Idemelina888 a écrit :Daredevil, ne te méprends pas, je ne disais rien te concernant
Je ne suis pas douée en communication, il m'arrive d'écrire (et de dire) des choses qui s'interprètent à double sens malheureusement, et je n'ai pas voulu te viser en quoi que ce soit
Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
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Re: Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
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Insight Aspie (?) +Aphantasie, prosopagnosie, écholalie, mutisme électif....
Fan de super héros, Daredevil le pygmalion de mon fonctionnement social
Mes doigts sur un clavier communiquent plus de mots que ma bouche...
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Re: Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
Après avoir découvert le SA et que mon SA a été découvert, j'ai décidé d'approfondir le sujet (la SA d'abord et la psychologie au sens plus large ensuite) et je suis en pleine lecture d'Attwood* qui répartit les types de compensation en quatre catégories - mais toutes peuvent avoir leurs inconvénients :
1) La dépression (qui implique le retrait et l'isolement)
2) Le refuge dans un monde imaginaire (qui permet d'approfondir les intérêts spécifiques mais peut couper du réel)
3)Le déni, l'arrogance (se vouloir absolument comme les autres, tenter d'affirmer sa supériorité sur eux ou de rejeter la faute sur eux, ce qui risque de nuire à la qualité des liens sociaux qu'on veut maintenir tant bien que mal)
4) L'imitation (qui permet une intégration de surface mais factice et artificielle en jouant un rôle)
Pour s'intégrer, la 4) semble être à privilégier - bien que la 2) puisse permettre une intégration à terme (l'exemple d'une personne qui finirait par devenir spécialiste reconnu dans son intérêt peut être évoqué), mais il me semble qu'ici, il soit avant tout question de la 4)
Pour ma part, je pense également, comme évoqué plus haut que c'est une affaire de "rentabilité" de type : énergie dépensée/bénéfice (ou absence de préjudice)
Personnellement, je me reconnaissais dans trois profils sur quatre - les 2), 3), 4) - selon les différents moments de ma vie et les différentes périodes : parfois, repli dans intérêt, parfois déni + arrogance (surtout plus jeune), parfois, imitation (surtout à partir de fin de collège et pour l'entrée dans le monde du travail). Quelques questions me sont restées :
1) Sentez-vous que vous relevez aussi de plusieurs catégories ?
2) Ce ressenti peut-il varier avec les époques de la vie, selon les jours même ?
3) Avez-vous toujours eu conscience de compenser ? (ex : je ne m'étais jamais dit qu'en restant des jours enfermé dans ma chambre à lire/écouter de la musique, je compensais, par contre, je savais que je jouais un/des rôle/s mais je me demandais si c'était normal et si c'était normal, pourquoi est-ce que j'avais du mal à le faire par rapport aux autres)
4) Après diagnostic, repensez-vous vos stratégies de compensation - y compris auprès de ceux qui vous ont connu avant ?
Ps : J'ai hésité à créer un fil à part, mais ça ne me semble pas totalement HS - ce forum est le premier sur lequel je me suis inscrit (depuis moins d'une semaine), donc je m'habitue (mais j'ai fait une recherche avant de poster => progrès).
*Le Syndrome d'Asperger, Attwood, p. 16
1) La dépression (qui implique le retrait et l'isolement)
2) Le refuge dans un monde imaginaire (qui permet d'approfondir les intérêts spécifiques mais peut couper du réel)
3)Le déni, l'arrogance (se vouloir absolument comme les autres, tenter d'affirmer sa supériorité sur eux ou de rejeter la faute sur eux, ce qui risque de nuire à la qualité des liens sociaux qu'on veut maintenir tant bien que mal)
4) L'imitation (qui permet une intégration de surface mais factice et artificielle en jouant un rôle)
Pour s'intégrer, la 4) semble être à privilégier - bien que la 2) puisse permettre une intégration à terme (l'exemple d'une personne qui finirait par devenir spécialiste reconnu dans son intérêt peut être évoqué), mais il me semble qu'ici, il soit avant tout question de la 4)
Pour ma part, je pense également, comme évoqué plus haut que c'est une affaire de "rentabilité" de type : énergie dépensée/bénéfice (ou absence de préjudice)
Personnellement, je me reconnaissais dans trois profils sur quatre - les 2), 3), 4) - selon les différents moments de ma vie et les différentes périodes : parfois, repli dans intérêt, parfois déni + arrogance (surtout plus jeune), parfois, imitation (surtout à partir de fin de collège et pour l'entrée dans le monde du travail). Quelques questions me sont restées :
1) Sentez-vous que vous relevez aussi de plusieurs catégories ?
