[Index Humeur] Qu'est ce qui vous a rendu malheureux(se) aujourd'hui ?

[Roxane-James]

Merci pour toutes vos réponses et vos conseils et vos paroles bienveillantes Merci aussi pour le conseil de lecture
(et cette citation est magnifique). Merci infiniment pour votre gentillesse Je me sens toute chose grâce à vous

[freeshost]

'tu rates troooop quelque chose, faut que tu viennes ! C'est troooop bien''

C'est une sorte de sophisme voulant faire croire que "Si tu n'as pas [vécu] cela, t'as raté ta vie."

À un degré supérieur de subtilité, on a le "Tu ne sais pas ce que tu manques.", essayant encore plus de te faire regretter d'avoir loupé ce "must".

Diverses normes sociales ont pour "vertu" d'instiller de la culpabilité chez les personnes qui ne s'y plient pas.

Et n'oublie pas d'être heureux, je ne l'ai pas lu.

D'ailleurs, je participe peu à cette discussion en tant que personne malheureuse.

[Zengali]

Je suis malheureuse car l'annonce du diagnostic m'a quelque part bien plombée (car j'ai des décisions à prendre, des choses à faire/dire en conséquence), et je n'ai jamais eu aussi peu envie de reprendre le boulot.
C comme si j'avais sous estimé certaines de mes difficultés, je pensais que ça se voyait moins que ça... et en fait non, ça se voit.
En plus j'ai raté ma rencontre fortuite d'hier avec mon collègue que j'aime bien, je l'ai croisé devant le ciné et je n'ai pas su dire simplement bonjour, j'ai tout de suite démarré sur des phrases et j'ai fait un bide. PFFFFFFFFFFF. C pénible.

[pimpoline]

Oh Zengali, je suis désolée pour toi!
Je crains qu'il ne m'arrive la même chose après le diagnostic, alors je ne peux que te souhaiter de voir les choses du meilleur côté possible... de te féliciter d'avoir accompli tout ce que as accompli jusque-là, que les difficultés aient été visibles ou non.
D'être indulgente avec toi et de t'accorder le ménagement que tu mérites sans pour autant penser que c'est te rabaisser.

Les bides, même les autres s'en prennent. Tu sais que cette sensation désagréable va passer, bon courage en attendant. C'est pénible oui. On s'en veut trop souvent pour trois fois rien, dur de changer ça. Mais si ça se trouve lui a quand même apprécié cet échange à sa façon.

[le jean moulant]

Encore et toujours...l'AMOUR!
Comment me blinder le coeur pour ne plus souffrir??

[RedMacbeth]

Ma mère m'a dit des choses très dures sur mon envie de diagnostiques.
Que si j'avais vraiment été autiste, les psys que j'ai dans ma famille m'auraient diagnostiqué.e.
Que je m'y connaissais tellement que j'inventais les symptômes parce que j'ai envie de l'être.
Que mon compagnon n'avait pas forcément envie de sortir avec quelqu'un d'autiste.
C'est dur, c'est vraiment, vraiment dur. Et ce n'est pas comme si je ne m'étais pas posé toutes ces questions, en plus. Je le prend très violemment, et je suis blessé.e.

Je n'invente pas les symptômes, je fais tout pour faire ce chemin le plus sincèrement possible. Je veux juste savoir, être fixé.e.

On est tellement proches, tout.e.s les deux... Et pourtant je ne suis pas sûr.e qu'elle entende si je lui dit que ça fait mal. Mais j'ai l'impression que si j'ai raison de douter, si je suis diagnostiqué.e Aspie, elle rejettera l'idée. Ca fait mal.

[Amnesia]

Bonjour
Dans le même esprit, je suis triste car aujourd'hui, j'ai annoncé à une amie (de surcroît psychologue de profession) que mon fils a reçu le diagnostic de TSA, et elle m'a répondu qu'elle s'inquiète que des enfants soient "mis dans des cases" alors que des événements de vie peuvent expliquer les particularités de comportements.
Méconnaissance, non écoute...
J'entends son envie de bienveillance. Mais elle n'entend pas que ne pas diagnostiquer est néfaste.
Je n'ai plus envie de confier ceci à mes amis.
Je trouve cela trop douloureux de ne pas être entendue. Alors que le diagnostic, lui, ne m'est pas du tout douloureux. Au contraire.

[lulamae]

C'est la nouvelle mode maintenant, refuser de "mettre dans des cases"...
Mais bon sang, on n'invente pas un diagnostic pour se rendre intéressant !
Bon courage à toutes les deux, vous n'aurez pas toujours les mêmes réactions. Et puis, je ne dis pas qu'il faut faire le tri en fonction de la réaction des gens, mais on peut savoir ainsi avec qui il faudra prendre de la distance.

[Amnesia]

Merci Lulamae.
Mon état d'esprit, aujourd'hui, est de ne plus tenter d'en parler. Et de laisser mon fils témoigner par lui-même. A force de le voir refuser les échanges verbaux (il n'arrive pas à dire bonjour à nos amis) et se taper le visage dans la contrariété, ceux qui doutent changeront peut-être d'avis.
Nous avons tendance à fuir les repas et sorties avec nos amis justement par crainte de comportements "inadaptés" de notre enfant. C'est peut-être un tort, finalement.

