Etre sociable et drôle.

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Cjay
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Etre sociable et drôle.

Message par Cjay »

Bonsoir à tous.

Un sujet pour toutes les personnes de ce forum.

Au-delà de certaines situations difficiles, je suis une personne assez sociable et drôle.
En effet, depuis l'adolescence ma couverture principale c'est l'humour, que j'adore pratiquer dans toute situation (en fait l'humour me détend surtout moi dans certaines situations). Ca a toujours bien marché jusque là, du coup j'adore l'effet que ça fait, faire rire les gens c'est être agréable à leurs yeux.
Après, il est vrai que depuis mes 14 ans que ce soit au niveau des amitiés, études ou au niveau professionnel, je ne fréquente quasiment que des personnes en lien avec mon intérêt restreint puisque je suis musicien.
On connaît donc l'ouverture d'esprit et la souplesse de ces personnes intéressées par l'artistique.
J'ai donc plutôt de la chance.
Cela signifie que je m'intègre assez bien partout.

Entre mes 17 et 21 ans grosso modo, j'avais pas mal de camarades avec qui je faisais la fête. On riait un peu mon excentricité et le fait que je pouvais être cash et sans pudeur, quelque soit mon interlocuteur, donc mon manque d'adaptation sociale (qui à l'inverse du renfermement va vers l'expansion).

Ma psychologue m'a dit qu'au-delà du SA, la personnalité joue et la mienne est très expansive.
En soi mon déficit de connaissance des codes sociaux tend plutôt à expliquer pourquoi je ne faisais pas trop d'efforts pour être cordial ou adapter mon débit de parole ou les thèmes abordés à mes interlocuteurs qui bien sûr, je ne le voyais pas, pouvaient se trouver gênés, ou se moquer de moi.

Mais depuis que je travaille à plein temps, je ressens une immense fatigue, et donc les personnes que je connaissais avant ne me reconnaissent presque plus dans mon énergie et je deviens plus renfermé, mes traits autistiques ressortent beaucoup plus (sensibilité à la lumière et à certains bruits, évitement de certains contacts).
En particulier depuis mon diagnostic récent, j'ai l'impression de ne plus avoir l"énergie de faire d'efforts...

Des avis? Des expériences?
En Psychologie spécialisée TSA: ADI-R passé, et diagnostic TSA posé selon DSM + comorbidités.
Il me reste à confirmer ce diagnostic auprès d'un psychiatre (CRA? Libéral, à voir)...
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hazufel
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par hazufel »

Personnellement je ne suis ni l’un ni l’autre. Je passe mon tour donc :lol:
TSA
biscotte
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par biscotte »

Bonjour,
Moi je suis assez excentrique et avec un humour cru. Assez décalé pète sèche et on m'a même dit un jour acide.
Mais qu'est ce que je m'épuise vite!
C'est ce que j'ai réussi à mettre en place comme camouflage...
Le travail me créé des angoisses énormes avec ma hiérarchie je suis en souffrance en équipe comme petite à l'école.
Mais je communique beaucoup et suis très avenante c'est ma personnalité.
Actuellement je suis en pré diagnostic et j'ai des signes qui ressortent .
Mes camouflages s'effacent pour laisser apparaître d autres choses.
Psychologue =TSA
Psychiatre Pré-diagnostiquée= TSA
En attente de diagnostic TSA au CRA de Bordeaux :innocent:
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lulamae
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par lulamae »

Je ne suis pas diagnostiquée, donc mon échec professionnel qui date de deux ans, ainsi que mon retrait social récent ne peuvent être forcément imputés à l'autisme.
J'ai enseigné pendant 24 ans, croyant le faire sans difficulté, croyant être sociable et à l'aise, dominer mon sujet (je pouvais faire cours sans aucune note, avec "tout dans la tête"), et amusant mes élèves avec mes taquineries.
Je ne me rendais pas compte qu'ils ne comprenaient pas forcément mes liens, mes sauts du coq à l'âne (pas forcément autiste ça), mon humour bizarre, ma dureté/ma trop grande gentillesse, le fait que je surinterprétais constamment (un jour, une élève me l'a dit, je suis tombée des nues), parce que je les regardais en classe et n'arrivais pas à saisir leur expression, s'ils étaient vraiment intéressés ou moqueurs - c'était horrible, je n'avais aucun point de repère "visuel".

