TCC = Thérapie comportementale et cognitive
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Intéressant jpeg, tu parviens à garder le cadre tout en glissant quelques exemples que j'apprécie tant.
Aspie diagnostiqué, nombreuses comorbidités
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Je vois que Lilette n'a pas répondu, et comme j'ai participé à ce qui te dérange je vais te faire part de mon avis (sans parler à sa place évidemment).Anahata a écrit :Ok. J'entends.
Alors qu'est ce que tu me proposes ?
Franchement vu que y'a des choses qui te blessent, j'aimerais comprendre.
Quand tu dis "à condition d'avoir envie", ça me rappelle mes bulletins scolaires truffés de "n'a pas envie" alors que l'environnement scolaire me rendait malade de stress au point de finir par le déserter. Tout le monde voyait qu'il y avait un problème, et ce depuis des années, mais ils préféraient écrire "n'a pas envie" plutôt que de chercher à comprendre (ce qui aurait été plus fatiguant d'autant plus que j'étais fermée comme une huître et ne communiquais pas du tout). Mes employeurs successifs ont pris la même habitude, même si les bulletins étaient devenus des "évaluations". Ca ne change rien à la gifle symbolique qui fait souvent plus mal et plus longtemps qu'une gifle "physique".
Je trouve qu'écrire ce que tu as écrit entretient ce que j'appelle le "mythe du bon autiste", celui qui a envie d'avancer alors que les autres non. Je fais une TCC, mais je n'arrive pas à aller aux cafés Asperger par exemple, et j'ai déjà senti à la lecture de certains écrits sur le sujet que cela indiquerait un manque de bonne volonté de ma part. Ce n'est pas le cas, pas plus qu'à l'époque des bulletins scolaires.
J'espère que c'est clair pour toi, et tu trouveras rarement ici de "l'agressivité gratuite".
*Diag TSA*
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Gardez à l’esprit que chaque autiste est différent, donc qu’Anahata ait un diag de SA ne signifie pas qu’elle le vive de la même façon que vous et qu’elle soit sensée avoir la même approche de la question.
@V4V : L’exemple n’est peut-être pas ultra parlant pour la vie de tous les jours mais pour moi il a bouleversé ma vie (en bien et en mal xD), c’est à propos de la nana dont j’ai déjà parlé par-ci par-là.
C’était une professionnelle médicale pour qui j’avais eu un puissant coup de coeur (un coup de foudre en fait, mais étant surdoué hypersensible à l’époque en faux-self je m’étais coupé de mes émotions au fil des ans du coup il a fallu plusieurs mois avant que je le comprenne).
J’ai mentionné ce coup de coeur à ma psy, comme un sujet sans importance, en sous-entendant que ça ne servait à rien vu que c’était une professionnelle de la santé et que je n’oserais jamais lui avouer etc etc…
Et là le plus simplement du monde elle me dit alors : « Et alors ? Qu’est-ce que ça fait ? Vous reprenez une consultation et vous lui dite… »
Moi, tout étonné : « Euh… Ah bon ? Comme ça ? Ca se fait ? »
Ma psy : « Ben oui, pourquoi pas ? Vous êtes respectueux, elle vous répondra oui ou non et sa réponse ne regardera qu’elle et n’est pas discutable, mais vous aurez fait votre part en lui disant »
Et donc par cette simple phrase, elle venait de me « donner la permission » (c’est peut-être du vocabulaire d’analyse transactionnelle ça ?) d’avouer mes sentiments, d’aller vers l’autre.
Pour le petit gars ultra-introverti que j’étais depuis des années, bien protégé de mes émotions dans ma forteresse invisible, construit depuis des années dans la « croyance limitante » que ça ne servait à rien d’essayer parce que j’avais 99,9999999% de chances de me prendre un râteau, et quand même affligé de difficultés sociales depuis aussi loin que je m’en souvienne (pour moi c’est un trait autistique), cette idée toute bête de simplement avouer mes sentiments avait tout bonnement DISPARU de mon système de fonctionnement.
