m'en tape. J'ai ma conscience pour moi et je ne récupère pas les malheurs des autres pour me faire mousser et gérer ma peur de l'insignifiance (cf Carlo Strenger: La peur de l'insignifiance nous rend fous, vivement conseillé à tous les gens ici et ailleurs dont l'exceptionnel nombrilisme relève peut-être effectivement du handicap).
C'est d'ailleurs ce qui se passe pour l'autisme, je suis la première d'accord : tu es diagnostiqué(e) HPI, et ensuite tu dois reprendre un parcours diagnostic parce que ça ne fait rien pour tes difficultés sociales. On peut sans doute se suicider pour ça aussi.
Sinon, je ne connaissais pas Carlo Strenger - je serais plus intéressée par Le Mépris civilisé et Allons-nous renoncer à la liberté ? Je note la référence.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
https://www.youtube.com/watch?v=aK3Otv0wSz0
une vidéo (sans doute déjà transmise ici ??) et visionnée perso il y a un peu de temps (n'en ai plus tous les détails)
mais vis à vis de ce qui se lit sur les facilités de différentiation (ou évidence)
et les "tartes à la crème" vendues sur le flot du consensus scientifique (il suffit en l'occurrence de lire les limites du papier de Ramus et ses précisions pour constater que ce qui se reporte ici n'est que de l'argutie superficiel) - mais là n'est pas l'objet de mon post - vis à vis de Ramus faut lire en précision les limites et contours, que lui-même, en scientifique sérieux, fournit et indique et ne pas extrapoler toute vérité absolue et alors des plus précaires - y compris et surtout sur un plan scientifique - mais ici l'argument d'autorité a priori n'est pas loin de poindre le bout de son nez.
La vidéo c'est Mottron.
une vidéo (sans doute déjà transmise ici ??) et visionnée perso il y a un peu de temps (n'en ai plus tous les détails)
mais vis à vis de ce qui se lit sur les facilités de différentiation (ou évidence)
et les "tartes à la crème" vendues sur le flot du consensus scientifique (il suffit en l'occurrence de lire les limites du papier de Ramus et ses précisions pour constater que ce qui se reporte ici n'est que de l'argutie superficiel) - mais là n'est pas l'objet de mon post - vis à vis de Ramus faut lire en précision les limites et contours, que lui-même, en scientifique sérieux, fournit et indique et ne pas extrapoler toute vérité absolue et alors des plus précaires - y compris et surtout sur un plan scientifique - mais ici l'argument d'autorité a priori n'est pas loin de poindre le bout de son nez.
La vidéo c'est Mottron.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Que des chercheurs en désaccord avec le consensus critiquent celui-ci n'a rien d'extraordinaire.
À eux de tenter de convaincre leurs collègues de faire évoluer la position du consensus.
Quand ils n'y arrivent durablement pas, il y a peut-être une raison...
Ça n'empêche heureusement pas le consensus d'exister, et les chercheurs de travailler ...
À eux de tenter de convaincre leurs collègues de faire évoluer la position du consensus.
Quand ils n'y arrivent durablement pas, il y a peut-être une raison...
Ça n'empêche heureusement pas le consensus d'exister, et les chercheurs de travailler ...
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Ce que veux dire Misty, c'est que dans l'histoire (HQI confirmé ou pas) la personne perd du temps et ne se soigne pas, ce qui peut être grave.lulamae a écrit : ↑samedi 26 janvier 2019 à 23:24 Je ne suis pas sûre de comprendre : le profil HPI serait diagnostiqué trop vite ou facilement, en lieu et place de troubles mentaux qui passent inaperçus, comme schizophrènes ou bipolaires ? Mais un test HQI propose des épreuves qui doivent tout de même être réussies pour être validées en tant que HPI. Donc, peut-être le diagnostic ne va-t-il pas jusqu'au bout, parce qu'il n'envisage pas une comorbidité du HPI, mais cela n'enlève pas le fait que le HPI existe.
Détaillons...
Le consensus étant que la majorité des HQI se portent bien, la conséquence est qu'une personne qui a des problèmes devrait logiquement commencer par en chercher la cause ailleurs. Ne pas le faire revient à prendre un énorme risque de perdre du temps dans l'identification du problème, et par suite, dans son traitement.
