Au tour de Misty
Je vais essayer de t'aider au mieux mais ça ne remplacera jamais un avis médical donc je suis de l'avis de FinementCiselé et te conseille vraiment d'en parler à un psychiatre (même si je sais combien c'est difficile et usant). Tu as quelqu'un de confiance?
C'est chaud. Ces derniers temps j'ai passé beaucoup de temps avec les psy, ça va trop vite pour moi. Je passe d'un psychiatre spécialisé à un autre, donc non, je n'ai pas vraiment quelqu'un de confiance
C'est pour moi aussi entièrement lié aux centres d'intérêt, et j'ai dû mettre en place pas mal de choses car ce n'était plus tenable. J'ai par exemple pris l'habitude de visionner des séries car j'en étais rendue à un point où je n'arrivais même plus à m'asseoir 15 minutes le temps de manger un sandwich et boire un café en milieu de journée (alors que mes journées débutent à 6h30 pour terminer vers 22h voire plus).
Avoir un planning strict avec justement un moment dans la journée où je m'assieds et regarde par exemple un film ou une série me permet de faire redescendre un peu l'agitation et de prendre un minimum de repos, et le fait de voir écrit sur mon planning le programme de l'après-midi me rassure car je vois le moment où je vais me remettre à ce que je faisais. Pour que ça marche il faut des plages de temps assez longues pour chaque activité, à cause du souci avec les transitions.
ça risque d'être compliqué pour moi ce truc... Lorsque j'ai un intérêt, j'ai un besoin VITAL d'y aller a fond et d'y consacrer TOUT mon temps et ça peut durer comme ça pendant plusieurs années. Les autres tâches passent pour ingrates. Parfois je m'y mets mais c'est bâclé, et fait en vitesse...
J'ai aussi beaucoup discuté de la notion de repos dans le cadre de ma thérapie, ce qui m'a permis d'apprendre que souvent je pensais me reposer alors que non. Encore aujourd'hui j'avoue que j'ai du mal avec cette notion, je ne comprends pas non plus comment font les gens pour arriver à se reposer (c'est un peu comme l'ennui qui est un territoire extraterrestre pour moi).
Peux-tu donner des exemples ? A partir de quand peut-on dire être en repos ?
Cette notion me semble aussi très vague. Chacun ne pourrait-il pas avoir sa propre notion de ce qu'est le repos ?
Pour moi repos = M'épuiser dans mon intérêt restrictif
Tu dors bien ou pas?
Je fait deux ou trois nuits quasi-blanches. Puis, les nuits suivantes je vais dormir 12h d'affilée. Puis ça va être "normal" pendant une semaine, puis à nouveau nuits blanches, puis hypersomnie, etc..... Bref c'est très instable !
Dans les solutions concrètes il y a aussi la méditation, le yoga et la cohérence cardiaque qui m'aident beaucoup (quand j'arrive à tenir mes routines). Le sport est un facteur très stabilisant pour moi également, c'est pour ça que je t'en parlais. Il n'y a vraiment aucun sport qui t'attirerait (même marche dans la nature ou balades en vélo)?
ça j'y ait pensé ! Deux de mes collègues de boulot font du yoga et m'ont invité prochainement à faire une séance avec elles !
Non, aucun sport ne m'attire. Je m'ennuie à faire du sport car ça fait trop souvent appel à la compétition, chose qui n'a pas été programmée dans ma tête, et qui donc me rebute.
De plus, je trouve qu'il n'y a aucun but à faire du sport. On fait du sport pour le plaisir, OK, mais ce plaisir je ne le ressens pas ! = ennui !
En revanche, je peux creuser une tranchée de 200 m de long à la pelle pour enterrer mon futur réseau d'irrigation, ou scier du bois pendant 3 ou 4h d'affilée sous la pluie. ça pas de pb ! Là, c'est utile, donc je ne m'ennuie pas

Vois tu la différence ? En soi c'est un peu du sport de faire cela !