J'entendais mal si un élève chuchotait, non loin d'un autre qui participait, si une chaise grinçait, un stylo tapait... C'est allé de pire en pire, et le fait que j'ai changé quatre fois d'établissement en 6 ans, ainsi que l'âge, le public plus difficile, mes "manies" ont été de moins en moins acceptées, et jusqu'à la Direction qui ne m'a plus soutenue, et m'a remise en cause. Mais j'étais incapable de comprendre ce qui n'allait pas, mettre le doigt sur mes difficultés. En cours, il m'est même arrivé, me trouvant dépourvue, de me renfermer en moi-même quelques instants, de "disparaître". J'ai tenu 8 semaines...

Je m'accrochais à un passé que je voyais plus prestigieux, sans voir que c'était surtout une illusion.
J'avais eu une jeunesse festive à la Fac, l'impression d'être entourée, d'avoir une vie "rock'n roll", même si ça passait par pas mal d'alcool pour supporter les soirées, où je me sentais cruche et maladroite.
J'ai toujours cru être à l'aise socialement, et le pire, c'est que j'ai donné une fausse image de moi, même ma famille croit que je me lie facilement, alors que je suis timide et me pose toujours mille questions, et suis paralysée à l'idée de faire connaissance avec une personne inconnue. Bien sûr, avec mes proches, j'ai un "rôle" tout dévolu, donc je le joue, ou plutôt je l'ai joué jusqu'à cette année, je suis la rigolote étourdie qu'on attend, c'est un "attendu" qui après tout me rassure, que je connais bien, donc pourquoi pas ?

Depuis que j'ai commencé à me questionner (en janvier), sans qu'il y ait eu encore diagnostic (un vague pré-diagnostic, avec accord oral de la neuro-psychologue pour l'exploration du CRA), j'ai explosé "en plein vol" (un peu rase-mottes, le plein vol, depuis mon divorce), et je ne supporte plus grand-chose. Je suis en arrêt, plus moyen de travailler du tout pour l'instant, je me fais violence pour m'occuper chez moi, sortie ma chienne, mais pas question de voir des gens, j'évite le plus possible. J'essaie de gérer deux ados à la maison, seule.

J'ai eu depuis quelque temps ici une attitude un peu provocante "je suis autiste", je me reconnais dans l'autisme. Je crois que ce n'est que le reflet de ma détresse, un refus d'être différente, une peur fondamentale d'être juste étrange, alien, comme je me suis toujours sentie, sans que ça s'explique, que je ne sois rien de connu, qu'il n'y ait personne comme moi. Je ne suis pas sûre d'avoir envie d'être autiste, mais je voudrais bien être quelqu'un d'acceptable, et pas isolée de tout le monde.

Toi, tu as le diagnostic, donc ça doit t'aider à te comprendre ?
Peut-être aussi que tu t'autorises à fonctionner comme tu es vraiment, au fond de toi ? Ou alors c'est une phase temporaire, et ça va se réajuster ?
Désolée pour ce long pavé, j'ai essayé d'examiner ce que je pouvais dire, car ton sujet me parlait.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Cjay
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par Cjay »

