s'inventer une vie pour le boulot
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
L'acte d'embauche d'une personne autiste doit être un acte conscient de prise en compte de sa différence. Qu'on le veuille ou non.
Sinon on va au devant de très grave problèmes.
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Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
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Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
C'est là je pense que nous divergeons : pour moi l'embauche doit se faire sur des critères de qualité de réponse au poste. Ou alors, c'est un acte militant et dans ce cas, oui, on indique son handicap lors de l'entretient. Mais je gage que ce n'est pas la majorité des cas.
C'est ensuite que l'adaptation du poste ou des conditions environnantes doit être évoquée (et cette étape est nécessaire, on est parfaitement d'accord).
Je prends un exemple récent mais pas sur le terrain de l'autisme : un de mes collègues est atteint de la maladie de Crosne. Ca pose des soucis dans son quotidien et il a besoin d'aménagements de son temps de travail. Mais, comme l'autisme, ça n'est pas visible au premier coup d'oeil.
Ce point n'a jamais été évoqué en entretien, uniquement lors de sa prise de poste au moment où on aborde les informations pratiques.
Et ça n'empêche pas que l'entretien d'embauche est toujours un acte de vente (dans les deux sens : du candidat vers le recruteur, et du recruteur vers le candidat).
C'est ensuite que l'adaptation du poste ou des conditions environnantes doit être évoquée (et cette étape est nécessaire, on est parfaitement d'accord).
Je prends un exemple récent mais pas sur le terrain de l'autisme : un de mes collègues est atteint de la maladie de Crosne. Ca pose des soucis dans son quotidien et il a besoin d'aménagements de son temps de travail. Mais, comme l'autisme, ça n'est pas visible au premier coup d'oeil.
Ce point n'a jamais été évoqué en entretien, uniquement lors de sa prise de poste au moment où on aborde les informations pratiques.
Et ça n'empêche pas que l'entretien d'embauche est toujours un acte de vente (dans les deux sens : du candidat vers le recruteur, et du recruteur vers le candidat).
Tests passés le 29/02/2024. Diagnostic officialisé le 26/03/2024.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Tu peux (te) répêter la phrase, ça ne la rendra pas plus vrai que de repeter Betelgeuse pour faire apparaître quelqu'un.
Ou alors argumente.
Le savoir-faire d'une personne autiste doit être suffisant à son recrutement, sinon c'est que l'entreprise n'est pas capable de recruter une personne autiste.
Et ce savoir faire est dans bien des cas largement supérieur à celui d'une personne neurotypique (motivation, investissement, connaissance) sans qu'il soit nécessaire de faire appel à des techniques mercatiques.
Et pour ceux qui veulent lire une source documentée :
http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pd ... ovanec.pdf
paragraphe 4.4 p37.
Ou alors argumente.
Le savoir-faire d'une personne autiste doit être suffisant à son recrutement, sinon c'est que l'entreprise n'est pas capable de recruter une personne autiste.
Et ce savoir faire est dans bien des cas largement supérieur à celui d'une personne neurotypique (motivation, investissement, connaissance) sans qu'il soit nécessaire de faire appel à des techniques mercatiques.
Et pour ceux qui veulent lire une source documentée :
http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pd ... ovanec.pdf
paragraphe 4.4 p37.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Je trouve ça très compliqué, la question de dire ou pas l'autisme pour l'entretien d'embauche, l'entretien lui-même pouvant être assez parasité par les déficits sociaux. Chez les "prestataires" qui me suivent pour ça, ils font vraiment au cas par cas parce qu'ils se rendent compte que sur le terrain il n'y a pas une recette.
Je sais que perso je perds toujours plein de points d'entrée à cause de la "prise de contact", et du coup se pose la question de prévenir afin d'anticiper des hypothèses injustifiées au sujet d'attitudes ou comportements qui ont 80% de chances de survenir (=elle s'en fout complètement, elle est à côté de la plaque, non mais d'où elle sort...).
