Aspies : qu'est-ce qui nous relie ?

[Alceste]

Parmi les humains il y a des hommes, des femmes, des petits, des gros, des européens, des asiatiques, des forts en math, des musiciens, des hétérosexuels ... Tous sont dans plusieurs groupes à la fois, et parmi tous ceux-ci, il y a des aspies

Nous sommes aussi divers que les non-aspies et nous n'avons pas à priori d'affinités spontanées les uns envers les autres (sans doute ni plus ni moins que les non-aspies entre eux) ... et pourtant.

Pourtant nous partageons un élément essentiel de notre identité.

Sommes-nous une communauté ?
Qu'est-ce qui nous relie au-delà de l'étiquette ?

[Anahata]

Et bien je m'en fiche de passer pour une niaise, sensible idéaliste. Mais je vais oser, pour moi c'est le coeur. Il est tellement bien caché, barricadé. C'est comme tout ce qui est gros. C'est tellement évident qu'on le voit pas. Nous mêmes en tout cas. Mais on peut le sentir. Et plusieurs témoignages me le font battre comme j'aime bien. C'est comme le joyau brut caché sous les ronces. Si on gratte un peu, c'est la pluie de pétales roses. Ça veut pas dire qu'on est capable de se supporter lol ça veut dire qu'on est capable de se sentir unis. C'est ça qui fait la communauté non ?

Oui je sais j'ai outrepassé mes droits, je ne suis pas encore totalement Aspie. Mais laissez moi rêver, laissez moi respirer. C'est ce que je viens de faire en écrivant ce texte.

[Benoit]

Pourtant nous partageons un élément essentielde notre identité.

Je trouve excessif de considérer la source d'une situation de handicap comme élément essentiel de mon identité.
Le S.A. fait partie de moi et contribue à ma façon de fonctionner, (et c'est le cas de nombreux autistes), mais cette façon m'est individuelle et propre.

L'autisme est une partie de moi, mais j'ai une personnalité propre. Façonnée en partie par les "situations de handicap" que j'ai vécu mais aussi mon éducation, l'endroit où j'ai été éduqué, les lieux que j'ai visité, les gens que j'ai rencontrés, etc...
Il y a dans cette énumération des points que je considère plus essentiels que le S.A.

Sommes-nous une communauté ?
Qu'est-ce qui nous relie au-delà de l'étiquette ?

Des expériences de vie.

Ah, et je l'ai déjà écrit plein de fois donc je vais le remettre, c'est un préjugé (très désagréable pour les autistes) de croire qu'ils sont tous gentils / mignons /tolérants / bonne poires / faciles à abuser.
De la même manière que c'est un préjugé (très désagréable pour les NT qui nous lisent) de croire que les autistes seraient plus "gentils" qu'eux.

[Alceste]

c'est un préjugé (très désagréable pour les NT qui nous lisent) de croire que les autistes seraient plus "gentils" qu'eux.

Tu vois que tu es gentil ... Tu te préoccupes avec une rare empathie de la détresse des NT qui nous lisent !

[Benoit]

Mon but est surtout d'eviter les incomprehensions, tout le monde sera gagnant.
Par exemple dans le monde du travail :

- les gens qui croient que les autistes sont de la main d'oeuvre gratuite qui ne dit jamais non, passeront leur chemin et iront voir ailleurs.
- les autistes qui sont la proie de ces gens auront la paix.

[scorame]

bonjour

alors ......

Qu'est-ce qui nous relie au-delà de l'étiquette ?

pas grand chose pour pas dire rien ..... suis désolé mais l'empirisme me le démontre, puis si les gens se retrouvent en groupe de manière grégaire dans le sociale ,c'est par intérêt .

d'ailleurs le confort étant accessible on vois bien l'individualisme aujourd'hui

je suis aidant dans la vie autant que je le peut , à bon escient en faite car j'ai plus envie qu'on profite d e moi facilement , ça se mérite maintenant .... aprés ci l'espèce humaine disparaît ... ce qui adviendra de toute manière ,ben cela m'indiffère

[Alceste]

L'autisme est une partie de moi, mais j'ai une personnalité propre.