Oui je me reconnais beaucoup dans tes écrits. Cest vrai que la vie étudiante est facile à supporter car on a peu d'heures de cours et peu de fatigue donc plus d'énergie pour la fete et la socialisation. Aujourd'hui je m'entends bien avec certains de mes collègues avec qui je ris ou parle de mes intérêts. Avec d'autres cest beaucoup plus dur. Les conversations sur la pluie et le beau temps m'indifferent et je ne sais comment les gérer. Jai également toujours eu l'impression d'être différent et beaucoup plus vulnérable que les autres, ma résistance au stress est très faible et jai passe plusieurs années entre mes 21 et 26 ans à chercher ce qui n'allait pas donc à expérimenter pas mal de choses vouées à l'échec. On m'a diagnostiqué une dépression. Ma copine, ainsi que plusieurs personnes de mon entourage m'ont orienté vers l'autisme et à l'annonce de mon diagnostic personne n'a vraiment été surpris à part moi meme haha.
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PetitNuage
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par PetitNuage »

J'essaie de pratiquer l'autodérision pour essayer d'alléger le regard des autres sur moi
me moquer de mes singularités ... :roll:

Mais je n'ai pas l'impression que ce soit le type d'humour qui parle le plus aux autres ! :D

"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"
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lulamae
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par lulamae »

Cjay a écrit :Oui je me reconnais beaucoup dans tes écrits. Cest vrai que la vie étudiante est facile à supporter car on a peu d'heures de cours et peu de fatigue donc plus d'énergie pour la fete et la socialisation. Aujourd'hui je m'entends bien avec certains de mes collègues avec qui je ris ou parle de mes intérêts. Avec d'autres cest beaucoup plus dur. Les conversations sur la pluie et le beau temps m'indifferent et je ne sais comment les gérer. Jai également toujours eu l'impression d'être différent et beaucoup plus vulnérable que les autres, ma résistance au stress est très faible et jai passe plusieurs années entre mes 21 et 26 ans à chercher ce qui n'allait pas donc à expérimenter pas mal de choses vouées à l'échec. On m'a diagnostiqué une dépression. Ma copine, ainsi que plusieurs personnes de mon entourage m'ont orienté vers l'autisme et à l'annonce de mon diagnostic personne n'a vraiment été surpris à part moi meme haha.
Je me reconnais dans ce que j'ai mis en gras. pas d'intérêt pour les conversations "creuses", difficulté à savoir quand parler (et quand m'arrêter aussi ! :lol: ). Fragilité, immaturité affective (dans mon cas, pas forcément autiste), pétage de plomb dès qu'un truc va de travers, pas comme je m'y attendais. Je me suis beaucoup cherchée aussi, notamment par rapport aux disciplines de développement personnel - je ne développais rien du tout, mais j'espérais toujours me sentir "mieux", pour ne pas dire bien.
J'ai fait beaucoup d'épisodes dépressifs (une TS à 20 ans), on m'a même diagnostiquée bipolaire, puis dé-diagnostiquée (par le même psychiatre) après une hospitalisation d'un mois après mon divorce.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Flower
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par Flower »

J'ai eu un peu le même genre de difficultés en changeant de travail. Avant, j'étais dans un milieu très diversifié et je pense que ça a permis de masquer une partie de mes difficultés dans les différences culturelles. Dans mon nouveau travail, ça n'a plus fonctionné et en même temps je me suis retrouvée avec une charge de travail plus importante qu'avant. Conséquence: des difficultés avec mon chef et une fatigue croissante. Puis le diagnostic, qui après un premier soulagement m'a beaucoup chamboulée finalement. (Mais pareil, mon entourage était plutôt pas surpris.)

Je pense que les changements professionnels comme ça - un autre environnement, un travail à temps complet - peuvent montrer nos limites, limites dont on n'était peut-être pas forcément conscient avant. Le diagnostic peut renforcer cette prise de conscience qu'il y a des limites qu'on ne saura pas dépasser, et donc contribuer encore plus à la fatigue.

