Passage à l'action / fonctions executives / apragmatisme

[rapsody]

Bonjour

Je m'excuse si ce que j'écris n'a rien à voir avec l'autisme.
Ayant un double diagnostique de psychose (schizo affectif) et autisme, je ne sais pas de quel ressort il s'agit.

Voilà: ma principale difficulté que je ne sais pas bien gérer à ce jour est l'action.

A mon travail, si j'ai du temps libre, je n'arrive à rien faire. Par contre, si j'ai des réunions ou des impératifs à répondre, là j'arrive à me mobiliser. Donc au travail il y a au moins une partie que je réussis à faire.

Le plus difficile est chez moi, hors contrainte, comme le soir quand je rentre, ou le Week End, ou les vacances.
Je peux passer plusieurs longues heures, un week end entier à ne rien faire du tout, allongée, alors qu'il y aurait des choses à faire, comme tout simplement aller se promener car il fait beau, ou faire des lessives, ou lire un livre. Ou simplement ranger quelque chose de simple.
Toute action m'est très pénible donc en général je ne la fais pas.
Si par contre j'arrive à me mobiliser, par ex. sortir pour aller me promener apres m'être fait une grande violence, dehors je suis plutot bien, dans ce nouvel espace. Meme si des sirènes chantent à mes oreilles pour que je rentre chez moi cloitrée, isolée, à ne rien faire.
C'est en meme temps "jouissif" pour moi en quelques sortes, de ne rien faire, car je me protège je m'enferme dnas ma tête, meme si j'ai du mal car je sais que je devrais faire des choses.

En fait, c'est surtout le changement d'espace qui m'est difficile. Passer du repos à l'action, d'une action à une autre. Comme si je n'étais bien que immobile.



En terme de termes: ma psychologue qui m'a suivie pour le diagnostique m'a dit que le passage à l'action, via le corp, pouvait etre difficile pour certains autistes.
Ailleurs, on me parle d'apragmatisme, qui est un sympotme de la schizophrénie
Et ici, on m'a parlé de fonction executive, mais je ne pense pas qu'il s'agisse de cela, j'arrive à peu pres à m'organiser, meme si ca m'est pénible.

Je voudrais juste savoir, si de près ou de loin quelqu'un parmi vous vit cela ?

En d'autres termes, je transforme l'action en pensée, et elle se mélange parmi toutes mes autres pensées dans ma tete, siolées. Et j'ai du mal à la faire sortir du monde des pensées pour qu'elle traverse la réalité (donc le monde, l'extérieur, les autres) pour passer en action.

Merci
R.

[rapsody]

En fait je cherche à savoir si cette chose décrite est un symptome psychotique auquel cas désolée pour le message, ou autistique.
Ca compte pour moi pour savoir ou je me situe. C'est pas simple de chercher à comprendre 2 troubles, de chercher à savoir ce qui est du ressort de quoi, à quoi s'assimiler.

[Anahata]

Bonjour Rapsody
J'ai le même truc. J'arrive pas à démarrer. Je suis aussi capable de rester longtemps à regarder le plafond, j'essaie de l'accepter, (j'essaie..)Car par moments, l'action revient.
J'ai connu une personne du Québec compétente en accueil d'autistes qui m'a dit que c'était lié à l'autisme.

[rapsody]

Bonjour Rapsody
J'ai le même truc. J'arrive pas à démarrer. Je suis aussi capable de rester longtemps à regarder le plafond, j'essaie de l'accepter, (j'essaie..)Car par moments, l'action revient.
J'ai connu une personne du Québec compétente en accueil d'autistes qui m'a dit que c'était lié à l'autisme.

Oh merci Anahata ....
Ca me fait plaisir, et je suis rassurée si c'est pas de la psychose. Vraiment.
Moi aussi, parfois ca revient, faut attendre que ca revienne, je peux pas forcer.

Réussis tu à comprendre ce qui fait cela ?

