Relation fusionnelle (adultes)

[rainbow]

Bonjour,

cela fait un moment que ce sujet me préoccupe, et l'obtention de mon diagnostic ne semble rien changer à ce que j'observe en moi.
J'ai l'impression que la seule manière dont j'arrive à être vraiment proche de quelqu'un (que ce soit amicalement genre « meilleur·e ami·e, ou amoureusement), c'est en étant fusionnelle...
Soit je suis très distante, soit je suis très proche... je ne connais pas d'intermédiaire (c'est d'ailleurs la même chose pour les sujets d'information : soit ça me m'intéresse pas du tout, soit ça me passionne... mais impossible de m'intéresser à moitié à quelque chose !).
Je me dis que le fait de ne pas avoir ce sens social, ce plaisir à échanger des banalités, doit sans doute contribuer à maintenir une certaine distance avec les gens dans les échanges (à moins qu'ils ne me parlent d'un de mes intérêts spécifiques).

L'inconvénient d'être fusionnel c'est que lorsque l'autre fait quelque chose de travers, c'est-à-dire qui ne respecte pas un de mes besoins (qu'il respecte pourtant si bien habituellement), j'ai du mal à prendre du recul, j'envisage tout de suite de prendre beaucoup de distance (voire même la fin de la relation si je me sens très affectée).

Pour palier cette difficulté, j'essaie d'utiliser le « principe des lasagnes » de Tal Ben Shahar, d'alterner des moments où je ne pense qu'à moi (et plus du tout à l'autre) et des moments que je partage avec l'autre. Pas évident à appliquer, mais je trouve que ça m'aide à ne pas être préoccupée en permanence par l'autre, ma relation avec lui...

Est-ce que certain·es ressentent parfois des choses similaires ? (impossibilité d'être proche autrement qu'en étant fusionnel, avec les inconvénients qui y sont liés)

[Pupuce]

Est-ce que certain·es ressentent parfois des choses similaires ? (impossibilité d'être proche autrement qu'en étant fusionnel, avec les inconvénients qui y sont liés)

Oui, très clairement mais bon, à prendre avec des pincettes car on est dans l'espace TED et ne suis "que" HPI.

[Anahata]

Oui je me suis fait la même réflexion que ça devait être parce que je recherche la fusion et que je m'y mettais surtout, ce qui est très agréable, et que du coup les claques étaient sans doute ressenties plus fortes. C'est une hypothèse à verifier;)
Oui et non car je me prends des claques de personnes que je ne connais pas.
En revanche, c'est la dimension déception qui entre en plus en jeu à mon avis. Surtout qu'on n'en est pas notre première ici souvent. C'est pour ça que je cherche des garde fou dans les relations. J'en ai trouvé un, c'est le temps. Attendre de voir si ce quelqu'un est bon ou pas. Faire la couche lasagne en rentrant à la maison pour digérer un premier rdv. Et se faire plaisir. Ainsi l'autre n'a plus la même place et c'est moins angoissant pour soi aussi

[rainbow]

... et que du coup les claques étaient sans doute ressenties plus fortes.
(...)
Faire la couche lasagne en rentrant à la maison pour digérer un premier rdv. Et se faire plaisir. Ainsi l'autre n'a plus la même place et c'est moins angoissant pour soi aussi

Merci de ton message Anahata qui fait écho en moi

[Anahata]

ça me fait du bien aussi. (De voir que c'est compris et partagé)

[rainbow]

Un témoignage vient justement d'être publié sur le site de l'AFFA qui met en évidence cette tendance qu'on peut avoir de se suradapter aux attentes des autres : https://femmesautistesfrancophones.com/ ... sur-terre/

Je vois ça comme une « stratégie d'adaptation » pour maintenir le lien avec l'autre (puisqu'on ne sait pas faire autrement qu'en répondant à ses attentes...).

[Anahata]

Et bien........ C'est une attitude caméléon en fait. Cette pas pour rien que c'est leur mode de survie. Il prennent la couleur de leur environnement... Chacun sa méthode pour survivre

[Morwenna]

Soit je suis très distante, soit je suis très proche... je ne connais pas d'intermédiaire (c'est d'ailleurs la même chose pour les sujets d'information : soit ça me m'intéresse pas du tout, soit ça me passionne... mais impossible de m'intéresser à moitié à quelque chose !).

Je n'ai pas de diagnostic pour le moment, mais je me retrouve totalement là dedans, je fonctionne toujours en "tout ou rien". Le seul moment où je fais les trucs à moitié c'est justement quand je suis forcée de faire quelque chose qui ne m'intéresse pas du tout.
Et c'est pareil avec les gens: ou j'accroche directement et c'est comme si je connaissais la personne depuis toujours tellement je suis à l'aise avec passé le premier contact (c'est exceptionnel mais ça arrive), ou je n'accroche pas et dans ce cas là les gens concernés me trouvent généralement très froide et distante... voir hautaine (ce n'est pas que je les snobe pourtant mais j'ai du mal à faire semblant de m'intéresser quand ce n'est pas le cas).

