A part le passage sur le refus de contrôler les armes qui est un concentré de stupidité auquel une partie des américains nous ont habitué, le reste de ce texte n’est que tristesse.
Intéressant le passage décrivant comment la mère s’est « trompée » en ne focalisant que sur le fait de rendre le quotidien le meilleur possible, mais en perdant de vue du coup le long terme.
Sinon je reviens là-dessus :
Tugdual a écrit :Zebra3 a écrit :Et en quoi mon raisonnement - qui n'est qu'une hypothèse personnelle - est faux ?
- association abusive : des traits autistiques repérés
par toi-même dans un article de presse people ;
- généralisation abusive : passer des ces traits à
une conclusion concernant tous les autistes.
T’as peut-être raté mon raisonnement mais l’association entre Cantat et l’autisme vient du fait que le comportement de Cantat a des similitudes (mais dans des proportions bien plus extrêmes) avec le comportement de mon père qui n’est certes pas diagnostiqué mais chez qui je vois une multitude de traits autistiques.
Résumé du comportement de Cantat :
Amour décrit comme fusionnel > Réaction de jalousie très violente entrainant la mort de sa compagne parait-il à cause d’un texto à destination de son ex (et peut-être des substances toxiques…) > A posteriori après la prison, comportement décrit comme caractériel, manipulateur, tyrannique poussant sa femme au suicide
Résumé du comportement de mon père :
Amour fusionnel > Réaction assez violente à l’adultère (certains trouveront peut-être ça « compréhensible », mais tout le monde ne réagit pas comme ça) qui n’a fort heureusement pas eu les mêmes conséquences que Cantat (mais une mauvaise chute est vite arrivée) > A posteriori, comportement immature, caractériel, manipulateur ayant durablement affecté tous les membres du foyer. Mon père n’est par ailleurs pas violent, mais il est « compliqué ».
Tu vois le parallèle ?
Bien sûr des gens tapent sur leur conjoint.e pour tout un tas de raisons, ou même sans raison, mais voilà, avec mon vécu traumatique, ce parallèle, même de grandeur absolument asymétrique, s’est fait tout seul.
Est-ce que ce parallèle a une quelconque rigueur scientifique ? Non, et je ne l’ai aucunement revendiqué, ce n’est que MON raisonnement, MON association d’idée basée sur cette période difficile du vécu familial. C’est peut-être faux selon TES standards, mais je ne vois pas pourquoi tu aurais le droit de le déclarer faux de façon absolue.
Pour la généralisation abusive, je pense que tu t’es mépris sur le sens de ma phrase. Ce que j’ai voulu dire c’est qu’il y a déjà beaucoup d’idées fausses sur l’autisme, et que les PN (ou manipulateurs) ont très mauvaise presse (c’est compréhensible), et que si un rapprochement venait à être fait entre l’autisme et des comportements manipulateurs assez extrêmes, il pourrait y avoir un amalgame qui ne ferait probablement pas bonne presse aux autistes.
Je ne fais pas une conclusion concernant tous les autistes, je n’affirme pas non plus que tous les autistes sont des manipulateurs si c’est ce que tu as compris, je fais simplement une prévision de l’effet qu’un amalgame pourrait avoir.
Même si je me permets par ailleurs de faire ce rapprochement ! Mais pour comprendre, pas pour stigmatiser. Je n’affirme rien, je fais des hypothèses, basées sur mon vécu (bien plus fiable concernant mon père que Cantat évidemment), libre à chacun d’en penser ce qu’il veut, de les ignorer parce qu’elles n’ont aucune base scientifique, ou d’en garder ce qu’il veut si ça lui parle, mais pas d’affirmer qu’elles sont fausses.
Je rappelle pour ceux qui n’ont pas lu le guide d’Attwood, que dans les 4 stratégies d’adaptation (dépression, fuite dans l’imaginaire, mimétisme), la 4ème c’est « déni et arrogance », et que la description n’est pas très « flatteuse ».
Voir ici ces 4 stratégies, dont le « déni et arrogance » en mauve :
http://www.crditedme.ca/wp-content/uplo ... 4strat.pdf
« Intimidation, arrogant, inflexible, pouvoir de domination, infliger une douleur équivalente, ruminer, dédommagements, vengeance, se disputer », autant de termes qu’on verrait plutôt s’appliquer à un manipulateur ou un PN, mais qu’Attwood utilise en parlant d’autistes.
Et ce qu’Attwood appelle « enfant en mode divin » ressemble étrangement à la notion « d’enfants rois » de Didier Pleux (psy TCC co-auteur du livre noir de la psychanalyse) et — ce n’est qu’une hypothèse perso — je me demande si Pleux n’a pas fait que la moitié du chemin en attachant ces comportements à une éducation défaillante plutôt qu’à des causes psychanalytiques, et que l’autre moitié du chemin (du moins pour une partie des cas) pourrait être de le rattacher à l’autisme.
Et si je fais moi-même ces parallèles ce n’est pas pour stigmatiser les autistes, mais au contraire pour comprendre que le diagnostique est important le plus tôt possible, pour éviter que l’enfant se fourvoie dans ce fonctionnement « divin », et que ça ne perdure et n’empire à l’âge adulte.
