Couples d'autistes

[olivierfh]

En plus quand j'observe,ici, le pourcentage de garçons qui se questionnent sur leur chérie aspie, par rapport au pourcentage de femmes qui le font

C'est qu'il y a plus d'hommes que de femmes aspies.
Et vu le peu de femmes aspies qui sont diagnostiquées, il doit y avoir beaucoup d'hommes qui ne savent pas plus que leur chérie qu'elle est aspie, et qui ne viennent donc pas sur un forum pour aspies.

[Flower]

Ou quand ils le savent, c'est déjà leur chérie qui vient sur le forum.

[Georges-André]

C'est qu'il y a plus d'hommes que de femmes aspies.

ou bien les femmes aspies arrivent plus facilement à s'en sortir / à faire un peu illusion donc elles sont moins diagnostiquées.

[Anahata]

Oui Olivier c'est vrai. Il y a tout cette part d'hommes concernés sans le savoir, du fait du sous diagnostic des femmes. Cest certain. Il vont bientôt arriver ! Haha
Oui apparemment le fonctionnement davantage caméléon pourrait expliquer le sous diagnostic des femmes, en partie je suppose
bon, si on arrive à trouver sa propre compagnie agréable c'est déjà un pas énorme.

[Mirkwood]

Ce serait un peu long et fastidieux à expliquer dans le détail, mais avec l'aide de mes psychiatres, j'en suis arrivé à la conclusion que je suis actuellement en procédure de divorce 100% à cause du SA. Et que j'aurais pu éviter cette catastrophe si j'avais été diagnostiqué bien plus jeune, et accompagné en conséquence dans ma vie de couple. C'est un constat terrible à faire sur soi même, et encore plus difficile à conscientiser. En effet, j'ai parfois l'impression d'avoir, à mon insu, confisquer la vie d'une femme qui n'avait jamais demandé à se mettre en couple avec un asperger qui s'ignore. Pas simple à accepter.

[hazufel]

Je ne comprends pas tellement la remarque des psychiatres. Ce n'est pas parce que tu as maintenant un nom officiel à une partie de ton fonctionnement, que tu es différent Qu'est-ce que ça aurait changé si tu avais été diagnostiqué plus tôt ? Ton épouse connaissait ton mode de fonctionnement durant ces années, même si tes particularités n'avaient pas de nom enfin c'est ce que je me dis.

[misty]

Ce serait un peu long et fastidieux à expliquer dans le détail, mais avec l'aide de mes psychiatres, j'en suis arrivé à la conclusion que je suis actuellement en procédure de divorce 100% à cause du SA. Et que j'aurais pu éviter cette catastrophe si j'avais été diagnostiqué bien plus jeune, et accompagné en conséquence dans ma vie de couple. C'est un constat terrible à faire sur soi même, et encore plus difficile à conscientiser. En effet, j'ai parfois l'impression d'avoir, à mon insu, confisquer la vie d'une femme qui n'avait jamais demandé à se mettre en couple avec un asperger qui s'ignore. Pas simple à accepter.

Je ne suis pas d'accord non plus, du tout. De plus, je ne comprends pas la finalité de la recherche de coupable ou de cause. Ni de se demander après coup ce qui se serait passé si...
A part à culpabiliser au sujet d'hypothèses qui resteront des hypothèses car on ne peut jamais savoir ce qui aurait pu se passer, ça sert à quoi?

[Mirkwood]

Je ne comprends pas tellement la remarque des psychiatres. Ce n'est pas parce que tu as maintenant un nom officiel à une partie de ton fonctionnement, que tu es différent Qu'est-ce que ça aurait changé si tu avais été diagnostiqué plus tôt ? Ton épouse connaissait ton mode de fonctionnement durant ces années, même si tes particularités n'avaient pas de nom enfin c'est ce que je me dis.

Si j'avais été diagnostiqué plus tôt, j'aurais pu comprendre, et ma future ex-femme aurait pu comprendre aussi, que j'étais absolument incapable de répondre à ses besoins d'empathie et de compréhension émotionnelle, besoins qui chez elle sont très intenses. J'ai passé ma vie de couple à ne pas comprendre le pourquoi du comment je me voyais sans cesse reprocher de ne pas être à l'écoute, de ne pas être capable de prononcer les bonnes paroles réconfortantes au bon moment, de ne pas détecter les sollicitations du "parler amoureux" etc. Bref, si j'avais été diagnostiqué plus tôt, nous aurions eu au minimum un terrain de compréhension de ce qui se tramait dans notre relation. Je peux t'assurer que 23 années d'incompréhension mutuelle, c'est long, et probablement destructeur pour elle, comme pour moi. On ne peut pas refaire le passé, mais j'imagine que si j'avais pu lui dire, au début de notre relation, que j'étais porteur du SA, elle aurait pu avoir le choix de rester en connaissance de cause, ou de partir avec en tête la conscience des limites qu'elle ne pouvait supporter. Je pense réellement que ça aurait pu changer beaucoup de chose, notamment et surtout pour elle. Car je te rejoins au final, pour moi, si je parle au présent, rien ne changera plus. C'est vrai.

