L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
bluebird
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par bluebird »

Je me suis peut être un peu emportée.
En tout cas je comprend votre point de vue, je retiens l'erreur et je ferais attention aux mots que j'utilise. Je vous présente mes excuses si j'ai pu heurter certains sur ce point..

J'aimerai quand même rappeler que ce n'est pas un auto-diagnostic mais un pré-diagnostic et effectivement la psychologue en question à travaillé 7 ans au CRA de Grenoble.

Je comprend votre réticence et votre sentiment d'imposture, d'injustice peut être face à ceux qui se prétendent autiste sans vraiment l'avoir vérifié. Il s'agit d'une grande souffrance (je sais plus comment agencer cette idée sans me l'approprier ou pas maintenant :mryellow: ) donc je comprend que voir certains se l'approprier peut être generateur de colère.
Néanmoins n'oubliez pas que vous êtes surement tous passés par des années d'attentes avant d'être diagnostiqué. Cela n'empêche pas le fait que vous étiez autiste ?

Ce sont des démarches très longues et difficiles. Je vais peut être marcher sur des oeufs mais j'ai l'impression qu'elles ne servent qu'a prouver aux autres qu'on est bien autiste (celles du CRA). En effet, quel intérêt de s'autoproclamer autiste dans l'absolu ? aucun. On peux chercher une cause à ses problèmes, et avoir une sorte d'effet Barnum c'est vrai. Mais je pense que ce n'est pas la cas de la majorité de ceux qui s'auto-diagnostiquent. J'avais lu quelque part (statistiques ou spécialistes) qu'en général l'intuition des gens qui venaient se faire diagnostiquer un eventuel TSA était en fait rarement fausse.

Il est néanmoins important de faire confirmer une impression car ça reste une particularité neurologique importante. Dans ce cas je ne comprend pas pourquoi les psychologues spécialisés qui font passer des prédiagnostics sur plusieurs rdvs, avec des tests standardisés etc.. ne sont pas non plus pris aux sérieux ? Si on se sent TSA, si on a 95% des symptomes, si le prédiagnostic psychologique va dans ce sens et surtout qu'on sent (feeling, c'est particulier à expliquer mais peut être que certains ont eu cette sensation de soulagement bien particulière et l'intuition d'être sur la bonne voie, et de se retrouver soi même). Pourquoi aller plus loin si l'on en sent pas le besoin et que cela nous suffit pour nous comprendre et apprivoiser notre fonctionnement ?
C'est un peu mon cas. Je ne me sent pas le besoin d'aller plus loin, pour moi. Mais je le fait pour les autres. Pour mon entourage (quoique) et surtout pour pouvoir tisser des liens avec d'autres autistes diagnostiqués au CRA sans qu'on m'envoie bouler car moi je ne l'ai pas encore été.
C'est dommage, parce que -> Je pense pas être la seule dans ce cas, et d'une certaine manière.. ça encombre un peu plus les CRA ? :mryellow:

Et parce que j'ai l'impression que ça met en avant une fermeture aux autres. C'est compréhensible vu la problématique du forum et ce n'est pas une attaque mais une question que je me pose. Je me dis qu'être moins rigide sur le " labelisé CRA " et accepter que d'autres se considèrent autiste après un pré diagnostic voir même un autodiagnostic ne peut pas être une mauvaise chose. Peut être que dans le lot certains se trompent et ne sont pas autistes. Et alors ? Nous sommes des humains avant tout. Cela permettrai de s'ouvrir, de créer d'avantage de liens, peu importe le profil neurologique de la personne en face. Du coup par idée de fermeture c'était un peu l'idée qu'il y a une cloison implicite entre ceux diagnostiqué par le CRA et les autres. Le fait de mettre dans sa signature un peu sa carte de visite d'autiste me met un peu mal à l'aise également sans pouvoir expliquer pourquoi. J'ai l'impression qu'on va la regarder avant toute chose pour savoir comment il faut te considérer et s'adresser à toi. En gros " Est ce qu'elle est des nôtres ? ". Ça me gêne un peu. Mais sans doute que la signature à un autre intérêt qui m'a échappé et ça intéresserait d'avoir d'autres avis.