[lulamae]

Je me souviens m'être fait la même réflexion au collège pour ma fille cadette, qui faisait de la phobie scolaire : elle a un mutisme sélectif, et n'ouvre jamais la bouche en classe. Quand nous signions le PAI pour ma fille aînée (elles sont haut potentiel toutes les deux), nous avions envie de rire en nous disant qu'ils allaient voir autre chose en rencontrant la plus jeune. C'était presque comme une sorte de fierté à l'envers, je crois que ça signe une sorte d'appartenance entre nous.
Est-ce que vous, ses parents, vous décodez ses comportements et les comprenez ? J'aurais tendance à penser qu'il vaut mieux en parler, parce que ne pas savoir pourrait conduire à des malentendus. Une personne "pas fine" n'est pas tout le monde. Elle est bien psy cette amie ? On dirait qu'elle avait une posture d'office. Parfois, les gens plus simples sont plus directs et humains.

[Amnesia]

Je pense que mon amie tient à cela, professionnellement: ne pas poser de diagnostic trop hâtif, supposant qu'on peut bouger. Or, on peut bouger sur plein de choses, certes, mais la base TSA est un état neurologique, pas psychologique. Donc diagnostiquer ne peut pas enfermer, au contraire.
Manque de formation et d'expérience... Par exemple, elle me disait que mon fils entre en relation. Oui, tout de même, mais à sa façon et avec difficulté selon le contexte. Si on s'attend à ce qu'un autiste se tape la tête contre les murs à longueur de journée sans parler à personne, forcément, on va avoir peur de poser le diagnostic à la majorité des autistes.

Je ne sais pas quand je refranchirai le pas d'en reparler. Là, comme je me sens triste et déçue, je ne l'envisage pas. Pourtant, comme tu dis, des personnes plus simples, peut-être, recevraient l'information sans tenter de contredire. Il faut que je digère un peu et ça ira mieux!!!

J'aime bien ton idée de "fierté à l'envers"! De la fierté là où on ne l'attend pas. Ils sont comme ils sont, nos loulous. Et même certaines difficultés, on pourrait finir par s'y attacher, ou au moins s'en attendrir. Des fragilités qui éveillent en nos notre instinct protecteur.

Je vais dormir. Bonne nuit!

[RedMacbeth]

Merci lulamae.
Et merci Amnesia pour cette phrase sur le diagnostic. C'est effectivement quelque chose qui ne peut pas changer, c'est là dès le départ.
Mettre dans des cases... Le problème avec les cases, c'est quand ce sont les autres qui nous y mettent, pas quand on les choisit. Et puis "Autiste" ou "Asperger" n'est pas une phase, c'est un état, une réalité, comme... "Humain", je suppose.

J'adopte la même stratégie qu'Amnesia. Avant d'avoir un diagnostic, je ne parle pas de ma démarche. Je n'ai pas envie, si je me suis trompé.e, d'entendre "Ah mais tu vois, tu voulais juste être spécial.e". Ce n'est pas vrai. Je veux juste savoir et comprendre.
Après le diagnostic, si je suis effectivement aspie, je n'en parlerai pas non plus aux gens à qui je n'en ai pas parlé pour l'instant. Pour quoi faire ? Ils s'en ficheront, ne changeront pas leur comportement, ne m'excuseront pas plus. Je risque d'avoir des remarques désagréables. Et puis ce n'est pas pour eux, c'est pour moi.
Mais ma mère... C'est ma mère et on est très proches. Je désire qu'elle comprenne.

Amnesia, j'espère que ça s'arrangera. C'est nul de sa part de ne pas vouloir reconnaître. Et puisque c'était ta première expérience, ça t'a échaudée et c'est normal. Je suis désolé.e pour toi.

[olivierfh]

Je ne sais pas quand je refranchirai le pas d'en reparler.

Jusque-là pas de raison de penser ça pour tout le monde, seulement pour le genre de psy qui influencé par la psychanalyse croit que "des événements de vie peuvent expliquer les particularités de comportements" et pas que les comportements peuvent être décrits indépendamment de l'historique et peuvent être dus au développement neurologique dès avant la naissance.

[Amnesia]

Très certainement, Olivier. Je suis encore sous le coup de la déception, mais cela changera probablement. Dans l'intérêt de mon fils, d'ailleurs.

RedMacbeth, j'espère que ta mère reussira à comprendre. A se documenter., peut-être, pour commencer.

Excuse-moi, Lulamae, j'avais omis ta question. Est-ce qu'on comprend ses comportements?
Souvent. Par exemple, la fuite dans une chambre si on a des invités pour manger, on sait qu'il est impressionné.
Parfois, on comprend qu'il y a une cause de contrariété par exemple avec sa soeur ou une frustration, mais on est surpris par l'ampleur de ses réactions. Il est très très sensible.
Le fait qu'il ne puisse pas dire bonjour ou au revoir à nos amis, alors qu'il peut parfois répondre à leurs questions, là, c'est un peu mystérieux pour nous. L'entrée en relation (Bonjour) ou la fin (Au revoir), il bloque. Il dit qu'il ne veut pas répondre aux salutations car il a peur que la personne lui sourie.
Donc mon mari et moi, on le comprend, ou pas... mais on accepte quand vraiment on sent que ça ne peut pas être autrement. Des personnes non averties peuvent penser qu'on l'autorise à être impoli mais ce n'est pas le cas.

[lulamae]

@Amnesia : à ce que je lis, il vous explique son fonctionnement, il vous aide à le décoder. C'est drôle, son comportement avec les salutations me rappelle ma fille cadette quand elle était petite, j'avais cette même impression, comme tu dis, de lui permettre d'être impolie parce qu'elle ne voulait (pouvait) pas faire la bise aux gens, c'est exactement ça !