@Meddio:
Meddio a écrit :"Difficultés à décoder les émotions d’autrui, et à lire ses états mentaux, se manifestant par un manque d’empathie et de compassion, ou des réactions inappropriées (rires nerveux).
Hypersensibilité émotionnelle, se manifestant par un « gel » émotionnel, une stupeur, ou un débordement de colère ou d’angoisse, et peut casser des objets.
Pour tenter de contenir et maîtriser l’angoisse, prépare des scénarios, des plans.
Essaie de neutraliser ses émotions.
Réactions émotionnelles inadaptées notamment avec sa petite fille (qui raisonne et joue comme une enfant, pas comme une adulte)."
Je ne souhaite pas commenter cela sur le fond d'une éventuelle adéquation avec ce que tu es, puisque je ne te connais pas, mais je trouve la formulation retenue illogique, contradictoire et avant tout rationnalisante, ce qui est un comble quand on prétend DECRIRE un registre émotionnel.
En gros il est dit que tu es hypersensible aux stimuli, que tu t'efforces de contrôler avec ta raison tes réactions spontanées à ces stimuli, et que tu ne sais pas décoder les contrôles exercés par les autres sur leurs propres réactions aux stimuli auxquels ils sont exposés...
Le jour où je lirai quelque chose de sensé sur la "lecture des états mentaux d'autrui", je me dirai que cette personne a un peu réfléchi à ce qu'elle écrit.
En attendant, je me rassure sur mes propres perceptions quand je lis Ronald Laing, un psychiatre iconoclaste et détesté par ses pairs qui a écrit ceci:
"Je ne peux jamais savoir ce qui est effectivement présent dans la conscience de l'autre, qu'il s'agisse de représentations, de désirs, de sentiments, de jugements etc... Nous sommes pour les autres de sujets invisibles, absolument et définitivement impénétrables.
Vous ne faites pas l'expérience de mon expérience."
Meddio a écrit :Moi si, je me force et je me dis que c'est "parce qu'il le faut" même si je n'y crois à moitié.
Je me dit que ce serait le chaos si ont se laissait aller à l'inaction mais du coup, je fais semblant et j'aimerais bien avoir le courage de ne pas le faire, mais s'il me semble que ça serait le plus agréable, je ne suis pas sûr que ce soit le mieux.
As-tu déjà essayé, au moins pour un temps ? Dès que tu démarres ta pensée, en te représentant une réalité qui n'est pas là, tu es sûr à la fois de ne pas agir et de ne pas ressentir......
Meddio a écrit :Disons que d'après ce que je comprends, tu es en phase avec ton ressenti (lorsqu'il y a ressenti) et tu ne portes pas les vains costumes dont on parlait tout à l'heure et qui sont imposés par les règles (ou les normes)
Oui Meddio, c'est bien ça.
Meddio a écrit :nous n'avons accès au monde que par nos sensations.
Il y a le réel autour de nous mais le seul lien entre lui est nous est nos sensations.
Il me semble maintenant que les règles sont là pour organiser ce qu'on fait de ces sensations.
Comment s'organise-t-on, à partir de ce qu'on peut percevoir du monde qui nous entoure, pour y vivre ?
C'est un peu le défi, il me semble.
C'est le défi qui fait tellement peur à l'être humain que toutes ses actions visent à ne pas avoir à l'affronter....d'où les normes: on suit le troupeau qui suit une référence (un modèle) et de temps en temps en change...
C'est épuisant, incertain, de trouver son chemin à chaque instant; de devoir faire confiance à ses seuls ressentis pour savoir si le chemin est bon pour soi ou non, en particulier quand les autres ne supportent pas cette liberté qu'ils se refusent et cherchent à t'insécuriser en invalidant tes propres perceptions
Meddio a écrit :Les seules vraies émotions que j'ai (qui ne me parasitent pas, où ne viennent pas me dérégler de façon impromptue) c'est devant des œuvres (plus particulièrement musicale, mais ça peut être devant de la poésie aussi ou de la fiction).
Comme je dois les encadrer fermement, je les range au nombre des vanités dont j'aimerais me débarrasser. Atteindre une sorte d'état de neutralité indolente.
D'où vient ce besoin de contrôle ? Que peut "dérégler" une émotion (un ressenti plus généralement) ? Une émotion, c'est spontané, ça ne prévient pas, c'est une surprise (quelque chose qui échappe à toute prise). Mais n'est-ce pas la seule façon de s'éprouver vivant, une auto-justification de la vie en quelque sorte, qui en ce sens ne serait pas vaine ?
@Alceste:
Alceste a écrit :Au-delà de la sensation, je vais rechercher l'émotion.
J'ai fait de l'émotion, dans ma petite philosophie à moi, le moteur et le sens de la vie.
Quelle différence fais-tu entre sensation et émotion ?
Le moteur fait démarrer, le sens (direction) oriente, mais que viendrait alors faire le bonheur là-dedans ?
Alceste a écrit :Puisque tout est vain, mais que je dois faire de mon mieux avec ma vie, je construis mon bonheur avec des émotions, pas toutes bonnes, mais qui sont des indicateurs et du matériau de construction.
Pour parvenir à produire ces émotions, qui n'existent qu'en moi, je bouge.
Si tu dois bouger pour éprouver des émotions, et si tes émotions sont ton matériau de construction, c'est-à-dire ce dont tu as besoin pour bouger, je me demande si je ne suis pas face à la question de la poule et de l'oeuf... Etymologiquement, l'é-motion c'est ce qui fait bouger. Alors je suis perplexe.