[Illustré] Les petites victoires (Yvon Roy)
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Re: [BD] les petites victoires
Vous devriez le lire avant d'en juger. La bd évoque le deuil de l'enfant que pour démonter cette idée stupide.
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
"Ils avaient créé leur propre soleil pour combattre la nuit ."
"Simplement, un jour, j'ai pris conscience que, en matière d'humanité, la laideur aussi pouvait être intérieure."
Ayerdhal
Autiste diagnostiquée.
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Re: [BD] les petites victoires
J'ai donné mon ressenti quant au texte, et aux planches que j'ai vues, je n'ai pas jugé ceux qui le disent ou le font.
Modifié en dernier par hazufel le vendredi 13 avril 2018 à 17:25, modifié 1 fois.
TSA
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Re: [BD] les petites victoires
Il faut être clair, le dessinateur-papa envoie balader tous les pros de la prise en charge de l'autisme (et on ne parle pas de psychanalistes hein, mais des pros recommandés en France ou au Québec) pour les remplacer de lui même parce qu'il sait comment faire.
Quand c'est un psy qui vient contester la prise en charge moderne de l'autisme, c'est plus facile de réagir.
Ca donne au minimum un sentiment de malaise, surtout par le côté très brusque de certaines des méthodes employées. Surtout sur le point du contact physique. Est-ce que les bonnes intentions suffisent ? Est-ce que la fin justifie les moyens ?
Il explique dans une interview que son fils de 13 ans «est parfaitement intégré socialement et académiquement. Il a sa petite copine et il est très populaire». 13 ans c'est jeune pour un autiste...
J'avoue que j'aimerais avoir l'opinion de son fils d'ici quelques années.
Ah, un dernier truc quand même.
" Je ne veux pas qu’il apprenne à vivre avec son handicap, je veux qu’il apprenne à le surmonter. "
Cette phrase est creuse. Apprendre à vivre avec son handicap, c'est apprendre à surmonter des situations.
Quand c'est un psy qui vient contester la prise en charge moderne de l'autisme, c'est plus facile de réagir.
Ca donne au minimum un sentiment de malaise, surtout par le côté très brusque de certaines des méthodes employées. Surtout sur le point du contact physique. Est-ce que les bonnes intentions suffisent ? Est-ce que la fin justifie les moyens ?
Il explique dans une interview que son fils de 13 ans «est parfaitement intégré socialement et académiquement. Il a sa petite copine et il est très populaire». 13 ans c'est jeune pour un autiste...
J'avoue que j'aimerais avoir l'opinion de son fils d'ici quelques années.
Ah, un dernier truc quand même.
" Je ne veux pas qu’il apprenne à vivre avec son handicap, je veux qu’il apprenne à le surmonter. "
Cette phrase est creuse. Apprendre à vivre avec son handicap, c'est apprendre à surmonter des situations.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: [BD] les petites victoires
Très juste @Benoît, c'est ce que je ressentais, et tu l'expliques mieux que je ne l'aurais fait.
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Re: [BD] les petites victoires
Que les personnes autistes, leurs personnes proches et les personnes professionnelles collaborent, toujours à l'écoute et promptes à prendre en compte les différents ressentis, les différents vécus, les recherches scientifiques, etc.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: [BD] les petites victoires
https://twitter.com/ruedesevresBD/statu ... 9343304704
Twitter se déchaîne (même critiques que l'on trouve dans ce fil).Yvon Roy et Alain Benguigui (Sombrero Films) ont signé il y a quelques jours le contrat pour l'adaptation au cinéma de « Les Petites Victoires »
On se réjouit de ce beau projet !
Je n'ai pas de diagnostic /!\
Ce que tu as la force d'être, tu as aussi le droit de l'être - Max Stirner
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Re: [BD] les petites victoires
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Re: [BD] les petites victoires
Je trouve ça plutôt rassurant.Ixy a écrit :https://twitter.com/ruedesevresBD/statu ... 9343304704
Twitter se déchaîne (même critiques que l'on trouve dans ce fil).Yvon Roy et Alain Benguigui (Sombrero Films) ont signé il y a quelques jours le contrat pour l'adaptation au cinéma de « Les Petites Victoires »
On se réjouit de ce beau projet !