Enfin, quand on sait qu'un diagnostic, pour une même personne, change parfois d'un CRA à un autre je me demande si ceux si sont si fiables que ça. Et si il faut réellement les considerer comme parole absolue en matiére de diagnostic.

Voila, c'était mon avis et j'espére n'avoir choqué personne !
Bon aprem midi ! :D
Prédiagnostic positif (+ verifier HPI et TDAH)
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Lilette
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Lilette »

L'impression de parler dans le vide aujourd'hui, ici & ailleurs.
TSA.
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Manichéenne
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Manichéenne »

bluebird a écrit :Ce sont des démarches très longues et difficiles. Je vais peut être marcher sur des oeufs mais j'ai l'impression qu'elles ne servent qu'a prouver aux autres qu'on est bien autiste (celles du CRA).
N'oublie pas que certains ont vraiment besoin d'aide, ne sont pas autonomes dans un ou plusieurs domaines, sont en rupture, etc.
Pouvoir se contenter de son intuition sur un TSA, c'est très étonnant pour moi parce que la personne :
-n'a pas une très forte rigidité, se contente d'à-peu-près sans chercher de preuve.
-a une estime de soi suffisante pour que son jugement se place au dessus de la médecine.
-n'a pas de difficultés de vie majeures.
C'est possible, probablement. Même si, comme le dit très bien Laurent Mottron dans la postface de "Asperger et fière de l'être", dans ce cas on ne rentre plus dans les critères du DSM, ni dans des faits observables, mais dans les neurosciences basées sur des ressentis internes.
En effet, quel intérêt de s'autoproclamer autiste dans l'absolu ? aucun.
-ça peut être perçu de manière plus positive qu'une schizophrénie, un trouble bipolaire, etc.
-ça peut permettre de justifier un vécu difficile, une différence, un sentiment de décalage, de se sentir hors-norme...
Ce n'est pas parce que tu n'en vois pas l'intérêt qu'il n'y en a pas.
Personnellement, j'en connais deux. Deux personnes qui s'autoproclament Asperger, l'une sans vouloir passer de diag et ce n'est que mon avis personnel qui me fait dire qu'elle n'en est pas, et l'autre malgré des diagnostics de TSA négatifs au CRA et par la même psychologue que tu as vue et un diagnostic posé depuis longtemps pour un trouble mental.
Mais je pense que ce n'est pas la cas de la majorité de ceux qui s'auto-diagnostiquent. J'avais lu quelque part (statistiques ou spécialistes) qu'en général l'intuition des gens qui venaient se faire diagnostiquer un eventuel TSA était en fait rarement fausse.
Il y a là un biais : ceux qui vont se faire diagnostiquer ne sont pas ceux qui s'autodiagnostiquent. L'intuition des premiers est assez souvent juste, mais pas systématiquement, pour les seconds il n'y a évidemment aucune étude ni même d'avis de spécialistes puisqu'ils ne les reçoivent pas en consultation.
Et parce que j'ai l'impression que ça met en avant une fermeture aux autres. C'est compréhensible vu la problématique du forum et ce n'est pas une attaque mais une question que je me pose. Je me dis qu'être moins rigide sur le " labelisé CRA " et accepter que d'autres se considèrent autiste après un pré diagnostic voir même un autodiagnostic ne peut pas être une mauvaise chose. Peut être que dans le lot certains se trompent et ne sont pas autistes. Et alors ?
Tu as lu la discussion dont le lien a été donné un peu avant sur l'autodiagnostic ?
Est-ce que ça te semblerait normal pour d'autres troubles/particularités ?
Si demain je m'autoproclame schizophrène/trisomique/dyslexique, et que je déclare aux gens que telle particularité de mon fonctionnement vient de là, que je peux parfaitement faire ci ou ça malgré ma condition, etc ?
Si sur ce forum les gens viennent se renseigner sur l'autisme et qu'ils ont des témoignages de bipolaires, TDAH et schizophrènes principalement mais en croyant que ce sont des personnes TSA, tu trouverais que c'est une marque d'ouverture ? (ça, c'est l'explication pour la signature)
Enfin, quand on sait qu'un diagnostic, pour une même personne, change parfois d'un CRA à un autre je me demande si ceux si sont si fiables que ça. Et si il faut réellement les considerer comme parole absolue en matiére de diagnostic.
Il semble qu'il y a peu de faux positifs, plus de faux négatifs. Les faux négatifs concernent principalement des adultes de haut niveau de fonctionnement, surtout les femmes.
Globalement, on n'a pas trop le choix à notre niveau : on suppose que quand les gens disent qu'ils ont été diagnostiqué, c'est qu'ils ont un TSA, sinon on ne s'en sort pas.
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TimeLady
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par TimeLady »