Alors je l’ai fait, sur le moment ça a été ultra-dur, j’ai réellement ressenti une décharge nerveuse de la plante des deux pieds au sommet du crâne quand je me suis retourné pour lui avouer mes sentiments, comme si on avait ré-enclenché le disjoncteur de mon système nerveux, et j’ai vraiment eu peur de ne pas tenir debout tellement c’était émotionnellement drainant.
Par contre je ne m’attendais pas aux conséquences : Ca a mis un terme au faux-self, mes émotions ont repris là où elles s’étaient mises en veille et j’ai littéralement vécu une crise d’ado sur le tard à 30 ans, et en tant qu’hypersensible la suite a été encore plus compliquée… (car cette nana est réapparue mais avait visiblement des problèmes, genre TSA ou TDA/H, et ça s’est mal passé)
Et par rapport à la description des boucles qu’a fait Tugdual, autant c’était au début très bien parti pour complètement transformer la boucle négative en positive (car même si ça ne l’intéressait pas, j’avais fait ma part du contrat et ça m’avait complètement débloqué), autant ça l’a surtout renforcée en négatif. Et ça n’est que maintenant, soit 6 ans après, que je recommence à avoir un peu envie de rencontrer des gens, remettre ma vie en route (je pense avoir des traits autistiques et que durant cette période mon seul « intérêt spécifique » a été de comprendre qui est arrivé avec cette nana, d’où mon hypothèse qu’elle a un TSA ou TDA/H, pour faire le deuil de cette partie de ma vie, tel que décrit dans le livre d’Attwood).
Donc vu mon expérience perso’, je déconseille les actes héroïques, il vaut mieux y aller par petit pas.
Plus généralement, là où ça m’aide aussi, c’est quand ma psy me reprend par exemple si j’ai tendance à penser trop en amont. C’est bien d’être prévoyant et d’anticiper, mais je peux avoir tendance à me projeter trop en avant, et à commencer à m’inquiéter pour des questions qui n’ont pas lieu d’être, ce qui ne sert à rien, est paralysant, empêche d’agir.
C’est un point je pense qui peut toucher de nombreux aspies souffrant d’anxiété. Petit à petit, en « déminant » le terrain en amont, en donnant le « mode d’emploi » relationnel ou même très concret (c’est là un aspect plus coaching : prise de renseignement par internet, puis par téléphone ou en personne, 1er contact, discussion pour voir quelles options sont possible, etc etc) on peut espérer que l’anxiété baisse, et, d’étape en étape, que ça avance (pour quoi que ce soit : s’autonomiser, avoir un entretien professionnel, s’inscrire à un club quelconque).
Un autre point intéressant, c’est sur le positionnement par rapport aux autres. C’est peut-être encore emprunt d’analyse transactionnelle, mais si la psychanalyse a la « seconde topique » (ça, moi, surmoi), à laquelle je ne donne probablement plus beaucoup de crédit, l’analyse transactionnelle a un triptyque similaire mais différent et je pense autrement plus pertinant : « les états du moi » (Enfant, Adulte, Parent).
Longtemps bloqué dans ma timidité, mon introversion, et mon inexpérience de la vie et en particulier des relations sociales, je me ressens mentalement comme étant bien plus jeune que mon âge biologique (15 ans de moins quoi, le temps qu’a duré le faux-self), et j’ai tendance à me positionner de façon inférieure par rapport aux autre, et forcément ça affecte les relations, je pouvais être un peu manipulable, ou du moins influençable, ou suiveur. Je ne m’incarne pas forcément en tant qu’homme, plutôt comme post-ado.
Pour demander une augmentation, inconsciemment je me positionnais en employé face au boss comme un élève face au professeur, comme un enfant qui a peur de se faire gronder face au parent, et donc je flippais, je ne me sentais pas légitime, dans mon approche j’aurais presque eu envie de m’excuser de demander une augmentation.
