Être en couple, est-ce possible pour les autistes ?

[eeelllooo]

T'inquiète, j'ai pleinement conscience de ma chance.
Par contre avant j'ai relativement bien vécu mon célibat, car je suis de celles qui pensent qu'il vaut mieux être seule que mal accompagnée. J'ai attendu d'avoir la trentaine pour trouver la bonne personne, mais je n'ai pas non plus cherché désespérément , les choses se sont faites toutes seules.

[PetitNuage]

Les chiffres disent que 80% des Aspies sont célibataires ? Certes. Mais ils disent aussi que 20% ne le sont pas !! .

A voir le nombre de personnes en couple sur ce forum,
je finissais par me dire que l'hypothèse du SA
ne suffisait pas à expliquer mon célibat !

Ce chiffre me rassure sur le fait que cela pourrait être THE explication !

(hypothèses envisagées mais pas retenues au fil des années
- homosexualité non assumée,
- asexualité,
- traumatisme refoulé,
- mauvaise image du couple véhiculée par mes parents ...

Du coup j'avais l'impression d'être une ratée,
manquant de courage pour oser m'engager dans une vie de couple

[scorame]

salut

-Pour ma part si c'est pour faire comme les autres c'est pas la peine , être un robot c'est niet , donc moi je me laisse porter point barre si on doit rencontrer une âme ça se fera .

-Je part du principe qu'avec une neurotypique ya peut de chance que j’exulte et elle aussi ,vue ma manière de vivre et de pensée atypique , à l'envers pourquoi pas je préfère; le travail d'explication n'est pas à faire on se comprend enfin en partie hein , cela dis la difficultés n'est pas plus diluer avec un semblable aspie , déja l'approche est aussi difficile je pense , ensuite les personnalités étant divers elles s'accordent ou non , comme pour les gens lambdas ... mais si je dois aimé c'est pas à moitié .

[Jolteon]

Je me permets de poster ici même si je n'ai pas de diagnostic, j'espère que ça ne dérange pas.

À mon avis c'est possible, mais ça dépend beaucoup du contexte, dans un environnement adapté, en étant un minimum 'bien dans sa peau' et avec la bonne personne.

XX

[scorame]

oui pas facile tout ça jolteon

ne désespère pas surtout , il s'agit d'un environnement adéquat qu'il te faux , comme bcp ici on dira ; tu sais tourne toi vers la méditation pleine conscience , ça te déconnecte de la pensée, vue que la dépression est une accumulation d'idée sombres qui t'enfonce, autant leurs coupé l'herbe sous les pieds .

pour ce qui de votre relation, c'est entre vous que tu trovueras réponses;

bon courage!!

[Space]

Mon expérience n'est pas légitime étant donné que je ne suis pas diagnostiquée.

Depuis le lycée je plais aux hommes (c'est un fait pas une vantardise) mais les hommes ne m'intéressent pas (ni les femmes). J'ai plus de trente ans et j'ai eu seulement trois relations d'un an et demi au maximum. Je ne sais pas pourquoi mais cela n'a jamais été source d'intérêt pour moi : je ne cours pas après les hommes ni après le sexe. Par contre je tombe amoureuse, dès le premier regard et très rarement, et à chaque fois cela devient une obsession : je pense à la personne tout le temps et cela peu durer des années (15 ans pour l'un). Je l'observe et le fixe du regard (de quoi prendre peur je pense), sa présence me fait du bien, je rêve d'être dans ses bras mais cela s'arrête là.

J'ai besoin de garder mes habitudes. Vivre avec moi n'est pas toujours simple, quand j'ai quelque chose en tête rien de m'arrête, je n'apprécie pas tellement qu'on empiète sur mon territoire et que les choses ne se passent pas comme je les avais prévu. J'ai également un problème avec les tâches ménagères : faire mon lit, laver le linge, plier et ranger mes vêtements, ranger mes affaires, faire la vaisselle, faire le ménage... Rassurez-vous je ne vis pas dans une porcherie mais cela me demande des efforts incommensurables de faire ces tâches du coup je procrastine sans modération. Cela m'a toujours posé problème et c'était sources d'engueulades avec mes parents dans mon enfance.

J'ai longtemps rêvé du grand amour et de fonder une famille mais j'ai l'impression que cela m'est inaccessible.

[Cosmic]

Mon expérience n'est pas légitime étant donné que je ne suis pas diagnostiquée.