Manichéenne a écrit :
En effet, quel intérêt de s'autoproclamer autiste dans l'absolu ? aucun.
-ça peut être perçu de manière plus positive qu'une schizophrénie, un trouble bipolaire, etc.
-ça peut permettre de justifier un vécu difficile, une différence, un sentiment de décalage, de se sentir hors-norme...
Ce n'est pas parce que tu n'en vois pas l'intérêt qu'il n'y en a pas.
Personnellement, j'en connais deux. Deux personnes qui s'autoproclament Asperger, l'une sans vouloir passer de diag et ce n'est que mon avis personnel qui me fait dire qu'elle n'en est pas, et l'autre malgré des diagnostics de TSA négatifs au CRA et par la même psychologue que tu as vue et un diagnostic posé depuis longtemps pour un trouble mental.
Je me permets juste de réagir là-dessus parce que je suis interpelée par ce que tu dis de la personne qui ne veut pas passer de diag. Je me sens un peu concernée vu que j'ai refusé de faire des démarches auprès du CRA malgré l'insistance de la psy qui m'a fait le pré-diagnostic. Il y a une certaine incompréhension à ce niveau, parce que j'ai l'impression que ceux qui ont eu ce diagnostic CRA considèrent que ceux qui ne veulent pas faire les démarches le font par peur d'avoir un contre-diagnostic.

Je ne dis pas que pour certains individus ce n'est pas le cas, hein. Mais je dis qu'il y a aussi d'autres explications. Pour moi, c'est simple, je me suis demandée ce qu'un diag officiel m'apporterait, et vu que je ne ressens pas le besoin de changer de mode de vie (malgré les questionnements et les quelques angoisses que mes différences engendrent) j'en suis venue à la conclusion (erronée ou pas, je le saurai sûrement un jour) que je n'en avais pas l'utilité. Surtout que je refuse tout net l'idée d'un aménagement de mon poste de travail, et que c'est probablement LE gros point noir de mon existence. Si un jour je craque, que je tombe en dépression ou que je fais un burn-out, je ressortirais l'idée du placard, mais pour l'heure je considère qu'un diag officialisé par le CRA n'aurait aucun impact dans mon quotidien. Et moi, quand je fais quelque chose, c'est pour que ça m'apporte autre chose... Peut-être que j'aurais eu un avis différent si le CRA avait été basé dans ma ville. Mais là, ce n'est pas le cas, et je n'ai pas envie de gaspiller mon temps et mon énergie pour y aller (je ne conduis pas, je ne prends pas les transports en commun et je ne m'imagine pas demander à mes parents de m'y conduire, ma mère était totalement opposée à l'idée que je puisse être "autiste"...)...