D'où la difficulté de se retrouver lâché dans la nature après un diagnostic, parce que ce n'est pas forcément facile à "digérer" et à accepter que ce n'est pas juste une question d'habitude ou d'entraînement pour mieux gérer les interactions sociales, mais qu'il y a une réelle incapacité. A mon avis, plus on est invisible et plus on a déjà appris à compenser, plus c'est difficile, parce qu'il y a des attentes fortes sur le niveau de compensation qu'on peut soutenir et qu'il n'est pas du tout évident de revenir en arrière.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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lulamae
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par lulamae »

Flower a écrit : A mon avis, plus on est invisible et plus on a déjà appris à compenser, plus c'est difficile, parce qu'il y a des attentes fortes sur le niveau de compensation qu'on peut soutenir et qu'il n'est pas du tout évident de revenir en arrière.
Merci, je trouve intéressante cette perspective. Même quand votre entourage n'est pas surpris (famille, amis ?), ils ont des attentes trop fortes au niveau adaptation sociale ? Ils ne reconfigurent pas leur attente en fonction du fait que vous soyez autiste ?
Je me heurte carrément au déni de ma mère, même à l'idée de discuter de ce qu'est l'autisme (puisque c'est à l'état de supposition). Je sens qu'elle préfère se dire que j'étais sourde et hypothyroïdienne, et que ça suffit à expliquer toutes mes difficultés.
En même temps, c'est ma mère, j'ai 50 ans et elle 70, je pourrais commencer à relativiser son importance ! :P

Dans l'idéal, quand une personne est diagnostiquée autiste, le spécialiste (ou l'équipe du CRA) devrait réunir les proches et leur expliquer les besoins de la personne. Je ne parle pas pour moi, mais pour les personnes diagnostiquées.
Encore plus dans l'idéal, chacun devrait avoir droit à faire respecter ses besoins en termes de calme, silence, etc... Il y a beaucoup de bruit dans le monde moderne pour tout le monde, il existe une vraie "pollution sonore". C'est déjà une plaie pour les gens, ça doit être une vraie torture pour les personnes hyper sensorielles, et hyper acousiques.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.
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Cjay
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par Cjay »

Flower a écrit :J'ai eu un peu le même genre de difficultés en changeant de travail. Avant, j'étais dans un milieu très diversifié et je pense que ça a permis de masquer une partie de mes difficultés dans les différences culturelles. Dans mon nouveau travail, ça n'a plus fonctionné et en même temps je me suis retrouvée avec une charge de travail plus importante qu'avant. Conséquence: des difficultés avec mon chef et une fatigue croissante. Puis le diagnostic, qui après un premier soulagement m'a beaucoup chamboulée finalement. (Mais pareil, mon entourage était plutôt pas surpris.)

Je pense que les changements professionnels comme ça - un autre environnement, un travail à temps complet - peuvent montrer nos limites, limites dont on n'était peut-être pas forcément conscient avant. Le diagnostic peut renforcer cette prise de conscience qu'il y a des limites qu'on ne saura pas dépasser, et donc contribuer encore plus à la fatigue.

D'où la difficulté de se retrouver lâché dans la nature après un diagnostic, parce que ce n'est pas forcément facile à "digérer" et à accepter que ce n'est pas juste une question d'habitude ou d'entraînement pour mieux gérer les interactions sociales, mais qu'il y a une réelle incapacité. A mon avis, plus on est invisible et plus on a déjà appris à compenser, plus c'est difficile, parce qu'il y a des attentes fortes sur le niveau de compensation qu'on peut soutenir et qu'il n'est pas du tout évident de revenir en arrière.
Bonjour Flower, content de te croiser sur ce sujet, merci encore pour l'organisation de l'IRL de la dernière fois c'était top. Pour rebondir sur ta réponse ca montre pas mal mon ressenti également, cest vraiment les situations nouvelles qui désorientent et fatiguent.
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minicil
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par minicil »

Bonjour Cjay,

J'ai été "clown" jusqu'à environ 30 ans. Puis j'ai eu un travail avec de plus en plus de responsabilités et de moins en moins d'énergie, en particulier à dédier aux efforts sociaux.