J'ai eu aussi le cas assez récemment de passer un entretien avec quelqu'un que je croise régulièrement, et qui lors de l'entrevue m'a posé la célèbre question de l'open-space en insistant quand même beaucoup. J'ai voulu répondre avec aplomb que non non ça ne poserait aucun problème (parce que je sais que c'est LA question casse-gueule), mais à l' avoir vu insister comme ça je m'interroge toujours... Si, comme il a pu m'observer pas mal et depuis un moment hors contexte entretien, il a remarqué des petites choses chez moi au niveau social, répondre comme ça m'a peut-être desservie. Nuancer en disant qu'à priori ce n'était pas ce qu'il y avait de plus simple pour moi mais que je savais que je pourrais surmonter ça serait peut-être mieux passé dans ce cas, car il n'aurait pas eu cette potentielle impression de dissimulation.
Je pense que c'est vraiment à voir au cas par cas et aussi avec une personne extérieure à cause du manque de recul sur soi-même. Il y a trop de variables qui interviennent de façon déterminante.
Je sais que perso je perds toujours plein de points d'entrée à cause de la "prise de contact", et du coup se pose la question de prévenir afin d'anticiper des hypothèses injustifiées au sujet d'attitudes ou comportements qui ont 80% de chances de survenir (=elle s'en fout complètement, elle est à côté de la plaque, non mais d'où elle sort...).
J'ai eu aussi le cas assez récemment de passer un entretien avec quelqu'un que je croise régulièrement, et qui lors de l'entrevue m'a posé la célèbre question de l'open-space en insistant quand même beaucoup. J'ai voulu répondre avec aplomb que non non ça ne poserait aucun problème (parce que je sais que c'est LA question casse-gueule), mais à l' avoir vu insister comme ça je m'interroge toujours... Si, comme il a pu m'observer pas mal et depuis un moment hors contexte entretien, il a remarqué des petites choses chez moi au niveau social, répondre comme ça m'a peut-être desservie. Nuancer en disant qu'à priori ce n'était pas ce qu'il y avait de plus simple pour moi mais que je savais que je pourrais surmonter ça serait peut-être mieux passé dans ce cas, car il n'aurait pas eu cette potentielle impression de dissimulation.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
@Benoît: Le truc c'est qu'une telle approche, elle n'est possible que dans le cadre de recrutements spécifiques. Malheureusement je crains que dans 99% des entreprises, se positionner de cette manière dans un entretien d'embauche où on est en concurrence avec des NT, cela revient à se casser la gueule direct. Dans le monde NT, l'entretien d'embauche sert à voir si la personne s'intégrera dans l'équipe et à tester un minimum les compétences indiquées dans le CV, mais si on est invité à un entretien, c'est qu'on est a priori considéré comme compétent. Et comme la plupart des entreprises ne font pas de recrutements spécifiques pour les autistes, si on veut du boulot faut faire avec.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
On n'aura pas de boulot en "faisant avec" parce que notre handicap nous empêche de passer les entretiens d'embauche.
Qui se présente comme le recordman des entretiens ratés ?
A un moment, il va falloir voir la réalité en face, l'entretien d'embauche fait partie des discriminations. C'est écrit dans le lien noir sur blanc.
Qui se présente comme le recordman des entretiens ratés ?
A un moment, il va falloir voir la réalité en face, l'entretien d'embauche fait partie des discriminations. C'est écrit dans le lien noir sur blanc.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Bah oui mais annoncer qu'on est autiste dans un entretien, c'est l'échec immédiat de la candidature aussi. A part pour quelques boîtes informatiques, recruter des autistes n'est pas une priorité...
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Et ne pas l'annoncer, c'est la garantie de passer pour pire encore quand arrivent les questions ou les situations piège.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Les situations piège, ça n'arrive pas dans tous les entretiens non plus. Quand on recrute un caissier généralement les attentes sont beaucoup moins importantes (en tout cas c'était mon expérience). De même quand le recruteur est le chef direct et veut plus connaître la personne que chercher à la déstabiliser. On n'est pas toujours obligé de passer devant un panel de gens qui ne sont là que pour chercher des failles. Là pour le coup, je pense effectivement que c'est ingérable pour un autiste.
