Être en couple, est-ce possible pour les autistes ?

[Meddio]

Oui, je ne le pensais même pas en terme d'asperger, mais en terme d'humain voire d'espèce vivante. Sinon, je ne vois pas quel intérêt.

[Anahata]

Merci pour votre réponse !

[Alceste]

Comme réponse aux tous derniers échanges, je vais faire un parallèle :

Pourquoi manger ?

Juste pour subsister, ou pour le plaisir de goûter des saveurs, ou pour le plaisir de partager un moment convivial, ou pour afficher quelque chose (on peut manger plus et pour plus cher que son voisin, il y a des gens pour qui ça compte).

Il y a aussi comment manger ?

Seul, en famille, entre "amis" (là je me sens obligé de mettre des guillemets) ; au restaurant, dans la nature, chez soi ; de la viande, des légumes ; de la nourriture de grande surface, de chez le traîteur du coin, fait maison ; bio, local, industriel ...

Vivre à deux c'est pareil : il y a plein de raisons et de façons possibles.

Si on ne sait pas pour quoi, c'est qu'on n'est pas prêt ... il faut expérimenter encore !

Et écouter son cœur (son instinct).

Sans oublier que la Vie est belle par les ÉMOTIONS qu'elle procure. Nous ne sommes pas des légumes. Nous avons conscience. La conscience se nourrit d'émotions. Il ne faut pas en avoir peur, il faut apprendre à les gérer, pour pouvoir en profiter.
Vivre à deux est une merveilleuse source d'émotions (bonnes et mauvaises, c'est le jeu).

[Anahata]

Bonjour Alceste, je ne crois pas liés les faits de ne pas savoir pour quoi et ne pas être encore prêt. Du moins je ne vois pas ce qui relie de manière logique ces deux propositions.

Bon et bien que chacun continue d'être heureux dans ce qu'il a ou alors, que la vie apporte des changements bénéfiques !

[Artelise]

Je prends le sujet en cours et ne répondrai qu'aux questionnements qui ont été formulés dans les deux dernières pages de ce fil.
Par soucis d'honnêteté intellectuelle, je me limiterai à ce que je connais et donc, de manière très subjective, à mon vécu et mes ressentis personnelles.
Je n'ai pas été diagnostiquée, mais même la psy de mon fils, pense que je suis une aspergirl...

Personnellement, j'ai commencé à ressentir l'envie de partager ma vie avec quelqu'un lorsque j'ai eu fêté mon 20e anniversaire, à peu près. Désir fluctuant au début, puis de plus en plus intense au fil des mois et des années. Ce que je cherchais alors, c'était une personne qui soit capable de me comprendre et de m'accepter telle que j'étais avec mes sautes d'humeurs, mon besoin de solitude, mon côté indépendant (développé au cours de mon adolescence et en tant que jeune adulte avec le sentiment que la seule personne si qui je pouvais réellement compter c'était moi-même) et mon psoriasis (très envahissant à l'époque) - entre autres. Je cherchais également quelqu'un avec qui partager et discuter. Quelqu'un avec des centre d'intérêts communs ; quelqu'un qui pourrait me soutenir dans les moments difficiles et que je pourrais soutenir à mon tour.

Toutefois et malgré un désir, un besoin, de plus en plus pressent de trouver un compagnon de route, il était en même temps hors de question de partager la vie de la première personne venue. Il vaut mieux être seule que mal accompagnée, était mon credo.

Finalement, j'ai fini par croiser la route d'un homme qui prenais du plaisir à lire les mêmes genre de livre que moi, s'intéressait aux même films que moi, fréquentait le même forum de discussion, était ouvert d'esprit, curieux d'apprendre de nouvelles choses, de partager ses connaissances et qui avait une forme d'humour auquel j'étais sensible. (entre autres choses, évidemment). Il a éveillé mon intérêt. Je me suis intéressée à lui de plus près et, après de longs mois d'hésitations à ruminer sur la meilleure façon de présenter les choses, comment, à quel moment, j'ai fini par lui expliquer qu'il ne me laissait pas indifférent. Il m'a dit que c'était réciproque... et... (je vais pas tout vous raconter non plus, hein) on a finit par se marier.

Notez bien que je n'ai jamais ressentit de réelle passion ou d'envolées romantiques ou d'émotions très violentes comme d'autres couples autours de moi ont pu éprouver (au point qu'il m'est arrivée parfois de me demander si j'étais vraiment amoureuse). Mais une chose est sûre, cette homme me convient. Et je lui conviens. Nous avons trouvé une forme d'équilibre dans notre couple et j'éprouve beaucoup de tendresse pour lui. Je ne supporte pas qu'il souffre et j'ai envie d'être et de rester à ses côtés parce que, ensemble, nous sommes bien. Nous avons deux enfants merveilleux et notre famille est soudée et unie.