J'ai eu un burnout à 35 ans et c'est à cette occasion que j'ai obtenu mon diagnostic.

J'ai alors compris que ma technique "clown" est une stratégie pour m'intégrer socialement et j'ai choisi de ne plus le faire.

Ayant perdu mon emploi suite au burnout, je n'ai pas gardé de lien avec des collègues et mon changement de stratégie s'est assez bien inséré dans ma nouvelle vie.

Par rapport aux personnes qui me connaissaient et avec lesquelles je n'ai pas coupé, ça a été parfois difficile de supporter les remarques comme "mais, je ne te reconnais plus" et la très grande difficulté (je dirais l'impossibilité) de faire comprendre à un non autiste ce que c'est que de découvrir sa "nature" à un âge avancé. Une autre chose que je dois dire est qu'il m'est arrivé d'avoir très peur, car en laissant mon costume, je ai parfois ressenti comme si je me retrouvais sans défense.

Mais je suis soutenue par une personne spécialiste du SA, ce qui m'aide énormément. Sans cette personne, je ne pense pas que j'aurais eu la force de m'autoriser à aller dans le monde sans camouflage. Au final, me comporter en vérité de moi-même me permet de me sentir plus juste, de ne plus me sentir une imposteure. Et aussi je ne m'épuise plus. Le bilan provisoire est positif pour moi.
Diagnostiquée Asperger en Janvier 2016 à 35 ans
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Cjay
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par Cjay »

J'ai l'impression qu'on est assez nombreux(ses) dans cette situation. Cest assez difficile de le faire comprendre aux personnes qui nous connaissent en surface. Aujourd'hui encore je l'ai annoncé a un collègue qui me voit tout le temps souriant et deconneur (parce que j'aime rire) et qui n'avait pas du tout l'air de me prendre au sérieux ni comprendre qu'un autiste sait rire et discuter quand il le sent. Je pense que ca fait aussi partie de notre combat, faire valoir que nous ne sommes pas des personnes en souffrance perpétuelle. Un élément qui me débecte sur le net: un Asperger est incapable d'interagir... faux! Il le peut mais ca peut être maladroit et le propos parfois inadapté du fait qu'on différencie moins la différence entre deux interlocuteurs, et la se trouve ma particularité (qui ma joué de mauvais tours je l'avoue).
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libellule761
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par libellule761 »

Bonjour

Cjay peux-tu me dire comment ça se passait quand tu étais enfant? déjà sociable et drôle ou c'est venu plus tardivement
Je te pose cette question car nous avons eu un pré-diagnostic pour notre fils de 6 ans et quand on nous l'a annoncé, on n'y croyait pas. J'avais le schéma en tête de l'autiste renfermé sur lui -même qui communique peu et je dois avouer que j'ai encore du mal à croire à ce pré-diagnostic car par certains côtés , mon fils me parait si éloigné de ce que j'ai pu lire sur le sujet
Ici, nous avons un petit garçon rarement silencieux, avec plein de copains, assez joyeux ( mais très sensible)et qui est infatigable .
Est-ce que l'hyperactivité ou un hp peut masquer l'autisme et faire illusion?
Qu'est-ce qui t'a amené vers un diagnostic?
Maman de deux garçons ( 5 ans et 3 ans).L'ainé doit passer un bilan avec neuropsy
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Cjay
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par Cjay »

Pour te répondre étant enfant j'étais justement assez renfermé, j'avais des intérêts restreints qui prenaient beaucoup de place mais j'avais quand même un copain ou deux maxi.
J'avais tendance à ne pas m'inclure dans le groupe/classe quand je parlais de ma journée d'école à mes parents.
J'étais bègue aussi, ce qui ne facilitait pas la communication avec les autres, en plus de ça, l'intello de la classe donc assez raillé.
Je me suis sociabilisé après, vraiment à partir de la 4è à peu près.
Mais je n'ai pas non plus été reclus et muet.
Effectivement le fait d'être HPI aide à intégrer les codes sociaux, c'est vrai et généralement affirmé par les psys.
Après ça dépend des personnalités, la mienne est assez expansive.