J'ai pris le temps de relire la bd du coup, et passée la grosse colère qui m'a pris à la lecture de "l'annonce", je me suis dit que ce serait aussi une super occasion de mettre enfin un très gros coup de pied dans ce tas de "bienveillance normalisante à l'égard des autistes". Tout compte fait cette bd représente tout ce qu'il ne faut pas faire, et tout ce qui est destructeur pour les autistes dans cette façon d'envisager leur autisme (à leur place, en prime).
Je pense que ça peut réellement créer une ouverture pour que des choses capitales soient évoquées tant c'est négatif à la fois pour les autistes, pour leurs parents et pour les pros.
Une grosse partie du malentendu récurrent (et pas que dans la bd) se trouve exprimé très explicitement p 127: "Il ne craint pas la solitude, il ne réagit pas au rejet. Il possède les qualités nécessaires pour vivre avec sa différence."
C'est aussi confortable pour se dédouaner que c'est faux, et ce fameux film (qu'il sera certainement au dessus de mes forces de regarder, perso) peut devenir une chance de frapper fort et précisément à ce sujet. L'auteur est clairement dans une logique de normalisation outrancière+délétère (cf citation de Benoit plus haut), rien de plus simple donc que d'argumenter sur le fait que les critères de popularité et de petite amie sont parmi les plus absurdes qui puissent se concevoir d'un point de vue autistique.
En gros le type est tellement à côté de la plaque que ça s'annonce presque trop facile...
*Diag TSA*
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Re: [BD] les petites victoires
Le coup de la poussière dans le bain, on l'a vécu avec notre fils. Mais il n'y avait pas que les poussières, y avait les cheveux aussi. Personnellement, je trouve ça plutôt bien géré de la part du papa.
Un enfant diag en 2012
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Re: [BD] les petites victoires
Pas sûr d'avoir compris: pour se dédouaner = pour justifier de le laisser seul et rejeté, c'est faux = qu'il n'en souffre pas?misty a écrit :p 127: "Il ne craint pas la solitude, il ne réagit pas au rejet. Il possède les qualités nécessaires pour vivre avec sa différence."
C'est aussi confortable pour se dédouaner que c'est faux
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.
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Re: [BD] les petites victoires
"Il ne craint pas la solitude, il ne réagit pas au rejet. Il possède les qualités nécessaires pour vivre avec sa différence."
La solitude et le rejet, c'est 2 notions différentes. La solitude, on peut la choisir et s'en accommoder d'un point de vue extérieur (il n'y a que l'individu lui même qui peut le dire)... le rejet on ne ne peut que le subir, y a pas de moyen d'action la dessus, c'est une horreur.
La solitude et le rejet, c'est 2 notions différentes. La solitude, on peut la choisir et s'en accommoder d'un point de vue extérieur (il n'y a que l'individu lui même qui peut le dire)... le rejet on ne ne peut que le subir, y a pas de moyen d'action la dessus, c'est une horreur.
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Re: [BD] les petites victoires
Oui, tu as bien compris. C'est en gros le mythe de l'autiste qu'on peut laisser crever dans son coin car il a son "monde intérieur" qui le sauvera de tout + l'idée totalement obsolète qu'absence de réaction visible=absence de douleur/d'émotion (il y a des autistes qui peuvent garder la main dans un four à 260° sans réagir, leurs brûlures sont-elles moins importantes que celles de quelqu'un qui aurait hurlé? J'en doute.)olivierfh a écrit :Pas sûr d'avoir compris: pour se dédouaner = pour justifier de le laisser seul et rejeté, c'est faux = qu'il n'en souffre pas?misty a écrit :p 127: "Il ne craint pas la solitude, il ne réagit pas au rejet. Il possède les qualités nécessaires pour vivre avec sa différence."