Depuis le lycée je plais aux hommes (c'est un fait pas une vantardise) mais les hommes ne m'intéressent pas (ni les femmes). J'ai plus de trente ans et j'ai eu seulement trois relations d'un an et demi au maximum. Je ne sais pas pourquoi mais cela n'a jamais été source d'intérêt pour moi : je ne cours pas après les hommes ni après le sexe. Par contre je tombe amoureuse, dès le premier regard et très rarement, et à chaque fois cela devient une obsession : je pense à la personne tout le temps et cela peu durer des années (15 ans pour l'un). Je l'observe et le fixe du regard (de quoi prendre peur je pense), sa présence me fait du bien, je rêve d'être dans ses bras mais cela s'arrête là.

J'ai besoin de garder mes habitudes. Vivre avec moi n'est pas toujours simple, quand j'ai quelque chose en tête rien de m'arrête, je n'apprécie pas tellement qu'on empiète sur mon territoire et que les choses ne se passent pas comme je les avais prévu. J'ai également un problème avec les tâches ménagères : faire mon lit, laver le linge, plier et ranger mes vêtements, ranger mes affaires, faire la vaisselle, faire le ménage... Rassurez-vous je ne vis pas dans une porcherie mais cela me demande des efforts incommensurables de faire ces tâches du coup je procrastine sans modération. Cela m'a toujours posé problème et c'était sources d'engueulades avec mes parents dans mon enfance.

J'ai longtemps rêvé du grand amour et de fonder une famille mais j'ai l'impression que cela m'est inaccessible.

C’est marrant Space je suis presque dans le même cas que toi. J’ai eu une seule copine en 26 ans, j’ai tenu 3-4 ans.
Depuis tout petit je tombais follement amoureux de certaines filles mais après je reculais tout le temps quand je me faisais aborder. J’attends tout le temps qu’on vienne vers moi car je me dis tout le temps que si on s’interesse a moi, elles ont qu’a Venir d’elles même ^^’
J’arrive pas à aborder... Et c’est vraiment frustrant par moment. J’ai donné toute mon énergie à ma seule copine mais en vain...
je pense pas que je sois compatible avec la relation durable, ou alors faut vraiment que je trouve une personne qui SAIT me parler, mais ça, je l’ai jamais vraiment trouvé chez personnes.
Quand je vois quelqu’un qui me plait, je m’imagine l’aborder et je m’en fait un film romantique sans bouger...
Et puis un bon chienchien me sera plus fidèle, ce dont j’ai le plus besoin.

TRISTESSE !

[user3571]

Mon expérience n'est pas légitime étant donné que je ne suis pas diagnostiquée.

Depuis le lycée je plais aux hommes (c'est un fait pas une vantardise) mais les hommes ne m'intéressent pas (ni les femmes). J'ai plus de trente ans et j'ai eu seulement trois relations d'un an et demi au maximum. Je ne sais pas pourquoi mais cela n'a jamais été source d'intérêt pour moi : je ne cours pas après les hommes ni après le sexe. Par contre je tombe amoureuse, dès le premier regard et très rarement, et à chaque fois cela devient une obsession : je pense à la personne tout le temps et cela peu durer des années (15 ans pour l'un). Je l'observe et le fixe du regard (de quoi prendre peur je pense), sa présence me fait du bien, je rêve d'être dans ses bras mais cela s'arrête là.

J'ai besoin de garder mes habitudes. Vivre avec moi n'est pas toujours simple, quand j'ai quelque chose en tête rien de m'arrête, je n'apprécie pas tellement qu'on empiète sur mon territoire et que les choses ne se passent pas comme je les avais prévu. J'ai également un problème avec les tâches ménagères : faire mon lit, laver le linge, plier et ranger mes vêtements, ranger mes affaires, faire la vaisselle, faire le ménage... Rassurez-vous je ne vis pas dans une porcherie mais cela me demande des efforts incommensurables de faire ces tâches du coup je procrastine sans modération. Cela m'a toujours posé problème et c'était sources d'engueulades avec mes parents dans mon enfance.

J'ai longtemps rêvé du grand amour et de fonder une famille mais j'ai l'impression que cela m'est inaccessible.

Ma plus longue relation c'était avec une autre femme autiste, sous la coupe d'une vraie mégère tyrannique. J'ai tenu trois mois, au bout duquel je me suis barré et as du en répondre devant la gendarmerie puis trois interrogatoires par la police. J'ai essayé les escorts girls, bon bah même pour une heure, je trouve ça hyper chiant.