[Anahata]

Je sais pas trop pourquoi ça fait ça. C'est une mise au repos ? Y'a peut être quelque chose à traiter ? (Une question ? Un souci ? Une surcharge ?)
Mon ami me disait : faut initier un mouvement. N'importe lequel. ca peut aider à sortir de l'inertie.

[rapsody]

Je sais pas trop pourquoi ça fait ça. C'est une mise au repos ? Y'a peut être quelque chose à traiter ? (Une question ? Un souci ? Une surcharge ?)
Mon ami me disait : faut initier un mouvement. N'importe lequel. ca peut aider à sortir de l'inertie.

Oui c'est probablement cela, ca fait sens pour moi "la chose à traiter", la surcharge. Car en effet, quand tout est en ordre dans ma tête (ce qui arrive rarement), ca le fait moins.
Chez moi, ca me fait l'effet du chant des sirènes, ca m'attire, car c'est devenu comme un espace refuge, ou je prends l'habitude de me réfugier, ou tout est en apnée, je ne suis plus en contact alors avec le monde, même si il est dans ma tête.
Mais je dois lutter contre cette tendance attirante, car ca me pose des soucis à mon travail, ou des que je n'ai plus de contrainte, j'ère.

Merci Anahata.

[Anahata]

Contente pour toi. Une belle soirée !

[rapsody]

Contente pour toi. Une belle soirée !

Merci à toi aussi !
Je vais essayer de lire, mais c'est difficile de m'y mettre, c'est comme sortir de mon monde qui m'attire comme un aimant.

[Flower]

La difficulté de commencer une action ou de passer d'une chose à une autre (transition) est (potentiellement) liée aux fonctions exécutives. Mais bien sûr ces fonctions peuvent être impactées de différentes manières et pour différentes raisons, donc personne ne pourra te dire s'il s'agit d'un symptôme psychotique ou autistique ou dépressif ou encore autre chose...

Pour moi, j'ai surtout des difficultés de démarrage le matin, en particulier le week-end. En semaine avec le réveil qui sonne, il y a un rituel assez immuable, donc ça va un peu mieux, même si j'ai aussi souvent des difficultés à me lancer correctement au travail, surtout quand il n'y a pas de délai serré ou d'urgence. Mais le week-end, le temps que je sois à peu près motivée à faire quelque chose, il est souvent presque midi! La seule solution que j'ai trouvée à ce problème, c'est de faire une sorte de planning des choses à faire - me dire la veille que demain, je ferai une machine puis j'irai voir mon cheval, et ensuite je finis de coudre ce bouton, quelque chose du genre. Le souci étant qu'il ne faut pas que je mette trop de choses dans la journée, sinon je n'y arrive pas et je me sens stressée, et que ça marche bien pour les "obligations" (ménage, cuisine, cheval...) mais beaucoup moins pour le reste: quand je planifie du temps pour écrire, souvent ça m'embête plus qu'autre chose. Du coup je donne l'impression d'être quelqu'un de très organisé alors que c'est pas vraiment le cas, c'est juste que sinon c'est la catastrophe!

[rapsody]

Bonsoir Flower,

Merci.
En tous les cas en ce qui me concerne ce n'est certainement pas un symptome dépressif, je ne ressens pas du tout de dépression chez moi.

Sinon j'aurais pu écrire à peu pres tout ce que tu as écrit, sauf que les difficultés chez moi ne sont pas que le matin, mais toute la journée le week end.
J'ai également ce risque/piège dans le "trop planifier trop de choses", ce qui fait que cela devient une source d'angoisse face à l'ampleur de la liste.
Comme mon psy me le conseille, je crois que la solution est dans le "un tout petit peu", bien mieux que le rien.
Sauf que parfois, j'ai l'impression qu'il ne s'agit pas de dose chez moi, mais juste de sortir de mon noyau, de ma bulle dans laquelle malgré les angoisses, je suis si bien.

C'est super que tu aies un cheval, moi j'en ai peur des chevaux.

