Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
J'aimerais savoir comment vous gérez la part de temps
que vous pouvez consacrer à vos intérêts spécifiques.
Pour ma part, comme je vis seule, je peux gérer mon temps libre comme je l'entends.
Spoiler :
Je peux sortir profiter d'une belle lumière pour faire des photos dès que j'ai du temps libre
même si c'est aux heures des repas par exemple.
Je peux prendre tous mes repas devant mon ordinateur.
Mais j'imagine que les Aspies qui ont une famille à gérer ne peuvent en faire autant.
Alors comment réussissez vous à concilier famille et centres d'intérêt ?
Spoiler :
En ce qui me concerne, je le vis plus difficilement
lorsque l'un devient compulsif et que cela empiète sur mon temps de travail
sur le ménage et autres activités contraignantes mais nécessaires.
En ce moment je n'arrive pas à décrocher de Duolingo
et cela impacte un peu trop sur le reste (préparations de classe / gestion du ménage ...)
Je me dis que je manque de volonté pour me fixer une limite claire
et ça m'exaspère car je considère cela comme une faiblesse de ma part.
"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
Duolingo... Cet été, quand j’ai commencé, j’en faisais 2 heures le matin, 1 heure le midi, 2 heures le soir...
Pas de diagnostic.
25/03/19 : entretien d’anamnèse.
10/05/19 : évaluation de l’efficience intellectuelle.
27/05/19 : restitution du bilan psy → H. P. I. et « ensemble d’éléments indiquant la présence associée d’un possible T. S. A. ».
Je ne vis avec personne, bien qu'un week-end sur 2 je vois ma petite sœur et ma mère, et bien ne serai ce que dans ces moments là je prend énormément sur moi, et pourtant le reste du temps je passe 24h/24 et 7J/7 à mon intérêt.
Alors j’espère que ce côté compulsif passera avec le temps (je suis jeune, peut être que ça viens de là ) sinon c'est pas gagné pour avoir un jour une famille
Ceci dit question sérieuse, ça s'est un peu atténué chez vous avec le temps ? (juste pour me rassurer)
Désolé @petitNuage, j'en profite pour poser une question mais si ça te dérange hésite pas à me le dire !
J'imagine que ceux qui ont construit une famille ont dû apprendre à faire des concessions.
Mais la frustration n'est elle pas difficile à gérer ?
Et qu'en est-il du sentiment de culpabilité
de ne pas pouvoir consacrer plus de temps pour leurs enfants ?
(je ne vois pas avoir des enfants et leur dire,
je pars faire des photos, débrouillez vous pour vous préparer à manger
car je ne sais pas quand je rentrerai...
Ou encore faites vos lessives,
je suis trop occupée avec Duolingo pour m'en occuper ! )
"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
Comme mon pseudo le dit, je suis père de famille avec donc une femme, et entre 2 et 4 ados (suivant les semaines) à la maison.
La réponse courte est : avec beaucoup de frustration.
Ce week-end, par exemple, j'ai eu un peu de temps pour travailler sur ma généalogie, sujet que je n'avais pas touché depuis plusieurs semaines faute de temps. J'ai pu y consacrer 30 minutes, ce qui m'a permis d'identifier 2 nouveaux ancêtres avant d'être rattrapé par la patrouille de la vie quotidienne. Ca m'a laissé extrêmement frustré.
De manière générale, je ne me lance pas dans mes intérêts spécifiques si je sais que je n'aurai suffisamment de temps à y consacrer, sinon la frustration de devoir s'arrêter est supérieure à la frustration de ne pas avoir pu me plonger dans ces activités.
En ce moment, j'ai trois activités qui m'appellent (ma généalogie, le refonte du système de gestion informatique du chauffage de la maison, et la transcription en partition de la composition d'un ami) et je choisis en fonction de ma frustration et du temps que j'estime disponible.
J'ai appris, au fil du temps, à limiter mes intérêts à certaines situations (il faut un temps où je recopiais des partitions de Mozart sur mon ordi la nuit, mais seulement quand j'avais des insomnies).
Frustration donc, contrebalancée par les bonheurs de la vie de famille
HPI d'après ma psy, père d'un THPI (diagnostiqué) et d'un HPI (pas encore diagnostiqué)
Jusqu'à 33 ans j'ai vécu à mon rythme, passant souvent des journées complètes à créer des fiches de botanique ou à recopier des livres.
Puis les enfants sont devenu mon intérêt principal, les miens et aussi les autres puisque j'en avais fait ma profession. Ma femme a d'ailleurs beaucoup souffert de savoir que si je devais choisir entre elle et mon métier auprès des enfants, je continuerais à m'occuper des enfants.
La retraite étant arrivée, les enfants partis de la maison, je n' aspire qu'à me retrouver moi-même avec ce qui m'intéresse, sauf que j'ai maintenant une femme "normale" pour qui l'intérêt de vie c'est d'être avec moi, faire des choses ensemble, "s'occuper de moi"... Ou recevoir du monde !
Comme quoi le problème des intérêts spécifiques ou prioritaires ne se pose pas toujours là où on l'attend.
Diagnostiqué par le CRA en 2020 non autiste mais de gros problèmes dans le ressenti des émotions (alexithymie) et dans la communication sociale.
Très mal, c'est compulsif, je ne peux pas m'empêcher de consacrer du temps au détriment de tâches domestiques ou administratives...
J'ai conscience que je dois rééquilibrer la répartition de mon temps.
Je me permets de rappeler que les autistes ne sont PAS égaux vis à vis des intérêts spécifiques :
- Une partie des personnes n'en ont pas (20% selon certains panels)
- Ils peuvent prendre une forme "spécifique" soit en terme de sujet, soit en terme d'intensité (soit les deux).
Si vous êtes concerné par un intérêt spécifique en intensité (= incapacité neurologique de s'en détacher), les conseils des personnes, même autistes, qui sont dans un autre cas ne servent pas à grand chose.
J'ai appris de manière pas toujours très agréable (grosses engueulades quand j'étais enfant) que les "corvées" doivent passer en premier. J'ai fini par tellement intégrer cette consigne que maintenant, je mets mes intérêts personnels en dernier. Comme je suis accessoirement complètement épuisée, j'ai des difficultés pour me concentrer même quand c'est quelque chose sur les chevaux...
C'est extrêmement frustrant comme situation, et j'enrage intérieurement de ne pas arriver à faire ce que j'aime.
Bon sinon quand j'ai du temps et de l'énergie et que je reste "coincée" sur mon sujet, ce qui me rappelle généralement à la réalité à un moment où un autre, c'est quand j'ai faim. Sensation que je supporte très mal donc ça finira par me faire interrompre ce que je fais peu importe ce que c'est. (Parfois ça marche aussi pour l'envie d'aller aux toilettes.)
J'ajoute que je vis seule et que je n'ai aucune envie d'avoir des enfants parce que justement je ne me vois pas comment gérer ça en plus, j'ai déjà assez du mal.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
Je n'arrive pas à gérer...
Du coup, je bosse très peu (je suis à mon compte), donc pas de revenus corrects, pas d'autonomie, et beaucoup de déprime. Et je me traite de merde à longueur de journée.
Diagnostic de "TSA sans déficience intellectuelle".
Petitepetite a écrit : ↑jeudi 13 décembre 2018 à 15:52
Je n'arrive pas à gérer...
Du coup, je bosse très peu (je suis à mon compte), donc pas de revenus corrects, pas d'autonomie, et beaucoup de déprime. Et je me traite de merde à longueur de journée.