misty a écrit :
En même temps, je crois que des 2 côtés de l'atlantique et dans tous les contextes, il y aura toujours des gens pour qui quand tu expliques gentiment que tu ne souhaites pas suivre le conseil qu'ils te donnent (pour une raison x ou y), eux entendent Zach de la Rocha leur hurler "f*** you I won't do what you tell me".
Autiste ou pas, difficile de ne pas se sentir démuni face à ce phénomène...
Anecdote, ça marche aussi dans les pays plus réputés "autistes" (que ce soit vrai ou une légende).
Je me souviendrais toujours de la petite japonaise a qui j'avais demandé une direction (traverser la mer de Seto depuis Okayama) et qui était sorti en courant de son poste de travail après avoir constaté que je n'allais pas du tout dans la direction indiquée.
J'ai commencé le livre, j'aime beaucoup le ton, me reconnais, dans de nombreuses choses (Aimer particulièrement les traits de lumières, les reflets, dire ce qu'on pense sans détour, ne mettre que des vêtements confortables dès l'enfance, rejeter les robes avec véhémence, classer, vivre avec ses animaux, les adorer, grimper aux arbres, dans cette enfance baignée de solitude apaisante, ne pas comprendre les codes des autres, en grandissant, etc.)
Je note ici un passage que je trouve vraiment important et qu'on devrait brandir sur une pancarte chaque fois qu'on parle du déficit empathique des autistes :
"La personne qui a décrété que les autistes sont incapables de ressentir de l'empathie et de prendre en compte le ressenti d'autrui s'est définitivement trompée. En ce qui me concerne, j'éprouvais plus facilement de l'empathie envers les êtres faibles, mais rarement envers les adultes tout-puissants de mon entourage ou d'autres enfants qui perturbaient le calme dont j'avais besoin."
Les professionnels qui parlent de défaut d'empathie le font dans un cadre spécifique avec une terminologie propre et différenciant plusieurs formes d'empathie.
Le soucis vient du fait que des gens croient pouvoir lire / recopier certaines phrases des pros sans en connaître le contexte et la terminologie spécifique.
C'est un grave travers non autistique que de picorer des mots / phrases et d'y appliquer ses propres préjugés pour faire "celui qui sait".
La formulation de la phrase donne l'impression que les professionnels se font une fausse idée du S.A. Ca n'est pas le cas, du moins pour la majorité d'entre eux.
Le problème n'est pas chez eux mais dans le transfert superficiel de l'information vers les idiots qui croient savoir, ce qui symptomatique de beaucoup de choses en matière de prise en charge de l'autisme en France.
Benoit a écrit :La formulation de la phrase donne l'impression que les professionnels se font une fausse idée du S.A. Ca n'est pas le cas, du moins pour la majorité d'entre eux.
Pas d'accord. Tous les professionnels que j'ai consulté (avant mon diagnostique) avaient le même discours envers mes parents : elle ne peut pas être autiste, elle éprouve de l'empathie (entre autre). Que ce soient des psy scolaires, des médecins généralistes, médecins scolaires, psy du CMP etc.
Donc, malheureusement, encore beaucoup de professionnel et non-professionnel ont cette idée reçue bien encrée dans la tête, donc la formulation de la phrase "La personne qui a décrété que les autistes sont incapables de ressentir de l'empathie et de prendre en compte le ressenti d'autrui s'est définitivement trompée." ne me choque pas du tout.
Elle n'écrit pas que ce sont les professionnels qui le disent, mais on peut le lire dans nombre d'articles, émanant de gens, comme tu le dis, qui ne connaissent rien à l'autisme. Mais le grand public lit plutôt ce genre d'articles que des publications de professionnels reconnus dans le domaine. Le problème est là.
Et comme le dit Bézèdach44, pour les professionnels qui ne connaissent pas l'autisme, c'est une formulation courante.
J'ai reçu le livre samedi, et je l'ai fini hier.
J'ai bien aimé, même si je pensais qu'elle se serait plus attardée sur sa vie adulte.
J'apprécie son style d'écriture, et me retrouve dans ce côté "fille pas sympa", qui se fout de ce que les autres peuvent bien penser.
Diagnostiquée en février 2015 (psychiatre libéral) puis confirmation au CRA en novembre 2016
On peut revenir de tout, sans être parti très loin, on peut revenir de loin, sans être parti du tout ! - Bazar et bémols
J'ai bien aimé aussi son ton, mais je dirais que ce ne sont pas les lectures autobiographiques qui m'ont le plus appris, ou apporté. Elles me renvoient à des moments que je n'aime pas, à des souffrances lues et vécues. Je trouve ça très éprouvant.
J'ai préféré l'apport des livres de Schovanec, qui sont plus qu'autobiographiques, puisqu'il place ses particularités et ses perceptions dans un monde entier et complexe, sans jamais être autocentré.
J'ai préféré aussi l'apport des livres de Mottron, d'Attwood et de Vermeulen (Autisme et émotions) et j'ai commencé le Bogdashina. Je le lis par bribes, (en même temps qu'un roman de Fantasy pour m'échapper un peu...)
J'aime beaucoup ce qu'il m'apprend pour le moment.
Je l'ai lu et je l'ai beaucoup apprécié !
Son écriture est très fluide, les mots extrêmement bien choisis. J'étais totalement plongée dans son univers et pour beaucoup de situations vécues je m'y suis reconnue.
J'ai aimé être connectée à l'expérience d'un autre humain, ça m'a fait me sentir moins seule pendant quelques jours. Je sens un peu le livre doudou que j'irai relire quand ça n'ira pas.