Ouh les tâches ménagères, je les fait une fois le week end voir en semaine pour la gestion des déchets.

En ce moment je suis célibataire et ça me fait buguer quand des femmes mariées de plus de 35 ans viennent me dire que je fais moins que mon âge. Ah bon j'ai trentes ans, j'ai pas la gueule du trentenaire?

[Space]

J'ai essayé les escorts girls, bon bah même pour une heure, je trouve ça hyper chiant.

Ouh les tâches ménagères, je les fait une fois le week end voir en semaine pour la gestion des déchets.

Olaaa moi ce serait un miracle de les faire tous les weekends, je suis plutôt à une fois par mois... J'ai des affaires que je n'ai toujours pas rangé depuis plus d'un an, elles sont en vrac dans le bureau. Ce n'est pas une question d'éducation car ma mère est maniaque, rien ne traine chez mes parents. Ce qui était une grande source de souffrance chez moi : elle rangeait tout ce que je laissais à trainer ! Et pourtant j'ai eu envie de tout ranger, plusieurs fois, mais je n'acte jamais. Je n'ai aucune explication. Encore aujourd'hui je devais faire le tri dans tous mes vêtements, cela fait plusieurs mois que je veux le faire, mais j'ai encore passé ma journée sur le PC a faire des recherches sur l'autisme de haut niveau.

En ce moment je suis célibataire et ça me fait buguer quand des femmes mariées de plus de 35 ans viennent me dire que je fais moins que mon âge. Ah bon j'ai trentes ans, j'ai pas la gueule du trentenaire?

Pareil, tout le monde me donne 25 ans voir un peu moins alors que je suis trentenaire. Cela me fait bien rire quand on me sort "toi tu es jeune, tu ne peux pas comprendre" tout en sachant que le personne n'a que trois-ans ans de plus.

[lulamae]

Bon, je précise à toutes fins utiles qu'à l'heure actuelle je ne suis pas diagnostiquée. Toutefois, je lis le fil et vos contributions font écho à mon questionnement à ce sujet.
J'ai vécu en couple (mariée) 18 ans, après avoir eu une succession de relations ne dépassant jamais un an. J'ai ensuite été en couple 3 ans. Ca n'était pas très épanouissant, surtout le mariage, mais j'ai du mal à me séparer, même quand j'ai une relation toxique.
Première remarque : la manière dont la relation s'engage conditionne la suite, je reste comme bloquée sur le ressenti du début.
L'amour romantique et sexuel, ce n'est pas du tout pour moi : ça s'apparente à une drogue dure, je suis complètement accro à la personne et je ne pense qu'à elle. C'est une grande source de souffrance, mais je fais un travail sur ça, et je pense que je ne me laisserai plus avoir.
Je rêve de vivre un amour qui ne me fasse pas de mal, mais en attendant, j'arrive sur le tard (j'ai 50 ans !) à avoir plusieurs belles amitiés avec des hommes - étant hétéro de fait, je ne mentionne que celles-là, bien sûr. C'est une forme d'amour aussi, plus douce et vraie, et j'y trouve une grande satisfaction.

[Christotophe]

Je suis en couple avec ma compagne depuis presque 12 ans. Aujourd'hui, nous avons un enfant de 16 mois. Cela va faire un an que j'ai été "diagnostiqué" autiste asperger (je mets ce mots entre guillemets parce que c'est le terme consacré mais, à ma connaissance, ce sont les maladies qu'on diagnostique).

A la lumière de ce que je sais de moi aujourd'hui, je comprends mieux notre passé ensemble. Il nous est arrivé de nous séparer temporairement, c'est toujours venu de moi. Par moment je ressentais l'envie de tout quitter, de changer de vie, que notre histoire d'amour n'était plus. Nous nous sommes toujours remis ensemble parce que je n'ai jamais voulu baisser les bras, l'envie était parfois très forte mais je suis pugnace. Aujourd'hui encore, j'en passe par des périodes de doutes, je sais aujourd'hui que dans ces moments là, la meilleure chose à faire, c'est de me retrouver seul, de prendre du recul. Je pense que ces phases de remise en question sont liées à mon autisme et qu'il ma faut par conséquent parvenir à les gérer. J'ai souvent eu la sensation que vivre en couple était une manière d'éxister en société. Je m'en faisais une fausse image. Pour moi, le couple ne pouvait être que fusionnel ou n'était pas. Du coup, je me suis souvent mis énormément de pression m'amenant le plus souvent à un état d'épuisement tel que la crise devient inévitable.