Ces « jeux » relationnels ont souvent lieu dans les relations (couple, travail), et n’est manipulé que celui qui est manipulable, et les aspies, avec leur éventuelle hyper-empathie, le fait qu’ils sont parfois facilement envahis par les autres, et surtout leurs difficultés de compréhension des non-dits, sont une cible facile (d’où le nombre d’aspies exploités au boulot).
En prenant conscience de ça en thérapie, je me rend compte que je suis tout à fait légitime, que je suis — du point de vue individu VS individu — l’égal de mon boss, et que j’ai tout à fait le droit de demander une augmentation sans me justifier par 40000 arguments, sans « m’excuser » d’en demander une.
Certains vont peut-être hurler parce que je parle d’analyse transactionnelle, mais si j’en parle c’est pour souligner l’approche cognitivo-comportementale qu’il y a derrière : En utilisant ce triptyque, ma psy me fait d’abord prendre conscience de la façon dont je me positionne par rapport à l’autre (inférieurement), ce qui me paralyse et me rend inefficace, ensuite il se passe un certain temps avant que j’en prenne conscience petit à petit dans mes relations, et un jour ça fait « tilt », et là je me dis « Mais, pourquoi est-ce que je me triture autant les neurones à propos de cette augmentation ?! Je suis tout à fait légitime à la demander bordel ! »
Et là même si ça ne veut pas dire que c’est facile et que je n’ai pas le coeur qui bat à 100 à l’heure, et bien je le fais quand même.
Même si ce n'est peut-être pas purement TCC, j’espère que ça illustre les processus. Je suis bien conscient qu’en cas d’anxiété sévère ou de psychorigidité forte, ça risque de ne pas faire de miracle.
Mais pour avoir plusieurs proches visiblement TSA ou TDA/H (perso je mettrai ça dans le même sac tellement ils se chevauchent), je vois parfois les raisonnement en boucle qu’ils peuvent faire, la façon dont ils se sabotent eux-même, se contredisent parfois eux-même à 5 minutes d’intervalle en en ayant visiblement pas conscience, simplement parce qu’à un moment une réponse était logique et que 5 minutes plus tard c’est l’inverse qui est devenu logique, et tout ça la personne n’en a pas conscience, il faut une personne en face (le thérapeute) pour déboulonner le raisonnement auto-saboteur (sur ce forum, lors d'une discussion un peu tendue, un aspie est allé jusqu'à me dire qu'il ne lirait pas le guide d'Attwood car, n'ayant pas de diplôme ou de diag, je n'étais pas légitime pour lui conseiller ce livre... qui parle pourtant du syndrome dont-il a été diagnostiqué !).
De nombreux aspies ont probablement vécu dans l’anxiété toute leur vie, toute leur adolescence, et en sont venus à appréhender toute relation sociale comme pouvant leur porter préjudice, comme source d’anxiété. En refaisant tout le parcours de vie, en apprenant autant que possible à comprendre les expressions, les non-dits, en déminant le terrain avec le thérapeute, en faisant le debrief, je pense qu’on peut minimiser les boucles négatives dont parlait Tugdual.
Un autre exemple assez concret : Ma soeur ne savait pas nager, même adulte. Une fois, elle a voulu apprendre, et est allée à la piscine, mais n’ayant pas le « mode d’emploi », étant anxieuse, peu à l’aise à la piscine, elle a tracé vite fait pour descendre l’escalier du bassin et se cacher dans l’eau prêt du bord. Et là le maître nageur lui a dit que le bassin était occupé par un cours de je ne sais plus quoi et qu’elle devait donc aller dans l’autre bassin. Résultat = catastrophique, sentiment de honte, d’être nulle, etc, aucun progrès.
