misty a écrit :Personnellement, je pense qu'elle fait référence aux cas où l'entourage est ok pour un être bizarre/pittoresque qui va pouvoir progresser, changer et se rapprocher un minimum de la normalité, mais que quand l'être bizarre reçoit un diagnostic d'autisme non là c'est trop dur car rien ne changera jamais et ça c'est trop horrible (pour eux, bien sûr). Alors ils dégagent.
Je peux me tromper.
Je partage ton interprétation.
Des fois je me retrouve à avoir l'impression que ceux qui sont intolérants vis à vis d'une personne autiste sans comprendre qu'elle est autiste et ce que c'est l'autisme, resteront souvent aussi intolérants après le diagnostic de la personne en question,
et que ceux qui étaient bienveillants sans comprendre resteront aussi souvent bienveillants une fois qu'ils auront "compris"...
Je citerais bien Saint-Exupéry :
"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux."
Et puis Brassens aussi :
"Quand on est con, on est con."
Au départ, un certain agacement devant le comportement apparemment caricatural du gamin. Ensuite, je me suis laissé prendre, j'ai frissonné quand il a été question d'HP.
Le neuropsychologue du CRA a fait une brillante analyse du film à la fin de la séance, en reliant des éléments du film aux symptômes qui servent de base au diagnostic dans le cadre du DSM5. Et en pointant aussi le tableau de la psychiatrie, à travers le bilan par le psychologue de la fédération de football et le chef de service de l'HP.
Une bonne comédie dramatique familiale.
Je suis curieux des réactions dans les familles qui sont venues avec leur enfant.
Dans une partie du cinéma sont exposés des infos du CRA et d'Asperansa.
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans
Jean a écrit :Au départ, un certain agacement devant le comportement apparemment caricatural du gamin. Ensuite, je me suis laissé prendre
Je n'ai pas pu faire ça, trouvant le reste aussi plutôt caricatural (lien entre échecs et foot, mutisme résolu en un instant).
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
La seconde partie est plus intéressante, à partir de la 45 ème, le temps d'une mi temps !
Ça a beau être une fiction, ils auraient pu éviter des incohérences pénibles, notamment le calcul d'un plan d'attaque ou d'une trajectoire du ballon. C'est impossible, enfin pas sans rentrer tous les paramètres... force du coup de pied, vent..., même la qualité du ballon est à prendre en compte, son gonflage... etc. Même en ayant toutes ces infos, le temps d'avoir calculé, le ballon serait au fond ! Puis devenir un bon goal, du jour au lendemain... pfff Il faut du temps.
Mais je ne boude pas mon plaisir de voir enfin une comédie dramatique qui traite du sujet. On était 7 dans la salle, nous 4 et 3 retraités, c'est peu.
Pour mon fils, le foot on va oublier. Il est allé en faire hier avec les tickets sport, et les gars ne lui ont pas donné le ballon 1 seule fois... le petit frère jouait dans une autre équipe que lui donc il n'a pas pu l'aider. Il a touché 3 fois le ballon en 1h30. Tant pis, on en pourra pas lui reprocher de ne pas avoir essayé.
Bonjour,
Maman d'un petit garçon de 7 ans et demi diagnostiqué TSA de type asperger en fevrier dernier, je me suis laissé tentée pour aller voir le film "Monsieur Je Sais Tout". Avec Alexandre, mon petit garçon.
Mon avis est très partagé...
D'un côté, le film est émouvant, bien réalisé, bien interprété et met le doigt sur un aspect non négligeable des nombreux retards en France quant au syndrome d'Asperger, l'incompétence et la méconnaissance de ce syndrome par beaucoup de professionnels dans le milieu médical et notamment psychiatrique. Mon fils en a fait et en fait toujours les frais... (Par exemple, le pédopsychiatre qui le suit me disant, il n'est pas autiste votre fils, il me regarde dans les yeux quand je lui parle... Après un diagnostique posé par le Dr Rosier, psychiatre coordinateur du CRA de Normandie et professionnel reconnu dans le domaine du TSA)... C'est un bon point...