2) Ce ressenti peut-il varier avec les époques de la vie, selon les jours même ?
3) Avez-vous toujours eu conscience de compenser ? (ex : je ne m'étais jamais dit qu'en restant des jours enfermé dans ma chambre à lire/écouter de la musique, je compensais, par contre, je savais que je jouais un/des rôle/s mais je me demandais si c'était normal et si c'était normal, pourquoi est-ce que j'avais du mal à le faire par rapport aux autres)
4) Après diagnostic, repensez-vous vos stratégies de compensation - y compris auprès de ceux qui vous ont connu avant ?
Ps : J'ai hésité à créer un fil à part, mais ça ne me semble pas totalement HS - ce forum est le premier sur lequel je me suis inscrit (depuis moins d'une semaine), donc je m'habitue (mais j'ai fait une recherche avant de poster => progrès).
*Le Syndrome d'Asperger, Attwood, p. 16
Modifié en dernier par Meddio le jeudi 19 avril 2018 à 22:54, modifié 1 fois.
Diagnostiqué SA et HPI
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Re: Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
Excellente et passionnante discussion.
Je suis nouvelle aussi sur le forum ;
Pour répondre à tes questions précises :
1/ oui, j'utilise plusieurs stratégies. Selon les cas, selon l'enjeu (rien à perdre ou besoin de ménager l'entourage), selon ma fatigue, etc...
2/ oui, selon les périodes de vie, j'ai eu plusieurs stratégies. Maintenant, à presque 50 ans, et après une année 2017 très mouvementée et douloureuse, je n'ai plus du tout envie de compenser. Pour une fois, je m'octroie le droit de ne plaire qu'à moi. Et finalement, comme je me respecte mieux, je suis moins fatiguée, moins amère, moins dure avec l'extérieur, et je deviens plus fréquentable !!!
3/ je n'ai jamais eu conscience de compenser.
4/ Depuis que je me questionne sur Asperger, je découvre, en lisant le forum, des stratégies. Je me paye le luxe de les essayer parfois, dans des situations anodines, à toute petite dose. Quelle surprise, ça marche, c'est plus confortable, quel apaisement ! Mais comme je préfère rester peinarde dans mon coin, ce ne sont que des essais, juste pour voir.
Autre changement : j'exprime mieux ma perception à mon mari, ça nous facilite la vie. Lui, il fait l'autre moitié du chemin, c'est-à-dire il est plus bienveillant et patient. Il se retrouve tout heureux de me protéger de cette "fragilité", quelle surprise pour moi qui ai toujours fait le "petit soldat" (impression de devoir toujours combattre et être forte).
Je complète ma contribution avec une remarque, un peu évoquée dans une réponse précédente :
La compensation est une merveille du cerveau humain pour survivre, mais c'est aussi un piège tellement pernicieux, une impasse gravissime...
Si seulement j'avais moins compensé ! Si seulement ça avait été plus visible ! Si seulement...
il y a tant d'années derrière, tant de tristesse qui aurait pu être épargnée... Cette constatation, parfois, me balaye toute entière, m'annihile, c'est si intense... Il faut avoir le coeur bien accroché pour garder le cap solidement. Après tout, y a que dans le marbre du caveau que le définitif s'inscrit, et les prochaines années, elles, elles seront bien sauvées !
On verra après le diag ce qu'il en est au final !
Je suis nouvelle aussi sur le forum ;
Pour répondre à tes questions précises :
1/ oui, j'utilise plusieurs stratégies. Selon les cas, selon l'enjeu (rien à perdre ou besoin de ménager l'entourage), selon ma fatigue, etc...
2/ oui, selon les périodes de vie, j'ai eu plusieurs stratégies. Maintenant, à presque 50 ans, et après une année 2017 très mouvementée et douloureuse, je n'ai plus du tout envie de compenser. Pour une fois, je m'octroie le droit de ne plaire qu'à moi. Et finalement, comme je me respecte mieux, je suis moins fatiguée, moins amère, moins dure avec l'extérieur, et je deviens plus fréquentable !!!
3/ je n'ai jamais eu conscience de compenser.
4/ Depuis que je me questionne sur Asperger, je découvre, en lisant le forum, des stratégies. Je me paye le luxe de les essayer parfois, dans des situations anodines, à toute petite dose. Quelle surprise, ça marche, c'est plus confortable, quel apaisement ! Mais comme je préfère rester peinarde dans mon coin, ce ne sont que des essais, juste pour voir.