Plus tard, ayant moi-même tardivement appris à nager, et avec ce que j'ai appris en thérapie, je l’ai conseillée pour qu’elle fasse les choses méthodiquement, dans l’ordre : Prise de renseignement sur internet. Appel de la piscine pour prise de renseignement plus précis. 1ère rencontre avec un maître nageur pour parler de cours particuliers pour personnes phobiques de l’eau, où le maître nageur est là juste à côté pour te tenir la tête et que tu n’aies pas peur de boire la tasse. Puis cours dans un groupe de grands débutants, où elle a fini par réussir elle aussi à flotter. Non elle n’était pas dans l’impossibilité de flotter, elle n'avait pas une structure osseuse exceptionnellement dense, c’était simplement une question de confiance, de méthode.
Je comprends Anahata lorsqu’elle dit « à condition d’avoir envie ». Moi depuis 6 ans je n’avais simplement pas envie de créer du lien social. J’ai passé pas mal de séance de thérapie de groupe à ne rien dire (et au prix où c’est faut en vouloir !), à écouter les expériences des autres (c’est toujours très intéressant et ça pourra toujours m’être utile plus tard), mais je n’avais simplement aucune envie de créer du lien, donc ça ne servait à rien de travailler dessus. C’était surement mon plus gros problème, ça l’est peut-être encore d’ailleurs, mais je n’en avais pas envie, alors j’ai bossé d’autres choses.
Je note d’ailleurs qu’Anahata a dit « Les tcc m'aident à condition d'avoir envie », donc elle ne parlait peut-être qu’en son nom, comme je viens de le faire, pas forcément au nom de tous les aspies.
@Misty, tu dis « Je fais une TCC, mais je n'arrive pas à aller aux cafés Asperger par exemple », je peux te demander ce qui fait que tu n’y arrives pas ?
Peur ? Anxiété ? Manque d’envie ? Pas forcément au sens de manque de volonté, mais de ne simplement pas en ressentir le besoin ?
@V4V : L’exemple n’est peut-être pas ultra parlant pour la vie de tous les jours mais pour moi il a bouleversé ma vie (en bien et en mal xD), c’est à propos de la nana dont j’ai déjà parlé par-ci par-là.
C’était une professionnelle médicale pour qui j’avais eu un puissant coup de coeur (un coup de foudre en fait, mais étant surdoué hypersensible à l’époque en faux-self je m’étais coupé de mes émotions au fil des ans du coup il a fallu plusieurs mois avant que je le comprenne).
J’ai mentionné ce coup de coeur à ma psy, comme un sujet sans importance, en sous-entendant que ça ne servait à rien vu que c’était une professionnelle de la santé et que je n’oserais jamais lui avouer etc etc…
Et là le plus simplement du monde elle me dit alors : « Et alors ? Qu’est-ce que ça fait ? Vous reprenez une consultation et vous lui dite… »
Moi, tout étonné : « Euh… Ah bon ? Comme ça ? Ca se fait ? »
Ma psy : « Ben oui, pourquoi pas ? Vous êtes respectueux, elle vous répondra oui ou non et sa réponse ne regardera qu’elle et n’est pas discutable, mais vous aurez fait votre part en lui disant »
Et donc par cette simple phrase, elle venait de me « donner la permission » (c’est peut-être du vocabulaire d’analyse transactionnelle ça ?) d’avouer mes sentiments, d’aller vers l’autre.
Pour le petit gars ultra-introverti que j’étais depuis des années, bien protégé de mes émotions dans ma forteresse invisible, construit depuis des années dans la « croyance limitante » que ça ne servait à rien d’essayer parce que j’avais 99,9999999% de chances de me prendre un râteau, et quand même affligé de difficultés sociales depuis aussi loin que je m’en souvienne (pour moi c’est un trait autistique), cette idée toute bête de simplement avouer mes sentiments avait tout bonnement DISPARU de mon système de fonctionnement.