C'est aussi confortable pour se dédouaner que c'est faux
Ce sont des légendes qui parasitent encore bien la prise en charge de l'autisme, donc si on décide de se passer de prise en charge on n'intègre pas les pires théories comme étant la réalité. Même si c'est si déculpabilisant que certains pros en abusent depuis des décennies.
C'est l'impression que ça donne, comme le reste du bouquin qui donne l'impression que l'enfant va très bien et que le père assure. Sur ce point précis, concrètement, il y a surtout 3 possibilités:mikkel a écrit :Le coup de la poussière dans le bain, on l'a vécu avec notre fils. Mais il n'y avait pas que les poussières, y avait les cheveux aussi. Personnellement, je trouve ça plutôt bien géré de la part du papa.
1/ le petit garçon a effectivement surmonté son angoisse et il vit réellement très bien les poussières dans son bain. Si c'est le cas, ça se rapproche des techniques de désensibilisation/habituation utilisées par les pros, et ça a marché. Plutôt positif donc, à part le fait que ces techniques sont réservées à des professionnels, notamment parce que le lien affectif/émotionnel parent-enfant est parasité par le processus.
Et aussi que prôner ça c'est encourager le grand carnaval du n'importe quoi où tout le monde peut tout faire (toute ressemblance avec l'actualité et la couv' de l'express n'a rien de fortuit )
2/ le gamin a compris (3 mois, c'est long) que son père ne supporte absolument pas ses réactions et que s'il ne prend pas sur lui il va le décevoir/continuer à l'irriter. Il veut faire plaisir à son papa, comme n'importe quel enfant de cet âge-là. Donc il commence à se taire, et à prétendre que l'angoisse n'est pas/plus là. Il entre dans le "faire semblant/coller aux attentes", et met consciemment ou pas son père dans la catégorie des gens qu'il ne faut pas décevoir, ce qui signifie ne plus exprimer de malaise. Les faits le poussent à constater que sa souffrance n'est pas entendue, et réprimée, donc son père devient quelqu'un qui ne comprend pas et qui ne peut pas aider. Pour l'avoir vécu en tant qu'enfant (même si je ne souhaite pas développer) ça casse le lien de confiance avec le parent de façon irréversible. Et après coup le parent en souffre énormément.Spoiler : :
Sans parler des conséquences délétères des souffrances complètement intériorisées, qui se traduisent souvent par l'automutilation, les TCA, pulsions suicidaires...
3/ l'atmosphère d'insécurité et de stress constant (le coup de déplacer les meubles sans arrêt, ça m'a tordu les tripes de le lire) crée un contexte d'abus, et si papa dit que la poussière dans le bain c'est rien et que ça ne me fait pas peur, c'est que c'est vrai. Tout ce que dit papa est vrai, et tout ce qu'il m'ordonne je dois le faire (=regarder dans les yeux, accepter les contacts tactiles...), parce que c'est lui mon repère principal et immuable.
Il est prouvé que pour soumettre totalement un individu (qu'il soit humain ou animal) il faut le stresser et le garder dans un état d'anxiété perpétuelle. Les résultats sont indiscutables.
Et même sans ça, il faut garder à l'esprit la notion de compréhension littérale qui "enfle" quand c'est une figure d'autorité. J'ai vécu des choses très graves que j'ai tues parce qu'une personne en qui j'avais confiance m'avait dit "ce n'est pas grave". Pour beaucoup d'enfants autistes, si untel dit que ce n'est pas grave c'est que ça ne l'est pas (=aucune mise en perspective ni remise en question). Ce n'est pas réservé aux enfants autistes mais c'est amplifié chez eux. Les constantes de l'abus infantile sont "c'est normal/pas grave, c'est pour ton bien, c'est ce dont tu as besoin, si tu en parles/t'opposes tu vas faire de la peine à papa/maman..."