Imaginez un autiste non diagnostiqué, éventuellement HPI, qui est dans le déni et l’arrogance, avec lacunes de théorie de l’esprit et alexithymie, avec ce besoin de contrôle de son environnement, qui reçoit donc une éducation permissive car personne ne sait comment gérer ses « trantrum » et « meltdown » parfois agressifs ou violents, et que ce comportement continue à l’âge adulte, et soit mis en exergue dans le foyer (où il évacue l’anxiété du quotidien), dans le couple, avec tout son intellect (éventuellement haut potentiel) entièrement voué à exercer ce contrôle de son environnement. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’y vois un comportement potentiellement proche du PN ou du manipulateur.
Depuis le post précédent j’ai vu passer un article sur Cantat disant que son comportement violent était connu mais a été tu lors du procès (à la demande de sa femme (!)). Véracité de l’article ? Je ne sais pas, ça n’a pas fait un foin contrairement à la couv’ des inrocks (alors que ce n'est pas moins important à mon sens). Mais je me suis forcément demandé si ça invalidait mon association d’idée. Et bien je pense que non. Peut-être que Cantat correspond à cette description, est dans ce besoin de contrôle chaque fois qu’il est en couple. Ou peut-être que c’est « simplement » un mec violent, si tant est qu’on puisse « simplement » être violent.
Sur wrong planet j’ai vu des descriptions d’autistes fouillant dans le téléphone de leur conjoint.e (et autres crises de jalousies) parce qu’étant dans cette sorte de « cécité sociale » ils sont dans l’incapacité d’avoir confiance en l’autre et angoissent en permanence d’être trompés.
Attwood utilise l’expression de « terroriste domestique ».
Voici une interview en anglais
http://www.suelarkey.com.au/media/Trans ... ttwood.pdf où il parle de ça, à propos des enfants en particulier mais où il ajoute qu’en commençant la thérapie quand l’individu est enfant, c’est une assurance pour quand il sera adulte.
Voir aussi ici, un site (en anglais) qui décrit les difficultés de la vie de NT en couple avec un autiste dans le déni
https://theneurotypical.com/rage-cycle-in-hfa.html sur un ton plutôt pessimiste mais ça colle en tout point avec mon vécu familial.
Vous pouvez penser ce que vous voulez de mes associations d'idée sur Cantat, mais sur le parallèle autiste dans le déni/manipulateur, c'est auprès d'Attwood qu'il va falloir vous plaindre

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Oui, les aspies sont souvent décrits comme « bons », mais il y a semble-t-il une proportion pour lesquels ça se passe bien plus mal, surtout dans le couple.
C'est un aspect dramatique de l'autisme, mais ça ne fait que justifier le besoin de le reconnaître au maximum.
Est-ce qu’à un moment certains cas ne relèvent plus de l’autisme (autisme au sens large de trouble du développement inné, pas de la définition exclusive de SA) mais la psychopathie ?
Je n’en sais absolument rien.
Mais perso (ce ne sont que des hypothèses personnelles) j’en viens à me demander si ce que la psychanalyse regroupe sous l’appellation « états-limites » ne serait pas en fait ces formes d’autisme dans le déni, puisque la psychanalyse se planterait royalement avec la théorie de l’objet (je dois vous avouer que quand je relis la théorie de l'objet je trouve ça assez débile).
Ce n’est que MON opinion mais j’en viens à me demander si une grande partie des troubles de la personnalité ne seraient pas un inné aux traits neuro-atypiques (=autistiques) non diagnostiqués, mis en exergue par un acquis forcément inadapté puisque la condition neuro-atypique n’est pas diagnostiquée.
Vous saisissez la nuance ? Il y aurait l’autisme au sens large = traits atypiques innés
Et l’autisme au sens « restreint » de la définition commune du SA pour se repérer.
Des individus naitraient donc avec une condition autistique au sens large, et suivant la teneur de cette condition innée, et leur adaptation acquise, cette condition prendrait la forme d’un TSA type SA, ou d’un trouble type borderline s’ils sont dans le déni, voir PN si c’est extrême, ou encore schizoïde ou hystérique si c’est plutôt une fuite dans l’imaginaire sur la base d’une condition faiblement neuro-atypique (en gros, quelqu’un avec un inné suffisamment atypique pour galérer dans les relations sociales/amoureuses, mais pas suffisamment atypique pour rentrer dans les définitions des TSA).
La priorité en thérapie serait alors d'essayer de déterminer dans quelle mesure les difficultés sont innées et/ou acquises, pour être le plus efficace ensuite.
Moi-même je suis semble-t'il doué/hyper-sensible/zèbre, des traits qui selon certains pourraient être une tendance à l'autisme (un autisme light si on veut). Par ailleurs le qualificatif de schizoïde pourrait totalement convenir à ma condition actuelle. Et mon gros questionnement actuel est justement de déterminer dans quelle mesure mes difficultés sociales sont innées ou acquises. Car si elles sont acquises je peux agir dessus. Si elles sont innées c'est plus compliqué.
A nouveau, ce ne sont que des associations d'idées personnelles, faites en ce que vous voulez. Je n'ai pas d'expérience clinique pour affirmer s'il y a une différence entre un borderline et un SA dans le déni par exemple.
Il se fait tard
