Demande de témoignage: Avoir trop aimé

[romain444]

Bonsoir à tous !

Je n'ai pas trouvé grand chose sur ce sujet hormis des témoignages ne correspondant pas du tout avec mon expérience.

J'ai rencontré une fille dans ma pratique de l'escalade, très jeune, nous étions simplement ami jusqu'à mes 18 ans, plus âgée d'une dizaine d'année, elle à préféré attendre ma majorité sans doute !

Pour la petite histoire: Au retour de ses études à Grenoble, nous avons passé un été à grimper ensemble 3/4 parfois 5 jours par semaines, pendant cette période, elle s'est entêté à me faire comprendre son attirance sans que je n'y comprenne jamais rien (petite anecdote qui me fait rire aujourd'hui: elle m'avait offert un briqué sur lequel elle avait écrit "light me up" (allume moi) et je n'y ai vu que du feu !).

Le soir même de mes 18 ans, elle m'a avoué et expliqué toute ces tentatives. De là s'en ai suivi 4 mois de bonheur et partage intense ! Des émotions que je n'oublierai jamais ! Puis pour de multiple raisons, dont son départ au canada (elle revenue 3 mois après) pour ses études et son extrême instabilité s'en ai suivi 10 mois de souffrance intense (des émotions qui resterons gravé en moi à jamais elle aussi).

Pendant cette période interminable j'ai fait des choses qui m'aurais été impossible à faire auparavant et aujourd'hui encore. j'en citerai 2:
Je suis parti au canada 2 fois, voyageant seul (alors que je n'avais jamais voyagé avant) et des trajet de 48h, j'ai dormi dans des aéroports, me suis retrouvé dans les rues de Montréal pour un covoiturage, sans téléphone donc impossible de joindre le covoitureur, bref l'angoisse !
J'ai fait mainte fois des trajet de 200 km aller en 50cc (donc 45 km/h soit 7 heures de route) pour passer une 2/3 jours à vivre dans sa voiture avec elle. Sans parler de son accueil bien pourri !
Bref je vais vous passer tous les détail, sinon je dépasserai les 60000 caractères !

Donc je souhaitais avoir vos témoignages, car j'ai la réel impression d'avoir bien trop aimé, j'ai tout essayé pour que cette relations marche, mais rien n'y a fait, il m'était impossible de la quitter quand bien même la douleurs était la seul émotion que j'étais apte à ressentir. Et tous ce que j'ai pu trouvé sur internet sur l'amour d'un aspi sont des témoignages qui ne reflète absolument pas cette expérience.

[olivierfh]

Tout ça est très personnel mais je vois des choses qui me parlent dans ton histoire: avant 18 ans, une fille plus âgée (quelque peu), plus de contacts pendant longtemps, de longs trajets (France-Hongrie) par des moyens précaires sans peur de situations bizarres ou que d'autres considèreraient dangereuses... Mais dans mon cas j'ai repris contact, on s'est mariés, on a divorcé, on est revenus ensemble, on a 4 enfants - ce qui est sans doute tout autant atypique, et c'est peut-être la caractéristique que tu peux attendre dans des histoires d'aspies amoureux.

[romain444]

Pétard ! Vie amoureuse mouvementé ! Mais ça à l'air d'être une belle histoire !

C'est précisément le genre de témoignage que j’espérais ! Internet laisse à croire qu'un aspie ne peut pas aimer... Ce qui me surprend, du à l'hypersensibilité notamment !

[RedMacbeth]

Internet laisse à croire qu'un aspie ne peut pas aimer... Ce qui me surprend, du à l'hypersensibilité notamment !

Internet raconte beaucoup d'inepties. On lit aussi que les personnes autistes sont dénuées d'empathie, ce qui m'avait fait reconsidérer mes suspicions sur moi-même.
Si tu regardes sur ce forum les signatures des gens, tu t'apercevras qu'une bonne partie est mariée avec enfants même. Ce qui laisse à penser que la croyance comme quoi il est difficile pour les Asperger d'aimer/d'avoir des enfants est stupide.

Certains Asperger sont aromantiques (personne ne ressentant pas d'attraction romantique, différent de l'asexualité, où les personnes ne ressentent pas d'attraction sexuelle/de désir/de besoin de faire l'amour). Mais je n'ai jamais lu d'études qui disait qu'il y a plus d'Asperger aromantiques que de NT aromantiques. (En sachant que c'est déjà une toute petite partie des humains).