Cependant, ce qui a considérablement compliqué le diagnostic d'Alexandre et qui complique encore les choses (bien que ce soit pourtant un point positif) c'est l'absence de signe évident du point de vu des personnes qui ne vivent pas avec lui en tout cas. Alexandre est un petit garçon vif, souriant et qui, lorsqu'il répète deux fois la phrase qu'il vient de prononcer, le fait "sans le son". A son âge actuel, il entretien des conversations de manières construites et sensées avec l'adulte, regarde franchement dans les yeux un minimum de temps tout à fait correct. Il déteste l'école et est en grande difficulté malgré un QI honorable de 130 et est a ce jour sous traitement a base de risperidone et de zoloft a cause de ses angoisses envahissantes fortement en relation avec l'école. Mais si vous le regardez et discutez avec lui... Il est peu probable que vous vous disiez "cet enfant a une particularité". A moins d'être spécialisé, le Dr Rosier nous ayant lui même dit qu'il avait vu tout suite quelque chose dès la première consultation. Cet état de fait nous vaut encore aujourd'hui des remarques du genre "qui vous a dit qu'il était autiste ? " "vous êtes sûr qu'ils ne se sont pas trompé ? " pire... "Non que je remette en cause les compétences de mes confrères du CRA mais...". Nous avions été mis en garde par le Dr Rosier lui même concernant ces doutes emis souvent par l'entourage, le milieu scolaire et certains professionnels de santé... Mais c'est toujours compliqué à gérer...
Or, dans ce film on a affaire à un vrai petit "Rain Man". Et dieu sait que la phrase "un autiste, pour moi, c'est Rain Man" est familière à mes oreilles... J'ai l'impression que ce film risque encore de renforcer cette fausse idée sur le syndrome d'asperger... Et finalement, sur un certain côté, desservir la cause des enfants porteur de ce syndrome et leurs familles.
Et vous, du syndrome ou parents d'enfant porteur, qu'en pensez vous ?
Modération (Manichéenne) : Fusion de sujets - 2 messages
Maman TSA de 3 enfants dont deux TSA type "asperger" diagnostiqué par le CRA Seine Eure avec TDAH et autre TND complexes associés
Halex a écrit :J'ai l'impression que ce film risque encore de renforcer cette fausse idée sur le syndrome d'asperger...
Je suis tout à fait d'accord, et c'est bien ce qui m'a le plus déçue, voire même mise en colère après l'avoir vu.
Surtout quand je lis des commentaires du film vantant le jeu de l'acteur interprétant Léo et sa crédibilité en tant qu'autiste.
Je pense que ça rassure certaines personnes que ce soit si marqué, car ainsi cela évite de se poser trop de questions sur soi, son entourage, ou la place des autistes dans la société.
Et ils peuvent continuer sans culpabilité à être intolérants vis à vis de la moindre défaillance sociale chez une personne chez qui l'autisme est plus invisible.
Je m'étais fait un peu la même réflexion au tout début, et finalement quand j'ai compris que le but était un peu militant j'ai réalisé qu'un autisme plus "léger" aurait rendues impossibles certaines péripéties. Les réalisateurs souhaitaient par exemple aborder le thème des hospitalisations, ça me parait compliqué de le faire avec un enfant/ado à l'autisme très invisible sans tomber dans le ridicule.
Au sujet des bons sentiments et du réalisme, j'ai vu cette histoire un peu comme une sorte de conte de fées; et là encore il me semble que si quelqu'un fait un film réaliste sur la situation des autistes français actuellement, je ne vois pas qui irait payer 10€ pour aller voir ça sur grand écran pendant 2 heures (pas moi, c'est clair ).
En fait on revient à ce que l'on disait au début : il y a tellement d'autismes, que tout le monde ne pourra jamais être satisfait d'un film avec un personnage autiste. Là, vous dites que l'autisme est trop visible et que du coup ça dessert la vision qu'on a de l'autisme dans la société et les conséquence que ça a, et de l'autre coté certains parents d'enfants autistes plus sévères trouvent ça dommage d'avoir (encore) un film avec un autiste "léger".
bézèdach44 a écrit :Là, vous dites que l'autisme est trop visible et que du coup ça dessert la vision qu'on a de l'autisme dans la société et les conséquence que ça a
Ce n'est pas qu'il soit visible qui me gêne, mais je le trouve trop peu réaliste, à la fois très visible, mais en ayant gommé tout ce qui pourrait être un peu trash pour en faire un personnage attachant.
Ce qui m'énerve, c'est de lire des commentaires du film tout à fait bienveillants envers le personnage, alors qu'à d'autres occasions (malheureusement, je n'ai plus le titre du film en tête, mais j'ai déjà vu ça) un personnage qui va présenter des traits autistiques plus réalistes (selon moi) va être l'objet de commentaires très violents (du genre "on a envie de le baffer").
Mais bon, ce n'est pas tant une critique contre le film (effectivement un joli conte de fées) que contre "les gens".
Le réalisme et la désirabilité sociale n'ont pas toujours de la facilité à danser ensemble, d'autant plus que les biais cognitifs s'y mêlent à cœur joie.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.