Spoiler : :
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Pour moi c'est la source du problème, clairement. Je ne connais personne qui soit payé à passer des entretiens d'embauche (ou alors en admettant que certaines professions sont basées sur les compétences déterminantes pour réussir un entretien, ce ne sont pas forcément des "viviers à autistes" ).Flower a écrit :Dans le monde NT, l'entretien d'embauche sert à voir si la personne s'intégrera dans l'équipe et à tester un minimum les compétences indiquées dans le CV
Je travaille au contact du public et les gens qui m'ont vue en action me trouvent aussi compétente dans le contexte précis de mon emploi qu'incompétente en entretien, et dans toute interaction sociale extérieure à ce contexte d'emploi. Alors comment on fait?
Une des seules solutions que je vois (et qui tend à se généraliser pour les porteurs de TSA), c'est mettre le paquet sur les stages. L'employeur voit la personne autiste travailler en situation concrète et avise, ce qui permet souvent un effet "boule de neige" étant donné qu'il peut être contacté par un autre employeur en recherche et que, ayant vu l'autiste à l'oeuvre, il va vanter ses qualités.
Si entretien il y a après avoir pu observer la personne sur le terrain (ou eu d'excellents retours de gens fiables), il sera plus facile de passer outre l'impression d'"éléphant dans le magasin de porcelaine" probable chez l'employeur. Et dans le cas où la personne qui fait passer l'entretien n'a pas vu la personne TSA travailler, quelqu'un qui l'a vu sera forcément consulté et pourra dire "c'est vrai qu'il/elle est un peu bizarre, mais franchement il/elle assure" (exemple).
Et il me semble moins kamikaze d'avouer un diagnostic d'autisme à quelqu'un qui t'a vu en situation réelle (ou a eu des échos) qu'à une personne qui t'observe depuis 5 minutes dans les pires conditions qui puissent se concevoir pour toi (= stress+++ et bourdes/détails incongrus en série).
Je vois un peu l'emploi en contexte TSA comme impliquant de passer par une porte qui comporte tout ce que tu fais le moins bien (et de très loin) pour arriver dans une salle où tu es amené à faire ce que tu fais de mieux (=compétences concrètes). Le stage peut être une façon de passer par la fenêtre car ne répondant à aucun besoin "réel à l'instant t", le stagiaire ne passe pas forcément d'entretien (ou alors si entretien il y a c'est bien moins formel avec attentes très moindres); mais par contre il peut prouver ses compétences en vue d'un poste ultérieur chez cet employeur là ou un autre.
J'aimerais bien faire autre chose que caissière, parce d'une j'ai essayé et je ne tiens pas à cause du bruit et du flux social non-stop, et de deux le genre de poste précaire où tu es embauché malgré tes déficits sociaux est rarement un bon plan. Il m'est arrivé de décrocher des postes juste parce que le recruteur voulait me mettre dans son lit (ce que j'ai mis des mois à comprendre, voire il a fallu que quelqu'un de la boîte me le dise) et clairement ceux-là il aurait mieux valu que je ne les aie pas.Flower a écrit :Quand on recrute un caissier généralement les attentes sont beaucoup moins importantes
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Sauf cas exceptionel, une personne autiste ne s'intégrera pas dans une équipe.
Et elle ne sera pas non plus "flexible" ou "mobile" professionnellement.
Par contre, elle pourra apporter une compétence pointue et rien ne l'empêche d'être mobile géographiquement, vu qu'une personne autiste a rarement des attaches d'équipe justement.
Il y a des profils comme ça dans les entreprises. Mais pas pour les personnes en situation de handicap.
Et elle ne sera pas non plus "flexible" ou "mobile" professionnellement.
Par contre, elle pourra apporter une compétence pointue et rien ne l'empêche d'être mobile géographiquement, vu qu'une personne autiste a rarement des attaches d'équipe justement.
Il y a des profils comme ça dans les entreprises. Mais pas pour les personnes en situation de handicap.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
@Misty: Oui bien sûr, c'était juste un exemple parce que c'est quelque chose que j'ai fait.
@Benoît: Le hic c'est qu'il faut trouver ce genre de postes et qu'il faut avoir une compétence à leur vendre. D'où probablement la concentration sur l'informatique, ça doit exister davantage dans ce secteur - mais quand on a des connaissances très approfondies du fonctionnement de l'Union européenne, il n'y a pas d'emplois qui ne demandent pas de relationnel. (La recherche est encore pire sur ce point que les autres endroits où on peut travailler avec ce genre de connaissances.) Et je pense que c'est pareil dans d'autres secteurs.
