Merci pour eux Lulamae.lulamae a écrit : ↑dimanche 2 décembre 2018 à 10:41 Je comprends a posteriori quelle était mon attitude de prof : pour avoir été moi-même harcelée au collège et lycée, j'avais à coeur de protéger les élèves qui subissaient des brimades, et d'user de mon influence (quand j'en avais suffisamment) sur les autres pour valoriser l'élève écarté, utiliser l'humour (gentil) pour lui faire une place dans la classe, mettre en avant ses qualités, etc... Ca demandait une approche d'engagement personnel hors posture habituelle du prof, mais ça marchait. Je ne dis pas que c'était la solution, c'était ce que j'avais trouvé. Ca ne marchait peut-être pas avec tous les élèves non plus.
De part mon expérience d'élève (collège catho), cette attitude de professeur est très rare. Entre ceux qui sont complices, ceux qui ne voient rien, ceux qui font mine de ne pas voir... idem pour les surveillants.
Il y a également de très grosses maladresses (plus ou moins volontaires) :
J'ai souvenir d'être rentrée à la maison un soir de 6ème dans un état d'angoisse tellement fort que ma mère avait fini par me faire avouer quelques brimades (on était loin de l'exhaustivité !) subies. Elle a appelé le CPE pour lui exposer la situation.
Le lendemain, devant toute la classe, le CPE a fait un discours : "La Maman de XXX a appelé. Il parait que vous lui faite des blagues pas très drôles"(oui oui, il a dit "Des blagues". Il s'agissait de violences physiques et verbales). "Alors peut-être qu'elle ne comprend pas votre humour" ( ), "donc sa maman demande que vous la laissiez tranquille" (autrement dit : pas moi !). Le tout avec un petit sourire aux lèvres.
Je vous laisse imaginer la suite. Cela s'est poursuivi tout le collège. Avec la complicité des professeurs qui renchérissaient les brimades. La plupart des temps de pause et des intercours était passé enfermée dans les WC. Sauf quand les surveillants passaient et me disait, alors que d'autres élèves étaient présents et allaient donc se moquer en retour: "On ne reste pas dans les toilettes XXXX !" (sans même s'interroger sur "pourquoi" je restais là, seule. Je n'avais pas le profil à y fumer des joints...
Alors selon moi il y a certes des modules de formation à fournir aux professeurs et encadrants sur "comment faire". Car je conçois que cela puisse être difficile notamment vis à vis de la hiérarchie. Néanmoins, il y a aussi du bon sens. Et ça, si ça fait défaut, les parents et le jeune pour faire tout ce qu'ils peuvent, rien ne changera (voir pire...).
Témoignage peu optimiste mais vécu. J'espère que cette attitude est une exception, ou que les choses ont évolué.