Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
mikkel a écrit :Désolé pour le hors sujet mais je pense aussi aux animaux, à certaines espèces qui préfèrent se laisser mourir que subir. Notamment le zèbre : (voir à 3'30) https://www.youtube.com/watch?v=1xO2Ea5geMc ou le cerf qui peut rentrer dans des crises de paniques folles.
Je ne trouve pas cela hors-sujet.
Parmi les trois possibilités motrices de survie, il y a : fuir, lutter et se terrer (se cacher).
Selon ma compréhension, le traumatisme survient lorsque l'animal, ou l'homme, ne peut effectuer aucune d'elles.
David Berceli a mis au point une technique (TRE - Trauma Release Exercise) pour faire sortir cette énergie et que la vitalité stockée se remette à circuler. Il y a plein de vidéos sur sa chaine YouTube : https://www.youtube.com/user/davidberceli/videos
L'exercice en lui-même est simple.
Je me dis qu'il faut le pratiquer dans le cadre d'un (ou l'accompagner d'un) suivi psychothérapeutique.
@Meddio :
Je me dis que l'écriture est, comme vous l'avez écrit, un exutoire, mais je ne pense pas que ce soit un soin.
minicil a écrit :Dans La forteresse vide, Bruno Bettelheim se demande pourquoi des prisonniers de camps se laissent mourrir alors que d'autres survivent.
(p. 96 éditions Gallimard)
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
minicil a écrit :
Je me dis que l'écriture est, comme vous l'avez écrit, un exutoire, mais je ne pense pas que ce soit un soin.
Si, l'écriture est utilisée par les professionnels, voire dans des ateliers d’écriture pour aider à exprimer les pensées qui assaillent continuellement, et surtout les émotions qu’elles peuvent déclencher. Ça me parait au contraire plus que pertinent pour les personnes autistes ou avec des difficultés de communication sociale.
Il doit certainement y avoir des thérapies à base d'écriture. Je pense plus particulièrement à ce qu'on regroupe sous le nom d'art thérapie - qui m'a été proposé par le psychiatre qui m'a diagnostiqué (mais art thérapie axée sur la musique).
J'ajoute que ma mère (éducatrice spécialisée pour sourds et muets, formée à l'art thérapie) m'avait inscrit de force à des ateliers d'écriture. Je pense qu'ils ont joué un rôle clef dans la pratique de mon métier actuel. En gros, il fallait écrire des textes et après, on était "obligé" de les lire au groupe. J'ai été totalement réfractaire à la lecture, j'ai d'abord refusé, puis, j'ai bien voulu donner mes textes à lire par quelqu'un, enfin, devant la bienveillance des autres, je me suis mis à les lire moi-même, puis à apprécier le faire jusqu'à participer à des spectacles lecture/théâtre (ce que j'avais bien entendu refusé au début) et jusqu'à en faire un métier : un professeur, n'est-ce pas un acteur qui met en scène ses savoirs tel qu'il les a mis en forme ?
Donc l'écriture peut avoir de vrais enjeux thérapeutiques. Après, mon exemple ne traite pas du ressassement ou du sommeil, mais il indique, je pense, que c'est une piste sérieuse à suivre.
Ce sujet est vraiment intéressant et surtout le lien pour les ruminations de la pensée.
Je viens donc de comprendre mon cas sur les sauts d'humeur (cyclothymie) : les ruminations m'épuisent sur une semaine et causent la dépression, ensuite après la dépression peut venir l'hypomanie. Mais la question est : d'où vient les ruminations? Peut-être d'une pensée autistique justement...
Pour couper court aux ruminations, je pratique une stratégie simple et qui fonctionne (en tout cas, pour moi), c’est de parler à mon cerveau comme s’il était une entité extérieure – et si possible avec un peu d’humour.
Exemples :
« Dis, ça fait 3 fois que tu me répètes ça, change de disque ! »
« Tu sais très bien que ce n’est pas à 3 heures du matin que tu vas résoudre ce problème, alors mets-le dans un coin et on en reparle demain »
« Tu radotes, papi »
À voix haute, ça marche encore mieux
Estran a écrit : ↑mardi 30 avril 2019 à 15:41
Pour couper court aux ruminations, je pratique une stratégie simple et qui fonctionne (en tout cas, pour moi), c’est de parler à mon cerveau comme s’il était une entité extérieure – et si possible avec un peu d’humour.
Exemples :
« Dis, ça fait 3 fois que tu me répètes ça, change de disque ! »
« Tu sais très bien que ce n’est pas à 3 heures du matin que tu vas résoudre ce problème, alors mets-le dans un coin et on en reparle demain »
« Tu radotes, papi »
À voix haute, ça marche encore mieux
C'est vrai que c'est une méthode plutôt efficace que je pratique aussi, pas forcément avec ce genre de phrase, mais je dialogue avec moi-même, en prenant deux positions opposées : l'une est celle qui rumine, et qui essaie d'expliquer pourquoi c'est justifié et quelles sont les raisons de ses ruminations, et l'autre qui fait mine de comprendre ou de poser des questions mais en appuyant sur le caractère excessif ou les interprétation erronées.
Bien sûr, c'est la seconde voix qui a raison, le challenge consistant à ce que la voix intérieure s'en convainque.
Par exemple, je vais ruminer sur une interaction que je n'ai pas su gérer au travail.
Là, la voix 2 pourra me dire quelque chose comme : c'est vrai tu as raison, tu gères toujours très mal, ça ne se passe jamais bien, tu devrais arrêter de travailler.
Ce qui va me pousser à lui répondre que non, ce n'est pas si radical, le même jour j'ai eu cette autre interaction avec cette autre personne qui s'est bien passée.
Et ainsi de suite.
Heureusement, je vis seule, donc je me tenir ce genre de discours à voix haute sans que l'on me pense folle.
Je viens de répondre sur le topic de la communication non violente (CNV). Je me rends compte que celle ci permet une ne pas ressasser certains événements qui arrivent lors d'une conversation. Les problèmes sont desamorcés avant d'apparaître.
Bien sûr ça n'est pas valable dans toute situation, mais cela permet d'aborder les choses d'un autre point de vue.
THPI, Asperger, dépression sévère et résistante depuis 3 ans
la folie est de toujours se comporter de la même manière et de s'attendre a un résultat different
A. Einstein