En conclusion, je dirai qu'il est évidement possible d'être en couple en étant Aspi, ça n'est pas facile tous les jours mais on y arrive. Le plus important est peut être de trouver la bonne personne, celle qui sera suffisament compréhensive. J'ai la chance de vivre avec quelqu'un qui l'est.

[hazufel]

Voici un excellent document de 20 pages, guide à l’usage des couples autistes / non autistes :

Guide de survie en couple - autiste / non autiste

Rédigé par plusieurs personnes de l’AFFA, avec des exemples pour essayer de trouver un mode de communication / compréhension entre autistes et non autistes.
Je le trouve très bien fait

A noter :
« Certaines parties de ce guide peuvent être élargies à des couples où les deux partenaires sont autistes ou à d’autres types de relations entre autistes et non autistes : relations amicales, relations intra-familiales, au sein des fratries, etc. »

[Dehlynah]

Merci, ce guide est précieux.
Au fond la question serait plus je crois : la cohabitation est-elle possible pour les autistes?
Vivre dans un grand espace où les rythmes de chacun sont respectés ou on n'empiète pas sur l'intimité de l'autre, pour moi ce serait possible je pense.
Ce qui me pose problème au fond ce n'est pas tant le couple que la cohabitation en général et tout ce que ça implique comme désagréments sensoriels.
Pour le coup, je ne pense pas être capable de pouvoir m'adapter à un autre.
Après presque 15 ans de vie commune, et un épuisement total, je ne m'imagine absolument pas revivre avec quelqu'un - être amoureuse, aimer quelqu'un : oui, mais sans vivre avec lui ou elle - on peut être aussi un couple de cette manière je crois, à sa manière donc. Après, j'étais avec quelqu'un de particulièrement irrespectueux , du style à commencer des travaux à 21h, à passer l'aspirateur à 22h, à préparer du poisson frit à 23h etc. Je lui ai souvent dit qu'il devrait vivre seul. D'ailleurs on a souvent eu des chambres séparées, chacun avec ses affaires, sa chambre était son bureau en fait (un geek forcené qui tape sur son clavier d'ordi jusqu'à 3h du mat), j'ai fini dans le salon, sans véritable espace, intimité pour moi.

[hazufel]

Vivre dans un grand espace où les rythmes de chacun sont respectés ou on n'empiète pas sur l'intimité de l'autre, pour moi ce serait possible je pense.
Ce qui me pose problème au fond ce n'est pas tant le couple que la cohabitation en général et tout ce que ça implique comme désagréments sensoriels.

C’est, je pense, la condition pour pouvoir arriver à gérer la cohabitation.
Après ce que tu as vécu, je comprends que tu aies pu être en épuisement avancé
Même quand on adore quelqu’un et qu’on s’entend bien avec, la surcharge sensorielle arrive assez rapidement, d’autant plus quand on est fatigué.
Je préfère ranger et nettoyer la cuisine, parce que mon mari fait trop de bruit quand il le fait (mais il fait à manger ) et il m’arrive parfois de dire à mes fils de se taire / d'arrêter leur tintamarre assez rudement quand je n’en peux plus. Je reste un bon moment dans la cuisine le soir pour ranger et même si elle est ouverte sur la pièce à vivre, les autres sont ailleurs à ce moment là et j’ai insonorisé une partie du parquet des chambres du haut.
On peut aussi vaquer à des occupations dans différentes pièces / dehors et c’est précieux.
Je ne supporte pas la cohabitation dans les petites pièces non plus et ça m’a été destructeur par le passé...
même aujourd’hui quand je travaille à la maison deux jours par semaine, je ferme la porte et je mets mon casque à réduction de bruit. Sinon je suis sous tension d’entendre le moindre truc en bas...

[Clovis]

Je me retrouve bien dans vos messages.

La cuisine est mon refuge. J'ai du mal à laisser ma femme y accéder quand j'y suis. Avec la fatigue j'ai déjà du mal à supporter le bruit que je fais en lavant la vaisselle alors si c'est ma femme ça devient carrément insupportable...

A part en week-end si vraiment je suis détendu ou en vacances je préfère d'ailleurs très largement prendre mon petit-déjeuner et me préparer seul...

Quand je n'ai pas au moins une heure tranquille avant de retrouver ma femme le soir ça peut aussi être compliqué.

Heureusement dans la maison on fait pas mal de choses chacun de son côté ou bien des choses très calmes comme lire côte à côte.