La dissonance cognitive, où comment chacun peut se sentir agressé par des concepts (en gros, au cas où j'aurais bien compris)
Je tiens à préciser que je ne suis pas étudiant ni professionnel de la psychologie sociale, et que ce que je dis sera donc probablement amené à être au moins un petit peu modifié. Les critiques sur ce que j'écris sont de fait tout à fait bienvenues.
Déjà, deux vidéos qui m'ont permis de découvrir le concept de dissonance cognitive :
https://www.youtube.com/watch?v=Hf-KkI2U8b8 (tronche en biais #3 : la dissonance cognitive)
https://www.youtube.com/watch?v=UzLCAwVGVOc (la dissonance cognitive / PsyGraph)
Ensuite, le bouquin de référence (que je ne prétends pas du tout avoir lu en entier au passage) écrit par le créateur du concept de dissonance cognitive, Léon Festinger.
Festinger, L. (1957). "A Theory of Cognitive Dissonance". Stanford, CA: Stanford University Press.
D'après la page wikipedia sur Leon Festinger, il me semble que ce concept de dissonance cognitive est très puissant et élégant, et qu'il continue à être utilisé comme grille de lecture par des gens travaillant dans la psychologie sociale aujourd'hui.
(page wikipedia "Leon Festinger", point 3 : "Legacy")
https://en.wikipedia.org/wiki/Leon_Festinger
Bon, pour commencer, je reprends les mots de Vled Tapas de la chaîne youtube "La tronche en biais", dans la vidéo que je vous ai mis en lien :
"La dissonance cognitive est un malaise, un état déplaisant, voire extrèmement désagréable où l'individu se trouve lorsqu'il est en présence d'éléments cognitifs contradictoires."
Cette définition est éclairée par le deuxième titre de la vidéo en question
(https://www.youtube.com/watch?v=Hf-KkI2U8b8 )
qui est "Le besoin de cohérence".
La dissonance cognitive s'oppose donc à l'idée de "consonance" ou cohérence cognitive.
En gros, si en plein mois de janvier, dans la rue, une personne vous aborde en vous disant très poliment que le manteau que vous portez n'est pas à vous mais à elle, dans votre esprit s'entrechoque deux conceptions incompatibles.
La conception que le manteau que vous portez est le vôtre est incompatible avec la conception que le manteau que vous portez appartient à une personne complètement inconnue qui vous aborde de manière farfelue.
La dissonance cognitive, c'est le malaise ressenti lors de l'affrontement de concepts qui se joue dans un cerveau, consciement, ou bien et c'est très important, inconsciement (les deux en même temps en fait).

Pour donner un autre exemple, je pense pouvoir émettre l'aphorisme suivant : "Lorsque notre morale entre en contradiction avec un élément de notre vie, il en résulte un malaise que l'on peut résoudre soit en agissant sur l'élément en question, soit en modifiant notre morale, soit en faisant un peu des deux."
J'ai découvert ce concept de dissonance cognitive à peu près moment où j'ai commencé à me rendre compte que j'étais peut-être une personne avec autisme. Cela m'a beaucoup aidé a relativiser (un peu) ou du moins à comprendre (beaucoup plus) la violence et la bêtise de certaines réactions de mon entourage qui ont eu lieu dans le cadre de l'annonce, dans un premier temps, de mes suspicions sur mon autisme, et dans un deuxième temps, de l'annonce de la certification de mon diagnostic.
Ce n'est pas ce que j'ai vécu, mais typiquement je pense qu'il peut y avoir des situations familiales où il se passe la chose suivante, disons pour un père de famille :
1. Le père pense que si il était un bon père, il aurait quand même su que son enfant était autiste (c'est l'idée que ce père hypothétique se fait, quand bien même il n'aurait aucune notion solide sur l'autisme).
2. Le fils annonce à son père qu'il vient d'être diagnostiqué autiste.
3. Si le père continue à croire que cela fait de lui un "mauvais père" de ne pas s'être rendu compte de l'autisme de son fils, il y aura peut-être une réaction de déni fort, tant que dans sa tête le dilemne "je suis un bon père" versus "mon fils est autiste et je ne m'en suis pas rendu compte durant toutes ses années" continue d'exister.
J'espère que c'est à peu près clair. Encore une fois de plus, si je dis des bêtises surtout reprenez-moi.