Après, je conçois que ça me rende moins légitime aux yeux des gens qui ont eu un diag, mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'un pré-diagnostic n'a aucune valeur (ce que tu n'as pas dit, on est d'accord :D ) parce que j'ai beaucoup gagné en confort de vie depuis que j'ai été orientée vers Asperger et que j'ai changé certaines de mes habitudes. Quand bien même le CRA me dirait "vous n'êtes pas Asperger" que...bah...ça ne me poserait pas de soucis particuliers. Je me reconnais énormément dans la plupart des grands traits liés à Asperger, mais je sais aussi qu'il n'y a sûrement pas QUE ça car j'ai d'autres particularités qui me font passer pour une extraterrestre, même parmi les Aspies...

Après, je te rejoins quand tu dis
Pouvoir se contenter de son intuition sur un TSA, c'est très étonnant pour moi parce que la personne :
-n'a pas une très forte rigidité, se contente d'à-peu-près sans chercher de preuve.
-a une estime de soi suffisante pour que son jugement se place au dessus de la médecine.
-n'a pas de difficultés de vie majeures.
Sauf que j'estime ne pas me contenter de mon intuition et que je fais confiance à l'avis de la professionnelle qui m'a orientée vers le syndrome. ;)

Mais effectivement, je n'ai pas de difficultés de vie majeures...parce que j'ai choisi la facilité. Certains penseront que j'ai capitulé, que je me suis résignée. Quelque part, je suppose c'est vrai. Soyons honnêtes, si j'aspirais à une vie classique, famille, enfants, amis, sorties, voyages, je serais en souffrance... Moi, j'ai choisi très tôt de ne pas m'imposer de souffrances inutiles, et j'ai la chance d'aimer, voire de vénérer la solitude, ce qui rend la chose plus facile pour moi que pour la plupart des gens... Et quelque part aussi, je me demande si mon désintérêt pour la vie amoureuse ne vient pas aussi d'un "blocage" inconscient pour ne surtout, surtout pas avoir à remettre en cause mon mode de vie. Car je sais bien que toute cohabitation engendrerait du mal-être...

Je ne dis pas que j'ai raison d'agir ainsi, mais je tenais quand même à faire la parenthèse parce que je me sentais un peu concernée (pas attaquée, hein !) par ce que tu écrivais. :wink:
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Manichéenne
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Manichéenne »

Je me rends compte que mon message n'est pas tout à fait en adéquation avec mes pensées, j'ai mal formulé certains points.
En fait, que quelqu'un se contente d'un prédiag s'il n'a pas besoin d'aide, ça me va.
Qu'une personne n'arrive pas à faire les démarches (il y en a sur ce forum), ça me va aussi.
Que des personnes avec TSA n'aient pas de difficultés majeures, je le conçois.
Qu'une personne n'ait ni rigidité, ni manque de confiance en elle, ni difficultés importantes et soit autiste quand même, c'est possible même si ça ne me semble pas être commun.

Par contre si une personne veut intervenir sur l'espace public (au sens large : blogs, forums, livres, conférences...) en tant qu'autiste, il me semble nécessaire d'être au clair avec le diagnostic.
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Laura Ingalls
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Laura Ingalls »

Manichéenne a écrit :
Et parce que j'ai l'impression que ça met en avant une fermeture aux autres. C'est compréhensible vu la problématique du forum et ce n'est pas une attaque mais une question que je me pose. Je me dis qu'être moins rigide sur le " labelisé CRA " et accepter que d'autres se considèrent autiste après un pré diagnostic voir même un autodiagnostic ne peut pas être une mauvaise chose. Peut être que dans le lot certains se trompent et ne sont pas autistes. Et alors ?
Tu as lu la discussion dont le lien a été donné un peu avant sur l'autodiagnostic ?
Est-ce que ça te semblerait normal pour d'autres troubles/particularités ?
Si demain je m'autoproclame schizophrène/trisomique/dyslexique, et que je déclare aux gens que telle particularité de mon fonctionnement vient de là, que je peux parfaitement faire ci ou ça malgré ma condition, etc ?
Si sur ce forum les gens viennent se renseigner sur l'autisme et qu'ils ont des témoignages de bipolaires, TDAH et schizophrènes principalement mais en croyant que ce sont des personnes TSA, tu trouverais que c'est une marque d'ouverture ? (ça, c'est l'explication pour la signature)
C'est grave et ça ferait beaucoup de tort parce que ça pourrait par exemple faire croire que les personnes TSA seraient ou devraient être capables de "ça", "ça" ou "ça", parce que telle personne prétendument TSA affirme en être capable et n'avoir pas de problème pour ça, alors qu'il n'est même pas TSA! Du coup, forcément qu'il n'a pas ce problème!
Et puis c'est de toute façon faux, biaisé et mensonger!
"L'autisme n'est pas contagieux et je trouve que c'est bien dommage d'ailleurs!" J. Schovanec

