@Alceste: je me souviens très bien de ton arrivée ici, plus que remarquée, donc je ne vais pas me fatiguer longtemps (ne t'inquiète pas).
Alceste a écrit :
C'est injuste aussi de se noyer près de l'Italie quand on est syrien,
c'est injuste aussi d'attraper le sida,
c'est injuste aussi de perdre son enfant dans un accident de la route ...
Je ne suis pas syrien,
je n'ai pas le sida,
ma fille va bien,
et mon autisme m'handicape moins que d'autres : je n'ai pas à le cacher.
Celle -là, il fallait arriver à la sortir quand même
Ok je m'incline, belle performance, clairement ya du niveau!
Mais je crois qu'il vaut mieux qu'on parle de nous imparfaitement que pas du tout.
Eh ben pas moi. Si tu n'as pas lu le sujet sur la controverse au sujet de Mr Asperger et du nazisme, je t'invite à le faire. Dedans, il est question de manoeuvres visant à virer les gens porteurs du "syndrome d'Asperger" des troubles autistiques au motif qu'ils seraient supposément trop fonctionnels. Certains poussent bien fort pour que ça arrive bientôt, et les gens comme toi qui tiennent ton discours pourraient faciliter le processus.
Pour ton information au cas où, les enjeux ici vont un peu au delà du narcissisme et de la branlette intellectuelle sur le net et ailleurs: il est question de vrais gens dans la vraie vie qui sont pour certains sur un vrai siège éjectable malgré des difficultés aussi réelles que le reste.
Dire "nous", c'est parler en tant que porteur d'autisme, qui reste un diagnostic médical, ce n'est pas le badge du club des Avengers.
D'autre part, puisque tu parles d'"avantages" à "exploiter" allons y: ta vision est super, c'est tout à fait le genre à amener les recruteurs vers "l'autisme à la carte". =>"Les capacités d'analyse, l'hyper-focalisation et les connaissances techniques pointues on va prendre, par contre la rigidité cognitive et les déficits sociaux ah non ça merci bien (tu te souviens Maurice la dernière fois, comment on a galéré... je te parle même pas des shutdowns... purée ça plus jamais, hein...)"
J'ai bien connu le monde de l'entreprise à ce sujet, et j'ai bien mesuré les avantages pour l'employeur, ça oui. Surtout quand on trouve tes idées tellement brillantes qu'on se les accapare systématiquement + les mérites qui vont avec, sachant qu'on pourra à tous les coups compter sur ta niaiserie intégrale pour te laisser faire sans broncher. Le vrai imbécile heureux en somme, tout bénef'!
Les critères de diagnostics sont clairs: il est question de déficits et les difficultés doivent être assez impactantes pour enrayer le fonctionnement au quotidien. Sans ça, il ne devrait tout simplement pas y avoir de diagnostic. Sinon, ça encourage voire institutionnalise ce "tri sélectif" toujours au bénéfice des mêmes.
Je crois aussi qu'on est jamais mieux servi que par soi-même : c'est à chacun d'entre nous de parler de SON autisme, en s'appuyant sur le point d'entrée des médias.
J'adore ton injonction, et je la trouve fort à propos ici. Ben oui les autistes, qu'est-ce-que vous attendez pour vous bouger le cul et vous afficher/exprimer un par un dans les médias? Quoi? Des difficultés de communication? Ah non, jamais entendu parler, moi je connais juste le truc avec les décimales de Pi...
Franchement, tu sembles oublier un détail: l'autisme ce n'est pas juste une liste de points soi-disant un peu "glamour" qu'il faut accepter de prostituer pour oser espérer être accepté, avec d'un autre côté des aspects relous "inacceptables/à normaliser". Pour paraphraser H.Buten, oui, il y a quelqu'un là-dedans... Des êtres humains.