Alors je l’ai fait, sur le moment ça a été ultra-dur, j’ai réellement ressenti une décharge nerveuse de la plante des deux pieds au sommet du crâne quand je me suis retourné pour lui avouer mes sentiments, comme si on avait ré-enclenché le disjoncteur de mon système nerveux, et j’ai vraiment eu peur de ne pas tenir debout tellement c’était émotionnellement drainant.
Par contre je ne m’attendais pas aux conséquences : Ca a mis un terme au faux-self, mes émotions ont repris là où elles s’étaient mises en veille et j’ai littéralement vécu une crise d’ado sur le tard à 30 ans, et en tant qu’hypersensible la suite a été encore plus compliquée… (car cette nana est réapparue mais avait visiblement des problèmes, genre TSA ou TDA/H, et ça s’est mal passé)
Et par rapport à la description des boucles qu’a fait Tugdual, autant c’était au début très bien parti pour complètement transformer la boucle négative en positive (car même si ça ne l’intéressait pas, j’avais fait ma part du contrat et ça m’avait complètement débloqué), autant ça l’a surtout renforcée en négatif. Et ça n’est que maintenant, soit 6 ans après, que je recommence à avoir un peu envie de rencontrer des gens, remettre ma vie en route (je pense avoir des traits autistiques et que durant cette période mon seul « intérêt spécifique » a été de comprendre qui est arrivé avec cette nana, d’où mon hypothèse qu’elle a un TSA ou TDA/H, pour faire le deuil de cette partie de ma vie, tel que décrit dans le livre d’Attwood).
Donc vu mon expérience perso’, je déconseille les actes héroïques, il vaut mieux y aller par petit pas.
Plus généralement, là où ça m’aide aussi, c’est quand ma psy me reprend par exemple si j’ai tendance à penser trop en amont. C’est bien d’être prévoyant et d’anticiper, mais je peux avoir tendance à me projeter trop en avant, et à commencer à m’inquiéter pour des questions qui n’ont pas lieu d’être, ce qui ne sert à rien, est paralysant, empêche d’agir.
C’est un point je pense qui peut toucher de nombreux aspies souffrant d’anxiété. Petit à petit, en « déminant » le terrain en amont, en donnant le « mode d’emploi » relationnel ou même très concret (c’est là un aspect plus coaching : prise de renseignement par internet, puis par téléphone ou en personne, 1er contact, discussion pour voir quelles options sont possible, etc etc) on peut espérer que l’anxiété baisse, et, d’étape en étape, que ça avance (pour quoi que ce soit : s’autonomiser, avoir un entretien professionnel, s’inscrire à un club quelconque).
Un autre point intéressant, c’est sur le positionnement par rapport aux autres. C’est peut-être encore emprunt d’analyse transactionnelle, mais si la psychanalyse a la « seconde topique » (ça, moi, surmoi), à laquelle je ne donne probablement plus beaucoup de crédit, l’analyse transactionnelle a un triptyque similaire mais différent et je pense autrement plus pertinant : « les états du moi » (Enfant, Adulte, Parent).
Longtemps bloqué dans ma timidité, mon introversion, et mon inexpérience de la vie et en particulier des relations sociales, je me ressens mentalement comme étant bien plus jeune que mon âge biologique (15 ans de moins quoi, le temps qu’a duré le faux-self), et j’ai tendance à me positionner de façon inférieure par rapport aux autre, et forcément ça affecte les relations, je pouvais être un peu manipulable, ou du moins influençable, ou suiveur. Je ne m’incarne pas forcément en tant qu’homme, plutôt comme post-ado.
Pour demander une augmentation, inconsciemment je me positionnais en employé face au boss comme un élève face au professeur, comme un enfant qui a peur de se faire gronder face au parent, et donc je flippais, je ne me sentais pas légitime, dans mon approche j’aurais presque eu envie de m’excuser de demander une augmentation.