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Pupuce
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Pupuce »

..............
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MrsJack
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par MrsJack »

Je fais une toute petite parenthèse.
Manichéenne a écrit : Pouvoir se contenter de son intuition sur un TSA, c'est très étonnant pour moi parce que la personne :
-n'a pas une très forte rigidité, se contente d'à-peu-près sans chercher de preuve.
-a une estime de soi suffisante pour que son jugement se place au dessus de la médecine.
-n'a pas de difficultés de vie majeures.
C'est possible, probablement. Même si, comme le dit très bien Laurent Mottron dans la postface de "Asperger et fière de l'être", dans ce cas on ne rentre plus dans les critères du DSM, ni dans des faits observables, mais dans les neurosciences basées sur des ressentis internes.
Sur ces trois points, si je prend l'exemple de mon ami aspie, il est effectivement du genre à exiger des preuves, dans une démarche scientifique très sérieuse et il a eu des difficultés de vie qu'il a pour partie réussi à surmonter ou contourner.
En revanche, pour ce qui est du point 2 et qui concerne la "médecine", au niveau TSA on est dans la psychologie et la psychiatrie. Or la première discipline n'est pas médicale et la seconde n'est pas la branche la plus avancée de la médecine... (Le point 2 s'oppose en partie au point 1.)
Ce n'est pas l'estime de soi de mon ami qui est suffisamment développée mais son estime pour ses capacités intellectuelles qui lui permet de placer son jugement au dessus de la psychologie et de la psychiatrie (mais pas de la médecine en général).
Et ça l'a conduit au déni partiel de son diagnostic parce que pour lui il y a un manque de rigueur scientifique chez les psy-quelque-chose.
HPI (28/12/2017) à QI hétérogène.
TSA léger (11/03/2021) diag CRA
Quelques phobies sociales.
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Benoit
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Benoit »

Si ca peut le rassurer, on en est encore a zero pour des preuves "scientifiques" (lire independante du social, par exemple genetique ou eeg / irm).
Le serpent de mer des genes de l'autisme bute regulierement sur la difficulte que l'autisme se definit plus par sa difference que par ses similarites.

Du coup, entre ca et rien...
Identifié Aspie (広島, 08/10/31) Diagnostiqué (CRA MP 2009/12/18)

話したい誰かがいるってしあわせだ

Être Aspie, c'est soit une mauvaise herbe à éradiquer, soit une plante médicinale à qui il faut permettre de fleurir et essaimer.
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par philigram »

MrsJack a écrit : Et ça l'a conduit au déni partiel de son diagnostic parce que pour lui il y a un manque de rigueur scientifique chez les psy-quelque-chose.
:bravo:
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par TimeLady »

Pupuce a écrit :
TimeLady a écrit :Si un jour je craque, que je tombe en dépression ou que je fais un burn-out, je ressortirais l'idée du placard, mais pour l'heure je considère qu'un diag officialisé par le CRA n'aurait aucun impact dans mon quotidien.
Attention, car si tu te présentes au CRA avec d'autres troubles psy genre dépression, il peut être plus difficile pour eux de démêler les choses. J'ai envie de dire qu'il vaut mieux profiter que d'autres troubles ne se soient pas déclarés pour établir ton diag officiellement(psychiatre ou CRA).
J'en suis consciente mais...quand j'ai pas envie, j'ai pas envie. :lol:

La psy a insisté, insisté...mais franchement, même si je comprends son point de vue (j'imagine que mon isolement social et affectif lui semble problématique) moi je n'arrive pas à voir ce qu'un diag officiel m'apporterait, dans le sens où je me connais et où je sais pertinemment que changer de mode de vie ne m'intéresse pas. Avoir un "vrai" diag ne changerait rien à ma vie...parce que je ne veux rien y changer, du coup je ne vois pas trop l'intérêt, j'envisage ça comme une perte de temps pour tout le monde. Aller voir des professionnels pour un diag sans avoir de projet de vie derrière, je trouve ça plutôt futile. Et puis j'ai "peur" de me heurter à de nouvelles incompréhensions concernant ce choix en cas de diag positif... Visiblement ce qui pose question à tout le monde, du généraliste en passant à la psy, c'est que je ne sois pas en souffrance, et je ne supporte pas qu'on remette ma parole en doute sur ce point-là, parce que flûte, je me connais, quand même ! :lol:

Je reconnais que la psy m'avait dit lors de la dernière consultation qu'elle trouvait dommage que je prenne le risque d'attendre que tout aille mal pour passer à l'étape supérieure. Parce que selon elle mon mode de vie n'est pas tenable dans le temps, et j'avoue que ça m'a pas mal questionnée ces derniers mois. Mais finalement j'ai décidé de ne pas me prendre la tête avec ça. A mes risques et périls, comme on dit !!
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par philigram »

Au moins tu sauras de quoi ça vient si tu as des troubles psy. Ça évitera de te retrouver à galérer car x psys te diront que tu es bipolaire, schizo, borderline ...
Mais diag ou pas, tu sauras que le TSA peut être l'origine.
Perso, avec un diag tsa, j'aurais évité la prise de médocs parce que j'ai eu tous les diag psy comme décrit au dessus. J'aurais pu modifier mon mode de vie et ne pas perdre mon boulot et surtout évité des années de souffrances larvées. Et j'aurais par conséquence éviter de faire souffrir ma famille.
J'aurais aussi pu me trouver et éviter de sceller un mode de fonctionnement basé sur la protection et que je n'arrive plus à outre-passer.
J'aurais pu éviter aussi par conséquence des souffrances physiques, car quand on blinde la porte, les problèmes apssét par les fenêtres.

Et perso, un pré diagnostique ne me suffit pas.
Tu as l'avantage de savoir que le tsa existe, et que tu es potentiellement dans le spectre autistique. Si cela te convient, tant mieux.
Diagnostiqué asperger avec anxiété sociale marquée par le CRA.
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Pupuce »

..................
Modifié en dernier par Pupuce le mardi 14 novembre 2017 à 22:04, modifié 1 fois.
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par TimeLady »

philigram a écrit :Au moins tu sauras de quoi ça vient si tu as des troubles psy. Ça évitera de te retrouver à galérer car x psys te diront que tu es bipolaire, schizo, borderline ...
Mais diag ou pas, tu sauras que le TSA peut être l'origine.
Perso, avec un diag tsa, j'aurais évité la prise de médocs parce que j'ai eu tous les diag psy comme décrit au dessus. J'aurais pu modifier mon mode de vie et ne pas perdre mon boulot et surtout évité des années de souffrances larvées. Et j'aurais par conséquence éviter de faire souffrir ma famille.
J'aurais aussi pu me trouver et éviter de sceller un mode de fonctionnement basé sur la protection et que je n'arrive plus à outre-passer.
J'aurais pu éviter aussi par conséquence des souffrances physiques, car quand on blinde la porte, les problèmes apssét par les fenêtres.