Autre changement : j'exprime mieux ma perception à mon mari, ça nous facilite la vie. Lui, il fait l'autre moitié du chemin, c'est-à-dire il est plus bienveillant et patient. Il se retrouve tout heureux de me protéger de cette "fragilité", quelle surprise pour moi qui ai toujours fait le "petit soldat" (impression de devoir toujours combattre et être forte).
Je complète ma contribution avec une remarque, un peu évoquée dans une réponse précédente :
La compensation est une merveille du cerveau humain pour survivre, mais c'est aussi un piège tellement pernicieux, une impasse gravissime...
Si seulement j'avais moins compensé ! Si seulement ça avait été plus visible ! Si seulement...
il y a tant d'années derrière, tant de tristesse qui aurait pu être épargnée... Cette constatation, parfois, me balaye toute entière, m'annihile, c'est si intense... Il faut avoir le coeur bien accroché pour garder le cap solidement. Après tout, y a que dans le marbre du caveau que le définitif s'inscrit, et les prochaines années, elles, elles seront bien sauvées !
On verra après le diag ce qu'il en est au final !
HPI attesté à 9 ans et confirmé au printemps 2018 ; diagnostic Asperger en juin 2019. J'ai l'impression de (re)naître. Il n'est jamais trop tard pour que la vie en vaille la peine
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Re: Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
Message édité
Modifié en dernier par V4V le samedi 5 mai 2018 à 20:07, modifié 1 fois.
Aspie diagnostiqué, nombreuses comorbidités
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Re: Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
J'ai probablement dû utiliser toutes ces stratégies à un moment ou un autre, même si pas toujours consciemment. En tout cas j'ai clairement eu recours au retrait, à me réfugier dans un monde imaginaire (les deux allant souvent de pair) et à l'imitation. Je me suis aussi fait reprocher de paraître arrogante... Souvent dans des contextes où en réalité j'essayais de paraître sûre de moi. Et il y certainement eu du déni (des difficultés sociales), vu que je me suis dit pendant des années que c'était juste une question d'habitude quand j'avais du mal dans certaines situations. Quand j'étais enfant, on pensait de toute façon que mes difficultés venaient de mon HQI et d'une certaine timidité, donc il y a eu du déni de la part de l'entourage aussi.
D'ailleurs j'ai beaucoup de mal à accepter qu'en fait, même si je peux "apprendre", j'aurai toujours du mal dans certaines situations et que ça me demandera toujours des efforts importants, parce que ça signifie que je ne peux pas faire mon travail de la même façon que mes collègues...
Sinon je n'ai pas été consciente de compenser jusqu'au jour où je suis tombé sur des articles concernant la sur-adaptation - là du HQI, ce qui était un peu perturbant: je me retrouvais parfaitement dans les symptômes mais pas du tout dans les causes. Le diagnostic m'a fait comprendre que j'étais bien en sur-adaptation, mais simplement sur autre chose... En revanche à l'adolescence, j'ai eu beaucoup recours à l'imitation et ça, j'en étais parfaitement consciente. Je copiais la coiffure d'une camarade et les vêtements d'une autre... Mais ça ne paraît pas forcément choquant à cet âge-là.
D'ailleurs j'ai beaucoup de mal à accepter qu'en fait, même si je peux "apprendre", j'aurai toujours du mal dans certaines situations et que ça me demandera toujours des efforts importants, parce que ça signifie que je ne peux pas faire mon travail de la même façon que mes collègues...
Sinon je n'ai pas été consciente de compenser jusqu'au jour où je suis tombé sur des articles concernant la sur-adaptation - là du HQI, ce qui était un peu perturbant: je me retrouvais parfaitement dans les symptômes mais pas du tout dans les causes. Le diagnostic m'a fait comprendre que j'étais bien en sur-adaptation, mais simplement sur autre chose... En revanche à l'adolescence, j'ai eu beaucoup recours à l'imitation et ça, j'en étais parfaitement consciente. Je copiais la coiffure d'une camarade et les vêtements d'une autre... Mais ça ne paraît pas forcément choquant à cet âge-là.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: Compensation : simple adaptation ou réelle aliénation ?
- Lucy Anne Livingston et al.: Good social skills despite poor theory of mind: exploring compensation in autism spectrum disorder, Journal of Child Psychology and Psychiatry 60(1), 2018
IQ, EF [executive function] and anxiety appear to be implicated in the processes by which certain autistic young people can compensate for their underlying ToM [theory of mind] difficulties. This tendency to compensate does not appear to reflect the severity of ‘hit’ for ASD per se, suggesting that well‐compensated individuals are not experiencing a milder form of ASD.
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.