[Index Art] Un peu de poésie en partage

[bidouille]

Quant ca ne va pas j'écris des poèmes, mais ils sont déprimant au possible.

[Herlock Martin]

ça peut parler à certains...
si tu veux bien partager...

[le jean moulant]

Enfin le printemps coquin souffle d'un vent sacré et vain faisant renaître nature et paraître...dans sa verdeure fragile battent tous coeurs serviles...

Somptueux est venu l'été, tortueux et désiré, dans un éclair colérique, éphémère et utopique. A cette moiteure languide s'éveillent corps arides, scintillants de lumière tels les feux de l'enfer...

Venu le temps de l'automne lent et monotone, feuilles brunies de désespoir, unies et illusoires...tempêtes dans les âmes en méandre, requêtes en cendres...le bonheur est passé fugace et la peur le remplace...

Soudain tombe l'hiver, crachant ses flocons de chimère, dans son manteau blanc, jamais assez tôt ne reviendra le printemps...froid et obscurité se mélangent pour chanter ses louanges...et dans cette nuit sans fin donnant libre court a tous les chagrins...

Le temps passe et trépasse ...les jours s'étiolent lentement, affolants et déroutants...

[Bubu]

Vice versa :

L'hémorragie de tes désirs
C'est éclipsée sous la joute bleue dérisoire
Du temps qui se passe.
Contre duquel on ne peut rien.

Être ou ne pas être
Telle est la question
Sinusoïdale de l'anachorète
Hypocondriaque.

Mais tu dis :
Que le bonheur est irréductible.
Et je dis :
Que ton espoir n'est pas si désespéré,
A condition d'analyser
Que l'Absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité
De nos amours destitués.
Destitués ...
Et vice versa.

Il faut que tu arriveras
A laminer tes rancœurs dialectiques
Même si je suis con.
Crois-tu que c'est très difficile ?

Mais comme moi dis-toi
Qu'il est tellement plus mieux
D'éradiquer les tentacules de la déréliction.
Et tout deviendra clair.

Mais tu dis :
Que le bonheur est irréductible.
Et je dis :
Que ton espoir n'est pas si désespéré,
A condition d'analyser
Que l'Absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité
De nos amours destitués.
Destitués ...
Et vice versa.

D'où venons-nous ?
Où allons-nous ?
J'ignore de le savoir.
Mais ce que je n'ignore pas de le savoir,
C'est que le bonheur est à deux doigts de mes pieds.
Et que la simplicité réside
Dans l’alcôve bleue,
Et jaune et mauve,
Et un soupçonné de nos rêveries
Mauves et bleues,
Et jaunes et pourpres,
Et paraboliques.
Et vice versa.

Mais tu dis :
Que le bonheur est irréductible.
Et je dis :
Que ton espoir n'est pas si désespéré,
A condition d'analyser
Que l'Absolu ne doit pas être annihilé
Par l'illusoire précarité
De nos amours
Et qu'il ne faut pas cautionner l'irréalité
Sous les aspérités absentes et désenchantées
De nos enfants iconoclastes et désoxydés
Par nos désirs excommuniés de la fatalité
Destituée ...
Et vice versa.

Et vice versa.

Tranksen 500.

(Les inconnus)

Je ne fais que retranscrire les paroles de Vice Versa, des Inconnus :


... Où ils ont puisé dans leur vocabulaire, leur imagination ou dans un dictionnaire des synonymes, des paroles "poétiques" et alambiquées pour dire des choses d'une extrême banalité. Pour ne pas dire d'une extrême connerie.
Ils se moquent de la grandiloquence. Un biais rhétorique bien connu.
Certains en usent pour exprimer des choses simples mais avec des grands mots. Les cuistres usent de grandiloquence pour faire passer leurs propos primitifs pour des réflexions profondes en usant à tord et à travers de mots inusités ou rares.
Ça impressionne qui voudra, mais pas moi !
C'est pour impressionner, mais c'est creux comme une coquille d’œuf vide.

[le jean moulant]

Le coq et la dinde.

Un beau matin, le coeur coquin la dinde rejoignit le coq dans son poulailler.
Ni une ni deux le coq la renversa dans son pieu.
Par ci par là...le coq la picora.
-oh mon coq qué rico!
Et la dinde un peu Espagnole ouvrit ses guibolles...alors avec son bec le coq lui fit ce que font tous les mecs...
Tous les sens en eveil, la dinde lui rendit la pareil...
Mais le coq avec deux temps d'avance lui lâcha sa semence...
La dinde déconfite recracha sa bite...
-Mademoiselle, arrêtez donc de jouer les pucelles!
Et le coq satisfait dejà se retournait.
Après l'effort et le réconfort, le coq en voulù encore...
La dinde alanguie sur la paille lui donna envie de faire ripaille...
Un coup de flanc en avant et en arrière...il la pris par derrière...
Malgrès son refu de la sodomie, la poule fut farçie.
Moralité:
-Dinde, à vouloir absolument jouir vous allez souffrir le martyr.
Plutôt que de vous faire sauter, faite vous désirer.