Et perso, un pré diagnostique ne me suffit pas.
Tu as l'avantage de savoir que le tsa existe, et que tu es potentiellement dans le spectre autistique. Si cela te convient, tant mieux.
J'ai toujours refusé les antidépresseurs proposés par les médecins, qui ont pourtant insisté, notamment quand je faisais mes crises d'angoisse et qu'ils voulaient me convaincre que j'étais agoraphobe... Après, j'avoue que j'ai un mode de vie "cocon" qui fait que finalement je reste bien à l'abri de tout ce qui pourrait me poser souci. Effectivement, si un jour ce cocon explose, je risque d'avoir des surprises, et pas nécessairement des bonnes. Je pense notamment au jour où je serai vraiment "toute seule" sans famille. Mais bon... Je verrai à ce moment-là.

Pupuce a écrit :Juste pour être sûre pour toi-même? Eviter d'avoir une image interne de toi erronée? Personnellement, c'est le deuxième point qui me fait m'accrocher encore à un diag car si certaines choses peuvent expliquer mon profil, mes comportements etc(HPI, grave dépression, personnalité de type borderline), l'origine des choses me semblent venir d'autres choses de plus lointain et qui a toujours été là. Pour moi, il s'agit d'une chance d'être diagnostiquée correctement. Pas une chance par rapport au fait que c'est un handicap et un handicap définitif(car même si on peut améliorer grandement certaines choses comme l'anxiété, une dépression si c'est le cas, avec la nourriture, une vie "saine" etc., la structure, le "noyau", le fonctionnement à la base, je ne pense pas que quelque chose puisse le changer). Mais une chance de se voir officiellement reconnue par les autres pour ce qu'on est vraiment. Cette reconnaissance extérieure est importante pour être sûre qu'on ne se trompe pas.
En fait je crois que c'est pour ça que je n'ai pas trop de motivation pour le diag définitif : la reconnaissance par les autres, ça ne m'intéresse pas. Je suis tellement centrée sur moi-même qu'au fond j'ai la chance de me moquer complètement de ce que les autres peuvent penser de moi. J'ai toujours eu ce recul entre moi et "les autres" et j'imagine que ça m'a toujours protégée... D'où ça vient, par contre, je n'en sais rien, c'est juste "comme ça"... D'ailleurs je n'ai parlé que très vaguement de mon pré-diagnostic autour de moi et quand j'ai vu que ça ne suscitait pas de réactions (ou alors un rejet, cf. ma mère) j'ai classé l'affaire... intérieurement je pense qu'il y a de grosses probabilités pour que je sois effectivement Aspie, mais je laisse toujours le point d'interrogation entre parenthèse à côté parce que je suis consciente des limites d'un pré-diagnostic.

Pour le reste, j'ai beaucoup amélioré mon confort de vie depuis le pré-diag, mais sans forcément qu'on me donne des conseils. J'ai juste étudié mon ancien mode de vie, pointé ce qui me semblait incompatible avec un éventuel SA et fait en sorte de corriger ce qui n'allait pas. D'où la disparition quasi totale de mes crises d'angoisse, et, cerise sur le gâteau, ma perte de poids plutôt spectaculaire... J'ai aussi compris que certaines choses ne changeraient jamais (fatigabilité notamment) et ça m'a permis de dédramatiser ("non, ce n'est pas le signe d'une maladie grave, c'est juste lié à ci ou à ça...")...

Et puis pour être honnête, vu mon absence de souffrance, je ne me sens pas légitime pour demander un diag au CRA...
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Lilette
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Re: L’auto-diagnostic (issu d'un hors sujet)

Message par Lilette »

Si avoir la réponse ne t'obsède pas jusqu'à t'en rendre malade/limite dépressive etc, tant mieux pour toi.
Je ne saisi pas comment c'est possible, moi il me fallait une réponse à tous prix, c'était obligatoire.
Si tout va bien pour toi tant mieux, je suis moins magnanime que Manichéenne qui dit que si tu n'as pas besoin d'aide/de réponse pas de problème, j'ai juste du mal à comprendre mais bon, soit.
Peut-être qu'un jour ça t'obsèdera tellement que tu lanceras la démarche.
TSA.