Voilà, c'est valable pour l'histoire des poussières mais aussi pour tout le reste. On est d'accord sur ce qui "semble" être dans cette bd: un petit garçon très heureux et un papa formidable. Les IME sont pleines d'enfants autistes maltraités qui affichent un sourire lumineux h24, du coup ce critère des apparences je m'en méfie. C'est pour ça que je m'exprime là-dessus, parce qu'en tant que personne autiste ancienne enfant autiste je sais ce qu'il y a derrière plein d'impressions "d'acceptation de situations".
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Re: [BD] les petites victoires
Hello,
Cette BD est en effet critiquée notamment sur Twitter par des personnes autistes pour son validisme sur #BOYCOTTLesPetitesVictoires
On a fait une vidéo pour expliquer ce qu'on a trouvé bien et ce qu'on a trouvé complètement naze dedans parce que oui, je l'ai lue en entier et non, je n'ai pas aimé, et je ne veux certainement pas qu'on en fasse un film.
On peut faire mieux qu'une rhétorique dépolitisée à base de "surmonter le handicap". L'auteur passe des pages et des pages à s'apitoyer sur lui-même parce qu'il avait rêvé d'un enfant valide, et il enseigne à son fils que son consentement quant au toucher physique n'est pas important (les implications de cela sont très dangereuses).
J'aimerais voir moins de récits "touchants, inspirants" par des parents validistes qui se font de l'argent sur le dos d'enfants dont on peut douter qu'il aient consenti à ce que leur vie privée soit racontée dans une œuvre ainsi.
Je ne doute pas que la parentalité en soi soit compliquée, et être parent d'un enfant autiste présente des défis particuliers. Mais par pitié, qu'on cesse de nous présenter comme des objets cassés, des sujets de deuil, et qu'on cesse d'individualiser le problème du validisme. Il n'est pas en soi inintéressant de mettre en avant les récits de parents d'enfants autistes. Mais on entend peu parler de parents autistes, et on entend peu parler de parents allistes qui militent contre le validisme plutôt que de militer contre l'autisme. On mérite mieux.
C'est pour ça qu'on appelle au boycott et qu'on ne veut pas d'une adaptation cinématographique.
Cette BD est en effet critiquée notamment sur Twitter par des personnes autistes pour son validisme sur #BOYCOTTLesPetitesVictoires
On a fait une vidéo pour expliquer ce qu'on a trouvé bien et ce qu'on a trouvé complètement naze dedans parce que oui, je l'ai lue en entier et non, je n'ai pas aimé, et je ne veux certainement pas qu'on en fasse un film.
On peut faire mieux qu'une rhétorique dépolitisée à base de "surmonter le handicap". L'auteur passe des pages et des pages à s'apitoyer sur lui-même parce qu'il avait rêvé d'un enfant valide, et il enseigne à son fils que son consentement quant au toucher physique n'est pas important (les implications de cela sont très dangereuses).
J'aimerais voir moins de récits "touchants, inspirants" par des parents validistes qui se font de l'argent sur le dos d'enfants dont on peut douter qu'il aient consenti à ce que leur vie privée soit racontée dans une œuvre ainsi.
Je ne doute pas que la parentalité en soi soit compliquée, et être parent d'un enfant autiste présente des défis particuliers. Mais par pitié, qu'on cesse de nous présenter comme des objets cassés, des sujets de deuil, et qu'on cesse d'individualiser le problème du validisme. Il n'est pas en soi inintéressant de mettre en avant les récits de parents d'enfants autistes. Mais on entend peu parler de parents autistes, et on entend peu parler de parents allistes qui militent contre le validisme plutôt que de militer contre l'autisme. On mérite mieux.
C'est pour ça qu'on appelle au boycott et qu'on ne veut pas d'une adaptation cinématographique.
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Re: [BD] les petites victoires
Ni de parents autistes d'enfants autistes... malheureusement.dcaius a écrit :Mais on entend peu parler de parents autistes, et on entend peu parler de parents allistes qui militent contre le validisme plutôt que de militer contre l'autisme. On mérite mieux.
TSA
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Re: [BD] les petites victoires
Quelques raisons :hazufel a écrit :Ni de parents autistes d'enfants autistes... malheureusement.
-il ne reste pas beaucoup de temps et d'énergie pour en parler.