@Benoît: Le hic c'est qu'il faut trouver ce genre de postes et qu'il faut avoir une compétence à leur vendre. D'où probablement la concentration sur l'informatique, ça doit exister davantage dans ce secteur - mais quand on a des connaissances très approfondies du fonctionnement de l'Union européenne, il n'y a pas d'emplois qui ne demandent pas de relationnel. (La recherche est encore pire sur ce point que les autres endroits où on peut travailler avec ce genre de connaissances.) Et je pense que c'est pareil dans d'autres secteurs.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
A compétences égales je crains que le recruteur choisisse la personne "sympa". Si les attentes sont peu importantes alors c'est le "savoir-être" qui va permettre de différencier les candidats.Flower a écrit :Les situations piège, ça n'arrive pas dans tous les entretiens non plus. Quand on recrute un caissier généralement les attentes sont beaucoup moins importantes (en tout cas c'était mon expérience). De même quand le recruteur est le chef direct et veut plus connaître la personne que chercher à la déstabiliser. On n'est pas toujours obligé de passer devant un panel de gens qui ne sont là que pour chercher des failles. Là pour le coup, je pense effectivement que c'est ingérable pour un autiste.
Il me semble que presque tous les autistes de ce forum qui ont un emploi sont dans des domaines très précis, où les compétences recherchées sont suffisamment rares pour que leur candidature passe malgré leur comportement social. Par manque de concurrence, et de par la plus grande importance donnée aux capacités.
Les situations piège, ça me semble fréquent. En tout cas dans les entretiens que j'ai passé. Je crois que j'en ai passé 15 ou 20.
Ce n'est pas forcément que le recruteur cherche à déstabiliser, c'est que les questions ne sont pas adaptées (à mon mode de fonctionnement).
Une dont je me souviens : "je vois dans votre CV que vous parlez anglais. Parlez pour le montrer." (mais parler de quoi ?!)
Une autre, qui devait être basique pour le recruteur mais qui m'a vraiment fait passer pour une idiote : "sur cette mission, vous étiez en régie ou au forfait ?" "ah, euh... les deux, ou aucun, c'est particulier...". Il a dû croire que je ne comprenais même pas sa question, je n'ai simplement pas trouvé les mots pour dire que j'étais en régie chez un intermédiaire au forfait... Pourtant ça n'a rien à voir avec ma compétence, mais clairement après ça le ton n'était plus le même.
Allez, une dernière, grand classique : "quelle est votre rémunération actuelle ?" J'ai du mal à mentir, être honnête est un très mauvais point pour moi, refuser de répondre est mal pris parce que je le formule mal.
J'ai la chance d'avoir un bon diplôme, dans un domaine qui recrute beaucoup, donc de pouvoir multiplier les entretiens jusqu'à tomber sur une RH qui n'est pas regardante parce qu'elle a déjà posé sa démission, ou un client qui ne m'a pas regardé une fois dans les yeux mais a décrété que je ferai l'affaire en lisant mon CV parce qu'il n'y avait personne d'autre avec telle compétence disponible immédiatement.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
Je pense que la propension des autistes à "partager leurs compétences" (en gavant tout le monde) peut être transformée en bon relationnel d'entreprise, mais ça n'engage que moi.Flower a écrit : @Benoît: Le hic c'est qu'il faut trouver ce genre de postes et qu'il faut avoir une compétence à leur vendre. D'où probablement la concentration sur l'informatique, ça doit exister davantage dans ce secteur - mais quand on a des connaissances très approfondies du fonctionnement de l'Union européenne, il n'y a pas d'emplois qui ne demandent pas de relationnel. (La recherche est encore pire sur ce point que les autres endroits où on peut travailler avec ce genre de connaissances.) Et je pense que c'est pareil dans d'autres secteurs.
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Re: s'inventer une vie pour le boulot
C'est exactement ce que je fais, et le public est très enthousiaste (surtout les moins de 10 ans chez qui je fais un tabac )."partager leurs compétences" (en gavant tout le monde)
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