[Flower]

Une fois que je suis lancée, ensuite ça va, d'où le fait que ce soit plus marqué le matin. Mais j'ai déjà eu des fois où je passais la journée à traîner.

[Meddio]

Rapsody, c'est exactement comme toi.

En témoigne mes vacances (je suis en vacances actuellement).
J'ai dû partir 4 jours voir les parents de ma femme (je les estime beaucoup mais je déteste partir et ne pas être chez moi), mais tout le reste je suis resté au lit.

Par contre rester au lit, je ne considère pas que c'est ne rien faire car je réfléchis, je pense à des choses, après je lis aussi et je vais sur l'ordinateur et je joue un peu au piano ou à la console.

Vu de l'extérieur ça a l'air d'être ne rien faire, mais même quand je n'ai ni livre, ni manette, ni piano, ni ordi dans les mains, je considère que je fais quelque chose.

Quand il y a des impératifs professionnels à remplir pendant les vacances, je pense qu'il est important de se faire un planning strict qui nous oblige à nous y tenir - du moins pour le travail, car on touche un salaire qu'il faut mériter.

Pour les impératifs personnels, là ça se complique et heureusement que je suis marié - du style, les démarches à faire, penser à payer les impôts (sans majoration si possible), à appeler tel service, à faire venir l’électricien, ou que sais-je. Là j'ai plus tendance à rester passif. Cela me rappelle deux exemples :

- A la fac, j'avais été noté défaillant (disqualifié on va dire) car soi-disant absent à un "partiel" que j'avais fait. Comme je ne savais pas comment faire pour réparer cette injustice, je n'ai rien fait. Ma mère m'y a traîné de force (à 23 ans) pour affronter toute l'administration universitaire (elle s'est occupé de tout l'administratif jusqu'à ce que je parte de la maison et avait peur que je ne m'en sorte jamais) et du coup, ils ont retrouvé ma copie qui en plus était bonne et je n'ai pas eu à repasser la matière.

-L'année où j'ai vécu tout seul, je suis resté trois mois sans eau chaude, il y a des ampoules que je n'ai jamais changées, je dormais sur le canapé car le lit était en mezzanine (par inconfort et malaise à monter à la mezzanine), je suis resté peut-être deux moi sans chasse d'eau (je chassais l'eau en remplissant un saladier acheté exprès pour) et de façon générale, tout ce qui n'avait pas un rapport avec le travail traînait ...

Par contre quand je me motive, je suis tout à fait capable de tout faire : pour acheter un appartement, j'ai fait toutes les visites (j'aurais même souhaité continuer de visiter après avoir trouvé car j'ai trouvé ça super intéressant de voir plein d'appartements dans la ville), j'ai fait le tour des banques pour un crédit, j'ai été aidé pour fournir toutes les pièces mais là c'était stimulant à plusieurs endroits : comprendre le monde de l'immobilier, comparer les banques, les crédits, comprendre comment ça marche, et puis acheter un appartement, c'est pour ne plus travailler à plein temps le plus tôt possible donc très stimulant.

Du coup, je ne sais pas si ça a à voir avec l'autisme, mais chez moi, c'est comme ça.

[Anahata]

Idem pour moi. J'ai besoin du déclic. Celui qui me fera me sentir en accord avec ce que je suis en train de faire. Et alors, ça va vite après. Uniquement de cette manière, j'en retire Satisfaction. Sinon ça devient une torture, tout accroche, tout devient angoisse etc

[rapsody]

Une fois que je suis lancée, ensuite ça va, d'où le fait que ce soit plus marqué le matin. Mais j'ai déjà eu des fois où je passais la journée à traîner.

C'est sur que une fois lancée, c'est plus facile que sortir de sa bulle, néanmoins meme quand je suis lancée, je ne pense qu'à y retourner.

[Anahata]

Y'a tellement de choses à considérer. La fatigue,le passé, les évènements, le temps qu'on s'accorde ou pas....
Moi anahata,parfaite inconnue,j'ai envie de te dire : si t'as envie d'y aller dans ton cocon, ben vas y et profite.