Le soucis est que les problèmes réels sont potentiellement des troubles psychiatriques, lesquels sont mal vus, et même souffrent de leur stigmatisation dans la société. Les gens ont donc plutôt tendance à se laisser séduire par l'hypothèse HQI, valorisante, à force de voir un peu partout les discours et bouquins positifs et un peu flous du style "Trop Intelligent Pour Être Heureux".
S'ils se contentent d'aller directement voir un psychologue pour faire un test de QI, et qu'il s'avère positif, ils sont dans un premier temps soulagés. Mais bientôt ils déchantent, leur problème est toujours là, et l'hypothèse HQI leur a juste fait perdre du temps.
Et cette perte de temps (HQI confirmé ou pas) peut être grave de conséquences, selon la nature du problème sous-jacent.
On observe que le même schéma est en train de se mettre en place avec le TSA, qui bénéficie ces derniers temps d'une couverture médiatique à la fois positive et suffisamment floue pour que beaucoup de gens ayant des difficultés puissent s'y reconnaître.
Avec les mêmes risques, si les gens n'évaluent que la seule hypothèse TSA en se contenant de leur seule conviction, ou d'un pré-diagnostic effectué par un psychologue qui n'envisagerait pas d'autres pistes.
D'où notre position sur l'auto-diagnostic, et notre insistance à orienter vers une démarche sérieuse de diagnostic...
Il est important, quand on envisage un TSA, que les professionnels qu'on consulte soient en mesure d'envisager sérieusement les autres pistes que le TSA. Se pose alors le problème de la psychiatrie française et de son état, et de la difficulté à trouver un professionnel à qui faire confiance. Mais c'est la seule voie...
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Oui, et il y a encore pire: des psychologues "spécialisés HPI" qui remettent en question des diagnostics de troubles mentaux posés au préalable chez le patient en question, en mettant leurs symptômes parfois graves sur le compte du HPI. J'en ai donné un exemple quelques messages plus haut, en citant des choses qu'on peut trouver sur les sites de ces psychologues. Je ne parle même pas de tous ceux qui sans l'écrire sur le net le disent systématiquement aux personnes qui viennent les consulter (=>"vous n'êtes pas schizophrène, le psychiatre qui vous a diagnostiqué ne connaît sans doute pas le HPI qui cause les mêmes difficultés"). Or, une partie de la problématique des troubles mentaux consiste précisément à chercher à entendre ça.Ce que veux dire Misty, c'est que dans l'histoire (HQI confirmé ou pas) la personne perd du temps et ne se soigne pas, ce qui peut être grave.
Effectivement, le TSA étant à l'heure actuelle jugé au moins aussi narcissisant que le HPI (surtout face à un TPN ou à un autre trouble connoté très négativement), les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Répandre des théories au sujet des "HPI qui vont bien parce qu'ils compensent, sinon ils iraient mal comme les autres HPI (qui vont mal mais ne peuvent pas être concernés par un "vrai" trouble mental)", c'est prendre la responsabilité de s'associer à un mouvement très délétère qui relève de la santé publique. A partir de là chacun fait ce qu'il veut.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Dans la vidéo de Mottron justement, la conclusion est que le fonctionnement cognitif est différent entre personnes autistes et personnes « douées », justement...
Cf les subtests des tests de QI, tests de mesure comme les matrices de Raven, etc.
C’est ce qu’on explique depuis le début... L’analyse des subtests des tests de QI permet de faire la différence ainsi que :
- Le domaine perceptif est différent des personnes non autistes
- les pics d’habiletés sont fonctionnellement différents et
Page 125 de son livre, « mémoire de travail, à long terme, du langage, du traitement de l’intentionnalité et des fonctions exécutives on retrouve un déficit dans certaines opérations qu’on qualifiera de complexes. »
Il redit également que la dépression, l’anxiété n’est pas corrélée au fait d’être HPI même si elles sont une comorbidité possible. Aucune étude n’existe la dessus... c’est lui qui le dit...
Je sais pas, il faut le dire comment ?
Cf les subtests des tests de QI, tests de mesure comme les matrices de Raven, etc.
C’est ce qu’on explique depuis le début... L’analyse des subtests des tests de QI permet de faire la différence ainsi que :
- Le domaine perceptif est différent des personnes non autistes
- les pics d’habiletés sont fonctionnellement différents et
Page 125 de son livre, « mémoire de travail, à long terme, du langage, du traitement de l’intentionnalité et des fonctions exécutives on retrouve un déficit dans certaines opérations qu’on qualifiera de complexes. »
Il redit également que la dépression, l’anxiété n’est pas corrélée au fait d’être HPI même si elles sont une comorbidité possible. Aucune étude n’existe la dessus... c’est lui qui le dit...
