"Je m'appelle Eloise Othello. Je cours contre l'idée de la perte de l'identité individuelle au bénéfice de l'identité collective. En clair, être soi-même et non une identité manufacturée dans la chaîne de l'identité sociale." Babouillec, époustouflante auteure autiste n'ayant jamais appris, selon ses propres mots, "à lire, à écrire, à parler", parvient à composer ses textes à l'aide de lettres en carton disposées sur une feuille blanche. Dans ce premier roman, elle nous entraîne hors des sentiers battus de l'autofiction pour nous livrer une véritable leçon de courage et d'indépendance.
Les commentaires sur Babelio.
J’aime beaucoup la critique de Télérama, et l’article de l’AFFA il a l’air aussi étonnant que riche.
Comment l’as-tu trouvé Bulledozer ?
Edit : de lire quelques extraits m’a ramené une phrase de Josef Schovanec, dans l’émission de France Culture à laquelle il a participé : il faudrait voir les autistes comme une source d’enchantement du monde.
Il faudrait envoyer les textes de Babouillec à tous ceux qui nomment l’autisme une maladie, considérant les autistes comme déficients, et les non verbaux comme débiles.
J'écris des poèmes qui parfois ressemblent à ses mots, et en faisant des recherches j'étais tombée sur une émission sur elle qui m'avait totalement éblouie car je m'y retrouvais bien plus que dans tous les autres témoignages et formes d'expression. Elle a vraiment touché ma sensibilité. C'est un coup de coeur.
Pour moi la poésie est mon langage premier , ce sont des images avant les mots, je n'ai pas besoin de me référer aux standards de communication et de structuration qui m'épuisent dans le jeu des échanges... avec la poésie je me sens libre, et totalement en harmonie avec le regard que je porte sur la nature et la vie... donc forcément cette personne me touche beaucoup... je voudrais bien voir le film qui a été fait sur elle en entier.
Merci beaucoup pour les liens, je vais écouter les lectures de FC.
La poésie m’a souvent été bien meilleur moyen d’expression que des mots juxtaposés.
Je vais avoir plaisir à m’y plonger même si je sais que ce sera très profondément touchant.
Je suis totalement passionnée de poésie, c'est pour moi le langage le plus naturel qui soit... je ne cherche pas à communiquer avec autrui de la sorte juste à communiquer entre moi et le monde, je pense que c'est un peu aussi ce qu'elle fait même si forcément plus on est lu ou écouté plus l'autre devient aussi vecteur d'écriture... je retrouve le même schéma que par le dessin la peinture un peu spontanés sans copie du réel... soi et son monde...tant mieux si ça plaît tant pis si cela n'est pas le cas, le tout est que ça aide à tenir debout ...j'aime beaucoup destructurer le langage... elle aussi, mais en fait au fond ça ne fait que le surstructurer selon moi en lui donnant une profondeur par les sonorités ou images créées que le langage conventionnel et quotidien ne permet pas.. mais ça c'est mon ressenti.
Oh, j'ai Algorithme éponyme et j'ai très envie de lire Rouge de Soi aussi ! J'aime beaucoup la poésie de Babouillec. Les émissions de France Culture sont chouettes.
Je vais le chercher ce midi avec algorithmique éponyme, ils étaient en stock dans une librairie près de mon bureau.
J’ai hâte de m’y plonger.
Bulledozer, je ressens la poésie sans filtre, comme je peux l’écrire sans barrière. Elle est un langage pur, celui qui mène le plus directement à l’émotion pour moi.
hazufel a écrit :
Bulledozer, je ressens la poésie sans filtre, comme je peux l’écrire sans barrière. Elle est un langage pur, celui qui mène le plus directement à l’émotion pour moi.
Egalement, il y a de l'instantané alors que pour moi un langage tel qu'il est utilisé dans la vie de tous les jours me demande plus d'efforts pour reconstituer les éléments que je retiens, sauf sujet particulier...
J'ai commandé les deux livres, j'en avais déjà des extraits et grâce à Misty j'ai pu vérifier et j'ai accès au film en intégralité via mon réseau de médiathèque et gratuitement. Peut-être l'avez-vous aussi?
Je viens de voir le film, franchement je suis profondément émue et je peux continuer à dire que c'est dans ce contenu que je me retrouve le plus, rien à dire si ce n'est que ce monde me chamboule et me libère en même temps... je suis totalement accroc à cette jeune fille et j'espère sincèrement qu'elle continuera à s'exprimer à sa manière comme elle veut, si elle veut... c'est une perle rare, une bombe lacrymogène pour moi... j'en sors "nettoyée" d'un bon tas de choses qui ne me parlent que très rarement... et m'ennuient.Celui qui lui parle d'algèbre et de mathématiques à la fin était lui, à sa hauteur....et sa mère est vraiment épatante !
Ce sont des témoignages et des parcours comme cela qui donnent du sens selon moi à l'autisme, et pour une fois ce n'est pas une asperger et pourtant, elle explique selon moi les choses mille fois mieux par ses écrits, ses émotions, ses réactions... le film est très bien tourné.
J'aime beaucoup la musique du film composée sur un de ses textes...
J’ai lu les préfaces des deux livres que j’ai récupérés ce midi, je me retiens de plonger dans le texte car j’ai déjà beaucoup d’elle en tête de ce que j’ai lu et visionné depuis hier.
Je sais que je vais être ébranlée, comme tu le soulignes. Mais se sentir lavée comme tu le dis aussi, de la laideur de ce monde. Car elle est tout le contraire.
Comme le dit Josef S., il faut voir dans l’autisme l’enchantement du monde.
Je vais commander le DVD du film.
Vos messages donnent envie de découvrir ses livres. Je n'ai pas eu le temps de les feuilleter hier soir à la présentation après la conférence de Josef Schovanec à la Maison Bleue à Rennes, mais les titres m'ont intriguée.
J'aime aussi ce que vous dites de la poésie, @Bulledozer et @hazufel.