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[manu]

Je crois que tu as bien résumé ce que nous pensons. Pour moi, il n'y avait pas de méprise possible, mais évidemment je tiens compte d'échanges précédents avec Cend, sur des forums ou en MP.

Je le présumais, mais pour moi qui débarque la méprise restait possible à la lecture, et c'est pour ça que me suis permis de soulever le problème.

Sur le fond, les problèmes pour bien se faire comprendre [ils ne dépendent pas que du TED, mais du fait que le NT ne comprend pas le fonctionnement de l'autre... "problème d'empathie" du côté du NT ], cela arrive chez le juge, mais aussi par exemple dans un entretien d'embauche.

Oui.

[Jean]

Je comprend vraiment rien.

Comment puis je me défendre devant un juge pour enfant qui me convoque ?

On se défend devant un juge quant on est accusé?

Le juge des enfants a le pouvoir de prendre des décisions concernant les enfants, et donc "suppléant" aux parents de l'enfant - y compris en les plaçant en dehors du cadre familial.
Tout parent convoqué devant le juge des enfants s'attend à être mis en cause dans ses capacités parentales.

C'est arrivé assez souvent à des parents d'enfants TED, après signalement par un pédopsychiatre, mais aussi de l'autre parent (par exemple des procédures conflictuelles de divorce), des dénonciations etc ... Il ne s'agit pas de juger l'enfant, mais de prendre des décisions à son sujet en fonction du "jugement" que le magistrat porte sur les capacités parentales.

Le parent convoqué doit donc se préparer à se justifier : il est implicitement accusé de quelque chose. Il ne sait pas nécessairement quoi, d'ailleurs.

Je suis accusé de rien, si tu relis, j'ai un diag donc il m'arrive ce qui m'arrive

Il arrive quoi quant on a un diag face a un juge pour enfant?
T'es pas obligé de répondre évidemment, mais ça m'interpelle.
On est évalué automatiquement dans ces cas là? on est surveillé? on est suspect d'office?

Non, on n'est pas évalué automatiquement. Il ne manquerait plus que çà. Mais les services sociaux et je ne sais pas qui encore peuvent saisir le juge des enfants pour qu'il prenne des mesures.
Diag ou pas, c'est quelque chose qui peut arriver.

Si le juge a dans sa tête que l'autisme est une maladie mentale, une psychose infantile qui rend le "patient" incapable de communiquer, il n'est pas surprenant qu'il considère qu'il y a un risque pour l'enfant.

C'est vrai que c'est anormal d'avoir à prouver qu'on est capable, alors que çà devrait être le contraire : c'est à l'accusation de prouver qu'on est incapable. Etre obligé à se battre ...

[cend]

Merci Jean c'est exactement ce qui se passe
Je dois justifié de savoir si avec un diag d'autisme je suis capable d’éduquer mes enfants, puisque de l'autre côté on pense que une personne TED, ne le peux pas
Voilà manu tu as la réponse

[Jonquille57]

Je dois justifié de savoir si avec un diag d'autisme je suis capable d'éduquer mes enfants, puisque de l'autre côté on pense que une personne TED, ne le peux pas

C'est bien ce que j'avais compris dès le début... Cela prouve au moins une chose : les diags ont parfois des conséquences fâcheuses.... et peuvent se retourner contre les personnes qu'elles sont sensées aider.

Cend, tu as tellement raison quand tu dis :

marre aussi de toutes ses choses faites pour les enfants et d'entendre qu'il n'y a rien, si les adultes avaient autant de rien, ils seraient comblés
Merci de dire tout haut ce que je pense tout bas

Oui, pour les enfants, les choses bougent malgré tout pas mal. Pas partout, malheureusement, et pas assez vite.

Je dis très souvent qu'il ne suffit de faire accéder l'école aux personnes autistes, mais qu'il faudrait aussi se pencher sur ce qui se passe après. Asperansa le fait en contactant les professionnels sensés embaucher des personnes autistes. Mais il y a aussi le côté personnel, social, familial, etc... Tout ceci est loin d'être facile.

Qu'un juge se pose la question à savoir si une maman autiste est capable de bien s'occuper de ses enfants, pourquoi pas ? Se poser la question n'est pas juger. Mais c'est vrai qu'il faudrait donner un bon coup de balai à tous ces préjugés... S'étonner que tu parles, Cend, est un bon exemple de l'ignorance de cette juge. Il ne faut pas jeter la balle aux personnes qui cherchent à comprendre. Mais il ne faudrait pas que cela se passe dans le bureau d'un juge et encore moins qu'un parent se sente accuser de quoi que ce soit. Cela me rappelle le nombre incalculable de fois où l'on m'a dit pour mon fils : " Et en plus, il n'est pas bête ! " Évidemment qu'il n'est pas bête, cela n'a jamais été le problème ! On dirait presque que le fait qu'il ne soit pas bête dérangeait...