Avec mon compagnon on est à la fois extrêmement fusionnel (on ne s'est séparé plus d'une journée que 3 fois en 9 ans, et c'était vraiment difficile) et en même temps, tous les 2 plus ou moins dans notre bulle à la maison (ce qui explique sans doute pourquoi ça marche aussi bien entre nous). Savoir que l'autre est à proximité nous suffit, on a pas forcément besoin d'interagir en permanence l'un avec l'autre non plus.
Par contre je vis toujours les interactions de façon "intense" et ça m'a demandé (et ça me demande toujours en fait), de faire un effort conscient pour prendre du recul quand il oublie de me répondre ou fait un truc que je n'attendais/ ne voulais pas.

L'inconvénient d'être fusionnel c'est que lorsque l'autre fait quelque chose de travers, c'est-à-dire qui ne respecte pas un de mes besoins (qu'il respecte pourtant si bien habituellement), j'ai du mal à prendre du recul, j'envisage tout de suite de prendre beaucoup de distance (voire même la fin de la relation si je me sens très affectée).

Pareil pour moi, la moindre dispute suffit (sur le moment en tout cas) à me faire envisager la fin de la relation car j'ai l'impression que le désaccord est insurmontable. La seule solution qu'on a trouvé pour remédier à ça est de me laisser m'isoler pendant un certain temps, pour que la pression retombe et que mon cerveau redevienne opérationnel (je suis très logique en temps normal, mais dès que les émotions débordent c'est la cata, mes raisonnements deviennent incohérents et je ne suis plus vraiment capable "d'entendre" ce que l'autre me dit...)

Pour palier cette difficulté, j'essaie d'utiliser le « principe des lasagnes » de Tal Ben Shahar, d'alterner des moments où je ne pense qu'à moi (et plus du tout à l'autre) et des moments que je partage avec l'autre. Pas évident à appliquer, mais je trouve que ça m'aide à ne pas être préoccupée en permanence par l'autre, ma relation avec lui...

Je ne connaissais pas ce principe, mais c'est clairement comme cela que je fonctionne avec ma moitié. De toute façon j'ai obligatoirement besoin de moments de solitude, avec personne à la maison pour pouvoir recharger mes batteries. Mais paradoxalement, autant ça ne me pose pas de problème qu'il s'absente pour quelques heures n'importe quand en journée ou en soirée (du moins si je le sais un peu à l'avance) autant je n'envisage pas un instant de passer plus de 24h sans lui. Même dormir sans lui m'est devenu très difficile alors que pourtant avant je détestais partager mon lit

[LunaHamm87]

kjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjj

[Ewilan]

Ah ? On peut être proche de quelqu'un sans être fusionnel ?
Mais finalement... ça veut dire quoi être "proche" de quelqu'un ?
Bref pas diag mais tout pareil. (il me semble d'ailleurs que tu cherchais surtout des avis de personnes diag donc désolée par avance )
Je n'ai eu qu'une relation fusionnelle avec ma meilleure d'enfance (du moins je crois que c'était ce type de relation), et aujourd'hui je ne sais pas comment je faisais ça XD Je me sens incapable d'avoir une relation pareille, et je ne sais même pas comment faire. Ce qui n'est pas facile puisque dans l'idéal c'est ce genre de relation que je veux. Les autres relations sont surtout stratégiques, mais pas intéressantes. De toute façon je crois que j'ai une vision de l'amitié/amour très exclusive. Comme je n'ai pas besoin d'avoir plusieurs relations, je ne comprends pas que l'éventuelle personne avec qui je suis fusionnelle ait besoin d'en avoir plusieurs. Oui je sais, vraiment pas terrible comme vision des choses. Je dois vraiment avoir des attentes beaucoup trop hautes... Je suppose que quelqu'un de très sociable me dirait à cet instant précis "mais tu ne comprends rien, ça ne fonctionne pas comme ça les relation, tu as une vision complètement tordue !! etc etc"
Bah... faut croire que oui
Merci beaucoup pour le lien de l'article, et par la même occasion pour le lien du site de l'association des femmes autistes francophones.
D'ailleurs je crois que cet article m'a fait prendre conscience de quelque chose que je n'avais pas encore remarqué : cette tendance à être influencée par certaines personnes et à prendre un peu leur comportement malgré moi. Ça doit être pour ça que j'ai le sentiment d'être alors éclipsée par ce genre de personnes et que je préfère être seule.

Je vois ça comme une « stratégie d'adaptation » pour maintenir le lien avec l'autre (puisqu'on ne sait pas faire autrement qu'en répondant à ses attentes...).