[lulamae]

J'écris plus facilement sous forme poétique, j'ai écrit beaucoup d'haïkus, mais j'ai perdu actuellement mon carnet.
J'ai un recueil de poèmes de jeunesse, je vais mettre un de ceux-là :

Apatride

Le crépuscule de plein jour se forme sur moi. Ma vision danse comme le soleil dans l'arène, à l'heure où les clameurs s'éteignent. Je suis la fille de personne, je n'appartiens à nulle part. Je suis l'apatride sans bagage, qui n'a qu'un délice et un délire : partir, n'importe où, tout laisser derrière moi.

Je suis dans ma famille une bombe à retardement ; il se peut que par moi tout éclate un jour, tous les griefs souterrains, et les désirs refoulés, par la seule influence de mon seul cri, inhumain, propre à déchirer les murs. Je suis l'Alien, l'Autre, le monstre qui, par son aliénation aux forces d'ici-bas, force la peur dans les consciences et le remords des actes oubliés.

La nuit tombe et voile ma vue, et pourtant il fait jour. Je suis l'apatride sans voix, sans valeur autre que la fraternité avec mes semblables sans voix, sans possessions, sinon le ciel infini qui rôde encore dans leurs regards. Si peu soient-ils, ils sont là, et c'est suffisant pour continuer à vivre, à errer. Je partirai, je bannirai cette identité cent fois honnie, je survivrai entre deux eaux, deux mondes prêts à s'affronter. Ma volonté a la force d'un torrent, et je ne me reconnais que des frères et des soeurs de lutte assidue et de quête désespérée, qui recherchent comme moi la réponse à l'énigme évanouie, l'énigme suprême de la vie et du monde.

Le monde entier est mon terrain de jeux !

[lulamae]

Un autre poème que j'ai écrit en vers, cette fois, un sonnet (qui ne respecte pas exactement la répartition des rimes) :

Pour qu'amour ne se perde

Il faut perdre beaucoup pour gagner davantage,
Et d'une amère perte endurer les ravages ;
Car il ne m'est d'amour que de causes perdues
Et refermer les plaies est un bonheur ardu.

Mon coeur tiendra alors le douloureux langage
Qui d'amour ou d'amarres offre le doux chantage
Partir à la rencontre de mondes inconnus !
Auprès de toi plus rien en moi n'est retenu.

Qu'importe si je perds celui que j'ai aimé !
Je l'oublie sans regrets en de lointains étés
Ma solitude à vif seule je guérirai.

Lorsque reparaîtra dans mes songes distraits,
L'angoisse de la mort chuchotant ses secrets,
Pour qu'amour ne se perde à toi je reviendrai.

[lulamae]

Il a été question sur ce fil de l'enseignement de la poésie : je crois qu'en tant qu'enseignante j'y arrive/arrivais plus facilement, parce que j'ai toujours en tête l'écriture à l'arrivée du travail de lecture. J'ai réussi à faire écrire des sonnets à des élèves de 4e, je faisais un atelier d'écriture en classe, circulais et les aidais à compter leurs vers, à trouver des astuces pour qu'ils "tombent juste", je mettais au tableau numérique le dico des rimes pour qu'ils viennent rechercher des rimes quand ils en avaient besoin (en autonomie). La plupart de mes bons souvenirs d'enseignement sont liés du reste à ces séances.
Les poèmes support étaient des poèmes riches pour l'étude des images et des sonorités : "Invitation au voyage" de Baudelaire, "Mon rêve familier" de Verlaine, calligrammes d'Apollinaire, "sensation"ou "on n'est pas sérieux quand on a 17 ans" d'Arthur Rimbaud... Ils fournissaient des "modèles" d'imitation si besoin était, mais les élèves n'étaient pas obligés d'imiter cette structure. Ils devaient juste respecter la contrainte de forme vers/rimes.
J'associais souvent un poème au thème du programme traité en classe : "je ne parlerai pas" de Marianne Cohn pour la Résistance, "l'oiseau bleu" de Cendrars pour le voyage, "le Temps a laissé son manteau" de Charles d'Orléans ou "le jardin et la maison" d'Anna de Noailles pour les saisons, "et la mer et l'amour" de Pierre de Marbeuf pour la poésie baroque... J'aime aborder les textes par thèmes, et j'utilise beaucoup d'images. Il m'est arrivé de donner une image (tableau de peintre) en point de départ pour l'écriture.
Quand ils devaient apprendre une poésie, je le faisais en classe avec eux : je leur montrais qu'on peut apprendre comme un jeu - un vers, un vers puis deux, etc... En le pratiquant en live en classe, comme j'ai une bonne mémoire, je leur montrais que ça marchait, et ça les motivait.
Seul hic pour moi : quand un poème ne suit pas une forme fixe, je suis obligée de compter sur mes doigts pour repérer le nombre de syllabes... pas très classe, ça me donne l'impression de faire un peu demeurée !