Ces « jeux » relationnels ont souvent lieu dans les relations (couple, travail), et n’est manipulé que celui qui est manipulable, et les aspies, avec leur éventuelle hyper-empathie, le fait qu’ils sont parfois facilement envahis par les autres, et surtout leurs difficultés de compréhension des non-dits, sont une cible facile (d’où le nombre d’aspies exploités au boulot).
En prenant conscience de ça en thérapie, je me rend compte que je suis tout à fait légitime, que je suis — du point de vue individu VS individu — l’égal de mon boss, et que j’ai tout à fait le droit de demander une augmentation sans me justifier par 40000 arguments, sans « m’excuser » d’en demander une.
Certains vont peut-être hurler parce que je parle d’analyse transactionnelle, mais si j’en parle c’est pour souligner l’approche cognitivo-comportementale qu’il y a derrière : En utilisant ce triptyque, ma psy me fait d’abord prendre conscience de la façon dont je me positionne par rapport à l’autre (inférieurement), ce qui me paralyse et me rend inefficace, ensuite il se passe un certain temps avant que j’en prenne conscience petit à petit dans mes relations, et un jour ça fait « tilt », et là je me dis « Mais, pourquoi est-ce que je me triture autant les neurones à propos de cette augmentation ?! Je suis tout à fait légitime à la demander bordel ! »
Et là même si ça ne veut pas dire que c’est facile et que je n’ai pas le coeur qui bat à 100 à l’heure, et bien je le fais quand même.
Même si ce n'est peut-être pas purement TCC, j’espère que ça illustre les processus. Je suis bien conscient qu’en cas d’anxiété sévère ou de psychorigidité forte, ça risque de ne pas faire de miracle.
Mais pour avoir plusieurs proches visiblement TSA ou TDA/H (perso je mettrai ça dans le même sac tellement ils se chevauchent), je vois parfois les raisonnement en boucle qu’ils peuvent faire, la façon dont ils se sabotent eux-même, se contredisent parfois eux-même à 5 minutes d’intervalle en en ayant visiblement pas conscience, simplement parce qu’à un moment une réponse était logique et que 5 minutes plus tard c’est l’inverse qui est devenu logique, et tout ça la personne n’en a pas conscience, il faut une personne en face (le thérapeute) pour déboulonner le raisonnement auto-saboteur (sur ce forum, lors d'une discussion un peu tendue, un aspie est allé jusqu'à me dire qu'il ne lirait pas le guide d'Attwood car, n'ayant pas de diplôme ou de diag, je n'étais pas légitime pour lui conseiller ce livre... qui parle pourtant du syndrome dont-il a été diagnostiqué !).
De nombreux aspies ont probablement vécu dans l’anxiété toute leur vie, toute leur adolescence, et en sont venus à appréhender toute relation sociale comme pouvant leur porter préjudice, comme source d’anxiété. En refaisant tout le parcours de vie, en apprenant autant que possible à comprendre les expressions, les non-dits, en déminant le terrain avec le thérapeute, en faisant le debrief, je pense qu’on peut minimiser les boucles négatives dont parlait Tugdual.
Un autre exemple assez concret : Ma soeur ne savait pas nager, même adulte. Une fois, elle a voulu apprendre, et est allée à la piscine, mais n’ayant pas le « mode d’emploi », étant anxieuse, peu à l’aise à la piscine, elle a tracé vite fait pour descendre l’escalier du bassin et se cacher dans l’eau prêt du bord. Et là le maître nageur lui a dit que le bassin était occupé par un cours de je ne sais plus quoi et qu’elle devait donc aller dans l’autre bassin. Résultat = catastrophique, sentiment de honte, d’être nulle, etc, aucun progrès.
Plus tard, ayant moi-même tardivement appris à nager, et avec ce que j'ai appris en thérapie, je l’ai conseillée pour qu’elle fasse les choses méthodiquement, dans l’ordre : Prise de renseignement sur internet. Appel de la piscine pour prise de renseignement plus précis. 1ère rencontre avec un maître nageur pour parler de cours particuliers pour personnes phobiques de l’eau, où le maître nageur est là juste à côté pour te tenir la tête et que tu n’aies pas peur de boire la tasse. Puis cours dans un groupe de grands débutants, où elle a fini par réussir elle aussi à flotter. Non elle n’était pas dans l’impossibilité de flotter, elle n'avait pas une structure osseuse exceptionnellement dense, c’était simplement une question de confiance, de méthode.