Concernant la bipolarité, ma psychiatre m'a dit que chez certains autistes les manifestations ressemblent beaucoup à une bipolarité atypique (sans dépressions). Visiblement c'est mon cas, et on a bien creusé parce qu'à un moment je craignais d'être aussi bipolaire. Quand tu étudies bien les 2 troubles (et avec l'aide d'un pro, c'est pour ça que je me permets d'insister), tu te rends compte que les similitudes sont réelles mais à la fois ont des causes différentes. Sans partir dans les détails et faire un roman la première qui me vient à l'esprit est que dans la bipolarité le boost vient plutôt de l'intérieur et est assez indépendant des facteurs extérieurs alors que c'est l'inverse dans l'autisme. Pour prendre un exemple grossier un bipolaire sera surexcité par à peu près tout et n'importe quoi (et s'agitera souvent dans tous les sens) alors qu'un autiste ne se "mettra en marche" que suite à un déclencheur précis et fera de l'hyper-focalisation. Bien sûr les bipolaires peuvent être "déclenchés" aussi par un évènement mais ça reste très différent et ce sera alors plutôt du domaine de l'émotionnel.
J'arrive plus ou moins à saisir ce que tu veux dire. Donc, un bipolaire qui serait excité par tout et n’importe quoi, n'aurait pas un seul et même intérêt au sein duquel il pourra "s'activer".
Encore une fois ce n'est que ce que j'en ai compris, je ne suis pas spécialiste et je te conseille vraiment de consulter car on peut aussi être concerné par les 2 problématiques.
ça fait plusieurs fois qu'on me fait la remarque sur ce forum. Notamment du rapprochement avec la bipolarité. A force, ça risque de me donner envie de consulter
Je ne sais pas si tu connais Michael Burry, c'est un des personnages du film (et livre) "The big short". Il existe vraiment et a réalisé (avec d'autres) ce fameux
casse du siècle grâce à des compétences hallucinantes en opérations financières acquises en autodidacte durant ses "loisirs". Mis à part que je suis très loin d'être un génie et que je ne connais hélas rien à la bourse (et m'en contrefous en prime

), je me sens très proche de son fonctionnement. Il est plus ou moins diag TSA et a reçu auparavant un diag de bipolarité (infirmé car il correspond justement beaucoup plus aux critères autistiques).
Son parcours m'a bien aidée et je me suis sentie beaucoup moins seule après avoir vu le film et lu le bouquin. Le film est un peu caricatural (évidemment) mais j'y ai entendu des propos d'une pertinence exempte de beaucoup de choses "sérieuses" au sujet de hyper-focalisation et des problèmes de socialisation.
Merci je vais regarder cela
M'inspirer d'aménagements recommandés pour les personnes bipolaires (sur les conseils de ma psychiatre) est inspirant aussi pour acquérir et garder un minimum de stabilité.
Je ne sais pas pour toi mais pour moi c'est capital car j'ai ma fille à gérer et pour des choses comme conduire ou même préparer les repas sans mettre le feu à la maison j'ai besoin de gardes-fous afin de ne pas atteindre le point de non retour de l'épuisement.
ça m'intéresse ce truc. J'ai aussi une fille... elle est encore petite, mais elle prend de plus en plus de place. Et pour la gérer ça commence à se complexifier !
ça me fait rire ce que tu dis, parce que c'est particulièrement mon cas, de laisser un truc bruler sur le gaz pendant des heures, ou oublier un fer à souder allumé et posé sur une table en bois...
Serait-il possible d'en parler un peu plus en détail ? (de ces aménagements pour bipolaires). Par MP si tu préfères
Merci pour ta réponse en tout cas !
2016 - Prédiag TSA / 2017 - Profil Asperger + Traumatisme précoce validé.
2018 - Burnout / 2019 - Guérison burnout. TSA remis en cause. Suspicion trouble schizoïde
Profil INTJ au test MBTI (passé dans le cadre d'un bilan de compétences).