Ouais je vois ça comme ça aussi, mais en même temps est-il réellement possible de faire autrement ? L'autre ne va pas s'adapter, et il faut bien que quelqu'un le fasse... Et...
Oups. Je crois que je suis en train de partir en hors sujet.
En tout cas je pense que c'est très mauvais de partir dans une relation fusionnelle avec une personne qui nous influence comme ça.
Je me demande également si ce côté "Soit je suis très distante, soit je suis très proche" n'a pas à voir avec le côté "fan de" ou "fixette sur une personne" (apparemment typique des autistes?). Je met le lien d'une vidéo qui m'a beaucoup parlé pour illustrer ceci : https://www.youtube.com/watch?v=Vc-P4vgSBos
AAAAH j'ai trop de choses à dire sur ces sujets, je suis désolée, mon message part dans tout les sens

[rainbow]

Merci de vos réponses

Je me demande également si ce côté "Soit je suis très distante, soit je suis très proche" n'a pas à voir avec le côté "fan de" ou "fixette sur une personne" (apparemment typique des autistes?). Je met le lien d'une vidéo qui m'a beaucoup parlé pour illustrer ceci : https://www.youtube.com/watch?v=Vc-P4vgSBos

Merci pour cette vidéo, j'aime beaucoup son humilité.
Le début de la vidéo m'a fait penser à l'article que j'ai écrit sur le sujet un ami comme intérêt spécifique : https://femmesautistesfrancophones.com/ ... ecifiques/
(à la différence que je ne me retrouve pas dans les inconvénients qu'elle cite - je ne dirais pas que je fais une fixette sur quelqu'un mais que je suis passionnée par la personne, que j'ai envie de tout connaître sur elle en lui posant énormément de questions - et je ne me fais pas de film contrairement à la personne de la vidéo...)

[Andragogie]

Il m'arrive de temps en temps quand je rencontre une personne qui va à mes yeux être très intéressante car elle partage des intérêts commun avec moi, que je fasse un blocage dessus et que j'entretienne une sorte de passion pour la personne.
Je rêverais d'une relation fusionnelle à double sens mais il faut avouer que dans chaque cas je suis la seule à éprouver autant d'intensité dans le partage et que je ne suis qu'une simple amie, connaissance ou flirt pour la personne en face .

C'est souvent assez douloureux car au début de la rencontre, l'autre personne aussi éprouve de l’intérêt pour moi comme à toutes nouveautés. Au début de la relation amicale on va se voir fréquemment pour apprendre à se connaitre mais ensuite la personne semble finir par se lasser, prendre peur de mon engouement ou tout simplement rencontrer d'autres gens et ressentir moins le besoin de me voir .

Je vis à chaque fois cela comme un véritable rejet et je préfère couper les ponts. Je ne vois pas l’intérêt d'avoir un ami que je vois une fois par moi pour qu'il me raconte tout ce qu'il a fait de cool sans moi depuis notre dernière rencontre.

[Anahata]

On m'a déjà reproché d'être à fond aussi. Le seul avec lequel ça n'a pas posé pb, c'est celui qui m'a parlé du S.A. Pour lui, j'étais pas assez 'rapide'. Mdr et me soupçonnait de cacher des cadavres dans le placard (c'est une expression) lol. Paranoïa du jour, bonjour ! J'ai trouvé pire que moi ! Haha. Mais ça ne m'a pas vexée ça. Il était encore plus chou ! Haha

[Katniss]

Merci de vos réponses

Je me demande également si ce côté "Soit je suis très distante, soit je suis très proche" n'a pas à voir avec le côté "fan de" ou "fixette sur une personne" (apparemment typique des autistes?). Je met le lien d'une vidéo qui m'a beaucoup parlé pour illustrer ceci : https://www.youtube.com/watch?v=Vc-P4vgSBos

Merci pour cette vidéo, j'aime beaucoup son humilité.
Le début de la vidéo m'a fait penser à l'article que j'ai écrit sur le sujet un ami comme intérêt spécifique : https://femmesautistesfrancophones.com/ ... ecifiques/
(à la différence que je ne me retrouve pas dans les inconvénients qu'elle cite - je ne dirais pas que je fais une fixette sur quelqu'un mais que je suis passionnée par la personne, que j'ai envie de tout connaître sur elle en lui posant énormément de questions - et je ne me fais pas de film contrairement à la personne de la vidéo...)

Je viens de lire ton article !
Je suis exactement comme toi...
Je suis venue à la même conclusion que toi : mon intérêt spécifique est une personne en ce moment...

[rainbow]

Je suis venue à la même conclusion que toi : mon intérêt spécifique est une personne en ce moment...

Ravie que mon article t'ait parlé !
C'est parce qu'il semble avoir parlé à pas mal de femmes que l'AFFA m'a proposé de le publier sur leur site.

Quand on observe le fonctionnement de nos intérêts spécifiques, la comparaison avec ce que l'on peut vivre au niveau relation m'a semblé assez évidente pour mon cas.