Je comprends Anahata lorsqu’elle dit « à condition d’avoir envie ». Moi depuis 6 ans je n’avais simplement pas envie de créer du lien social. J’ai passé pas mal de séance de thérapie de groupe à ne rien dire (et au prix où c’est faut en vouloir !), à écouter les expériences des autres (c’est toujours très intéressant et ça pourra toujours m’être utile plus tard), mais je n’avais simplement aucune envie de créer du lien, donc ça ne servait à rien de travailler dessus. C’était surement mon plus gros problème, ça l’est peut-être encore d’ailleurs, mais je n’en avais pas envie, alors j’ai bossé d’autres choses.
Je note d’ailleurs qu’Anahata a dit « Les tcc m'aident à condition d'avoir envie », donc elle ne parlait peut-être qu’en son nom, comme je viens de le faire, pas forcément au nom de tous les aspies.
@Misty, tu dis « Je fais une TCC, mais je n'arrive pas à aller aux cafés Asperger par exemple », je peux te demander ce qui fait que tu n’y arrives pas ?
Peur ? Anxiété ? Manque d’envie ? Pas forcément au sens de manque de volonté, mais de ne simplement pas en ressentir le besoin ?
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
En fait t'es juste une blague, un troll, non ?Gardez à l’esprit que chaque autiste est différent, donc qu’Anahata ait un diag de SA ne signifie pas qu’elle le vive de la même façon que vous et qu’elle soit sensée avoir la même approche de la question.
C'est à des autistes que tu essaies d'expliquer ça ?
Non mais sérieusement ....
Complètement HS, je ne vois aucun rapport avec le reste du topic.Même si ce n'est peut-être pas purement TCC
ça faisait longtemps que ça n'était pas sorti sur le tapis çaMais pour avoir plusieurs proches visiblement TSA ou TDA/H
Ben voyons, mais en fait ça ne m'étonne pas vraiment.Je comprends Anahata lorsqu’elle dit « à condition d’avoir envie »
TSA.
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
........Zebra3 a écrit :@Misty, tu dis « Je fais une TCC, mais je n'arrive pas à aller aux cafés Asperger par exemple », je peux te demander ce qui fait que tu n’y arrives pas ?
Peur ? Anxiété ? Manque d’envie ? Pas forcément au sens de manque de volonté, mais de ne simplement pas en ressentir le besoin ?
Modifié en dernier par misty le mardi 15 mai 2018 à 12:37, modifié 1 fois.
*Diag TSA*
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Aux cafés Asperger, il me semble qu'on n'est pas obligé de (beaucoup) parler. Si ?
Arrives-tu à limiter le nombre d'appareils que tu branches à la fois ? Ou est-ce très difficile de canaliser ta pensée arborescente ?
Pour ma part, j'écoute et j'observe un bon moment avant de m'engager tête baissée ou trop. Je ne peux pas porter le poids du monde en essayant de satisfaire les attentes de toutes les personnes. J'ai appris à suivre un OUI d'un NON, pour ne pas être esclave du pied-dans-la-porte. [Cf. théories de l'engagement en psychologie sociale, ancrage, pied-dans-la-porte, dépense gâchée, piège abscons, etc. ]
Dès le moment où on est passionné, on peut lire et apprendre plein de choses sans diplômes, surtout si on est plutôt autodidacte.
Arrives-tu à limiter le nombre d'appareils que tu branches à la fois ? Ou est-ce très difficile de canaliser ta pensée arborescente ?