Bien sûr, nous sommes tous pleins d'autres choses qu'autiste ... et heureusement !
Pleins de choses qui n'ont rien à voir avec le syndrome.
Mais nous sommes aussi autistes.
Et je crois que ce n'est pas tout à fait rien ;-/

... Je pense que nous ressentons, plus ou moins, des choses similaires sur un certain nombre de sujets.
Et que les personnes NT, qui peuvent par ailleurs trimballer leur lot de névroses, psychoses et autres éléments de "normalité" (je souris), ne les ressentent pas, ou pas pareil.
Je pense que nous sommes rassemblés par ces sentiments partagés qui participent à la composition de notre personnalité.
Mais peut-être me trompe-je ?

[fantasio]

Bien que je ne sois pas actuellement diagnostiqué aspie mais juste suspecté, je n'ai pas du faire beaucoup d'efforts avant de m'inscrire sur ce forum et dévoiler une part de ma vie privée et intime.

J'en ai même ressenti un certain soulagement. Chose que j'étais loin de penser il y a encore quelques semaines d'ici tellement que j'étais réfractaire de parler de telles choses sur un forum public .

Est-ce révélateur? Probablement... du moins selon mon avis personnel.

[patisuit]

J'aime beaucoup ce que vous dites Alceste et Anahata.
J'ai constaté une sorte de connexion entre personnes TSA, tous ne me font pas cet effet, certains ne le recherchent pas (volontairement ou à cause de soucis perso).

[Nanouille]

Cette connexion entre personnes TSA dont tu parles patisuit vient peut-être d'une conscience aiguë de la difficulté à être différent de ce qu'on considère être la norme, une absence de jugement face à ses "pairs".

Je rejoins Alceste en pensant que notre autisme définit une grosse partie de ce que nous sommes et que ce n'est pas rien. On ne peut pas le nier je pense. Et en même temps ce que dit Benoit me pousse à me demander à quel point mon TSA me définit? A côté de mon autisme il y a mes goûts, mes intérêts, mon éducation, mes expériences. Ma façon de vivre et de ressentir ces choses est par contre directement affectée par le SA. Je n'ai pas l'impression de lui donner plus d'importance qu'il n'en a quand je dis qu'il affecte quand même énormément ce que je suis: ma vie (je suis solitaire, asociale, je n'arrive pas à conserver un emploi) mes émotions (trouble anxieux généralisée, peur, panique) et ma personnalité (honnête, fiable, respectueuse, tolérante, polie, directe).

[Vad]

Cela dépend vraiment des personnes. Avoir Asperger en commun en tant que tel n'est pas assez selon moi pour me me sentir relié d'une manière ou d'une autre à une autre personne.

[Onchao]

Je trouve cela bizarre que pour vous Asperger c'est une identité alors que pour moi c'est un mode de fonctionnement... Une manière particulière d'appréhender mon environnement et de relier les informations, qui conduisent à des comportements sociaux atypiques.

Donc oui il y a une forme de communauté dans le sens où nous avons toustes un mode de fonctionnement similaire, et différent du fonctionnement typique moyen.

[Alceste]

Ma façon de vivre et de ressentir ces choses est par contre directement affectée par le SA. Je n'ai pas l'impression de lui donner plus d'importance qu'il n'en a quand je dis qu'il affecte quand même énormément ce que je suis

C'est bien cela que je veux exprimer.
Nous sommes différents par nos goûts, notre histoire, nos peurs, ...
Mais je crois que nous partageons dans toutes ces choses qui nous sont spécifiques la même "interférence".
Celle-ci ne se manifeste pas de la même manière pour chacun, mais une interférence du même type existe pour tous.
Et elle induit quelque chose de semblable qui nous fait appeler autiste.

[scorame]

moi je rejoint vad dans ce qu'ils dis

Cela dépend vraiment des personnes. Avoir Asperger en commun en tant que tel n'est pas assez selon moi pour me me sentir relié d'une manière ou d'une autre à une autre personne.

oui comme le dis aussi Onchao j'en pense qu'on partage un fonctionnement spécifique ,ensuite chacun à sa personnalité c'est certains , je participe 1 fois / mois a la reunion café asperger de mon assoc , certains j'apprécie leurs présence et un autre rencontré pas du tout car trop antipathique je l'aime pas , alors voila on peut comprendre nos difficultés mais c'est insuffisant

[Manichéenne]

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