Bon, pour moi, en fait, ça dépend de divers facteurs :
1. L'activité que je faisais.
2. Qui m'interrompt.
3. Si c'est urgent.
4. Le sujet pour lequel on m'interrompt.
5. Le temps d'interruption.
- qui m'interrompt,
- à quel sujet,
- pendant combien de temps,
- quelle activité est interrompue.
1. L'activité que je faisais : Si je la connais bien (par exemple, mathématique à mon niveau, pas forcément universitaire

), je n'ai en général pas de problème à y retourner assez vite. Les trois autres facteurs influent alors peu.
2. Qui m'interrompt. Si c'est la famille, je vais envisager de répondre. La plupart du temps, cela dit, j'attends et la personne m'envoie un message.

Si c'est un numéro inconnu, je
laisse béton.
3. Si c'est urgent. Bon, maintenant, je suis capable de demander : "On peut voir ça plus tard ?" (parfois, je précise l'heure) ; "Je peux te rappeler à ... heures ?" (si c'est par téléphone ; autre option : je ne réponds pas, je regarde juste un œil sur qui m'appelle) ; "Une minute, pas plus !" (après, si je discute une minute, le facteur 4 peuvent intervenir) ; "Je suis occupé. Est-ce vraiment urgent ?" (je laisse une ouverture pour le OUI ; si oui, on passe au facteur 4) ; "Je suis occupé. Rappelle-moi / Je te rappelle à ... heures." (je ne laisse pas d'ouverture pour le OUI). Si c'est pour du démarchage ou du sondage téléphonique, je dis clairement "Ich bin gar nicht interessiert." ("Je ne suis pas du tout intéressé." La plupart du temps, ce sont des instituts en Suisse allemande pour moi...). En plus, c'est l'autre personne qui raccroche avant moi.
4. À quel sujet. S'il y a un sujet, c'est que la personne a trouvé les bons "mots de passe", l'algorithme psycho-social pour que je réponde. Selon le sujet, je vais évaluer si le peu de temps que je peux discuter au téléphone va suffire à faire avancer les choses (la problématique). Si c'est juste une information qu'on me transmet, je prends note.
5. La durée d'interruption. Bon, déjà, si je suis avec un élève, je ne réponds pas. Si j'étais entreprise, je ne répondrais non plus. Avec la famille, j'essaie d'écourter le sujet, d'aller à ce qui permet de faire avancer.
De là, plusieurs situations vont impacter ma concentration sur mon activité :
A. Si je n'ai pas répondu au téléphone, si la personne n'a pas insisté à la porte, je reprends mon activité facilement.
B. Si j'ai répondu brièvement, je n'ai en général pas de problème à reprendre. Mais l'interaction peut parfois demander de nouvelles tâches urgentes (noter des informations ou des directives pour ne pas les oublier par la suite), qui vont parfois me faire aboutir à une situation C.
C. Si j'ai été interrompu longuement (environ cinq minutes, estimerais-je, mais je n'ai pas expérimenté scientifiquement, ni même mesuré

), il me va falloir au moins quinze minutes pour reprendre mon rythme de croisière. En général, je sais quand même continuer mon activité. J'ai la chance de ne pas être trop émotionnel, emporté par mes émotions.
Bon, maintenant que je vis seul et que mon téléphone est presque toujours sous silencieux, je suis moins souvent interrompu.