Pour ma part, j'écoute et j'observe un bon moment avant de m'engager tête baissée ou trop. Je ne peux pas porter le poids du monde en essayant de satisfaire les attentes de toutes les personnes. J'ai appris à suivre un OUI d'un NON, pour ne pas être esclave du pied-dans-la-porte. [Cf. théories de l'engagement en psychologie sociale, ancrage, pied-dans-la-porte, dépense gâchée, piège abscons, etc. ]
Dès le moment où on est passionné, on peut lire et apprendre plein de choses sans diplômes, surtout si on est plutôt autodidacte.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Ca dépend des cafés. Il y a des cafés qui sont pas vraiment des cafés, surtout ceux qui sont payants et organisés par des structures à vocation thérapeutique.freeshost a écrit :Aux cafés Asperger, il me semble qu'on n'est pas obligé de (beaucoup) parler. Si ?
Ceux là, la prise de parole y est obligatoire, y compris sur des sujets sensibles.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Je pense que ça dépend des gens et de plein de facteurs, donc pour moi ça reste une variable inconnue Ca m'avait rassurée concernant la rencontre forum de pouvoir prévenir, et aussi de savoir que tu n'étais pas du genre à casser les oreilles non plus, ainsi que d'autres personnes. J'ai eu des retours de cafés Asperger où il y a beaucoup de questions, où il faut se présenter.... Moi s'il faut se présenter devant tout le monde je me change vite en bip bip coyote par exempleFH a écrit :Aux cafés Asperger, il me semble qu'on n'est pas obligé de (beaucoup) parler. Si ?
Je ne sais pas si c'est une question de pensée arborescente mais je ne canalise rien du toutArrives-tu à limiter le nombre d'appareils que tu branches à la fois ? Ou est-ce très difficile de canaliser ta pensée arborescente ?
Ca dépend aussi du genre d'appareils: pour des engagements "factuels" à composante émotionnelle faible, le fait de me retrouver en panne d'émetteur n'est pas gênant. Si c'est du relationnel avec attentes potentielles en face si.
J'aimerais bien être aussi sage... Je sais que je me crée du stress: par exemple il y a peu de temps je me suis forcée à aller voir un chien juste parce que je lui avais dit "je viendrais tel jour". Je ne connais aucun chien qui ait un agenda mais j'y suis allée pliée en 2 de mal au ventre en tremblant de stress juste parce que j'aurais encore plus mal vécu de ne pas y aller le jour dit (je pense que c'est un niveau pathologique, ça... )Pour ma part, j'écoute et j'observe un bon moment avant de m'engager tête baissée ou trop. Je ne peux pas porter le poids du monde en essayant de satisfaire les attentes de toutes les personnes. J'ai appris à suivre un OUI d'un NON, pour ne pas être esclave du pied-dans-la-porte. [Cf. théories de l'engagement en psychologie sociale, ancrage, pied-dans-la-porte, dépense gâchée, piège abscons, etc. ]
Merci tu me fais gagner du temps (et à eux aussi)Benoit a écrit :Ceux là, la prise de parole y est obligatoire, y compris sur des sujets sensibles.
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Faudrait un label café asperger pour faire la différence avec ces réunions où des gens cherchent à t'aider mais sans te demander de quoi tu as besoin.misty a écrit : Merci tu me fais gagner du temps (et à eux aussi)
En même temps c'est plus commode pour eux de faire la même chose pour les trente- et quarante-naires que pour les enfants.
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)
話したい誰かがいるってしあわせだ
Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Ouais, vaut mieux éviter ceux où la prise de parole est obligatoire.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.
Diagnostiqué autiste en l'été 2014
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
& où tu payes sans pouvoir nécessairement t'exprimer car la parole est monopolisée par d'autres personnes
TSA.
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Ah ! Mince ! Ce n'est pas gratuit ?
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Re: TCC = Thérapie comportementale et cognitive
Rien n'est gratuit en ce bas monde, ne serait-ce que les consommations du "café".
Spoiler : :
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