Donc je souhaitais avoir vos témoignages, car j'ai la réel impression d'avoir bien trop aimé, j'ai tout essayé pour que cette relations marche, mais rien n'y a fait, il m'était impossible de la quitter quand bien même la douleurs était la seul émotion que j'étais apte à ressentir.

Je ne suis pas sur.e que mes témoignages amoureux soient très utiles ici. Enfin...
Je suis tombé.e amoureux.e d'un garçon au collège, nous sommes sortis ensemble... Avant de rompre quatre-cinq mois plus tard (ce qui est déjà long, car nous avions douze ans, et que les relations de cet âge durent en moyenne trois-quatre semaines).
S'en est suivi pour moi une période d'enfer amoureux. Il est celui qui a rompu, et je suis demeuré amoureux.e... bien un an et demi après cette rupture. Je l'aimais très fort, ça dépassait la simple amourette enfantine. Nous avions élaboré des projets post-bac, et je voulais passer ma vie avec lui.
Un an et demi après, je souffrais toujours de la rupture, j'étais en larmes tous les soirs, je désirai lui parler, être toujours avec lui. C'était très fort.

Mais tu sais, déjà, je ne suis pas diagnostiqué.e, donc impossible de dire si je suis Asperger ou Neurotypique.
Et je crois que l'amour peut être très fort quoi qu'il arrive. Ce que tu me décris m'évoque un amour très fort, oui, mais pas forcément une caractéristique autistique. Beaucoup de personnes pourraient agir ainsi par amour. Peut-être de façon un peu moins extrême, certes. Je ne sais pas. Certaines personnes font d'énormes sacrifices, d'autre se compromettent, d'autre restent détachés... Aimer est différent pour chaque individu.

[freeshost]

On dirait simplement le sentiment amoureux à ses apogées. Alors, forcément, il y a des bas, des creux de la vague, sur lesquels glisser. Parfois, il y a des ruptures.

Il y a éventuellement des risques à une relation trop fusionnelle, à tout miser sur une seule carte (et à ne plus diversifier ses investissements motivationnels). Bon, j'avoue que j'ai plus tendance à diversifier mon "portefeuille" social.

Au Hold'em No Limit, on peut gagner beaucoup en vingt-trois parties, puis perdre autant en une seule partie. Cela dit, il y a une chose qui n'est pas perdue, la rue des souvenirs, tes sacs à souvenirs.

Un truc qui ne sera pas perdu : l'accent québécois, les expressions québécoises, peut-être les bières québécoises.

J'aime bien voyager seul, je peux y aller à mon propre rythme, visiter ce que je veux.

[romain444]

Un truc qui ne sera pas perdu : l'accent québécois, les expressions québécoises, peut-être les bières québécoises.

Ça c'est sur ! Ma grande découverte la bas: Les cookies au chocolat/avoine ! la bière noir ressemblant à la Guiness (je suis un passionné de Guiness !), on devient bilingue après quelques bières ! Un philosophe ce freeshost !

Je suis tombé.e amoureux.e d'un garçon au collège, nous sommes sortis ensemble... Avant de rompre quatre-cinq mois plus tard (ce qui est déjà long, car nous avions douze ans, et que les relations de cet âge durent en moyenne trois-quatre semaines).

J'ai eu une relation très similaire au même âge !

aromantiques

Pour le coup niveau romantisme, je suis une vrai catastrophe ! Quand ça le devient, j'ai plus tendance à "partir en courant" qu'à jouer le jeu.
Ce sont des situations qui me sont désagréable, je n'y vois pas d’intérêt ! Mais avec Laura ça allait, quand bien même elle pouvait l'être et parfois me reprocher de ne pas suivre, elle ne me l'a jamais imposé ! Ouf !

[freeshost]

Il faudra que j'aille à Dublin. Au Québec, je crois que j'avais goûté à la Stout Imperial.

Il est vrai que, après diverses bières passées dans le gosier, je peux me mettre à mélanger des langues.

Un philosophe célibataire. Pour les relations conjugales, je pourrai difficilement t'aider. I'm a happy lonesome Aspie.