Trop souvent encore le mot " Handicapé " sous-entend : " Incapable, inférieur " et j'en passe. Ici, nous savons tous que cela est d'une grande injustice. Informer, informer et encore informer : c'est le but que Asperansa cherche à atteindre. Mais il y a encore un sacré boulot !

Je reste néanmoins persuadée qu'un médecin qui donne le diag d'autisme devrait pouvoir éclairer une juge ou un avocat pour qui le métier n'est pas forcément de connaître toutes les pathologies. Chacun son boulot, mais il devrait y avoir plus de corrélation entre eux... Et surtout, la personne autiste ne devrait pas à avoir à se justifier. C'est là où les choses ne sont pas cohérentes...

[annemarie]

Pour répondre à la question initiale, il me semble que quelque soit le contexte, la seule excuse acceptée par un juge pour ne pas être présent à une convocation, est le cas de force majeure, dont fait partie l'impossibilité médicale.

Il te faudrait donc un certificat médical de ton psychiatre qui doit être bien placé pour comprendre le problème.

D'un autre côté, en justice, il est toujours défavorable de ne pas être présent, en particulier dans ton cas.

Puisse que tu dois démontrer que tu es capable d'élever tes enfants, le juge risque de mal l'interpréter et de se demander comment tu vas faire si tu dois les aider dans des démarches ou des problèmes à l'école, par exemple, dans tous les cas où tu es obligée de t'adresser à des instances supérieures.

Une bonne solution, en passant toujours par le psy, serait peut-être de demander à te faire assister par quelqu'un qui sache te servir d'interprète.

Une autre personne SA serait l'idéal, je crois que souvent, c'est le fait de se défendre, soi, qui pose problème, mais que c'est plus facile de le faire pour quelqu'un d'autre, ça aiderait peut-être le juge à comprendre mieux le problème.

[Murielle]

Et si la personne qui a posé ton diagnostic Cend, pouvait t'accompagner????
CETTE personne de par son statut de "médecin" pourrait éventuellement avoir du crédit aux yeux de la juge?
C'est vraiment terrible cette histoire je trouve....

[manu]

Voilà manu tu as la réponse

Oui, maintenant c'est plus claire.

Ca me permet de répondre aussi.
Faute de document tout fait, les débats sur le rôle du contextes dans les expérience est en soi une preuve que l'interrogatoire n'est pas considéré comme fiable pour évaluer les personnes quant il est question d'autismes, dans tous les cas.
D'une façon générale, sans remettre en cause ni l'expertise des juges dans leurs qualités d'appréciation, ni les responsabilités qui incombent a leurs interlocuteurs, il me semble que sur cette base il est possible de faire valoir que le doute s'impose quant la seule base d'appréciation introduit un "regard étranger" et une présence qui n'existe pas dans le contexte habituel.

[Jean]

Je suis d'accord, et ce qui me frappe encore, c'est que tes réflexions sont transposables à la situation des entretiens d'embauche.

[manu]

Oui ... et non.
Oui relativement au handicap, mais non dans la mesure ou on compare un risque privation de droit a une difficulté d'accès a un rôle professionnel.

J'arrive pas bien a distinguer les implications mais j'y vois une nuance forte qui n'impose pas nécessairement le même devoir d'assistance de la part de la société.

[thierry35]

Cend a besoin d'aide, pas de devoir se justifiée devant le forum, le soutien qu'elle demande, n'a pas besoin d'être alimenté, quelles sont les pistes pour qu'un juge ne lui retire pas le DROIT de continuer à élever ses enfants, d'ailleurs ce sont pas des bébés, ils peuvent s'exprimer et dire que TOUT fonctionne, ton mari aussi d'ailleurs, comme le dit Jean, a eux de prouver que tu n'est pas capable.
Et je sais par expérience que ce n'est pas facile de dire à un juge qu'on est innocent car pour arriver à passer devant lui, c'est que d'autres t'ont déclarer coupable, de quoi, d'aimer tes enfants, de leur donner ce qu'ils ont besoin, t'as des difficultés en tant qu'aspie à montrer tes sentiments, y'a plein de gens NT, qui trichent, qui mentent, c'est pas pour cela qu'ils perdent leurs droits, tu as raison de ne pas faire confiance, et tu as TES raisons, et pour ne pas baisser les bras, il te faut un bon "conseil"(avocat), qui se doit de prendre connaissance de tes difficultés de communication et de te DEFENDRE toi et ta famille.
Si tu ne trouves pas, saisis la HALDE, cela suspendra l'affaire le temps de l'enquête.
Courage

[cend]

thierry35