L'amitié, l'amour, des mots. Des concepts.
Des concepts pour les philosophes qui s'en emparent pour écrire des pages entières sur leur vécu, ou pire, leur idée de la chose. A partir de l'angle qui leur plaît.
Un des derniers en date, sur l'amour: "Il n'y a pas d'amour parfait" de Francis Wolf:
http://www.fayard.fr/il-ny-pas-damour-p ... 2213701738
Sur l'amitié: "Eloge de l'amitié, ombres de la trahison" de Tahar Ben Jelloun
https://www.babelio.com/livres/Ben-Jell ... ison/17745
Où veux-je en venir ?
Que reste-t-il si on oublie les mots ? Si on observe le comportement des gens avec celui ou celle dont ils disent: c'est mon ami(e) ou c'est mon amoureu(x)(se) ?
Si je m'en tiens à l'amitié, j'observe le plus souvent au mieux des alliances stratrégiques: il ou elle est là quand j'en ai besoin et réciproquement. C'est un type de relation.
Souvent d'ailleurs les gens confondent sentiment et relation.
Ce qui m'intéresse, c'est d'oublier les mots supposés épuiser ce qu'est une relation ou un sentiment, et examiner au fond de moi comment je me sens en présence d'une personne: qu'est-ce qui se passe quand je suis avec elle ? Est-ce que chose se crée ? Un entre-deux de la présence ? Est-ce que je sens une interconnexion, entre sa réalité intime et la mienne ? Est-ce que j'ai confiance et suis prête à me mettre à nu, à prendre ce risque-là, sans arrière-pensée, sans attente d'un gain quelconque ? Est-ce que cette personne est sincère et authentique avec moi ? C'est ce genre de questions que je me pose et je me moque du mot.
Et la quantité de temps passé ensemble n'est pas un critère.
Et je n'ai pas d'amis.
Pour illustrer ce que je veux dire quand j'écris: "j'oublie les mots", je cite à nouveau cette phrase de Herbjörg Wassmo, qui, parlant d'amour, écrit:
"Je me fous de l'amour. Je veux une belle vie à deux et des conversations sur des sujets qui ont de l'importance."
Ce qu'elle dit, c'est que le mot, lui, n'a pas d'importance.