-En étant autiste ce n'est pas simple de communiquer, de se mettre en avant, d'avoir un discours qui plait... (et il faudrait déjà le vouloir...)
-Parler publiquement de ses enfants me semble compliqué. Ils ne peuvent pas savoir les répercussions que ça aura sur eux, il est difficile de trouver les limites de ce qui peut être révélé, et l'accord donné par un enfant, surtout très jeune, à son parent ne me semble pas avoir beaucoup de valeur.
-il plane toujours la peur du jugement négatif et/ou des services sociaux. Si on doit être honnête sur les défis du quotidien et notre handicap ça peut être mal interprété par certains.
Des témoignages de parents autistes, il y en a quelques uns ("Asperger et fière de l'être", témoignages sur l'AFFA...). La plupart sont très positifs, probablement pour améliorer l'image de l'autisme. Il me semble que ça manque un peu de nuances...
Au sujet de la vidéo plus haut, globalement elle est bien mais il y a tout de même une partie du message qui me dérange.
Le consentement d'un enfant autiste ? Oui, sur le principe, très bien. Le message a l'air de vraiment défendre les autistes.
Et donc le monsieur n'aurait pas dû donner de traitement pour le TDAH sans l'accord de son fils. Il avait quel âge ? Quelles étaient ses capacités de compréhension et de communication ? Quel était l'impact du TDAH vs les risques du traitement ? Est-ce que le même message passerait pour du diabète ou de l'asthme ?
"Han, le méchant parent qui donne un traitement à son enfant dont on ignore s'il est d'accord pour le prendre !". Sérieusement ?
D'abord le TDAH ça peut être grave et dangereux, et en tant que parent on s'en prend déjà vraiment plein la tête pour avoir osé donner un traitement, pas besoin d'en rajouter.
Ensuite, moi je passe du temps à expliquer mes choix à mes fils, et à les modifier légèrement (les choix) en fonction de leurs retours, mais honnêtement je reste la personne qui prend la décision à la fin.
Parce que si on demande à un enfant autiste de 6 ans s'il est d'accord pour aller voir un inconnu qui lui fera une prise de sang, ce sera non. Même en cas de risque vital, il risque de ne pas vraiment être d'accord.
Le consentement réel de l'enfant, ça implique déjà de pouvoir lui présenter des informations neutres, et ensuite qu'il sache lui-même évaluer la balance bénéfice/risque.
Ensuite, il y a pour les parents une obligation de s'occuper correctement de leurs enfants, et de soins le cas échéant.
Si un enfant autiste a une hypersélectivité alimentaire, bien sûr qu'il ne faut pas le forcer à tous les repas à manger comme tout le monde, mais on ne peut pas non plus accepter de ne le nourrir exclusivement de betteraves. Pour une question de santé, pas de jugement social.
Si un ado refuse de continuer un suivi, un traitement ou une directive et qu'il ne se met pas en danger ni dans l'illégalité, c'est très bien ainsi.
En tant que parent, c'est par contre très difficile de savoir ce qui est le mieux pour son enfant, comment lui présenter les choses, comment obtenir son avis et qu'en faire.
Faut-il forcer un enfant à dire bonjour, après tout ce n'est qu'un code social... mais s'il ne s'y plie pas, il peut y avoir des répercussions importantes qu'un petit ne comprend pas encore. Même en tant qu'autiste, je doute souvent sur ce qui est vraiment le mieux. C'est facile quand on est adulte de se dire qu'on accepte sa différence et qu'on aurait préféré ci ou ça.
Est-ce qu'une fois devenu grand un enfant va reprocher à ses parents de lui avoir fait prendre de la Ritaline, ou au contraire de ne pas lui avoir permis d'être scolarisé normalement ?
J'ai aussi une légère sensation de malaise quand j'entends qu'il faut laisser les autistes parler par eux-mêmes, mais que dans le même message on parle des parents sans en être...
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA atypique, cadet TSA de type Asperger, benjamin en cours d'évaluation neuropsy.
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