C'est normal: il s'agit de la même petite fille.
Apparemment ce genre de conséquences de la négligence extrême (orphelinats roumains à la fin des années 1980, etc.) est le "trouble réactionnel de l'attachement" dans le DSM et la CIM, où il est indiqué par rapport à l'Asperger en "exclusion" (diagnostic incompatible).
C'est incompatible en théorie, mais dans les faits le spectre TSA est bien composé de gens qui ne sont pas autistes mais rentrent strictement dans les critères actuels des troubles du spectre autistique (comme la petite fille dont il est question).
C'est je pense une des explications au phénomène de "faux-autisme", et d'une certaine manière je rapproche ça de la distinction que fait Mottron entre
autisme syndromique et
autisme prototypique (sauf qu'il n'est pas question ici d'anomalie génétique mais de traumatisme néonatal/infantile majeur).
Le trouble réactionnel ne me semble pas assez "fort" pour ce type de profil, et il ne comprend pas certains critères cliniques observés de façon flagrante. C'est un souci de terminologie important: comme dans le cas de Victor de l'Aveyron, qui semble clairement avoir été un bébé "hautement gênant" laissé dans les bois à attendre de servir de repas aux animaux du coin (pratique ultra courante à l'époque) mais qui a survécu dans l'état que l'histoire a documenté, c'est un "autisme conceptuel/fabriqué" lié uniquement à l'environnement.
Problème étant, d'un côté ces cas sont tellement rares (heureusement) que ça ne vaut pas tellement le coup de créer une catégorie distincte; mais d'un autre côté ça met dans le même sac des nourrissons abandonnés dans les bois ou "tout juste maintenus en vie" dans un coffre de voiture et des enfants nés avec un trouble-neuro-développemental. C'est difficilement acceptable, et pas que pour les familles concernées par les "vrais" TED (la possibilité que ces enfants soient autistes "de naissance" étant existante mais très peu envisageable sérieusement en théorie).
Carapa a écrit :Personnellement, j'ai tendance à être très sceptique sur les résultats obtenus par auto-questionnaires, le gros problème de ceux-ci étant qu'ils engendrent souvent des "biais de remplissage". Cela signifie que tout le monde n'y répond pas de la même manière, à cause 1) de biais de perception de son propre comportement et/ou de celui des autres, 2) de différences dans la compréhension des questions, ou 3) du fait que certaines réponses sont mieux admises dans un groupe que dans un autre; ce qui fait qu'il est en fin de compte très difficile de comparer les résultats.
Plus ça va, plus c'est difficile de recueillir des données fiables concernant l'autisme tellement c'est le carnaval des biais. J'ai même vu passer une étude anglaise où
"L'enquête a été menée auprès de 111 participants se considérant comme autistes" (sans commentaire et pas très envie de mettre un lien).