[Larsen]

Ne te flagelle pas trop... Je ne connais pas ta femme, et je ne parle donc pas d'elle en disant cela, mais certaines femmes n'ont jamais assez d'écoute, de gestes, de bons mots, etc. (Il doit exister l"équivalent masculin, n'y voyez pas de misogynie.) C'est un problème que les hommes "normaux" rencontrent aussi. Les femmes attendent d'eux qu'ils se comportent en... femmes, tout en étant hommes (virils, protecteurs, indépendants, etc.). C'est un problème de notre époque.

[Anahata]

Bonjour, si je peux me permettre, en le sachant oui, ça aurait apaisé vos rapports. Je ne suis pas sûre qu'elle serait partie, avec un diag, une femme qu'aime (à mon sens) va avoir un mal à laisser un homme, même en connaissant le diagnostic.
Ça doit être difficile pour vous de vous faire à cette nouvelle vie à découvrir. Je ne veux surtout pas aller plus loin que ma légitimité, mais vous en faites pas, ça va aller.

[Mirkwood]

Je ne suis pas d'accord non plus, du tout. De plus, je ne comprends pas la finalité de la recherche de coupable ou de cause. Ni de se demander après coup ce qui se serait passé si...
A part à culpabiliser au sujet d'hypothèses qui resteront des hypothèses car on ne peut jamais savoir ce qui aurait pu se passer, ça sert à quoi?

Tu as sans doute raison. Tu as du recul par rapport à ma situation. Tu la perçois de très loin, et je pense que j'arriverai à penser comme toi dans quelques mois, quelques années, une fois que tout sera accepté, digéré, et que j'aurai recommencé à m'inventer une nouvelle vie. Pour la moment, j'en suis effectivement à un stade où je fouille le passé, le retourne dans tous les sens pour afin d'évaluer tous les dégâts accomplis, et qui auraient pu être éviter "si"... C'est absurde, j'en ai conscience, mais peut-être que que ce passage à vide est consubstantiel à tout divorce.

[Anahata]

Ce sont les étapes du deuil de toute sorte. Il faut à la fin avoir réintégré sa vie avec la nouvelle donne.. c'est long alors mieux vaut prendre son temps. Perso j'ai l'impression que c'est que ça. Mourir renaître mourir, renaître... L'avantage de vivre c'est qu'après on sait de quoi on parle. On ne philosophe plus, on est passé dans le camp des expérimentateurs aguerris, ça c'est plutôt cool

[Manichéenne]

Ce serait un peu long et fastidieux à expliquer dans le détail, mais avec l'aide de mes psychiatres, j'en suis arrivé à la conclusion que je suis actuellement en procédure de divorce 100% à cause du SA. Et que j'aurais pu éviter cette catastrophe si j'avais été diagnostiqué bien plus jeune, et accompagné en conséquence dans ma vie de couple. C'est un constat terrible à faire sur soi même, et encore plus difficile à conscientiser. En effet, j'ai parfois l'impression d'avoir, à mon insu, confisquer la vie d'une femme qui n'avait jamais demandé à se mettre en couple avec un asperger qui s'ignore. Pas simple à accepter.

Alors, si vraiment avoir un diagnostic et une aide en conséquence auraient aidé, c'est que la faute en revient au système de santé et aux professionnels mal formés sur l'autisme qui n'ont pas su te diagnostiqué avant.
Donc ne soit pas dur envers toi-même, tu n'y peux rien.

Ensuite, même avec un diagnostic l'accompagnement est rarement présent. Encore moins adapté. Et quand on touche au couple, c'est pire encore.
Même si ma séparation et le divorce à venir ont aussi d'autres causes, l'autisme a sa part de responsabilité. C'est facile de revoir le passé avec des "si", mais pour ne pas être dans le même cas que toi je peux t'affirmer que le diagnostic n'a pas aidé. Au contraire même, puisque le message qui a été transmit à mon conjoint était qu'il n'y avait plus d'espoir que je change, qu'il ne pouvait avoir de vie sociale que sans moi, etc.

[philigram]

Dans mon cas le diagnostiqué a aidé. Ma femme est plus tolérante et accepte plus facilement mes problèmes.
En plus ça l'a déculpabilise.
Elle a pu rencontrer d'autres conjoints d'aspi et partager.
Et au contraire, sachant que je ne changerais pas, elle ne cherche pas à me changer et me faire des reproches de ne pas faire d'efforts.
Mais tout est question aussi d'intelligence et de l'amour de l'autre !

[Manichéenne]

Mais tout est question aussi d'intelligence et de l'amour de l'autre !

Dois-je comprendre que moi ou l'homme que j'ai épousé sommes idiots ou ne nous aimions pas vraiment ?
C'est bien plus complexe que ça, réduire à deux paramètres ne mène à rien. Il y a les épreuves, les personnalités, la santé de chacun, la résistance, les besoins, etc.
Quand on sait déjà qu'avoir un enfant handicapé augmente le risque de séparation (13% de familles monoparentales quand un enfant de 4-6 ans est porteur de handicap versus 9% en moyenne, 21% versus 17% pour les 10-12 ans), on ne peut pas limiter les causes d'une rupture à l'amour de l'autre.
A mon avis, les épreuves et les conditions de vie jouent énormément. Un couple entre un Asperger et un non autiste tiendra certainement mieux s'il n'y a pas de soucis d'argent, de chômage, de santé, de famille, etc. Comme tous les couples en fait, sauf que là il y a déjà une difficulté de départ, plus ou moins importante selon la personne et ses traits autistiques.