Concernant ton petit, comment s'en sort-il dans les échanges avec ses camarades? A-t-il des intérêts ou des sujets qui l'obsèdent?
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Meddio
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Re: Etre sociable et drôle.

Message par Meddio »

@Cjay,

cela fait trois fois que j'essaie de répondre à ton message d'origine sans arriver à bien m'organiser. Cette fois, c'est la bonne et je serai concis.

Enfance, comme toi à part avec un voisin de mon âge et une voisine retraitée. Un ou deux copains au primaire.
de la fin du primaire à fin de la 4e : harcelé
Je comprends que m'adapter va être une question de survie

Fin 4e à fin du lycée : sociable avec succès modéré - mais je ne suis plus embêté, je me fais quelques "copains" (façade, superficiellement)

A l'université : parfait (je n'ai pas l'impression de travailler et j'ai des bonnes notes, j'ai plein d'énergie car peu de cours, on peut rester seul sans que ça ne gêne personne) mais je ne m'y ferai pas copains, par contre, je vais "approfondir" avec les quelques un du collège et du lycée (le fait d'habiter à côté, de se connaître au moins de vue depuis le primaire a aidé).

J'ai à ce moment un autre but que la "survie" : me rapprocher du sexe opposé

Je dirai que niveau sociabilité, c'est à cette période que j'ai été le plus efficace - toute proportion gardée bien sûr.

Monde du travail : impression d'un gros retour en arrière (collège/lycée). Plus d'énergie pour faire les efforts, pour aller avec les autres, on me reproche de ne pas vouloir m'intégrer (manger à la cantine, être en salle des professeurs), je ne sais pas du tout quoi dire (à part "ah", ou "d'accord" ou répéter "oui, il ne fait pas beau", car je ne suis ni le sport, ni les hommes politiques, ni la météo, donc ça limite les sujets). Par contre, quelques collègues ont des centres d'intérêt communs avec moi et quand je m'en rends compte je vais leur parler (ils sont surpris, apparemment, j'irais brusquement et je serai très prolixe).

Le tout en reste à ces quelques conversations et je n'ai pas le temps ni l'énergie pour plus (je n'arrive pas à gérer entre la musique, la lecture, le travail ... il ne faut vraiment pas que je me rajoute de contrainte supplémentaire et inutile car je suis au maximum) - ceci dit, discuter de sujets intéressants autour d'une bière avec des (une ou deux) personnes qu'on trouve intéressantes et non oppressantes peut être agréable - même si fatigant.

Après, en terme de volonté, j'ai plutôt l'envie d'être accepté socialement, d'être aimé pour mes idées, mon "intelligence" (je veux dire, pour de bonnes raisons, et qu'il soit fait abstraction du reste - petit j'avais une réflexion obsédante sur le fond et sur la forme : pourquoi peut-on ne pas aimer quelque chose/quelqu'un pour la forme sans faire l'effort de voir le fond ?)

Je découvre également avec le(s) forum(s) (ici, c'est mon premier) un mode de communication très agréable car je suis très à l'aise à l'écrit et je peux bien réfléchir, organiser, sans aucune pression d'instantanéité, etc.

Enfin pour l'humour : mieux vaut que je n'essaye pas. Souvent, les choses qui me font rire ne font rire que moi - je reste de marbre face à l'humour style "chariage" que je vois maintenant (j'ai mis du temps) comme une métaphore des rapports de force, plus raffinés qu'en se battant mais ça reste comme une joute verbale. J'aime quand même rire, et l'absurde est le plus efficace - aussi certaines associations de mots.

Quelqu'un a dit que ça allait être concis ?
Diagnostiqué SA et HPI