Je sais pas, il faut le dire comment ?
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je note ce que vous expliquez, et pour moi, en passant, je comprends ce que vous voulez dire, même si je trouve que vous exagérez sur la fréquence de ce genre de cas. Par ailleurs, je ne comprends pas pourquoi vous ne prenez pas en compte les gens "étiquetés" HPI qui passent à côté du TSA. Pour vous, ça donne l'impression que l'autisme est le "nouveau HPI"...hazufel a écrit : ↑dimanche 27 janvier 2019 à 11:58 Dans la vidéo de Mottron justement, la conclusion est que le fonctionnement cognitif est différent entre personnes autistes et personnes « douées », justement...
Cf les subtests des tests de QI, tests de mesure comme les matrices de Raven, etc.
C’est ce qu’on explique depuis le début... L’analyse des subtests des tests de QI permet de faire la différence ainsi que :
- Le domaine perceptif est différent des personnes non autistes
- les pics d’habiletés sont fonctionnellement différents et
Page 125 de son livre, « mémoire de travail, à long terme, du langage, du traitement de l’intentionnalité et des fonctions exécutives on retrouve un déficit dans certaines opérations qu’on qualifiera de complexes. »
Il redit également que la dépression, l’anxiété n’est pas corrélée au fait d’être HPI même si elles sont une comorbidité possible. Aucune étude n’existe la dessus... c’est lui qui le dit...
Je sais pas, il faut le dire comment ?
J'ai envie de dire "si seulement !!" Vous trouvez ça si facile de demander un diagnostic, vous trouvez qu'on parle tant de l'autisme que tout le monde connaît le problème, donc tout le monde va s'y identifier ?
Par ailleurs est-ce que cette identification passe seulement par les réseaux sociaux ? Pour les jeunes, peut-être, mais pour les adultes de 40 ans ou plus, je ne pense pas que cette culture soit si répandue.
Et puis, quand vous effectuez un diagnostic au sein d'une équipe spécialisée, en CRA ou autre structure hospitalière reconnue, si vous avez un autre trouble mental que l'autisme, ça va ressortir, non ? C'est la possibilité d'avoir un diagnostic quel qu'il soit. Je vois mal quelqu'un qui aurait eu le diagnostic invalidé en CRA, et qui aille ensuite chercher autre chose - ou je suis naïve, peut-être (ça ne serait pas mon cas, et autisme ou pas, je reviendrai fidèlement dire ce qu'il en est ici, même si c'est autre chose).
@hazufel : vous pouvez en avoir assez de dire les choses, mais il n'en reste pas moins que les gens n'"entendent" une vérité que quand ils sont prêts, ou que cela correspond à leur langage. Il faut accepter aussi que parfois c'est en pure perte, mais peut-être que ça sème une graine, et que la prise de conscience viendra plus tard... Je suis sûre que si plusieurs "ancien(ne)s" comme vous êtes l'admettaient, ils se souviendraient, ou on leur rappellerait, s'être emballés pareil, ou avoir fait fausse route au moment du diagnostic, surtout s'ils ont été diagnostiqué(e)s à l'âge adulte.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Re: (in)compatibilité HPI et TSA ?
Je ne comprends pas le : « n’entendent une vérité que quand ils sont prêts » dans le cas présent.lulamae a écrit : ↑dimanche 27 janvier 2019 à 13:48 @hazufel : vous pouvez en avoir assez de dire les choses, mais il n'en reste pas moins que les gens n'"entendent" une vérité que quand ils sont prêts, ou que cela correspond à leur langage. Il faut accepter aussi que parfois c'est en pure perte, mais peut-être que ça sème une graine, et que la prise de conscience viendra plus tard... Je suis sûre que si plusieurs "ancien(ne)s" comme vous êtes l'admettaient, ils se souviendraient, ou on leur rappellerait, s'être emballés pareil, ou avoir fait fausse route au moment du diagnostic, surtout s'ils ont été diagnostiqué(e)s à l'âge adulte.
On évoque des sources, des livres, des auteurs, des études. Je ne comprends pas qu’une experience personnelle ou les croyances basées sur rien de tangible puisse tenir lieu de vérité.
Je ne peux pas parler pour les autres mais dans mon cas, je n’ai jamais avancé des choses que je n’avais pas lues ailleurs, et en ayant étudié un sujet...
TSA