Pour sortir de mon cas, je pense surtout que chacun est différent (et je ne parle pas seulement du fait qu'un autiste sera toujours différent d'un autre autiste), je parle des gens, en général. Et notre désir (ou absence de désir) de se mettre en couple ne se justifiera ou ne s'expliquera jamais de la même manière. Il faut, dans ce domaine, accepter ce que l'on ressent (ou pas) et accepter aussi l'idée que rien n'est fixé dans le marbre. Nous sommes ce que nous sommes, mais la vie nous façonne seconde après seconde et ce que l'on croyait vrai un jour peut s'avérer faux le lendemain (terme à prendre au sens de "futur plus ou moins proche"). Ainsi, quelqu'un qui n'éprouve pas le désir de vivre en couple un jour pourra en éprouver le désir le lendemain. Il suffit parfois d'une simple rencontre, finalement. Ou pas.

Une chose me semble sûre en tout cas. Si un Asperger / une aspergirl souffre de la solitude et éprouve le désir de trouver une personne qui puisse partager sa vie, il ne faut surtout pas qu'elle regarde les statistiques en se disant que c'est "foutu". Les chiffres disent que 80% des Aspies sont célibataires ? Certes. Mais ils disent aussi que 20% ne le sont pas !! Tout est possible dans la vie. Il suffit parfois simplement d'ouvrir son cœur et son esprit à la possibilité que ce que l'on désir se concrétise, et de continuer à y croire. AMHA, évidemment.

[Anahata]

Bonjour Artelise, agréable votre témoignage !
Amha ?

[Artelise]

Amha ?

A Mon Humble Avis.

[Anahata]

Ah okkkkk trop fort !!!! C'est une invention de toi ou un truc qui va me faire passer pour une mamie comme lorsque j'ai découvert la connexion partagée des années après ?

[Artelise]

Non, ce n'est pas de mon invention.
J'ai moi-même fait connaissance de cet acronyme, il y a quelques années déjà sur un autre forum.

Mais ne t'inquiète pas, on ne peut pas tout savoir. Je suis heureuse de t'avoir appris quelque chose.

[Anahata]

(sur le coup j'ai cru que tu citais un chef spirituel hindou hihi Amma)

[Mélimélo5]

Ma vie sentimentale n'a jamais été concluante.
J'ai fais beaucoup de rencontres dans ma vie, j'ai été en couple, plusieurs fois mais cela ne durait en général que deux ou quatre mois.
Plus jeune mes amies passaient en premier, puis mes études. Je ne me projetais pas en couple, ça me semblait trop compliqué de tout gérer.
Aujourd'hui je dirais que je me suis habituée à ma solitude, j'aime être chez moi comme dans un cocon et un homme risquerait de tout perturber, de changer mes repères.
J'ai aussi eu quelques flirts, par naïveté sûrement, je me suis faite avoir plein de fois, à penser que la personne était sincère, j'ai eu des mauvaises expériences voire même des très mauvaises.

Depuis je préfère rester seule, je fais plus attention maintenant et j'attends longtemps, le temps de bien connaître la personne, avant de la laisser se rapprocher.

J'apprécie un ami, pour le moment on apprend à se connaître. Il me plaît mais mon côté renfermée et complexe font que je mets des barrières pour me protéger aussi.
C'est quelqu'un de confiance et de très attentif et réservé. On a un peu le même tempérament et en plus on a le même avis sur pas mal de choses.

Mais mon célibat me convient et j'ai tellement d'interrogations sur ma vie en ce moment comme le trouble asperger..

[eeelllooo]

OUI on peut être autiste et en couple !
D'ailleurs on peut être en couple avec une personne neurotypique.
C'est mon cas depuis six ans. C'est parfois compliqué mais rien qui ne peut être résolu avec une bonne communication.

[Anahata]

Réponse à la question : pas pour moi. Qui sait si la vie me fera vivre quelque chose de beau un jour ? Je n'attends rien. Je ne veux plus rien.

[eeelllooo]

Réponse à la question : pas pour moi. Qui sait si la vie me fera vivre quelque chose de beau un jour ? Je n'attends rien. Je ne veux plus rien.

Ne rien attendre = ne pas risquer d'être déçue.
Et ne pas être à l'abri d'une bonne surprise ! (C'est ce qui m'est arrivé. Après des années de célibat, j'ai rencontré LA personne avec qui le courant est passé pour de vrai)

[Anahata]

Cool tant mieux. Tu fais partie des chanceux. Désolée mais bon, j'arrive à un point de désespérance assez profond.