Cet objet est une drogue.
L’œuvre de Satan en personne. Le fruit d’un complot savamment orchestré destiné à nous faire abandonner toutes les activités qu’on faisait avant de l’avoir entre les mains.
J’en fais environ 2h30 par jour. Dans le train, pendant ma pause déjeuner, un peu le soir.
Ça me détend, ça m’aide à focaliser mon attention, et ça m’occupe les mains. Le bonheur, quoi.
Avant, quand j’avais un peu de temps libre, je lisais. Vous savez, les trucs en papier avec plein de feuilles et des choses écrites dessus... Ah oui, c’est ça : des livres !
J’ai plein de livres à lire que j’entasse chez moi. Probablement très intéressants, puisque je les ai achetés.
Sauf qu’il y a aussi tous ces fichus cubes qui m’appellent. Une sorte de chant des sirènes, version cubesque. Du coup, comment y résister ?
Avant, je dormais un peu dans le train le soir. J’ai 1h20 de trajet, de quoi faire une bonne sieste.
Mais ça, c’était avant. Je n’y arrive plus, à cause de ce maudit cube.
J’essaie de me sevrer. J’ai entamé un livre super intéressant, mais j’ai quand-même du mal.
Aujourd’hui, pour la première fois depuis des mois, je n’ai aucun cube dans mon sac-à-dos.
Bon, j’en ai quand-même au boulot. J’en ferai ce midi. Mais ce soir, je vais lire. Ou essayer de dormir, parce que je suis un zombie en ce moment...
Bref, le cube c’est pas bien. C’est mal. Faut pas y toucher.
Sus au cube !
Il faudrait inventer des thérapies adaptées. Ou des cures de décubisation. Un truc du genre.
Ou bien, faire des vidéos sur Youtube. À l’instar des vidéos de développement personnel qui y pullulent.
Tiens, une chaîne intitulée « Ras le cube », ça serait sympa...
Je plaisante.
Mais sérieusement, j’ai parfois l’impression que ce truc est en train de me rendre idiot...
Diagnostiqué. CRA, 2016.