[isis30]

Un autre poème que j'ai écrit en vers, cette fois, un sonnet (qui ne respecte pas exactement la répartition des rimes) :

Pour qu'amour ne se perde

Il faut perdre beaucoup pour gagner davantage,
Et d'une amère perte endurer les ravages ;
Car il ne m'est d'amour que de causes perdues
Et refermer les plaies est un bonheur ardu.

Mon coeur tiendra alors le douloureux langage
Qui d'amour ou d'amarres offre le doux chantage
Partir à la rencontre de mondes inconnus !
Auprès de toi plus rien en moi n'est retenu.

Qu'importe si je perds celui que j'ai aimé !
Je l'oublie sans regrets en de lointains étés
Ma solitude à vif seule je guérirai.

Lorsque reparaîtra dans mes songes distraits,
L'angoisse de la mort chuchotant ses secrets,
Pour qu'amour ne se perde à toi je reviendrai.

Il est beau ton poème, lulamae

[isis30]

Mon petit cygne différent

Tu es un enfant différent
Je crois que tu l’as toujours su
Même si bien sûr tes parents
S'en étaient déjà aperçus.

Certains disent évidemment
Que tu es un handicapé
Mais toi tu dis pudiquement
Que tu as des difficultés...

Petit cygne au visage d’ange
Aux yeux plus bleus qu’un ciel d’été
Je sais que parfois tu déranges
Ceux qui se croient bien mieux dotés...

Tu poses question sur question
Car tu es plein d’intelligence
Et fais passer tes émotions
Entre candeur et pertinence...

Tu connais d’innombrables mots
Car infaillible est ta mémoire
Et tu nous parles de tes maux
Quand tu racontes tes histoires...

Tu nous parles souvent d’autisme
Car on ne peut rien te cacher
Tu le vis avec fatalisme
Ta force tu vas la chercher...

Tu as douze ans mon petit signe
Et tu es mon Swan adoré
Mais quand la mort me fera signe
Tout ton amour j’emporterai.

Mamie


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (message unique).

[Tugdual]

Un joli poème ...

[lulamae]

Oui, bravo ! Il montre un bel amour. Il a de la chance, Swan (et toi aussi).

[lulamae]

Un poème de Nazim Hikmet (poète turc et prisonnier politique) qui m'a toujours tenu à coeur :

La grande humanité

La grande humanité s’en va au travail à huit heures
Elle se marie à vingt ans
Meurt à quarante
La grande humanité

Sauf à la grande humanité le pain suffit à tous
Pour le riz c’est pareil
Pour le sucre c’est pareil
Pour le tissu pareil
Pour le livre pareil
Cela suffit à tous sauf à la grande humanité.

ll n’est pas d’ombre sur la terre de la grande humanité
Pas de lanternes dans ses rues
Pas de vitres à ses fenêtres
Mais elle a son espoir la grande humanité
On ne peut vivre sans espoir.

(Nâzim Hikmet)

[lulamae]

Et pour les jours où on a juste besoin de tenir debout, LE poème :

INVICTUS

Dans les ténèbres qui m’enserrent,
Noires comme un puits où l’on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu’ils soient,
Pour mon âme invincible.

Dans de cruelles circonstances,
Je n’ai ni gémi ni pleuré,
Sous les coups du hasard,
Ma tête saigne mais reste droite.

En ce lieu de colère et de pleurs,
Se profile l’ombre de la mort,
Et bien que les années menacent,
Je suis et je resterai sans peur.

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Ce poème a une histoire : écrit en 1875 par le jeune poète William Henley, amputé d'un pied à 25 ans, il témoigne de sa volonté de surmonter cette épreuve.
Et bien sûr, c'est le poème que Mandela se récitait pour tenir le coup dans les geôles de Robben Island, d'après le film Invictus, de Clint Eastwood :

Argh ! Eastwood en réalisateur, Mandela comme personnage, Morgan Freeman et Matt Damon comme acteurs... C'est juste

[Bubu]

Qu'est-ce qu'ils ont contre le jambon ?
Bientôt on l'aura dans l'oignon !
Et c'est par milliers qu'ils viendront !
Manger le pain de nos lardons !

Michel Sardouille, la rupture trankilou.