[jenamenson]

Tout pareil Je suis incapable de comprendre les sous-entendus amoureux ce qui m'a aussi conduite à des situations assez... spéciale. Genre un mec qui me fait la cours pendant des mois puis qui désespéré finit par me demander si je suis lesbienne.

ça m'a mener aussi à des petites agressions du type un gars qui est persuadé que je suis amoureuse de lui alors que pas du tout ( pour moi c'était un ami et j'ai tendance à avoir des comportements excessif vis à vis des personnes proches de moi qui serai semblable à des sentiments amoureux alors qu'il n'y en as aucun) qui m'embrasse comme ça, en pleine rue devant tout le monde. Ne sachant pas comment réagir je reste figer sur place et me laisse faire. En gros mon cerveau c'est mis sur pause avec la question du : "je suis sensée faire quoi ?" qui revenait sans cesse et pleins de trucs comme ça.

j'ai eu tellement de situation de ce type que je pourrais en écrire un roman. T'es pas la seule dans ce cas

[misty]

I'm a happy lonesome Aspie.

C'est un contresens que tu fais là... "Lonesome" induit un sentiment de tristesse, ça signifie solitude mais dans un sens négatif, avec l'idée de manque. Je me permets de te le dire car je sais que tu aimes apprendre plein de choses et que tu seras probablement content que je t'en informe (sinon pour les autres c'était la minute-relou, ça y est c'est fini ouf... )

[freeshost]

lonely irait mieux ? Ou d'autres synonymes sont-ils épargnés par les connotations négatives ?

La solitude est-elle forcément teintée de connotation négative de souffrance ?

Au mieux, c'est un oxymore.

[misty]

lonely irait mieux ?

Non, lonesome c'est un américanisme pour lonely

Ou d'autres synonymes sont-ils épargnés par les connotations négatives ?

Alone est neutre, il indique juste que tu n'es pas accompagné.

We may choose to be alone but generally we do not choose to be lonely

La solitude est-elle forcément teintée de connotation négative de souffrance ?

Il faut croire, oui... Toutefois je trouve intéressant de noter que l'anglais fait la différence entre l'état factuel et le sentiment alors qu'en français c'est un état si négativement connoté qu'il en induirait presque le sentiment de façon automatique

Au mieux, c'est un oxymore.

Clairement! D'ailleurs ça représente bien l'ambiguïté que je ressens souvent à ce propos

[romain444]

Tout pareil Je suis incapable de comprendre les sous-entendus amoureux ce qui m'a aussi conduite à des situations assez... spéciale. Genre un mec qui me fait la cours pendant des mois puis qui désespéré finit par me demander si je suis lesbienne.

haha ! Ça me rassure ! Et la suite alors ?!

Pourtant j'ai tendance à repenser à chaque conversation et à les disséquer, mais là je n'ai pas réussi a voir quoi que ce soit.

Puis chaque personne à sa façon de s'exprimer, il n'y a pas de code je pense ! Et puis c'est peut être une vision de mec, mais une fille c'est bizarre quand même
Un collègue de travail m'a dit il y a 15 jours "vu comme cette fille te parle, tu dois beaucoup lui plaire !", cette fille en question viens de se mettre en couple ! Même les gens "normaux" ne se comprennent pas entre eux !

La solitude est-elle forcément teintée de connotation négative de souffrance ?

Apparemment oui ! Pour ma part après cette séparation j'appréhendais un peu la solitude, mais finalement je m'y complaît beaucoup !
Je peux manger la même chose tous les soirs, écouter la musique à fond, fumer dans ma caravane et crevé d'un cancer si je veux ! (font chiés ces non fumeurs !), boire autant de bière qu'il plait, faire des grâce mat sans qu'un me secoue dans tous les sens !
Bref que du bonheur !

Un philosophe

Je dois reconnaître que c'est agréable de te lire !

[jenamenson]

haha ! Ça me rassure ! Et la suite alors ?! !

aucune. J'avais aucune attirance pour lui mais on est resté en point terme. Rien de palpitant

[freeshost]

I'm a happy alone Aspie.

[romain444]

aucune. J'avais aucune attirance pour lui mais on est resté en point terme. Rien de palpitant

Ah dommage ! J'ai cru que tu allais me faire rêver avec un conte du soir !